Hegel, Georg, Wilhelm, Friedrich. Traité du droit naturel (Gallimard, collection Tel)
Pour mon cher Ami disparu, qui était un fin juriste,
Claude GOASGUEN, in memoriam
Qu’est ce que l’état de nature face à l’état de droit ? Qu’est ce que le droit naturel, n’est ce pas là un oxymore puisque la nature n’obéit qu’à ses propres lois et évoque l’idée d’un esprit endormi ? On oppose généralement le droit naturel au droit positif et dans quelle mesure peut on parler d’une science dans un tel cas, puisque les sujets mentionnés n’accèdent pas tous au rang de concept déclaré universel ? Telles sont les réflexions auxquelles se livrait le grand philosophe allemand Hegel (1770-1831) au début des années 1800. Certes, ce n’est pas encore le Hegel de la Phénoménologie de l’esprit ni des Principes de la philosophie du droit, mais il s’agit incontestablement d’une ébauche, appelée à se parachever dans la suite de l’œuvre. On sent un philosophe attaché à l’Idée et au concept. Un peu comme si on devait définir le label de la science avec cette exigence d’universalité touchant tout. Il y a aussi la notion d’absolu et d’absoluité qui reviennent constamment dans les tout premiers chapitres de ce traité.