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Vu de la place Victor-Hugo - Page 1081

  • L’intelligente et apaisante interviex du président turc Abdullah Gül au journal le Monde, d’hier

    L’intelligente et apaisante interviex du président turc Abdullah Gül au journal le Monde, d’hier.

    L’interview donnée par l’actuel président turc, Gûl, ancien ministre des affaires étrangères de son pays, tranche avantageusement par rapport à son collègue Erdogan qui occupe le poste de Premier Ministre. En M. Gül on sent le diplomate de grande classe, le digne héritier du subtile art ottoman qui dit les choses avec modération, apaise au lieu d’exciter, établit des passerelles au lieu de couper les ponts, bref un homme qui répare les incommensurables dégâts causés par le Premier Ministre.

    Voici quelques exemples spécifiques : à la question posée sur le vote négatif de la Turquie concernant les sanction contre l’Iran, Gül s’est abstenu de dire (comme Erdogan l’a fait) « mon ami Ahmaninedjad» ; il a répondu que les sanctions étaient inefficaces, que les tensions avec l’Iran avaient des conséquences sur les limites frontaliers dont la Turquie et a donné, à cet égard, l’exemple fort instructif, selon lui, de l’Irak. On se souvient que le parlement islamiste turc n’avait pas permis aux forces armées US de traverser son territoire. Il a ajouté que lorsqu’on voit les choses de très près, on porte un autre jugement que celui de gens situés loin du théâtre des opérations.

    Le gros de l’interview est consacré à l’action d’Israël la flottille qui entendait forcer le blocus. Là encore, le président turc, bien qu’islamiste, a porté des jugements modérés : certes, il a souhaité (mais non exigé comme Erdogan) qu’Israël «demande pardon», paie des réparations aux familles des victimes, sans jamais formuler la moindre menace. Là aussi, le ton était modéré. A la question du journaliste qui voulait savoir si la rupture des relations diplomatiques était envisageable, le président a répondu laconique, que tout était envisageable. Alors que son bouillonnant collègue avai, lui, menacé, de conséquences irréparables…

    Le président turc qui est un homme de culture a rappelé que la Turquie n’a jamais été l’ennemie des juifs, qu’elle avait joué un rôle bienfaisant lors de l’expulsion des Juifs d’Espagne et que même lors de la seconde guerre mondiale (alors que son pays était l’allié des puissances de l’axe et donc, de l’Allemagne nazie) les diplomates turcs avaient enté de sauver des familles juives de l’extermination. J’ai été particulièrement ému par un tel rappel car mon lointain ancêtre Moshé Almosnino de Salonique (1515-1580), grand kabbaliste du XVIe siècle, avait publié, en son temps, un excellent commentaire mystique en Turquie… Sans l’aide et la générosité des autorités turques de l’époque, en l’occurrence le sultan Sélim II il eût été, ainsi que tous les siens, condamné au pain de la tribulation et à l’eau de l’angoisse. En 1565, il prit la tête d’une délégation qui demanda au monarque ottoman la confirmation du droit de cité et d’auto-gouvernement en tant qu’entité spécifique. En 1568, le firman fut pris et dura pendant plusieurs siècles : le président turc a donc dit la vérité.

    M. Gül a reconnu s’être rendu en Israël plus d’un dizaine de fois lorsqu’il dirigeait la diplomatie de son pays. Il a même tendu une perche à M. Erdogan dont il ne cite pas le nom en rappelant que Premier Ministre s’est, lui aussi, maintes fois rendu dans l’Etat hébreu. Mais il a aussi rappelé qu’Israël n’a pas réalisé l’importance de l’amitié turque. C’est dit diplomatiquement, mais ce n’est pas très juste : Israël a toujours privilégié le partenariat stratégique avec son allié ottoman, il l’a même aidé dans certains cas mais M. Erdogan a incontestablement commis une erreur en appuyant cette fondation islamiste qui fait plus de politique (rappelez vous son rôle lors de la crise yougoslave…) que d’aide humanitaire.

    Enfin, les relations avec l’Europe sont évoquées. Il est question d’une visite officielle du président Sarkozy en Turquie avant la fin de l’année. M. Gül a souligné que l’UE n’a pas encore pris conscience d’elle-même ni du rôle important qu’elle est amenée à jouer. La aussi, le propos est mesuré, le président s’étant rendu compte que la Turquie n’a pas encore atteint le niveau requis par nos état démocratiques où n’existent ni exclusivisme religieux ni soumission de la femme…

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  • LAZARE WOGUE ET SON HISTOIRE DE LA BIBLE ET DE L’EXÉGÈSE BIBLIQUE JUSQU’EN 1881

    LAZARE WOGUE ET SON HISTOIRE DE LA BIBLE ET DE L’EXÉGÈSE BIBLIQUE JUSQU’EN 1881

    (Paris, 1881, Imprimerie Nationale. Réédition, Farnborough, Gregg International)

    Quelle bonne idée d’avoir réimprimé cette belle introduction à l’histoire de la Bible et de l’exégèse biblique, de Lazare Ezéchiel Wogue (1817-1897) qui vécut à une époque où une parfaite symbiose culturelle existait entre le judaïsme d’Allemagne et celui de l’Hexagone. Je veux dire par là que l’on avait compris, de ce côté ci du Rhin, l’intérêt qu’il y avait à récupérer le legs intellectuel de la Wissenschaft des Judentums, notamment dans la formation des rabbins. Il suffit de comparer ce que sait un rabbin français d’aujourd’hui avec ce que savaient ses collègues il y a un siècle ou plus pour se rendre compte de l’énorme décalage entre les deux formations.

    La première fois que j’eux l’opportunité lire l’existence de cette importante somme, ce fut sous la plume d’Ernest Renan qui en disait le plus grand bien. Et c’est un ami très cher, M. Gérard Hess, qui m’en fit l’aubaine, ce dont je le remercie sincèrement.

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  • A TURQUIE ET ISRAËL : LE JEU ÉTRANGE DU RÉGIME ISLAMISTE ACTUEL

    LA TURQUIE ET ISRAËL : LE JEU ÉTRANGE DU RÉGIME ISLAMISTE ACTUEL

    La fièvre médiatique étant retombée, on peut enfin distinguer avec quelque sérénité ce qui s’est passé entre l’Etat d’Israël et le régime turc islamiste de M. Erdogan.

    Voyons tout d’abord le contexte : porté au pouvoir par les fondamentalistes turcs, l’actuel Premier Ministre a vite pris la mesure de la situation : une économie en piètre état, une société inquiète avec une sensibilité islamiste à fleur de peau, un environnement régional peu attirant, bref, la question de la réorientation de la politique étrangère se posait avec une certaine acuité.

    Les faits avant l’arrivée des islamistes au pouvoir : depuis un certain temps déjà, la Turquie entendait se moderniser en se tournant délibérément vers l’Europe. C’était un mirage mais il faut bien reconnaître qu’on lui avait donné de faux espoirs en lesquels elle eut la faiblesse de croire. Personne, en ce temps là, ne s’est ému de voir qu’un gouvernement islamiste entendait solliciter son admission au sein d’un club chrétien (l’ancien chancelier He

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