Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Vu de la place Victor-Hugo - Page 1291

  • LES FEMMES ET L’ISLAM

     

    LES FEMMES ET L’ISLAM
        A tort ou à raison, le royaume saoudien passe pour le fondement même de la pratique islamique, même si ce modèle est de plus en plus contesté par certains musulmans modernes et progressistes. Ce qui me pousse à consacrer l’article de ce matin à la question des femmes dans le royaume wahabite, c’est le long reportage que lui consacre Le Monde 2 de cette fin de semaine.
        Je ne reviendrai pas sur ces pratiques connues, d’un autre âge, et qui, par leur aspect, finissent par ne plus nous interpeller d’u tout. Ce que je tente de comprendre, c’est la cause de ce retard, les raisons de cette fermeture, et le stade d’Œdipe mal liquidé qui cause tant de drames et d’incompréhensions. On s’est souvent demandé pourquoi des sociétés avancent, se développent et s’ouvrent aux autres alors que d’autres se recroquevillent sur elles-mêmes, se rabougrissent et stagnent, fermées à l’idée même de progrès et d’évolution ? C’est l’observation très subtile que nous a livrée Claude Lévi-Strauss dès son jeune âge.
        On fera, à l’aide de cette phrase, le rapprochement que l’on voudra, avec qui on voudra…
        Ce qui frappe l’homme moderne ou l’observateur objectif, c’est l’incompréhension totale dont font preuve certains qui sont allés jusqu'à instaurer une soi-disant police des mœurs qui épient et surveillent les femmes dans leurs activités quotidiennes.
        Il faut examiner de plus près le prétexte allégué par les rétrogrades pour  justifier leur traitement de la femme dans leurs pays : ils prétendent agir ainsi pour protéger cet être faible qu’est la femme dans un envionnement masculin non policé, violent et agressif. Si, disent-ils, on permettait aux femmes de vivre comme en Occident, à moitié nues, maquillées, bref belles et désirables, elles se feraient agresser ) chaque coin de rue. Ce n’est pas faux, mais raisonnement est spécieux. Voyons ! En Occident, il y aune grande permissivité, un considérable laisser-aller et les femmes ne subissent d’agressions que rarement (mais même une seule fois est une fois de trop). Mais dans ces pays répressifs, si l’on avait permis une relation plus harmonieuse des sexes, les hommes ne nourriraient pas à l’égard des femmes une telle rapacité ni un désir si exacerbé.
        N’étant ni psychologue, ni ethnologue, ni sexologue, je n’ai pas de conseils à dans ce domaine. Mais si les gens apprenaient à voir dans la femme un autre nous-même, une mère, une sœur, une cousine, une fille, une amie, bref un être humain qu’on aime et sans lequel on ne peut pas vivre, toutes ces règles de pacotille disparaîtraient… Mais nous en sommes loin.
        Je crains qu’il n’y ait ici qu’une angoisse face à sa propre sexualité, une peur panique devant les désirs que nous inspirent une femme belle et désirable.
        Lorsque le roi saoudien avait dit il peu de temps que l’évolution du statut des femmes ne prendrait pas plus d’années que le nombre de doigts d’une seule main,  il attestait simplement par là son amour des métaphores…
     

  • L’ISLAM AUJOURD’HUI : IDENTITÉ MUSULMANE ET CULTURE EUROPÉENNE

     

     

