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  • Que va t il se passer au sein du monde arabo-musulman?

    Que va t il se passer au sein du monde arabo-musulman?

    La crise iranienne aura révélé quelque chose d’assez inattendu, que la méfiance des Arabes à l’égard des descendants de l’empire perse est encore plus grande que ce celle des Israélien à l’égard des Mollahs. La guerre qui fait rage au Yémen et qui a coûté tant de vies ne va pas s’arrêter là. Les Saoudiens ont su regrouper autour d’eux un grand nombre d’Arabes alliés, même des Turcs et des Pakistanais, alors que l’Iran est là, isolé dans son coin, à attendre que le ciel  sombre des sanctions occidentales s’éclaircisse un petit peu.

    Pour le moment, les forces chiites pro-iraniennes tiennent le coup mais lorsque des puissances comme l’Egypte et le Pakistan auront vraiment déployé leurs forces armées, les choses changeront. Ce serait une véritable ironie que les Iraniens soit stoppés par une coalition pro-saoudienne et non pas par Israël. Car si Israël est menacé par la bombe iranienne et a de quoi se défendre très efficacement, les Saoudiens n’ont que leurs milliards de dollar. Ce qui n’est pas rien. Mais je veux dire que leurs forces armées ne sont pas aussi aguerries que celles de leurs ennemis.

    Même les Turcs redoutent les aspirations hégémoniques de leur voisin iranien. D’où la visite de leur président à Téhéran pour mettre un frein à leurs velléités.

    Le problème de l’Iran est de vouloir se développer pour dominer les autres et modeler un Proche et un Moyen Orient à leur guise. Or, ils ne peuvent le faire que si les USA s’en vont et si Israël ne constitue plus un obstacle. Pour parvenir à leurs fins, ils doivent donc s’immiscer un peu partout et aider les mouvements terroristes. Mais aujourd’hui, ils sont englués militairement dans trois théâtres d’opération où ils ont subi tant d e pertes : en Syrie, sur le Golan et ailleurs, en Irak, et depuis peu au Yémen où la réaction saoudienne était prévisible  mais pas dans cette ampleur.

    On croyait les jouisseurs saoudiens claquemurés dans leurs palais pharaoniques et voilà qu’ils lâchent leur aviation de guerre contre les rebelles du Yémen.

    Quelle sera la suite ? Il est clair que cette animosité avec l’Iran laissera des traces. Il est clair que l’Iran n’acceptera pas de se soumettre face à l’Arabie. Cela mettrait un terme à ses projets d’expansion par tous les moyens. Cette alliance autour de l’Arabie est étonnante mais si elle est logique : a) les Saoudiens peuvent acheter qui ils veulent ; b) les voisins de l’Iran ont enfin compris que les menaces contre Israël étaient simplement verbales et que ce pays n’osera jamais s’en prendre directement à l’Etat juif qui le lui ferait payer fort cher . En revanche, ils ont compris que les menaces pesant sur eux sont tout sauf théoriques… D’où les violences que nous vivons ces jours-ci.

  • L'affiche en faveur des Chrétiens d'OOrient: de la déchristianisation à la haine de soi

    L’affiche en faveur des Chrétiens d’Orient et la RATP: de la déchristianisamtion à la haine de soi...

    Cette affaire est absolument invraisemblable. Comment, dans un pays comme la France, fille aînée de l’Eglise (et c’est un philosophe juif qui le souligne) une entreprise de transport, empruntée chaque jour par des millions de parisiens et de touristes, a-t-elle pu commettre une telle bévue, même si elle s’est rattrapée depuis ? Est ce que le terme chrétien (encore une fois ; je n’en suis pas !) est il soudain devenu une injure, une obscénité ? Je n’ai jamais pris parti publiquement pour telle ou telle cause religieuse, mais en l’occurrence, il s’agit de minorités chrétiennes, menacées d’extinction, dont les ancêtres avaient accueilli chez eux l’islam naissant car, on l’oublie souvent, c’est dans ces contrées orientales que le christianisme est né, qu’il y a fait ses premiers pas et s’est investi avant d’aller à la conquête spirituelle du monde.

