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  • La crise migratoire : l’Europe à la croisée des chemins

    La crise migratoire : l’Europe à la croisée des chemins

    Personne, absolument personne n’est allé jusqu’au bout de la logique interne de tous ces conflits qui rendent la vie impossible à tous les citoyens non belligérants des pays en décomposition suite à une guerre civile : personne n’a imaginé que les civils, retenus en otages, braveraient tous les dangers pour échapper à l’enfer quotidien dans leurs pays d’origine, même au péril de leur vie. C’est ainsi que des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants ont pris ce qu’ils pouvaient prendre et se sont lancés dans la quête éperdue d’un havre de paix. L’ont ils enfin trouvé ? Ce n’est pas si sûr quand on entend Madame le Premier Ministre de Pologne ou des responsables d’autres pays voisins.

    Des voix commencent à se faire entendre, même en France où le président de l’association des maires a suscité une belle polémique en disant qu’il ne pouvait recevoir personne. D’autres ont mis l’accent sur le chômage, la pénurie d’emplois, les seuils dits de tolérance, les consultations de la population… Malgré cette terrible photographie, la France dans sa majorité refuse d’accueillir les migrants en grand nombre. Même le président de la République qui a déjà changé d’avis ne pourra pas imposer des quotas qui ne disent pas leur nom.

    Personne ne peut, à l’heure actuelle, dire que tous ces gens sont réfugiés en quête d’asile alors que d’innombrables réfugiés économiques se cachent parmi eux. Tant de gens qui ne peuvent pas obtenir de visas pour émigrer en Europe ont utilisé cette filière pour prendre pied ici. Certes, cela ne doit pas faire porter la suspicion sur les authentiques personnes en quête d’asile et dont le maintien dans leur pays d’origine est impossible.  Mais quid ces Pakistanais, de ces Afghans et de ces Iraniens ? Qu’en faire ? Comment les admettre quitte à les refouler par la suite.

    L’Europe est à la croisée des chemins. J’ai lu dans Le Monde daté du vendredi 4 septembre par 13 un bel article de Guy Sorman. On devrait dire Guy fils de Nathan Sorman. C’est la première fois que notre continent est confronté à son histoire récente, celle de la Shoah et des ravages de la seconde guerre mondiale. Certes, ce n’est pas la même chose, nul réfugié n’est menacé d’extermination, mais derrière les barbes noires, les turbans et les voiles, les visages sont les mêmes : êtres humains faits à l’image de Dieu.

    C’est un véritable exode, un déplacement forcé de populations.

    L’erreur fatale de l’Europe a été de croire que les gens qui se font massacrer en Syrie, en Irak et Libye resteraient sagement chez eux en attendant, eux aussi, de passer de vie à trépas. Aucun haut fonctionnaire de Bruxelles, de Berlin ou de Paris n’avait prévu un tel afflux. Un autre exemple qui prouve que l’émotivité a tenu lieu de politique : alors qu’il avait adopté une attitude prudente, voire presque réservée, à l’égard de ce sujet, le chef de l’Etat français a dû changer de pied en voyant l’impact d’une telle image… Madame Merkel, elle-même, ne tardera pas à se recentrer à son tour lorsque la puissante Bavière se déclarera incapable de recevoir des dizaines de milliers de réfugiés, traversant sa frontière avec l’Autriche voisine…

    Que faire ? Je ne sais ? Ou plutôt je sais quelles mesures d’urgence il faut prendre : soigner les gens, les nourrir, les protéger et vérifier soigneusement qui on garde.

  • Le drame des réfugiés syriens et la mauvaise conscience européenne

     

     

    Le drame des réfugiés syriens et la mauvaise conscience européenne

    Retenez bien ceci : en aval on subit les événements, en amont on agit sur eux. Les gouvernants de ce continent dont les meilleurs commentateurs critiquent durement l’impéritie et la cécité, plus ou moins volontaire, n’ont rien vu venir. Ils ne voulaient pas intervenir dans le bourbier syrien car l’embrouillamini qui y règne fait craindre un enlisement qui nous coûterait tant de vies de soldats sans pour autant régler le problème.

    En fait, l’impression qui prévaut est que tous les pays arabo-musulmans, de la Tunisie à l’Irak ,se délitent. Leurs habitants ne supportent plus, grâce à l’internet et à Facebook, d’être si maltraités dans des pays soumis à la tyrannie, à la dictature ou ravagés par la guerre. Ce qui signifie en clair que ce que nous observons n’est que la partie visible de l’iceberg : des millions de gens pourraient frapper à la porte de l’asile politique et là l’Europe serait prise en tenaille : comment admettre tel réfugié et comment rejeter tel autre ?

