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Vu de la place Victor-Hugo - Page 176

  • Chaïm Potok, Une histoire du peuple juif. Des origines à nos jours (Agora)

    On ne présente plus ce grand écrivain judéo- américain qui a excellé dans tant de genres littéraires et qui s’est même essayé à ce dur labeur qu’est la science historique… C’est à ce titre que nous en parlons à présent, toujours grâce aux merveilles insoupçonnées du confinement qui, à vrai dire, va finir par nous manquer lorsque nous aurons enfin réintégré l’ordre ancien des choses, un ordre auquel nous tenions tant maintenant que nous en sommes privés pour cause de covid-19. C’est ce fonds inépuisable de la vieille bibliothèque normande qui livre encore un peu de sa richesse, tant il est vrai qu’en règle générale, les gens évacuent vers leurs maisons de campagne les livres qu’ils se sont promis de lire un jour. Et pour moi et pour Potok, ce jour est arrivé.

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  • Hegel en marge du Covid-19 

    Ce  qui est en train de nous arriver est une véritable tragédie, n’ayons pas peur des mots. Nous sommes menacés par un virus qui exige de nous, si l’on veut assurer notre sauvegarde et celle de nos congénères, le sacrifice de l’élément le plus essentiel de notre survie, l’éloignement de l’Autre, la distanciation par rapport à lui, en gros le confinement, le fait de quitter ce qui est la chose la plus belle du genre humain, la rencontre, l’amour, le souci de l’Autre.

    En faisant cette remarque préliminaire, je ne doute pas un seul instant de l’adéquation de cette grande mesure de confinement avec la situation actuelle. Le schéma n’a rien de kabbalistique, il est clair comme de l’eau d e roche : si on veut stopper net la circulation d’un virus si mortifère, si contagieux, il faut éviter les contacts car ils permettent à ce corps étranger de circuler et d’infecter des zones et des lieux qu’il n’avait pas encore investis.

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  • Ernest Renan et le judaïsme (fin) 

    Dans mon ouvrage intitulé Renan, la Bible et les juifs (Arléa, 2009) j’ai répondu sérieusement à cette triple question qui ne laisse pas d’être complexe en raison du côté  chatoyant, voire fuyant, des développements de notre auteur. Cette attitude d’esprit a même donné naissance à un substantif, le renanisme, censé cacher sa vraie pensée afin d’échapper aux fourches caudines de censeurs éventuels.

    Et on se souvient des terribles controverses qui ont salué, pour ainsi dire, la publication de la Vie de Jésus… On se souvient aussi de cette leçon inaugurale au Collège de France qui fut très mouvementée au moment où le nouveau professeur a parlé de Jésus, cet homme admirable (je cite de mémoire). C’tait une provocation car pour les orthodoxes Jésus a une forme divino-humaine. Aussitôt les ecclésiastiques présents dans la salle tapèrent du poing contre leur pupitre pour marquer leur mécontentement. Il était évident que l’exercice académique de Renan serait de bien courte durée.

    Les prélats allèrent trouver l’impératrice Eugénie pour lui demander de convaincre son impérial époux de suspendre l’académicien (il était membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres). La manœuvre se fit en deux temps : d’abord la suspension immédiate pour calmer les orthodoxes, ensuite, un peu plu tard, la révocation avec, en guise de compensation, une nomination comme directeur à la Bibliothèque Impériale.

    La réponse de Renan ne se fit pas attendre : d’abord, il continua à donner ses cours chez lui à quelques fidèles lecteurs et disciples. Puis, il lança une bombe, il publia cette Vie de Jésus qui fut un succès mondial. Puisque même en Orient, au Liban lors d’une mission officielle de recherche, un Libanais lu a demandé s’il était bien ce Renan que l’Eglise avait chassé de son sein. Il ajouta que son propre père lui avait dit que cet homme était le diable en personne puisqu’il avait osé porter une main sacrilège sur notre Seigneur… Renan avait brûlé ses vaisseaux comme le Hagen de la mythologie wagnérienne : plus aucune voie de recours,  plus aucune chance de retour.

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