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Vu de la place Victor-Hugo - Page 335

  • Chroniques new yorkaises V: Visite de l'ONU avec l'ambassadeur Harald BRaun

    Chroniques new yorkaises V : visite de l’ONU sous l’aimable férule de l’Ambassadeur allemand auprès de l’ONU, le Dr Harald BRAUN

     

    Mardi 11h30 nous sommes devant la mission allemande auprès de l’ONU. L’ambassadeur, prévenue de votre visite, arrivera dans quelques minutes. Sa charmante assistante en profite pour nous faire passer les contrôles de police. Il faut remettre les passeports à l’entrée, se faire photographier et recevoir un badge contre lequel on vous restitue vos documents une fois la visite terminée.

    Aux Nations Unies tout est gigantesque. Détail piquant, tout à côté encore une énorme Trump Tower.  Il fait chaud à Nex York, le soleil brille et il faut des lunettes de soleil. Mais sommes prêts pour la visite.

     

    L’ambassadeur, mon cher ami le Dr Harald Braun, parfaitement francophone, arrive et salue une à une toutes les personnes : nous sommes six. Il porte sur la poitrine une sorte de sésame qui ouvre toutes les portes, tous les ascenseurs, bref seul le bureau du Secrétaire Général nous est fermé.

     

    Mais nous avons accès à tous les espaces et aussitôt aux cadeaux des nations à l’institution. Ce qui m’a le plus impressionné, malgré son goût un peu douteux et très oriental, tapageur, c’est le salon offert par le Qatar à l’ONU. Les yeux fermés on saurait que c’est un pays arabe qui est à l’oeuvre. Des tapis, des canapés à perte de vue… Un peu plus loin, une sorte de vitrine avec des animaux en or massif. Incroyable, on sent l’opulence des monarchies pétrolières. Un peu plus loin, un magnifique tapis, toujours saoudien, tissé par des femmes musulmanes pour cacher l’entrée de l’ Ka’aba. Un peu plus, un beau tapis persan offert évidemment par l’Iran.

     

    Nous passons devant les deux rangées de drapeaux et les enfants s’accrochent évidemment à la bannière israélienne et française

     

     Mais j’ai oublié de dire qu’à l’entrée il y a une statue, un morceau du mur de Berlin ; il y a aussi le portrait de tous les anciens secrétaires généraux depuis la création de l’ONU, qui succéda à la Société des Nations de Genève….

     

    Le moment le plus émouvant fut l’instant où je me suis assis dans l’hémicycle du Conseil de sécurité et ensuite dans le forum de l’Assemblée générale. L0 encore j’ai cherché le siège du délégué israélien. Tout est vaste, tout est propre, tout est bien gardé par des hommes et des femmes en armes. Harald me montre aussi la place réservée à la Palestine qui n’a ici que rang d’observateur alors qu’à l’UNESCO c’est un vrai ambassadeur qui représente cette entité.

     

    L’Ambassadeur nous guide dans ce tour ; pas de barrière de la langue car il est parfaitement francophone. Les enfants immortalisent ces instants et j’espère qu’on arrivera grâce à Sophie à envoyer les prises de vues avec cet article.

     

    Que de salles, que de réduits parfaitement équipés, que de places, que d’ordinateurs, que de salles de presse… Harald me dit que lors de l’assemblée générale en présence des chefs d’état on ne peut pas circuler dans la zone où se trouve l’ONU. Harald et moi discutons de l’utilité de l’ONU, de la nécessité de se concerter dans un monde globalisé… Je lui pose la question sur ses relations avec le représentant permanent d’Israël à l’ONU. Il me dit qu’il entretient de bonnes relations humaines avec son collègue mais reste muet quand je repose la question sur un plan politique.

     

    Je pense qu’il faut se garder de tout ramener à Israël et je rêve du jour où l’on ne parlera plus de nous ni d’Israël mais que l’antisémitisme et l’antisionisme auront disparu de la surface de la terre. Les gens heureux n’ont pas d’histoire. Hegel l’a dit : les années de bonheur de l’humanité sont les pages blanches de l’Histoire. Et il s’y connaissait…

     

    Quand je me trouvais dans l’hémicycle du Conseil de sécurité, je n’ai pu m’empêcher de penser à Barack Obama qui s’est abstenu permettant aux autres puissances de condamner Israël à l’unanimité. Cela laisse des traces. Mais que faire ? Trump est là désormais et si’l ne change pas, les choses iront bien.

     

    Un adage talmudique me revient en mémoire qui montre que les juifs ont une philosophie bien particulière de l’Histoire :

     

    ha-Qadosh baroukh hu makdim ha terufa la makka : Le Saint béni soit il commence par envoyer le médicament avant la blessure.  ERn termes philosophiques, moins métaphoriques, il assure notre survie, en dépit de la mobilisation quotidienne des ennemis du peuple d’Israël.

     

    Oui, c’est vrai, même si Dieu n’a pas toujours agi avec nous de la sorte. Et pourtant nous exaltons et magnifions son Nom tous les jours, matin, midi et soir.

