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Vu de la place Victor-Hugo - Page 170

  • Maurice Blanchot, L’attente l’oubli (Gallimard)

     

     

    Maurice Blanchot, L’attente l’oubli (Gallimard)

    Même pour les plus courageux parmi nous, l’entrée de plain pied dans ce curieux petit livre, ne sera pas des plus aisées. C’’est peu dire quand il s’agira de lecteurs plus rigoureux, désireux d’avoir les deux pieds sur terre, ce qui, d’emblée, ici est loin d’être le cas. Il convient de faire ce que l’auteur s’est bien gardé de faire, c’est-à-dire de tracer le tableau, dire de qui il s’agit, bref tourner le dos à l’imaginaire, préciser les choses, dévoiler l’identité exacte des deux protagonistes, expliquer pourquoi une inconnue (dont on ne saura rien d’autre) suit un homme dans une chambre située dans un hôtel de moyenne catégorie. Elle ne le connaît pas, lui non plus, mais il la connaît sans vraiment la connaitre puisqu’il évoque une précédente rencontre. Mais sans donner plus de détails…

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  • Guy de Maupassant , Les dimanches d’un bourgeois de Paris (Gallimard)

     

    Guy de Maupassant , Les dimanches d’un bourgeois de Paris (Gallimard)

    Tout le monde connaît la vie et la triste fin de ce grand nom de la littérature française du XIXe siècle et qui avait même fait une tentative de suicide vant de trépasser peu de temps après…

    . C’était le temps où la presse était une véritable matrice des plus belles plumes du pays. Mais je dois dire qu’en lisant ces textes de l’auteur de Bel-Ami, je n’ai, à aucun moment, eu envie de rire ou de me moquer car ce sont des scènes de la misère matérielle et morale que décrit cet auteur à la plume si alerte et parfois aussi, si cruelle. Certes, c’était la France de Napoléon III, ce même empereur, auquel un pauvre homme, dans les deux sens du terme, le personnage central , fait tout pour lui ressembler dans ses gestes et ses paroles, s’attirant par là même les rires de ses collègues de bureau et de ses supérieurs. Nous sommes dans un univers très hiérarchisé : chef de bureau, sous-chef de bureau, commis aux écritures, expéditionnaire…

    Sa personnalité manque tellement de relief qu’il pratique le mimétisme, devenu chez lui et en lui une seconde nature. Aujourd’hui il est réactionnaire, ou royaliste, demain, il se voudra républicain, au point de susciter un profond scepticisme dans son entourage. Inquiets, ses supérieurs finissent par lui accorder cet avancement qu’il souhaitait tant obtenir.

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  • Stefan Zweig, Pays, villes, paysages. Récits de voyage (Belfond, 1981)

     

     

     

     

    Stefan Zweig, Pays, villes, paysages. Récits de voyage (Belfond, 1981)

    On croit souvent connaître l’œuvre quasi-complète de son écrivain préféré, mais chaque jour que Dieu fait nous inflige un cinglant démenti en nous apportant de nouveaux écrits qui remontent à très loin dans la vie de l’auteur… C’est bien mon cas aujourd’hui et je pense que cela se poursuivra .

    Quand un simple touriste se promène dans des contrées inconnues et qu’il découvre pour la première fois, il fait fonctionner son appareil-photo ou son I-Phone, mais l’écrivain, quant à lui, attend de rentrer soit chez lui soit dans son lieu d’ébergement afin de livre au papier ses impressions. Et quand il s’agit d’un auteur aussi doué et aussi cultivé de Zweig, on a droit à plus qu’un simple tournée dans les musées ou à de simples cartes postales. Et le présent recueil (prêtée par Raymonde H.) ne fait pas exception à la règle.

    Les trois premières villes ou lieux de mémoire (Pierre Nora) sont New York, le canal de Panama et Bruges. La mégapole américaine fascine notre homme qui se dit ébloui par la vélocité et le bruit de cette ville unique au monde. Il a cette formule qui en dit long : ce pays, cette ville veulent rattraper en un siècle ce que l’Europe a mis deux millénaires à construire. Tout va vite ici. Et l’auteur qui n’oublie jamais son continent de naissance, l’Europe, décrit une grande différence avec la capitale française : même durant les premiers mois d’hiver, à Paris, les cafés et les restaurants mettent des chaises et des tables dehors, sur la terrasse, afin que les promeneurs puissent s’asseoir et faire une pause, deux choses que le génie new yorkais ne permet pas d’observer. Même les heures de repas ne sont pas observées  en toute tranquillité, on mangue en parlant, en travaillant et en lisant ! Et la nuit, l’auteur note que NY endormie est triste à voir. Il ne l’a pas connue à notre temps, elle est comme Tel Aviv, la ville qui ne dort jamais.

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