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  • Cuba, le seul succès diplomatique d'Obama

     

    Reprise des relations avec Cuba : le seul succès diplomatique d’Obama…

     

     

     

    Pourtant, les similitudes avec le cas iranien sont nombreuses. Pas de relations diplomatiques depuis 1961, un embargo qui a pesé lourdement sur la vie des gens, etc… avec les Iraniens, ce fut une rupture violente avec une prise d’otages, des sanctions qui ont aussi pesé sur la vie quotidienne des gens. Peut-être plus gravement encore !

    Mais avec les Iraniens, ce sera une autre paire de manche. Il y a la culture et la civilisation car les Cubains ont eu beau vivre sous la dictature communiste des frères Castro, ils n’en sont pas moins des chrétiens et des judéo-chrétiens. Il y a donc des sources communes et partant, des valeurs communes.

     

     

     

    Le président Obama a marqué un point, le seul bon point de ses deux mandats au regard de la politique extérieure. Partout ailleurs il a échoué, et notamment au Proche Orient, et pas seulement en ce qui concerne le conflit entre les Israéliens et les Palestiniens…

     

     

     

    En outre, il a tourné le dos aux alliés traditionnels des USA dans la région , y compris Israël. Pour les autres, on peut comprendre que les monarchies pétrolières du golfe, rétrogrades et parfois même barbares, ne soient pas ragoûtantes pour d’authentiques démocrates comme les Américains, mais tout de même, avoir favorisé l’émergence de l’Iran comme état leader, voire hégémonique vis-à-vis des Arabes est une erreur capitale. C’est une grenade dégoupillée sous les pieds des hommes vivant dans cette région instable du globe.

     

     

     

    Un exemple : l’Egypte qui dépasse en population l’Iran, mais qui dispose pas des mêmes ressources, et qui est sunnite et copte, n’acceptera jamais une domination perse, cela remonte à des enjeux historiques. Je cherche toujours à comprendre le raisonnement de ce président et n’y arrive point. Il fallait maintenir l’Iran dans l’état actuel alors qu’on lui a accordé tant d’avantages.

     

     

     

    Si une crise survenait demain ou après-demain, les USA devront compter sur leurs alliés d’hier. Lesquels ne donneront peut-être plus leur accord automatique.

     

     

     

    Obama fait preuve d’une grande imprévoyance. Mais ce n’est pas la première fois.

     

  • L'Iran et les USA: des relations diplomatiques un jour?

     

     

    L’Iran et les USA : pas de rétablissement des relations diplomatiques ?

     

     

     

    Est ce que le président Obama s’est fait avoir, a t il conclu un marché de dupes avec les Iraniens dont l’élite dirigeante est en proie à des violentes contestations concernant l’attitude à adopter envers l’hyper-puissance qu’ils qualifient de grand Satan ?

     

     

     

    Il faut avancer avec précaution. Le fameux Guide suprême de la révolution sait qu’il doit naviguer avec adresse entre les différents écueils ; or, le corps des Pasdarans qui a fait un coup d’Etat qui ne dit pas son nom en Iran, est très puissant et violemment anti-américain. Il a fallu que les sanctions produisent leur effet dévastateur pour que les forces conservatrices les plus anti américaines admettent le principe même d’une négociation avec les USA sur le nucléaire.

     

     

     

    Il faut se souvenir que chaque vendredi à la fin de la grande prière la foule, enturbannée et aux cheveux blancs ou poivre et sel crient Merg Israël, Merge America (Mort à l’Amérique et mort à Israël). Comment voulez vous passer d’un tel point de vue à un autre qui serait aux antipodes ? D’où les efforts laborieux du Guide suprême pour dire qu’il n’y a pas d’arrangement possible avec les USA et que les négociations avec eux ne portent que sur le nucléaire. D’où la conclusion logique : on ne normalise pas les relations, on ne rétablit pas les relations diplomatiques avec notre ennemi juré, les Etats Unis d’Amérique !

     

     

     

    Mais est ce bien la pensée profonde du Guide suprême ? Ce n’est pas sûr. On a beau être un homme de Dieu, on n’en doit pas moins tenir compte de la situation socio-économique d’un pays de près de 80. 000. 000 d’habitants avec des besoins, des envies et servitudes. Or, les sanctions ont entièrement mis l’économie iranienne à genoux et la population subit de plein fouet le contre coup de l’érosion monétaire.

     

     

     

    Cette fameuse autorité religieuse suprême sait très bien que chaque matin que Dieu fait, il faut boire, manger, se chauffer, dormir, se vêtir, bref dépenser de l’argent et de l’énergie. Les gens ne se nourrissent pas que de slogans : la propagande n’a jamais calmé la faim ni étanché la soif. A trop nier les évidences, les barbus risquaient d’avoir sur le dos des émeutes populaires et perdre le pouvoir.

     

     

     

    Les différentes factions du pouvoir iranien vont donc respecter un long round d’observation. Le président Rouhani est plus inventif qu’on ne le pense, mais il se sait surveillé. De son côté, il compte sur l’effet bénéfique des investissements étrangers dans son pays et de la vente de ses hydrocarbures dans le monde pour renforcer sa position à l’intérieur : les gens vont penser de lui le plus grand bien et restreindre l’influence de l’autre bord, celui de l’extrémisme et le camp du non.

     

     

     

    Ce n’est pas par hasard que le Guide a renouvelé son soutien aux pays où l’Iran intervient militairement (Syrie, Irak, Bahreïn, Yémen et Liban). Cela signifie en clair : notre politique ne change pas, nous restons fidèles à nos combats et à nos idéaux, les USA ne peuvent pas nous acheter.