     

    Dans cet immeuble de l’ONU, je pense que la prière du samedi après midi a raison de dire que le peuple juif est un peuple unique sur terre : Israël goy éhad ba aréts. On peut traduire autrement : un peuple uni, jeté à terre. Je préfère la première interprétation.

     

    Je dis à Harald que l ONU illustre bien l’oracle divin dans le livre de la Genèse, adressé à Abraham : par toi tous les peuples de la terre seront bénis.

     

    Oui, cette ONU existe mais n’a pas empêché bien des guerres et des massacres de civils innocents : Irak, Syrie, Libye et  dans tant de pays africains. Tant aussi de migrants dont la Méditerranée est devenue le cimetière marin.

    L ONU a-t-elle un avenir ? Oui, si elle impose le droit et la justice, oui, si elle cesse de servir les intérêts de certains à l’encontre de plus faibles.

     

    Maurice-Ruben HAYIOUN

     

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  • Chroniques new yorkaises; Le seder chez Michael et Cécile Rothsqchilkd

    Chroniques new yorkaises IV : Le seder chez Cécile et Michael à ARMONK

     

    ers moi : il est bien âgé mais porte vaillamment ses quatre-vingt-dix ans. C’est le mari de la mère de Michael, le mari de Cécile. Je le salue très respectueusement et il demande que l’on prenne place côte à côte. Je m’exécute et là commence pour moi un événement des plus marquants, ce que les Allemands nomment  ein Erlebnis. Ce monsieur a entendu dire que j’étais un spécialiste de philosophie  allemande et de langue  allemande… Nous parlons allemand pendant une petite demi heure et cet homme, au geste calme, à la voix douce, me pose une question qui, je le saurai quelques instants plus tard, résume toute sa vie.

     

    Vous êtes un philosophe, interroge t il, oui, répondis je. Alors, dit-il, expliquez moi l’antisémitisme… Curieuse entrée en matière. J’hésite mais avant de poursuivre il me donne des détails biographiques qui aideront à la compréhension le lecteur éventuel : Monsieur Werner Anton  X…naquit en 1926 à Offenbach dans une famille juive plutôt assimilée. En 1938, ses parents, disparus pendant la Shoah, pressentent  que l’aventure national socialiste va virer à la tragédie pour les enfants d’Israël au bord du Rhin (pour parler comme H  Heine) et décident d’exfiltrer leur fils vers l’Angleterre, profitant des convois que Léo B aeck et ses adjoints organisent pour les enfants juifs dont les parents ne se sentaient plus en sécurité dans le IIIe Reich.

     

    Je jeune Werner Anton qui deviendra Anthony en Grande Bretagne et aux USA, n’a que 12 ans lorsqu’il part d’Allemagne, quitte ses parents qu’il ne reverra plus jamais. Pendant que l’homme relate sa vie, je sens dans mes yeux un picotement et je pense qu’une poussière est rentré dans mon oeil. Il n’en est rien, je pleure tant je suis ému par notre rencontre et par le récit.

     

    Moi qui ait tiré d’un oubli immérité tant de penseurs, de philosophes et d’historiens juifs d’Allemagne, sur plus de deux siècles, de Mendelssohn à  Martin Buber, je me retrouve un soir de séder, de l’autre côté de la planète, assis face à un juif allemand en chair et en os, un homme qui, sans la décision avisée de ses parents, eût disparu. Ce n’est plus un livre que j’ai sous les  yeux et dont je tournerais avidement les pages pour préparer les cours et les conférences, mais, un être bien vivant, un témoin. D’où mon émotion car l’intuition a précédé la connaissance, l’acte cognitif. Même lorsque j’avais rencontré Gershom Scholem à Paris et dont j’ai été le traducteur de l’allemand en français, je n’avais pas ressenti pareille émotion. Et pourtant les philosophes sont réputés pour savoir contrôler leur émotivité.

     

    Mais revenons à la question de mon interlocuteur nonagénaire sur l’antisémitisme. Pour moi, j’ai un arsenal d’explications logiques, historiques ou critiques, pour lui, ce terme est plus qu’un mot vide de contenu, ni un mot renvoyant à d’autres mots, c’est une période axiale, car sans cette haine congénitale des juifs, cet enfant n’aura pas quitté ses parents, il serait resté dans sa ville natale, aurait fréquenté l’université locale ou ailleurs, aurait fondé une famille etc… C’est le rêve brisé qui se transcrit dans ce terme : antisémitisme. Un terme ou plutôt un roc granitique sur lequel se sont brisées plus de six millions de vies, d’existences, d’êtres, de projets et de rêves.

