Thomas Mann ou les vagues à l’âme d’un esthète…
Docteur Jocelyne BENBCHIMOL,
ravie dans la fleur de l’âge à l’affection des siens, in memoriam
Il est des actes, des faits, des initiatives, voire des démarches que l’on accomplit sans savoir vraiment pourquoi. Il est des actes apparemment anodins mais qui sont loin de l’être essentiellement. Et l’action, par exemple, de fouiller dans la bibliothèque d’une chère disparue en fait partie. C’est pourtant ce qui nous est arrivé il y tout juste quelques jours lorsque rangeant des livres dans sa bibliothèque personnelle, Danielle m’a mis sous le nez cinq ou six ouvrages, dont une superbe édition de la version française d’une série de nouvelles de Thomas Mann, le célèbre Prix Nobel de littérature. C’est un ouvrage que je m’étais promis de lire il y a plusieurs décennies en ma qualité d’étudiant germaniste, mais que je ne connaissais que par ouï-dire, grâce aux leçons magistrales de Claude David, notre professeur de littérature allemande à la Sorbonne, grand spécialiste de Thomas Mann et éditeur des œuvres de Franz Kafka à la Pléiade. Et voilà qu’en fouillant dans les livres de Jocelyne (ZaL), on me tend la fameuse nouvelle de Thomas Mann, intitulée Tonio Kröger que j’ai dévoré dès le lendemain en quelques heures.