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  • Aujourd’hui, soixante-neuvième anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv…

    Aujourd’hui, soixante-neuvième anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv…

     

    Presque une vie d’homme ! Tant de décennies sont passées et la blessure commence tout juste à se cicatriser. Il y eut le très beau discours de Jacques Chirac, écrit par Christine Albanel. Un discours qui disait les choses sans circonvolution : oui, la France avait, ce jour là, commis l’irréparable. On peut dire que depuis ce discours, une tache, que l’on croyait indélébile, avait été effacée de l’étendard de la France républicaine. L’honneur du pays était rétabli.

    Il y eut un beau film mais dont la distribution des rôles fut plus que discutable puisque le metteur en scène a confié le rôle principal à un artiste de variétés, certes doué pour son genre, mais guère à sa place dans ce contexte précis…

    Je le répète encore une fois ; il ne faut pas que ces souffrances inouïes sombrent dans l’oubli, mais il faut trouver de nouvelles façon de commémorer de tels événements inoubliables.

    Je me souviendrai toujours de la phrase de mon vieil ami Willy Rickner, natif de Varsovie et qui vivait alors en France depuis de nombreuses années. Il me disait ceci : je prie D- pour que tu n’iaes jamais à connaître cela. Quoi donc, répondis-je ? Des gendarmes portant l’uniforme français venant rafler d’autres Français, au seul motif qu’ils étaient juifs…

  • L’opposition syrienne à Istanbul

    L’opposition syrienne à Istanbul

     

    La diplomatie turque justifie sa bonne réputation traditionnelle et renoue avec son brillant passé, sans vraiment faire son mea culpa et revenir ses récentes erreurs. Le pouvoir turc a accueilli à Istanbul les dirigeants de l’opposition syrienne qui étaient plus de quatre cents à dénoncer les méfaits sanglantes du pouvoir baassiste en place. On dit qu’à Damas, là où devait se tenir la même conférence contre le pouvoir près de 30 personnes auraient été tuées, empêchant ainsi la tenue de la réunion.

    Le gouvernement syrien s’entête et plus il retarde son départ plus la crise s’aggrave et ses membres devront rendre des comptes devant la justice pénale internationale. Au rythme où vont les choses, on aura bientôt dépassé les 1500 morts dus à la répression de l’armée qui tire à l’arme de guerre contre des manifestants désarmés.

    Mais revenons à la courageuse décision turque et au recentrage de la diplomatie d’Ankara. M. Erdogan s’est enfin calmé, il faut dire qu’il a atteint ses objectifs : gagner les élections et pour cela il avait besoin de blesser la partie la plus dure de son électorat islamiste en s’en prenant –verbalement- à Israël, son allié d’hier et qui est en train de retrouver son ancienne place. Dans cette affaire, le malaise syrien est un hasard providentiel : alors qu’une sorte de trio diabolique était en train de se mettre en place et unissait la Turquie à deux autres pays douteux, la Syrie et l’Iran, voilà que l’opposition syrienne se bat pour sa liberté, dévoilant à la face du monde la vraie nature de ses dirigeants. Directement concernée, la Turquie se voit contrainte d’accueillir des milliers de réfugiés et voit des blindés syriens se rapprocher de sa frontière qui s’étend , rappelons le, sur plus de 800 km…

    C’est un nouveau pas que M. Erdogan franchit en accueillant cette nouvelle conférence de l’opposition qui demande désormais ni plus ni moins que le départ de Bachar du pouvoir. Les ponts sont coupés et l’on a atteint le point de non retour.

    Quelles conclusions tirons nous de l’affaire ? Le pouvoir turc n’est pas indifférent à la démocratie. Certes, cela n’est pas un ticket d’entrée dans l’UE mais cela contribue à en faire un allié de poids dans la région. La seconde conclusion est que les Turcs redécouvrent Israël, son régime absolument démocratique et sa puissance sur tous les plans. Il est évident que les USA reviennent eux aussi sur les devants de la scène, ce qui explique que Madame Clinton ait été présenté à Ankara ce week end, lors de la réunion de l’opposition.

