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Vu de la place Victor-Hugo - Page 1295

  • DOIT-ON, PEUT-ON CONTRAINDRE LES SDF A SE PROTÉGER DU FROID, DE LA FAIM ET DE LA MORT ?

     

    DOIT-ON, PEUT-ON CONTRAINDRE LES SDF A SE PROTÉGER DU FROID, DE LA FAIM ET DE LA  MORT ?

        les grandes froidures étant de retour, se pose, à nouveau, comme chaque année, hélas, le problème des sans domicile fixe qui se retrouvent à la rue, au péril de leur vie. Certains cercles gouvernementaux, alarmés par les 265 morts de l’année , dus au froid, ont songé à contraindre les SDF à accepter l’aide des pouvoirs publics et de certaines associations.
        Philosophiquement, la question qui se pose est la suivante : peut-on suspendre la liberté individuelle en arguant du fait que l’on doit décider, fût-ce temporairement, en lieu et place d’ êtres malades, au motif qu’ils sont en danger de mort ? En d’autres termes, ai-je le droit de sauver la vie de mon congénère, à son corps défendant,  si j’estime qu’il est en danger de mort ?
        Devant la levée de boucliers suscitée par l’annonce de la contrainte contre les SDF, le président Sarkozy a trouvé la bonne solution qui paraît être, sur un plan pratique, celle du juste milieu, position médiane généralement préconisée par les philosophes de l’Antiquité, du Moyen Age et des temps modernes. Le chef de l’Etat a proposé la solution suivante qui refuse la contrainte : on recueille les SDF, on leur sert des repas chauds, on les soigne s’ils sont malades, on leur offre de prendre une douche ou un bain. Une fois rétablis, on leur montre le lieu où l’on se propose de les héberger, s’ils acquiescent, tant mieux, sinon, on les laisse repartir en leur réitérant l’offre de les accueillir quand ils le souhaiteront.
        La politique n’étant pas la recherche de l’absolument vrai, mais simplement l’art du possible (comme disait Churchill), Nicolas Sarkozy a choisi ce qui était humainement acceptable, en se tenant à égale distance de deux impératifs : à la question biblique du livre de la Genèse  Suis-je le gardien de mon frère ?  il a répondu  oui, je suis son gardien, mais sans violer sa conscience ni porter atteinte à sa liberté qui demeure son bien imprescriptible… même en situation de dénuement extrême. En clair, cela signifie qu’il conserve son droit à la dignité inaliénable de la personne humaine.
        La question que nous nous posons, nous philosophes, va plus loin, ce qui ne signifie pas que nous trouvons une réponse applicable à une situation concrète : pouvons nous laisser un être  matériellement déchu, abandonné de tous, sans feu ni lieu, aller tout droit à une mort certaine ? Que vaut ma liberté si je ne suis plus en mesure d’en user avec discernement, c’est-à-dire en pleine connaissance de cause, car j’ai subi une altération grave, peut-être irrémédiable, de mes facultés mentales ?
        Le problème, c’est que dans une société démocratique, la contrainte doit être réglementée, c’est-à-dire encadrée par des lois votées par les représentants du peuple. Or, comme nos tribunaux disent le droit, s’occupent de réprimer les délits et couvrent ce qui est légal et ce qui est légitime, (i.e. le juge rend la justice mais ne fait pas la morale) on ne voit pas comment on pourrait, fût-ce un instant, mettre la liberté individuelle entre parenthèses. Appliquer la loi, ce n’est hélas pas faire la morale. En d’autres termes, une juridiction n’est pas nécessairement un tribunal d’équité. Et l’on pourrait nous rétorquer que le SDF qui refuse la main secourable qu’on lui tend, est, certes, suicidaire comme des milliers d’autres êtres socialement intégrés, sans que ceux-ci ne fassent l’objet de la moindre contrainte…  Sauf si leurs proches attestent qu’ils ne sont plus en mesure de veiller sur eux-mêmes. Or, les SDF ‘ont plus de proches, si ce ne sont les membres d’associations caritatives ou de simples passants…
        La seule solution que je vois rejoint celle du Président de la République : on intervient au cas par cas, on porte secours et assistance, tout en laissant à notre frère humain le choix de la durée : temporaire ou pérenne ?  Je pense néanmoins qu’il faut user de persuasion (mais non de violence) durant la période hivernale. Après tout, n’est-il pas interdit d’expulser des locataires impécunieux durant la période hivernale ? Et les tribunaux font bien respecter cette règle…
     

  • LES ATTENTATS DE BOMBAY

     

     

