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Vu de la place Victor-Hugo - Page 171

  • Adèle van Reeth, La vie ordinaire. Gallimard

     

     

    Adèle van Reeth, La vie ordinaire. Gallimard

    Je ne sais plus qui a dit qu’on n’est jamais à l’abri d’une bonne sursise : c’est bien ce qui m’est arrivé avec ce livre d’Adèle van Réeth… Je ne recense jamais de roman (mais en est ce un ?) ni même de livre de femme avec un tel titre… Alors, pour quelle raison l’ai je demandé à Gallimard ? Pour la simple raison que j’étais curieux de voir de quoi il s’agissait et aussi parce que l’auteure m’avait jadis interviewé à deux reprises dans son émission sur France-Culture aux côtés de R.E. C’est elle qui m’avait accueilli avec tant d’égards, elle m’a expliqué que je pouvais donner des réponses aussi longues que je le souhaiterais et durant l’entretien préliminaire d’environ une petite dizaine de minutes nous avions parlé d’elle, de l’origine de son nom, de sa formation, etc… J’en ai gardé un très bon souvenir car il se dégageait d’elle une telle douceur, un tel apaisement que mon stress a fini par se dissiper. Pendant toute l’émission,, elle se trouvait assise en face de moi et j’ai pu contempler ses beaux yeux d’un bleu immense… Mais je ne l’ai plus jamais revue depuis.

    Dès les premières lignes de ce livre j’ai repensé à ses yeux et à cette sérénité. Je dirai aussi cette mesure dans l’évocation des choses qui font de la vie en général notre vie, en propre, une vie à soi comme elle nous le montre en parlant de son vécu. Je redoutais de lire des emprunts au bréviaire de quelques féministes enragées, des accusations portées contre les hommes, bref tout ce qui se lit ou s’écoute à longueur de journées dans les médias.. Il n’en est rien, le ton est mesuré, parfois même poignant quand AvR parle des choses et des gens. Quand elle évoque sa vie personnelle, ses ruptures amoureuses, ses chagrins, son avidité de vivre, elle garde la mesure.

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  • Jean-Paul Sartre, Plaidoyer pour les intellectuels (Folio, Gallimard, 2020)

     

     

    Jean-Paul Sartre, Plaidoyer pour les intellectuels (Folio, Gallimard, 2020)

    Ce fut une excellente idée de rééditer ce livre qui traite d’une question presque éminemment française, touchant à l’essence, à la place et au rôle de l’intellectuel dans la société. Ce livre est donc le recueil de trois conférences prononcées par Sartre au Japon en 1966. La date n’est pas anodine puisque deux ans plus tard, c’était mai 68 et à ce moment-là, le philosophe le plus célèbre au monde changea lui-même de perspective et d’action puisque de philosophe, d’intellectuel, il devint simple militant maoïste de la Cause du peuple . Mais il faut d’abord lire très soigneusement la lumineuse préface de Gérard Noiriel qui contextualise l’enjeu du débat. Ce n’est pas le fuit du hasard si Sartre a publié ce petit recueil à ce moment précisément. Une série d’événements nouveaux étaient intervenus, modifiant la situation intellectuelle de pays. D’autres voix s’étaient fait entendre, n’épargnant pas au vieux philosophe les plus acerbes critiques. Deleuze, Derrida, Foucault, Lacan, etc…

    Il est inutile de rappeler que ce terme d’intellectuel réfère une situation historique spécifique avec pour arrière-plan le procès d’Alfred Dreyfus, sa condamnation pour le tribunal des forces armées et l’exigence d’une révision de son procès. La France entière était alors divisée en dreyfusards et antidreyfusards, jetant dans la mêlée ceux qu’on pourra justement qualifier d’intellectuels. Des professeurs, des étudiants, des médecins, des étudiants, des avocats, des journalistes et tant d’autres gens en profitèrent dans se jeter indistinctement dans l’arène médiatique. Ce fut l’époque des grandes causes qui trouvèrent des défenseurs et des accusateurs dans les couches les plus éduquées de la nation.

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  • La modernité disputée : Hommage à Pierre-André Taguieff (CNRS Editions)

     

     

    La modernité disputée : Hommage à Pierre-André Taguieff (CNRS Editions)

    Avant de commencer à parler du livre et de son personnage majeur, Pierre-André Taguieff (PAT), je ne résiste pas à l’envie de citer quelques lignes qu’on lui doit et qui figurent dans l’exergue : J’espère… qu’est encore perceptible la mélodie joyeuse de cette désinvolture, de cette gaieté critique, de cette liberté d’insouciance avec laquelle j’abordais presque tout.

    Voici un hommage qui arrive à point nommé, destiné à un grand spécialiste des sciences humaines, considérées dans toute leur amplitude et diversité. Voici un homme qui est à la fois un grand érudit et un diffuseur d’idées, de savoir et de culture à l’intention du plus grand nombre, une double activité qui n’est pas très bien vue de l’universitaire ou du chercheur français moyen aux yeux duquel ce franchissement des frontières si bien gardées n’est pas bien considéré. Cela fait même figure d’une grave transgression, susceptible de vous faire perdre toute crédibilité auprès des représentants officiels et autoproclamés de la science…

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