    Contrairement à ce que croient les gens, le christianisme est une religion orientale et Jésus n’avait pas des boucles blondes mais une chevelure noire et des traits sémitiques assez prononcés. Ce n’était ni un Bavarois ni un Suédois mais un Galiléen.

    Je ne sais pas qui a pris cette décision inepte et qui suscite aujourd’hui une énorme vague de protestations. Enfin, on s’achemine vers l’apaisement mais le signal que cette affaire envoie est  assez symptomatique, il révèle un malaise profond, une sorte de honte d’être ce qu’on est.

    Sont-ce des mythes, ces massacres quasi-quotidiens des minorités chrétiennes en Syrie, en Irak et tout récemment en Libye ? Et n’oublions pas le Kenya où les shebabs somaliens demandaient d’abord à leurs victimes de réciter des prières musulmanes, et si elles en étaient incapables, elles étaient exécutées immédiatement… Ce sont ces victimes innocentes que les prêtres voulaient soutenir en appelant un chat un chat. Ce sont des chrétiens, menacés de disparition, parce qu’ils sont ce qu’ils sont. Curieux ! Je croyais que nos grandes sociétés nationales étaient dirigées par des gens intelligents et voilà qu’ils commettent des bourdes monumentales. Il est vrai qu’un détail, révélé récemment, m’avait intrigué, pour ne pas dire choqué : lorsque ces malheureux coptes avaient été égorgés par les islamistes de l’Etat Islamique, les plus hautes autorités de l’Etat avaient publié un communiqué parlant d’Égyptiens et non de chrétiens ! Or, ces pauvres hommes sont morts en raison de leur appartenance confessionnelle, car leurs collègues d’infortune, mais plus chanceux car musulmans, furent épargnés.

    La France  aurait-elle honte de son histoire intellectuelle et religieuse ? Comment a t on pu interpréter la laïcité dans un sens aussi restrictif, pour ne pas dire dévoyé ? En me relisant, je m’étonne moi-même de ce que j’écris : soutenir à ce point le christianisme, publiquement, je n’ai jamais eu l’occasion de le faire, même si je ne fais pas partie de cette dénomination religieuse dont les racines sont intimement mêlées aux miennes. Mais voilà mon éducation éthico-religieuse m’a appris à ne pas faire de distinction entre les hommes, porteurs des traits de leur humanité sur leur visage. Un passage talmudique nous exhorte à se conduire en homme là où les hommes sont absents (bi-mekom shé eyn ish héyé lé-ish)… En clair, on ne doit pas détourner le regard lorsque des être humains sont menacés, il faut les aider.

    Il faut prendre parti pour des minorités religieuses menacées d’extermination. Alors comment expliquer que tous n’en sont pas intimement convaincus dans ce beau pays ? Nous sommes vraisemblablement en présence d’un processus d’effilochage de la culture chrétienne, une véritable déchristianisation, révélatrice d’une haine de soi largement avancée et répandue… Comment peut-on refuser d’afficher le mot chrétien ou oser proposer, en lieu et place, le mot œuvre (certes, accolé à un nom d’institution, mais que personne ne connaît) ?

    Si j’étais méchant, ce que je ne suis pas, je ferai allusion aux reproches articulés contre cette grande entreprise de transports parisiens, et qui remontent à sa conduite lors de la seconde guerre mondiale… Mais heureusement, les choses se sont calmées et ont abouti à un règlement entre les parties.

    La France est un pays chrétien, ou plus exactement judéo-chrétien. Le christianisme est une religion-culture qui a, certes commis des fautes et des erreurs graves (je suis bien placé pour le savoir, tant l’histoire juive est plus une martyrologie qu’une histoire proprement dite…) mais tout de même, les bienfaits du christianisme dépassent et de très loin, ses manquements et ses méfaits.

    Je ne prends pas Alain Finkielkraut pour un éminent penseur mais je dois rendre hommage à l’expression «d’identité malheureuse» ; mais pourquoi donc une partie de nos élites est elle si mal à l’aise avec les fondements de notre culture ? L’Histoire, disait Hegel, est tragique, et les années de bonheur de l’humanité sont les pages blanche de l’Histoire… Mais toutes les nations ont commis des fautes, chacune s’est cru investie d’une mission quasi divine et appelée à réaliser les projets les plus incroyablement audacieux.

