Jacques Arnould, Giordano Bruno. Un génie, martyr de l’Inquisition. Albin Michel, 2021
Voici un beau livre qui nous introduit dans l’univers philosophique et religieux d’un penseur chrétien, un peu déviant, à la fois théologien et philosophe, membre d’un ordre monastique, celui des Dominicains, qu’il finira par quitter (comme d’ailleurs son propre biographe qui ne manque pas une seule occasion de souligner cette similitude de destin avec lui), tant il avait une exigence très grande vis-à-vis de la vérité. Cette remarque n’est pas banale puisque ce natif (1548-1600) de Nola, dans les environs de Naples, finira sur le bûcher à Rome, précisément pour déviation doctrinale alors qu’il ne faisait que sortir des sentiers battus de la théologie de son temps. Cette indépendance d’esprit étonne de la part d’un homme que certains considèrent comme le dernier représentant de la Renaissance, donc de l’ancien monde, alors que d’autres veulent voir en lui le p ère de la philosophie moderne, un esprit authentiquement critique qui ne se contentait plus de la seule scolastique médiévale…