Adèle van Reeth, La vie ordinaire. Gallimard
Je ne sais plus qui a dit qu’on n’est jamais à l’abri d’une bonne sursise : c’est bien ce qui m’est arrivé avec ce livre d’Adèle van Réeth… Je ne recense jamais de roman (mais en est ce un ?) ni même de livre de femme avec un tel titre… Alors, pour quelle raison l’ai je demandé à Gallimard ? Pour la simple raison que j’étais curieux de voir de quoi il s’agissait et aussi parce que l’auteure m’avait jadis interviewé à deux reprises dans son émission sur France-Culture aux côtés de R.E. C’est elle qui m’avait accueilli avec tant d’égards, elle m’a expliqué que je pouvais donner des réponses aussi longues que je le souhaiterais et durant l’entretien préliminaire d’environ une petite dizaine de minutes nous avions parlé d’elle, de l’origine de son nom, de sa formation, etc… J’en ai gardé un très bon souvenir car il se dégageait d’elle une telle douceur, un tel apaisement que mon stress a fini par se dissiper. Pendant toute l’émission,, elle se trouvait assise en face de moi et j’ai pu contempler ses beaux yeux d’un bleu immense… Mais je ne l’ai plus jamais revue depuis.
Dès les premières lignes de ce livre j’ai repensé à ses yeux et à cette sérénité. Je dirai aussi cette mesure dans l’évocation des choses qui font de la vie en général notre vie, en propre, une vie à soi comme elle nous le montre en parlant de son vécu. Je redoutais de lire des emprunts au bréviaire de quelques féministes enragées, des accusations portées contre les hommes, bref tout ce qui se lit ou s’écoute à longueur de journées dans les médias.. Il n’en est rien, le ton est mesuré, parfois même poignant quand AvR parle des choses et des gens. Quand elle évoque sa vie personnelle, ses ruptures amoureuses, ses chagrins, son avidité de vivre, elle garde la mesure.