    Il faut combattre la haine de soi, ce concept qu’un Juif allemand, Théodore Lessing (1872-1933), première victime du national-socialisme, tué par les sbires de la Gestapo à Marienbad.

    La France ne doit pas chercher à cacher ses origines chrétiennes, ce sont elles qui l’ont aidé à devenir ce qu’elle est. D’un autre côté, la hiérarchie de cette église française devrait cesser de croire qu’elle a l’éternité devant elle et agir. C’est bien de s’en remettre à Dieu, mais ce vieux Monsieur a parfois besoin qu’on l’aide, voire qu’on le secoue.

    Dieu, nous dit le sage talmudique Rav Hounna, est toujours avec ceux qui souffrent. Il ne fait pas de différence.

  • Iran / USA: l'accord se fissure

    Iran / USA: l’accord se fissure…

    On ne se réjouira pas de la vérification de nos hypothèses par les faits. Mais il faut bien se rendre à l’évidence ; Américains et Iraniens ont déjà de l’accord des interprétations non plus divergentes mais contradictoires. On disait ici même que le but majeur et ultime des Mollahs est la levée, la suppression totale et immédiate des sanctions. Alors que les USA optent pour une suspension partielle et progressive des sanctions qui seront rétablies et même renforcées (par le Congrès), en cas de rupture iranienne, ce qui ne manquera pas de se produire car la direction iranienne est pluri Céphale et largement divisée : on ne voit pas les pasdaran, les gardiens de la révolution et les bassidji jeter aux orties leurs objectifs majeurs : la révolution islamique qui les maintient au pouvoir et la haine d’Israël qui leur sert de mobilisation de leurs partisans. S’ils s’en écartaient, ils seraient aussitôt écartés du pouvoir. Donc, on est dans une impasse.

    On avait déjà attiré l’attention sur une phrase de Hassan Rouhani parlant de l’ouverture de son pays sur le monde, on en retiendra une seconde, prononcée hier, encore plus sibylline que la précédente : l’accord tiendra si les deux parties respectent leurs engagements. En fait, cette mise en garde s’adresse surtout à ses opposants iraniens qui considèrent que l’actuel président de la république islamique est un modéré qui ne représente pas vraiment les intérêts vitaux de leur pays, tels qu’ils les conçoivent. On a déjà entendu l’affirmation du général des supplétifs bassidji selon laquelle tout peut être négociable, excepté la volonté de détruire Israël. Si ce n’est pas une tentative de torpiller les négociations, et donc les vœux de Rouhani, qu’est ce donc, au juste ?

    Le ministre français des affaires étrangères a fait preuve d’une grande lucidité en disant qu’il saluait l’accord mais qu’il restait encore beaucoup à faire. Bref, en termes diplomatiques, qu’il avait beaucoup de réserves concernant la volonté sérieuse des Mollahs de respecter l’accord.

    En fait, les choses sont faciles à comprendre : toute une décennie de sanctions ont mis l’économie de ce pays à genoux. Quand les gens rentrent chez eux, il leur faut trouver de quoi boire et manger. ET pas de l’idéologie. Or, le renchérissement des denrées alimentaires de base rendent la vie quotidienne de plus en plus difficile. Rouhani et ses partisans ont compris que l’Iran n’était plus à l’abri d’une explosion populaire. Il fallait donc faire preuve de pragmatisme et gagner du temps.

    Que nous réserve n’avenir ? Il y aura à Téhéran une véritable épreuve de force entre partisans et adversaires de Rouhani ou du guide suprême de la révolution, lequel a dû répéter lors de la grande prière du vendredi qu’il ne négociait avec les USA que pour le nucléaire et sur rien d’autre. Entendez ceci : il n’y a pas de rapprochement avec les USA…

    Même en cette période Pâques on il est question de libération de l’esclavage d’Egypte, d’une part, de Résurrection, de l’autre, les choses n’ont pas l’air de s’arranger. Et l’on se demande vraiment s’il ne faudrait pas une robuste manifestation de la Grâce dans ce pauvre monde pour que les choses changent enfin…