     

     

     

    Mais ici encore, on ne sait pas si le Guide ne se laisse pas une petite porte ouverte, derrière la scène, pour faire à des événements nouveaux. Si tout le pays opte pour la main tendue et l’ouverture (ce que ne cesse de répéter Rouhani) alors il se ralliera.

     

     

     

    Et puis, il y a la vie. L’âge, la maladie, les changements brutaux, les changements de régime, toutes choses bien connues dans ces régions du globe.

     

     

     

    Mais dans tout cela on ne discerne toujours pas la stratégie d’Obama qui pense dans des catégories mentales de nature paradisiaque ou, à tout le moins, iréniques.. Or il a affaire à des diables.

     

     

     

    Ou alors est ce un marché de dupes ? Oui. Obama se complaît à dire publiquement que nul ne lui a proposé d’alternative viable. C’est inexact, c’est lui qui pousse le pacifisme congénital des Démocrates jusqu’au bout au point de rater tout rendez vous avec l’Histoire.

     

     

     

    Patience : quinze mois passeront vite.

     

  • Au sujet d'Avignon et de son festival

     

    D’Avignon et de son festival

    Il me coûte de le dire de cette manière mais c’est une décision bien arrêtée et largement fondée :  c’est la troisième fois que je me rends au festival d’Avignon pour y prononcer une allocution, et je ne pense qu’il y en aura une quatrième.

    La ville ne manque pas de charme, elle bruit des sons d’une jeunesse dynamique et se présente comme la vitrine de tous les talents, réels, supposés ou à venir, mais en réalité elle se repose sur ses lauriers et n’avance plus.

    L’atmosphère générale ne s’est pas seulement popularisée (au sens négatif du terme) elle s’est plutôt largement prolétarisée. Certes, vous trouverez dans la ville, en cherchant bien, quelques bons restaurants et quelques boutiques de bon standing, mais dans l’immense majorité des cas, la qualité laisse à désirer.

    Mais le plus grave, c’est l’absence quais totale d’un système de transports, aggravé par l’éloignement des hôtels, car ceux qui se trouvent dans la ville intra muros sont réservés d’une année sur l’autre. Et alors les taxis, c’est la croix et la bannière. Il faut prévoir un véritable budget : pour environ 48 heures, il a fallu pas moins de 100 € ! Et encore, il fallait les trouver ces taxis. C’est une denrée très rare. Vous devez prévoir votre journée en fonction justement de ces taxis. Pour arriver à l’heure au colloque, il fallait que l’hôtel (correct, sans plus, avec des manières bien provinciales, mais un personnel dévoué) réserve directement les taxis. Pour sortir le soir, il faut calculer comment se rendre au restaurant, et surtout par quel moyen revenir à l’hôtel… Une véritable expédition.

    Je vais vous raconter un fait assez incroyable qui dénote bien et la mentalité des méridionaux et la vétusté des installations : nous avons marché depuis le centre ville jusqu’à la gare centrale, nous disant qu’on y trouverait un taxi. Par chance, il s’en présente un avec une charmante jeune conductrice. Et que nous dit elle dès que nous prenons place ? Monsieur, je m’excuse, mon compteur ne fonctionne plus. La course vous coûtera 15 €, je le sais d’expérience… Plutôt amusant, ce mode de fonctionnement. On n’est pas à cela près. Mais quel esprit !

    Quant à l’ambiance générale du festival, c’est une vraie foire, un tintamarre qui n’a rien à voir avec l’art et la culture. Certes, on croise de temps en temps telle ou telle personnalité célèbre du monde culturel, mais cela ne suffit pas. Et surtout, la ville n’est pas équipée pour recevoir des gens du monde entier : l’esprit provincial, limité et rabougri n’est pas compatible avec une réputation qui se voulait européenne, voire mondiale.

    A la gare TGV, en état de surpeuplement, les familles, des plateaux chargés de nourriture et de boissons dans les mains, cherchaient désespérément des chaises et des tables pour s’y restaurer. En vain ! Franchement, c’était inimaginable. Toutes ces personnes d’un certain âge, ces enfants suivant leurs parents ou grands parents…

    Mais je voudrais relater le fait suivant qui m’a tant marqué ; je quitte ma table pour aller me laver les mains, au bout de l’allée. La dame qui veille à l’entrée me dévisage et me dit sans autre forme de procès : c’est 0,70€. Je fouille mes poches et constate que je dois faire demi tour pour chercher le précieux sésame… En reprenant le chemin, une petite fille d’une quinzaine d’années, très jolie, très bien élevée, les yeux clairs, me dit : pardon, Monsieur, savez vous où sont les toilettes ? Je lui réponds : oui, au bout de l’allée, mais il faut 0,70€ pour y entrer…

    C’est alors que la jeune fille a levé le bras dans un signe de totale impuissance,  de profonde incompréhension… j’ai alors lu dans son regard la peine, le désarroi de la terre entière. Ce geste était celui de l’inadaptation d’une jeunesse qui découvre chaque jour un peu plus la place de l’argent dans notre société. Mais la maman de cette enfant, qui n’était pas loin, avait suivi toute la scène: un large sourire apparut sur son visage.

    Quant à moi, ce fut un très mauvais message que j’emportai avec moi, le regard désolé et poignant de cette petite fille, quittant une ville où je ne pense pas remettre un jour les pieds…. Sauf si elle change.