    Est-ce suffisant pour chasser Bachar du pouvoir ? J’en doute. En revanche, les insurgés libyens, aidés par l’OTAN, avancent. Quant au Yémen et à l’Egypte, les choses en sont au statu quo
  • A propos de la lettre ouverte de Psacal Décaillet à Me Joly

    A propos de la lettre ouverte de Psacal Décaillet à Me Joly

     

    On ne présente plus mon ami Pascal DECAILLET au public genevois de la TDG ni même, plus généralement, aux lecteurs de journaux de toute la confédération helvétique. Son émission quotidienne Genève à chaud est très suivie de même que ses articles et ses blogs sont lus, attendus et parfois même redoutés. J’évoque avec bonheur le souvenir de mes si nombreux passages à Radio Cité où il m’interviewait régulièrement par téléphone depuis Genève.

    Pascal est un homme affable, courtois et même en cas de désaccord, il en fait part fermement mais toujours très poliment. Je l’ai vu agir à Genève en attendant mon tour d’être interviewé.

    Sa lettre ouverte à Eva JOLY justifie tout à fait ce jugement de sagacité et de pondération. Je trouve, cependant, qu’il est trop indulgent envers une personne, qu’il faut, certes, respecter (cela va sans dire) mais qui a souvent la dent dure contre ses adversaires, voire même contre certains de ses «amis».

    Mais passons, car ce n’est pas le sujet… Même si j’ai des raisons de redouter que l’on parle des naturalisés, étant moi-même le fils d’un ancien intendant des armées, naturalisé français, je trouve que le Premier Ministre François Fillon a bien réagi. En disant que Me Joly ne connaissait pas bien la sensibilité française, ni cette proximité si forte à notre unique fête nationale, l’abolition des privilèges, la prise de la Bastille, etc…, le Premier Ministre a dénoncé ce qui lui paraît être une carence, il n’a pas soulevé d’indignité, en d’autres termes, en aucun cas, il n’a laissé entendre, ni même sous entendre que cette dame ne méritait pas cette nationalité qu’elle a choisie et obtenue. Il n’a pas non plus dit qu’elle ne méritait pas d’être française… Ce sont certains commentateurs, pas toujours amis de la Vérité, qui ont singulièrement tiré ses propos vers des rivages que M. Fillon ne fréquente jamais…

    Cependant, Pascal a raison de faire valoir (trop gentiment, à mon gré) à Me Koly qu’on ne fait pas de telles déclarations un jour ou deux jours après le sacrifice de nos cinq soldats en Afghanistan. Et j’ajoute dans le même souffle que cette dame n’y est pour rien. Cependant, le moins qu’on puisse dire est qu’elle manque un peu de jugement politique.

    Mais il y a plus. Chaque observateur un tantinet sensé aurait conseillé à une candidate à la présidence de la République de s’abstenir d’une telle ânerie (révérence gardée). Et d’ailleurs, il suffit de voir qui la soutient pour s’en convaincre.

    De l’humour, enfin : je propose respectueusement à M. Sarkozy d’inviter Madame Joly à la tribune d’honneur l’an prochain à l’occasion du défilé militaire, un défilé qui met les armes de la France au service de la paix et des plus nobles causes.

    Que seraient devenus les habitants d’Abidjan sans l’armée française qui y a combattu pour faire prévaloir le droit ? Que seraient devenus les habitants de Benghazi si l’armée française n’avait pas, à elle seule, entamé les bombardements ?

    Quand j’étais jeune, mon père me rappelait un adage du Talmud recommandant fermement de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de l’ouvrir… Mais vous n’êtes pas obligé de me croire car moi, au moins, j’ai le sens des proportions, je ne me présente pas à la présidence de la République.

    Maurice-Ruben HAYOUN

    Tribune de Genève

    Le 16 juillet 2011