    L’ISLAM AUJOURD’HUI : IDENTITÉ MUSULMANE ET CULTURE EUROPÉENNE
        Le début du pèlerinage à la Mecque nous pousse à ces quelques réflexions sur la situation de l’islam d’Europe  (et non de l’islam en Europe). On sait que les points cardinaux de la religion musulmane sont, entre autres, le pèlerinage (hadj), l’aumône ( zakat), la prière (salat) et le jeûne (sawm) … C’est à la Mecque que les musulmans pieux se rendent au moins une fois dans leur existence afin d’effectuer la procession autour de la Ka’aba (la fameuse pierre noire) qui représente le lieu le plus sacré.
        On peut faire un bref survol des contacts entre les deux cultures, arabo-musulmane et judéo-chrétienne. Il y eut parfois  des échanges pacifiques et fructueux, mais aussi des heurts, voire des oppositions et des confrontations sanglantes, pas seulement en Terre sainte pour le contrôle des lieux saints mais aussi aux confins de l’Europe avec l’empire ottoman ont menacé la ville de Vienne.
        Des croisades à la colonisation, l’Occident et l’islam ont eu un lourd contentieux. Depuis la décolonisation, les problèmes n’ont pas tous été réglés mais le départ des anciennes puissances coloniales a généré un contentieux qui n’est ni territorial, ni financier, mais qui revêt une nature plus subtile : il s’agit de l’héritage post-colonial, la culture diffuse restée sur place, et l’influence linguistique. Qu’on le revendique ou qu’on le rejette, c’est un héritage autour duquel s’affrontent en silence tenants de l’indépendance et adversaires de la coopération post-coloniale. C’est le point nodal de l’avenir ds relations entre ces deux grands pôles de civilisation.
        Un autre élément, plus voyant et encore plus fondamentale est constitué par l’immigration des citoyens des nouveaux états qui considèrent que tout en chassant la France , la Grande Bretagne, la Belgique, le Portugal etc de chez eux, ils n’en conservent pas moins le droit de s’établir dans les anciennes métropoles, d’y bénéficier des minima sociaux et d’y éduquer leurs enfants. les etats concernés y trouvent aussi leur compte puisque cette immigration leur permet, entre autres, de former les élites de ces pays émergents et de conserver, par biais, une forme d’influence favorable à l’écoulement de leurs produits dans ces nouveaux marches.
        Mais cette cohabitation pose, elle aussi, des problèmes, notamment celui de la compatibilité ou l’incompatibilité de l’identité musulmane en gestation (en anglais : in the making) et la culture européenne. Et j’ai maintes fois eu l’occasion d’évoquer deux points de frictions particulièrement graves : l’exclusivisme religieux et le statut de la femme…
        La culture européenne ne peut admettre la négation de ces deux valeurs qui, dans certains pays islamiques, sont parfaitement bafoués. Comment obvier à cela ?
        la réponse est toute trouvée mais pas facile à appliquer. Il faut former ici, chez nous, des élites spirituelles et religieuses musulmanes, c’est-à-dire les imams, lesquels doivent être à l’aise tant dans les textes religieux de leur confession que dans els valeurs des pays européens dans lesquels ils vivent.
        En France où réside une importante communauté arabo-musulmane ou maghrébine ; la formation des imams s’est faite, depuis peu, sous la houlette de l’Institut catholique, ce qui garantissait aux futurs cadres religieux islamiques, une solide culture générale et l’acquisition des instruments de la connaissance mais aussi de la critique des traditions religieuses.
        Ce travail d’approfondissement doit être poursuivi. Il faut remettre en avant l’Islam médiéval, celui des Lumières de Cordoue, du temps d’Averroès,, de Maimonide et de Thomas d’Aquin, sans oublier Albert le Grand. Ainsi, le musulman moyen finira par comprendre que les valeurs de sa religion propre ne sont pas en contradiction avec celles des autres ni avec celles de son environnement social.
        En somme, qu’après un certain travail et quelques efforts louables, l’identité musulmane peut être compatible avec la culture européenne. Ernest Renan écrivait au XIXe siècle dans ses Etudes religieuses que le Sinaï n’est pas bien loin de Jérusalem. Ni Jérusalem de la Mecque.
       
     

  • L’ÉCHANGE, LE FILM DE CLINT EASTWOOD

     

    L’ÉCHANGE, LE FILM DE CLINT EASTWOOD
        Je sors du film du clint Eastwodd, L’échange. Un film magnifique, émouvant, bien fait, excellent tournage, formidable actrice. Bien sous tous rapports. Un peu long vers la fin, sans véritable rebondissement pour justifier les vingt dernières minutes. Mais tout de même, près de deux heures dans l’attente, la surpise et l’espoir.
        Los Angeles, 1928. Une police corrompue, violente, aux méthodes expéditives et une ville sous coupe réglée, véritablement. Une délicieux petit garçon qui n’ a jamais connu son père mais toute la joie et la raison de vivre des jeune maman. Un jour, celle-ci doit remplacer au travail une de ses collègues absente. Elle laisse seul son fils dans la vaste demeure. Au retour, personne. En désespoir de cause, elle prévient la police qui n’en peut mais… Et soudain, cinq mois après la disparition, la police annonce à la maman qu’on a retrouvé son fils. Et là, l’intrigue commence, ce n’est pas son fils…
        Dès cet instant fatidique, c’est une cavalcade d’événements  et de rebondissements. La police veut imposer sa raison : cette femme a perdu la raison, elle réclamait son fils et une fois qu’on le lui a trouvé et rendu, elle s’entête en disant que ce n’est pas lui. Et qu’il faut continuer à la chercher.
        Clint Easrwood a fait un film attachant qui dépeint avec l’émotivité propre aux Américains les maux qui se sont abattus sur l’Amérique depuis le commencement : gigantisme, pègre, corruption, injustice, loi du plus fort, rapt d’enfants, internement psychiatriques abusifs, enfants dévoyés et diaboliques, etc…
    Un film à voir aussi pour les multiples expressions, les diverses formes que peut prendre l’amour maternel.