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  • Acheter une botte de menthe fraîche au marché de Genève

    Acheter une botte de menthe fraîche au marché de Genève

     

    Aimez vous boire de du thé vert de Chine, mêlé à de la bonne menthe fraîche ? C’est mon cas et hier matin, sur le marché de Genève, face au temple où j’avais jadis écouté de la musique baroque du XVIIe siècle, j’ai acheté cette excellente menthe que j’ai pu déguster le soir à Paris peu avant minuit. C’était la première fois que j’emportais avec moi, après toutes ces années, de la menthe suisse.

     

    Le vendeur était un jeune homme d’une trentaine d’années, très bien élevé, très poli, et une dame a entendu mon épouse demander ce que l’on pouvait bien de ces orties en vente… Le vendeur répondit qu’on pouvait en faire d’excellents potages avec de l’ail etc… La dame éclata de rire et nous dit que lorsqu’elle était enfant, on la menaçait de recevoir des fessées avec de telles orties. Elle ajouta dans le même éclat de rire que s’i l’on s’avisait d’en faire autant aujourd’hui, on serait cité à comparaître devant le tribunal.

     

    Oui, ma bonne dame, autres temps, autres mœurs.

    Mais vive la bonne menthe fraîche de Genève où la Réserve est toujours aussi magique.

     

     

  • A Berlin la montagne a accouché d’une souris ?

     

     

    A Berlin la montagne a accouché d’une souris ?

     

    C’est probablement le meilleur avis à porter sur cette rencontre tant attendue du nouveau président français à Berlin. Visiblement, ces deux dirigeants de pays voisins et intimement liés ont besoin de mieux se connaître. De plus, la chancelière avait évité de recevoir le candidat François Hollande lors de la campagne et avait même largement soutenu Nicolas Sarkozy. Au fond, on a assisté à une simple prise de contact qui équivaut à un étalage de divergences. Ce qu’il y a de nouveau, c’est qu’on n’est pas allé au clash, les deux dirigeants promettant de tout faire pour travailler harmonieusement.

     

    Mais la presse français, contrairement à la presse allemande, n’a pas bien expliqué ce que l’on entend par la croissance de ce côté ci du Rhin. Les Allemands entendent tout autre chose. Ils ont de la mentalité française une conception qui correspond parfois à ce qu’elle est vraiment, et se méfient d’un processus qui nous ramènerait au début de la crise, c’est-à-dire à un moment où les dettes vous tiennent chaud, où vous vivez avec et où vous vous y installez. Les Allemands ont une approche radicalement différente.

     

    Mais les déclarations du président français qui n’a pas encore l’habitude des négociations internationales et nourrissait quelques appréhensions lors de ce premier voyage à Berlin, ne sont pas entièrement infondées ; il a dit clairement que sans un minimum de relance, la France ne pourrait pas respecter les engagements pris, à savoir les 3% du déficit. Il est sincère et honnête, qui pourrait le lui reprocher ? Ses adversaires répondent alors que son programme économique ne correspond pas à la réalité et les Allemands diraient qu’il est unausführbar, impossible à traduire dans les faits ( in die Tat umzusetzen). Voilà où nous en sommes.

     

    En fait, voici ce qui va se passer : après cette première prise de contact, les deux gouvernements vont mieux cerner leurs projets respectifs et rapprocher leurs positions. Certains avancent in petto que François Hollande va trouver un habillage politique adroit pour la consommation intérieure et qu’il poursuivra les mesures d’austérité en les répartissant mieux, c’est-à-dire en levant de nouveaux impôts. Nous verrons cela lors de la prochaine loi rectificative du budget.

     

    Une chose est sûre, les Allemands observent le nouveau dirigeant français comme une ménagère surveille le lait sur le feu. Il ne faut pas oublier une chose : Angela Merkel est une fille de pasteur et en Allemagne on aime la clarté : les Allemands nomment cela kristallklar ou sonnenklar… Et Angela qui a grandi sur les genoux des Evangiles doit se souvenir de l’injonction contenue dans l’Evangile de Saint Matthieu : que votre oui soit un oui, et votre non, un non…

  • Que va devenir Nicolas Sarkozy ?

    Que va devenir Nicolas Sarkozy ?

     

    La question peut se poser. Le président qui n’a pas été reconduit dans ses fonctions avait prévenu : en cas de défaite, il quittera la vie politique. Mais au soir du second tour, lorsqu’il reconnut sa défaite, il fut plus évasif, évitant d’être trop catégorique, laissant planer un petit doute sur son avenir politique. Du coup, les commentateurs s’en sont servis pour élaborer des théories qui ne sont pas toutes fausses, loin de là…

     

    Les hommes politiques ont besoin d’être au pouvoir comme nous, hommes normaux, avons besoin d’air pour respirer. Donc, Nicolas Sarkozy va probablement régler sa nouvelle vie, assez loin, mais jamais trop de la politique, et observer avec l’intelligence du grand fauve la scène. Si aucune personnalité ne s’imposer par son charisme et son intelligence politique, il se montrera et affichera sa disponibilité.

     

    Mais il serait vraiment naïf d’imaginer que ses amis d’hier vont sagement attendre qu’il se remette en selle avant d’agir : connaissant un peu l’engeance politique il ne m’étonnerait guère de découvrir que certains fourbissent déjà leurs armes pour occuper les premières loges. En soi, c’est naturel, mais le modus operandi des hommes politiques m’a toujours semblé répugnant. Je demande pardon pour la dureté du terme. Car au fond, qu’est ce qui distingue l’univers des humains du monde animal ? C’est la civilisation, c’est la culture. Or, dans le monde politique, il n y a ni amitié ni pitié. Ne prévaut que la volonté de vaincre, laquelle présuppose une véritable mise à mort (spiritualiter, s’entend) du rival ou du concurrent…

     

    Je prendrai deux cas d’une gravité variable : vous vous souvenez de Jean Tibéri, maire de Paris, dénoncé, vilipendé par les siens, accusé de tous les maux et voyant que son épouse était, elle aussi, la cible de ses adversaires. L’affaire avait été conduite par des amis politiques qui rêvaient de prendre sa place. Le résultat est connu, c’est Bertrand Delanoë qui a été élu.

     

    Le second exemple est plus récent et n’a pas du tout la même gravité. Certains membres influents du PS ont tenté de remettre sur la table une vieille affaire autour de Jean-Marc Ayrault, une affaire qui remonte à très longtemps et qui n’a pas remis en cause la probité de l’homme…

     

    Vous voyez, les hommes politiques entre eux n’hésitent pas à s’entredéchirer. Je voudrais conclure cet article par une note amusante où j’opposerai l’homme politique, de tout bord, prêt à tout, ne reculant devant rien, pour accéder au pouvoir, au philosophe, au penseur, dévoué à sa spéculation qui n’est ni boursière ni immobilière. C’est un éminent collègue arabisant d’Aix en Provence, le professeur Claude Gilliot qui a attiré mon attention sur cette citation que voici :

     

    Abu Nasr al-Farabi,, grand philosophe du Xe siècle, appelé le second maître par les Arabes (le premier étant Aristote) a écrit ceci :

     

    Deux bouteilles m’ont accompagné, ma vie durant. Et c’est grâce à elles que j’ai pu tenir. L’une, remplie d’encre et l’autre, de vin. Grâce à la première j’ai enseigné la sagesse et diffusé le savoir, et avec la seconde, de mon cœur, j’ai éloigné tous les chagrins de la vie…

    Je pense vraiment qu’aussi bien l’entrant que le sortant devraient méditer cette perle de la sagesse.