     

    Alors, vous demandez vous, qu’ai-je bien pu dire à ce vieux Monsieur, suite à sa question ?  Comme il y a autant d’antisémitismes que d’antisémites, j’ai préféré répondre par une citation d’un grand historien allemand du XIXe siècle, spécialiste de la Rome antique et dont la statue trône à l’entrée de l’Université Humboldt de Berlin, un certain Théodore Mommsen, grand spécialiste de la Rome antique. J’insiste, pour dire que cet homme n’avait pas la moindre racine juive et pourtant il a porté un jugement très lucide et sans complaisance sur l’antisémitisme. Voici la citation de Mommsen : Quand Israël a fait sa première apparition sur la scène de l’histoire mondiale, il n’était pas seul, il était accompagné de son frère jumeau. Et qui était ce frère jumeau ? L’antisémitisme !!

     

    Aucun trait du visage du vieil homme n’a tressailli. Je lui ai appris ce qu’il savait déjà… J’admire la force intérieure,  la vigueur interne, la force morale de cet homme qui a toujours tourné le dos à tout dolorisme, toute victimologie, et cet exemple doit être suivi par tant d’autres gens, qui se plaignent constamment ou en veulent à la terre entière qui n’y est pour rien. Mais il faut les comprendre.

     

    J’en fais part à Danielle qui me dit que ces hommes ont traversé des choses si affreuses , qu’ils ont une  incomparable force morale qui les aide à tenir et à faire face. Surtout quand vous êtes un enfant…

     

    Cécile, notre hôtesse, me propose de m’assoir auprès de son beau-père pendant le déroulement du séder. Et là je dois vous dire que cette jeune dame a édité une Haggada avec des commentaires qui actualisent la lutte éternelle de tout homme pour la liberté. Tout a été organisé au millimètre : chacun a sa partition, son texte à lire, les prières sont récitées en hébreu, d’autres sont traduites. En fait, un beau séder libéral mais fidèle. Ses commentaires me rappellent une phrase de Heschel : Aucune religion n’est une ile isolée du reste du monde. Techniquement, nous sommes répartis sur trois tables et au lieu de lire ou d’agir, je regarde tout autour de moi et je vois l’un des fils de Monsieur et Madame Rothschild. Si l’enfant Werner n’avait pas été sauvé, les fils n’auront jamais vu le jour. Mais si la famille est différemment constituée, il y aurait eu des conséquences…

     

    Il n y a que chez les juifs que de telles rencontres, inattendues, se produisent. Un soir de séder chez Cécile et Michael Rothschild…

     

    De fait, trois ans après la fin de la guerre, Werner prendra le bateau pour se rendre aux USA. Son épouse qui nous fait face a quitté l’Allemagne avec ses parents quand n’avait que trois ans.

     

    Quelle histoire ! Je me demande en tant que philosophe qs’il existe vraiment une histoire juive ou plutôt un martyrologe ?  N’existe-t-il pas plutôt un destin juif sur lequel nous n’avons aucune prise ?

     

    L’hsitoire juive n’est pas une histoire à la Hérodote ou à la Thucydide. L’zacteur principale de cette histoire n’est autre que le Crétaeur de l’univers qui, pour des raisons de lui seul connues, a jeté son dévolu sur ce peuple sans jamais lui demander son avis.

    L’histoire d’Israël dont le séder fête la naissance se considère comme l’horloge de l’humanité. Et Israël a rendez vous avec Dieu. Comment arriver en retard à un tel rendez vous ? L’Histoire universelle ne s’en remettrait pas.

    Maurice-Ruben HAYOUN

     

     

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  • L'élection présidentielle française vue de New York

    Mais quelle histoire. Ici, sans télé ni journaux français mais avec l'application BFM TV sur le smartphone on prend ses réelles dimensions et on réalise ce qu'on est, par rapportt au reste du monde: peu de choses, hélas, trois fois hélas. Il est loin le temps où le général de GAulle et son idée de la France ne sont plus d'actualkité. Ni la grandeur de la France...

    Un exemple tout simple: alors que chez nous, l'idée du travail le dimanche a mis des millions de gens dans les rues de France, hier, dimanche, en plein Madison, tout etait ouvert, je dis bien tout au point que je me demandais que jour on était. Icic, tout est plus pragmatique, plus direct, plus rapide. Ils n'ont aucune idée de la burocratie ni des complications administratives. Mais il y a aussi le revers de la médaille.

    Il n'est pas d'être vieux, malade ou chômeur à NY.

    Hier soir, avant d'aller domrir, je parlais avec Paul W. de son travail: il se lève à 6heures dyu matin, est au bureau vers 7h et demi, travaille jusqu'à 20 heures et mange en travaillant. Il me raconte la mésaventure de son collègue plus âgé, un homme de 58 ans. Il vient de ^'etre licencié pour non apport suffisant à la société de finances où il oeuvrait. Depuis il cherche vainement du travailk,  il doit vendre sa maison car il ne peut plus en payer les traites...

    La suite de la dégringolade ne va pas tarder: divorce, prolétarisation etc.. maladie, etc...

    Les François devraient savoir qu'ils ont de la chance et comprendre qu'ils vivent dans un pays de Cocagne en ronchonnant.

    Chanez de sport national!!