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Vu de la place Victor-Hugo - Page 1292

  • L’EUROPE MENACEE PAR UN VIEILLISSEMENT CONTINU ?

     

    L’EUROPE MENACEE PAR UN VIEILLISSEMENT CONTINU ?
        Pour l’Europe, cela devient un vrai problème. Même la commission européenne, précédée, si je ne m’abuse, par une commission de l’ONU, avait prévu que notre continent connaîtrait un sérieux déficit de population, et notamment de main d’œuvre, eu égard à la baisse de la natalité, et, pourrions nous ajouter, à la baisse de la fertilité… Il y a un peu plus d’une semaine, un grand quotidien national titrait en première page sur  la baisse de la fertilité masculine, évaluée à près de 50% ! Incroyable.
        Parallèlement, nous voyons se développer un nouveau gisement d’emplois à domiciles, appelé services à la personne : ce qui se cache derrière cette appellation vague, ce sont les dépendances, les besoins des personnes qui ne peuvent plus, en raison de leur grand âge, se débrouiller toutes seules et requièrent, pour vivre, l’aide quasi permanente d’agents pour leur toilette, leir repas, leurs promenades etc…
        Il y a quelques décennies, on affichait avec fierté une longévité toujours plus grande, mais on n’imaginait pas dans quelles conditions… Vieillir, oui, mais dans de bonnes conditions !
        Mais si notre riche continent est en proie à un vieillissement inéluctable, on imagine déjà les appels d’air que cela va susciter et les problèmes y afférents. Des millions d’êtres déshérités, reclus dans des continents soumis à la faim, à l’insécurité et au chômage, vont tout faire pour accoster dans une Europe qui aurait besoin d’eux…
        Il nous faut absolument réagir et stimuler la natalité dans nos pays. Depuis les origines de l’humanité (lisez la Bible) les tribus nomades, vivant dans des déserts, se sont abattues sur des terres de cultures où l’on pouvait manger à sa faim. Il faut une politique globale, une vraie politique de civilisation pour répondre à ce grave problème qui requiert le brassage des cultures et des civilisations.
     

  • LES CENT ANS DE CLAUDE LÉVI-STRAUSS

     

     

    LES CENT ANS DE CLAUDE LÉVI-STRAUSS
        Le président de la République a tenu à se rendre au domicile du célèbre savant et académicien, Claude Lévi-Strauss, pour le saluer et lui rendre l’hommage mérité que la nation reconnaissante lui adresse. Quel homme ! J’ai relevé sous la plume d’un journaliste averti l’expression suivante : on parlera du XXe siècle comme, entre autres, du siècle de Lévi-Struass. Sans exagérer, comme le siècle de Périclès.
        Voici un homme issu d’une famille assimilée, souffrant des persécutées étatiques et ayant dû fuir, très loin , assez près, cependant, de ses lieux d’exploration et d’étude. Un homme qui, marginal par lui-même, a tenté de comprendre les autres, les totalement autres…
        Bien qu’il soit incroyant (il avouait jadis une préférence religieuse pour le shintoïsme) cet auteur a des centres d’intérêt qui le rapprochent de la théologie, mais d’une théologie qui détricote les mythes qu’elle envisage.
        Comme tout lycéen français, je me suis souviens de mes premières lecteurs de cet auteur en classe de philosophie et des dissertations appliquées sur des thèmes qui lui étaient chers, comme nature et culture. Ce qui me frappe aujourd’hui, à l’âge adulte, c’est l’adresse avec laquelle cet authentique savant a évité la polémique alors qu’iul gênait tant de monde et bousculait tant idées reçues. Quand on compare sa situation à celle d’aujourd’hui où des penseurs de pacotille s’attachent à polémiquer pour faire parler de soi et acquérir ainsi une (bien éphémère) notoriété. On se souvient de ces œuvres maîtresses, outre Tristes tropiques, Race et histoire (1952) et Race et culture (1971). Curieuse, cette façon de s’attarder sur la race, mais peut-être pas si étrange que cela quand on pense aux décennies précédentes… Au fond, Lévi-Strauss s’est posé la question de savoir ce qui distingue les cultures les unes des autres. Pourquoi certaines se développent, communiquent et s’ouvrent alors que d’autres s’isolent, voire se figent et finissent par croupir comme une eau retenue prisonnière dans un canal sans débouché sur la mer.
        Lévi-Strauss a aussi tordu le cou à une idée fausse, celle qui a guidé la colonisation (même si celle-ci n’a pas eu que des effets négatifs) et qui voulait que des cultures fussent supérieures à d’autres et chargées d’une plus grande mission civilisatrice… On ne peut nier, cependant, que si l’Occident a inventé la bombe atomique, il a aussi découvert, la pénicilline, l’umuline et l’insuline…
        Au fond, l’idée inexprimée, qui gît aux fondements mêmes de la pensée de Lévi-Strauss, a pour nom le monogénisme qui est le contraire du polygénisme. Ce qui signifie que l’humanité est certes, divers, mais possède une seule origine. Aucun homme, digne de ce nom, ne peut dire à un autre, qu’il tient d’une ascendance supérieure à celle de l’autre. Un seul Adam fut créé, pas plus. Pourquoi ne pas en avoir créé plus d’un ? Le risque était que l’on se réclamât du premier et les autres du second… Non, l’humanité est une.
        C’est peut-être aussi l’un des enseignements de la Pensée sauvage.
     

