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  • Hommage à Christophe Tamisier, éditeur (1955-2020)

    Je me dois, en ces quelques lignes, rendre hommage à un grand éditeur. Ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure, un homme qui fut non seulement mon éditeur mais un grand ami, un excellent conseiller éditorial et un être éminemment bienveillant. Il vient de nous quitter à l’âge de soixante-cinq ans des suites d’une longue maladie. La nouvelle me laisse sans voix, mais il faut témoigner. Et je me dois comme tant d’autres de ses amis, de le faire.

    Au plan personnel, ma dette envers lui est immense. Quelques uns de mes ouvrages sur la philosophie juive ont paru dans sa maison d’édition, Armand Colin (Dunod) où il favorisa si magnanimement leur accueil. Je me souviens encore aujourd’hui de notre première rencontre, lors d’un déjeuner auquel je l’avais convié dans un établissement du XVIe arrondissement. Cela a dû se passer vers 2005, ou peu avant, trois années avant sa nomination comme Directeur général des éditions Armand Colin. Cette charge durera de  2008 à 2013.

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  • L'homme révolté de l’histoire juive

    Rabbi Menahem-Mendel de Kotzk ou l’homme révolté de l’histoire juive

    Il est écrit que Dieu contempla son œuvre et trouva que c’était bien. Pas moi. Je suis plus gâté que lui, plus exigeant. Le monde tel qu’il est, je ne l’aime pas, sauf pour me moucher avec… (p. 237 in fine)

    Mais qui était cet homme, né en 1787 et mort soixante-douze ans plus tard, victime d’une crise grave devant sa communauté, réunie au grand complet pour les bénédictions du repas du vendredi soir ? Pour sûr, un révolté, un homme qui ne supportait plus les souffrances incessantes de son peuple, condamné à n’avoir qu’un destin et pas d’histoire. Ou plutôt une martyrologie qui dure depuis plus de deux mille ans ?

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  • Heinrich Grätz, Martin Buber, Gershom Scholem et Elie Wiesel

    Au terme de cette longue revue du livre d’Elie Wiesel sur Célébration hassidique*, paru en 1972 et plutôt mal accueilli par la critique universitaire, il était temps de redonner la parole à un grand auteur disparu, et donc incapable de se défendre. Or, dès les premières pages d’introduction de son livre, constamment réédité depuis, Wiesel avait pourtant averti qu’il ne se posait pas en spécialiste d’histoire doctrinale du hassidisme et encore moins en érudit. A l’évidence, cela ne lui a pas évité une volée de bois vert, un peu comme si d’éminents spécialistes considéraient cette parution comme une incursion indue dans  leur domaine, leur chasse gardée. Or, Wiesel a toujours voulu donner la parole à ceux qui ne sont plus là pour s’expliquer ou pour se défendre. Cela me fait penser à une interprétation talmudique d’un verset du Cantique des Cantiques, diversement compris par les uns et les autres : dovév sifté yeshénim… Pour une fois, je ne reprends pas la traduction de la Pléiade  et préfère la version homilétique : remuer les lèvres des gisants. Parler pour, défendre ceux qui ne peuvent le faire par eux-mêmes… C’est le sens du tikkoun que j’ai voulu accomplir tout au long de ces développements.

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