    LES ATTENTATS DE BOMBAY
        Près de deux cents morts et environ trois cents blessés. La tuerie de Bimbay a enfin connu son terme. Est-ce un succès pour les forces de sécurité indienne ? Non, je regrette de le dire. Les Israéliens n’auraient certainement pas mis trois jours pour réduire une poignée d’irréductibles (sic) qui n’avaient aucune revendication, aucune monnaie d’échange à négocier, juste la volonté de tuer et de semer la destruction sur leur passage.
        Trois jours pour venir à bout de même pas quelques dizaines de terroristes islamistes ! Et deux cents morts, dont une vingtaines d’étrangers, parmi lesquels près de six israéliens dans le centre Habad de Bombay. Ce n’est vraiment pas un succès. Cet état d’impréparation de la police et des commandos indiens va avoir des conséquences, y compris sur la sécurité intérieure indienne ! Que des hôtels de luxe, connus dans le monde entier, comme le Taj Mahal, aient pu être victimes de telles attaques sans coup férir est inacceptable.
        Si j’écris ces lignes sur ce ton, c’est parce que j’ai entendu les réactions de victimes sur place, ayant atterris à Madrid ou à Francfort. Un touriste allemand rescapé a dénoncé l’impéritie et l’inexpérience des soldats indiens. Il a dit que même de simples gardiens aux portes des hôtels en questions auraient été plus professionnels !
        Le raid oi le GIGN auraient été plus efficaces et n’auraient sûrement pas entraîné autant de morts et des destructions matérielles. Comment l’Inde qui est en guerre larvée avec son petit voisin pakistanais n’a pas su avoir une puissante force d’intervention contre de tels attentats ?
        Nous poussons un soupir de soulagement, mais non ce n’est pas un succès. Surtout que ce grand pays démocratique a connu de très fortes tensions entre une population musulmane, certes, minoritaire mais très remontée contre la majorité hindoue. Espérons seulement une chose : que les Hindous n’attaquent  pas les quartiers musulmans en guise représailles.
        La ruine et la destruction (hurban ba la-olam)  se sont abattues sur le monde.
     

  • FAUT-IL JUGER ET INCARCÉRER LES ENFANTS DE DOUZE ANS ?

     

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    FAUT-IL JUGER ET INCARCÉRER LES ENFANTS DE DOUZE ANS ?
        En France, nous sommes à la veille d’une révolution : on va  baisser l’âge de la responsabilité des mineurs devant les tribunaux. Madame la Garde des sceaux a installé une commission qui doit livrer ses conclusions et faire des propositions : je laisse à d’authentiques juristes –dont je ne suis pas- le soin de déterminer en toute compétence et indépendance, si l’on peut ou doit juger des enfants de douze ans… Pour ma part, je cantonnerai à la réflexion philosophique, même si celle-ci a rarement une traduction législative.
        De quoi s’agit-il et comment en sommes nous arrivés là ? L’ordonnance de 1945 correspondait à une certaine photographie de la société française, les enfants étaient encore plus ou moins tenus par leurs parents, l’école avait une aura, les instituteurs une parole et la société, dans son ensemble, des valeurs. Je n’étonnerais personne en soulignant que ce n’est plus le  cas aujourd’hui.
        J’ai vu dans mon club à Paris des petits roumains, envoyés par leurs parents, fracturer des voitures de luxe pour en dérober les contenus et la police, appelée à la rescousse, avouer son impuissance en raison du très jeune âge des délinquants. Les journaux se sont ensuite faits l’écho de crimes (je dis bien de crimes) commis par des enfants, commandités par des adultes, sachant bien que les enfants ne seraient pas traduits en justice, au pire, envoyés dans des établissements de redressement. Et je laisse de côtés les enfants de 12 ans, de milieux sociaux détestables, rouant de coups leurs institutrices ou leurs professeurs.
        Il fallait réagir. Mais comment ? Il ne faut pas qu’une seule catégorie sociale, fût-elle constituée d’enfants, ait la sensation d’une impunité… Il faut donc changer la loi, l’aggraver et menacer les mineurs de peines de prisons pour des crimes et des délits très graves. Mais, en les jugeant, nous n’avons pas le droit d’oublier que ce sont des enfants…  Il faudra donc siéger en collégiale et au moins un des trois juges doit être un juge des tribunaux pour enfants (en Allemagne cela s’appelle Kindergericht)… Si des peines devaient être prononcées  -et c’est, hélas, le cas- il faudra que les juges placent en face d’eux un impératif catégorique : la réinsertion des enfants condamnés, sauf si ceux-ci ont tué père et mère. La scolarisation, par exemple, doit être respectée comme la loi le prescrit. Les enfants doivent être détenus loin des autres criminels adultes afin de ne pas être abusés sexuellement et ne pas prendre exemple sur des adultes corrompus.
        Est-ce réalisable ? Est-ce possible ? Je ne sais, même ce serait si bien, voire beaucoup mieux, si les parents et les institutions faisaient leur travail. Hélas, c’est loin d’être le cas……