  • L’AFFAIRE GRÉGORY, UN QUART DE SIÈCLE APRÈS…

     

    L’AFFAIRE GRÉGORY, UN QUART DE SIÈCLE APRÈS…
        C’est de nouveau l’affaire Grégory que l’on exhume, vingt-quatre ans après les faits. On se souvient encore de cette énorme énigme non résolue à ce jour de la justice française. Ce petit garçon, retrouvé noyé dans la Vologne, pieds et poings liés… Il y eut tant d’inculpations, de mises en détention (dont celle du père et ensuite de la mère), des successions de juges, etc… rien n’y fit. On n’a toujours pas découvert le ou les coupable(s).
        Ce genre d’affaires évoque bien l’état rance ou moisi de certaines franges de la société, dans quelque pays que ce soit. Des gens déshérités, à la marge de la société, reclus, repliés sur eux-mêmes et qui deviennent les ennemis invétérés de tout, de la société, des autres, de tout ce qui n’est pas eux-mêmes. En écrivant ces lignes, je ne pense pas des personnes bien définies ayant une existence individuelle concrète. Je vise plutôt des situations, des états de fait où l’avenir est bouché et où les relations sociales (je ne dis même pas humaines) sont quasi inexistantes… Ce genre de lieux où l’existence est morne, le temps immobile et les lendemains désespérément similaires et la journée d’hier ou d’avant-hier.
        Les parents ont donc demandé que le dossier du meurtre de leur fils soit rouvert pour que les progrès accomplis dans le domaine de la police scientifique (ADN etc…) soient mis à profit pour démasquer le coupable. Cette volonté est légitime et il est regrettable que des assassins courent toujours sans être punis pour un crime aussi abject.
        Mais je ne puis m’empêcher de relever que la justice ou l’absence de justice, son fonctionnement convenable ou, au contraire, son dysfonctionnement, sont des marqueurs majeurs en ce qui concerne l’état d’une société, sa perfection ou son imperfection. Il suffit de constater dans quelle mesure, sans cesse croissante, la chronique judiciaire passionne nos contemporains… Est-ce un bienfait ? J’en doute.
        Je pense, pour ma part, aux parents qui portent leur croix depuis un quart de siècle. Mais je pense surtout à cet enfant, à ce beau visage poupin d’un être humain que nous n’avons pas su ni pu protéger et qui , aujourd’hui, aurait eu trente ans.