    Comment voulez vous intervenir en Syrie ? Et surtout contre qui ? Les forces loyalistes n’hésitent pas à conclure des trêves de courte durée avec leurs pires ennemis qui mettent ce calme à profit pour réduire un autre groupe ou une autre organisation. L’ASL sur laquelle l’Occident fondait des grands espoirs, est inaudible et inefficace. Les USA ont formé des combattants en Jordanie, mais sur le terrain ils se sont débandés et furent même, pour deux d’entre eux, capturés et décapités en place publique…

    Même si Bachar partait, ce qui est inéluctable mais prendra du temps, il faudra gérer ensuite le vide et les guerres fratricides entre clans rivaux. Et le tout dans un Proche Orient où tout le monde est concerné, depuis l’Iran jusqu’à l’Egypte en passant par l’Arabie Saoudite.

    L’Europe s’est émue de cette photo d’un enfant de trois ans que les flots ont ramené vers le rivage d’une plage turque. Il faut sauver toute vie humaine. Le Talmud, comme d’autres sources religieuses, dit que quiconque sauve une seule vie, sauve un monde dans son intégralité. Cela reste vrai, même de nos jours.

    Mais l’émotion, le sentiment, la compassion (si nécessaire dans ce cas présent), tout cela ne dure qu’un temps. On le voit un peu partout tant en France qu’en Allemagne, sans même parler de la Hongrie, où les habitants de tel ou tel lieu dit appréhendent d’ouvrir leur porte à des inconnus et se demandent combien de temps ces nouveau-venus vont rester sur place. Il y a aussi ces cultures étrangères qui ne partagent pas les mêmes valeurs et peuvent créer des tensions très vives. Et je ne parle pas de Marine Le Pen qui parle franchement d’une nouvelle filière d’immigration clandestine…

    Que faire ?

    Il faut aider les réfugiés qui traversent des océans au péril de leur vie. Il faut les nourrir, les abriter et les soigner. Mais après il faut rétablir l’ordre chez eux afin qu’ils puissent vivre dans leur pays en harmonie avec leur culture et leurs pratiques religieuses.

    Une gestion émotive de cet afflux incontrôlé nous réservera des lendemains qui ne chantent pas…

  • L'Europe face aux pérégrinations: migrants ou réfugiés?

    L’Europe face aux pérégrinations ; migrants ou réfugiés ?

    Le fluidité terminologique est souvent un indice révélateur car quand on hésite sur la désignation d’un fait ou d’un évènement, c’est que celui-ci nous cause problème ou nous met mal à l’aise. Les Français parlent de migrants, les Allemands qui ont commencé par leur faire bon accueil avant de se raviser, parlent, eux, de Flüchtlinge (réfugiés). D’autres évoquent les demandeurs d’asile, en allemand Asylbewerber derrière lesquels se cachent parfois des réfugiés économiques.

    Dans tous les cas, il s’agit d’êtres humains qui ne peuvent plus, ne supportent plus l’état de guerre, de misère ou de dictature dans leurs pays d’origine. Il faut vraiment que vos conditions de vie soient insupportables pour que vous quittiez tout et que vous traversiez les mers et les océans au péril de votre vie et de celle de votre famille.

    Contrairement à la démarche humanitaire et généreuse de la chancelière allemande, cette fille de pasteur qui n’a pas oublié les leçons de l’Evangile et la morale protestante qu’elles ont sécrétée, certains Länder comme la Bavière changent d’avis et ne peuvent plus faire face à la pression des réfugiés. Ce qui montre bien qu’il ne fallait pas détourner le regard des horreurs dans ces pays arabo-musulmans mais traiter le problème sur place au lieu d’admettre chez soi des milliers de fuyards, hommes, femmes et enfants quittant des lieux où la vie devient impossible.

    Mais était-ce la solution ? Quel pays peut –il admettre des millions de réfugiés ? Même la riche Allemagne ne le pourrait pas en raison des spécificités ethniques et sociologiques. Il faut se projeter dans dix ou quinze ans, lorsque ces gens seront installés dans des pays d’accueil occidentaux, issus de la culture judéo-chrétienne, comment feront ils ? Se fondront ils dans la masse ou vont-ils constituer des ilots dans un océan étranger ?

    Il est vrai que toutes ces craintes s’évanouissent à la vue du corps de cet enfant de trois ans, mort noyé et que les eaux de la Méditerranée ont renvoyé au rivage, comme pour s’imprégner de manière indélébile à notre mémoire ; je ne dis pas à notre conscience car je ne suis pas certain que nous ayons une.

     L’âme de cet enfant nous accusera à tout jamais devant le tribunal céleste en raison de notre non assistance à enfant en danger.