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Vu de la place Victor-Hugo - Page 378

  • Le mal et la rédemption dans la sagesse biblique

                                       CONFERENCE À LA MAIRIE DU XVIE ARRONDISSEMENT

                                                    Le jeudi 16 juin 2016 à 19 heures

                                       Le mal et la rédemption dans la sagesse biblique

    Toute investigation portant sur mal bute sur le mystère de son origine : le monde ayant été créé par Dieu, lequel est le summum bonum, le bien suprême (expression de Cicéron). Et pourtant le mal surgit dans la vie de l’homme et du monde. Puisque ces deux entités sont des créatures divines, donc ayant une source divine intégralement bonne, d’où peut bien provenir le mal ?

    L’irruption du mal dans le monde, est-elle une punition ? Ya t il à la base de cette pensée religieuse, une volonté personnelle, impliquant la notion de Providence ?

    La Bible refuse le dualisme manichéen, attribuant l’existence du mal à une autre divinité, le démiurge.

    Souvenons nous du chapitre XXX du Deutéronome versets 1-20 : on présente au peuple d’Israël, la vie et le bien, la mort et le mal.. Ailleurs : la vie et la bénédiction, la mort et la malédiction. Et la fameuse injonction finale : Tu choisiras la vie, donc tu tourneras le dos au mal !

    Pourtant, dans la hiérarchie des occurrences bibliques, c’est le terme BIEN TOV qui apparaît le premier, le terme MAL RA’ n’apparaît qu’un peu plus tard lorsque Dieu décide de la venue du Déluge car le cœur n’abrite que du mal depuis sa jeunesse (raq ra’ mi-né’ouraw) Certes, il y a cet arbre mythique dit l’arbre de la connaissance du bien et du mal.

    C’est donc la prévalence du mal dans un monde pourtant créé par Dieu que le Déluge est venu tout détruire. Comment le mal a t il pu prendre à ce point le pas sur le bien qui était pourtant la raison d’être du monde ? Cette attitude prêtée à Dieu ne laisse pas d’intriguer. Renan lui-même notera ironiquement que Dieu n’a pas trouvé d’autre moyen de rédimer son monde qu’en le détruisant complétement… Alors d’où vient le mal ? Avec ses conséquences que sont la maladie, la souffrance et la mort ?

    La notion de péché, quintessence du mal. L’imputation du mal à l’homme et jamais à Dieu. L’expulsion de l’Homme du paradis, univers qui n’a connu que la grâce, la paix et le Bien, une sorte de rédemption, dès la création, un stade où création et rédemption avancent main dans la main, sans la moindre possibilité de pécher contre quoi que ce soit.

    Le mal surgit, naît de la transgression d’un interdit, d’une forme de loi. Mais le pourquoi de cet interdit, l’humanité ne le connaîtra jamais, c’est un secret de la conscience divine qui n’a pas jugé nécessaire de s’y étendre. : vous ne mangerez du fruit de cet arbre, le jour où il le ferez, vous mourrez, i.e. vous serez des mortels.

    Ce qui est intéressant, c’est la justification de cette transgression : Adam se défausse sur son épouse qui incrimine à son tour, le serpent. On est en pleine mythologie. Mais il y a quelque chose de plus profond : on veut nous faire croire que la création étant intrinsèquement bonne, le mal que l’on constate, n’st pas, pour parler comme Leibniz, d’intention première. I.E. il n’est pas là parce quelqu’un l’a voulu ou créé, il est simplement la conséquence négative, néfaste d’un acte humain irréfléchi. En ne resptant pas l’injonction divine, l’homme a troublé l’ordre de la création ?

    Etait ce une fatalité ? L’homme a peut-être voulu prendre la place de Dieu, ce qui revenait à enfreindre gravement l’économie interne de l’univers.

    Une théorie du mal affleure sous toutes ces justifications : le mal n’a pas d’existence substantielle, il est simplement l’absence de bien. Il n’a pas de réalité onotologique, dira Aristote qui sera suivi par Maimonide au Moyen Age. Pourtant, la mal a même des conséquences métaphysiques puisque nous renons compte aussi de la vie dans l’au-delà.. Le mal s’oppose à l’être. Pourtant, on tient toujours à innocenter Dieu du mal.

    Ce n’est pas dans le Pentateuque qu’on pourrait trouver une réponse satisfaisante mais bien dans la littérature prophétique, dans les écrits sapientiaux et surtout aussi dans les Psaumes. Et dans tous ces genres littéraires si différents les uns des autres, c’est l’inconduite de l’homme qui est la cause du mal, ce qui entraîne les châtiments divins correspondants. Au fond, on pourrait presque dire que les temps messianiques constituent surtout la victoire des forces du bien sur les hiérarchies maléfiques qui auront colonisé le monde des humains jusqu’à la venue du Sauveur pour nos frères chrétiens et du Messie pour les juifs.

    Les plus nombreuses occurrences du terme MAL se trouvent incontestablement dans le livre des Psaumes puisque le serviteur souffrant, comme en Isaïe LIII. Ce qui nous invite à classifier, comme le fera Maimonide au XIIe siècle, les différences catégories de maux.

    Dans la littérature prophétique comme dans les Psaumes, on dénonce des maux bien spécifiques : d’ordre social, économique, les inégalités, les souffrances infligées par des tyrans et des oppresseurs, Israël, par exemple, attaqué, occupé et déporté par des envahisseurs, etc…

    Mais on peut aussi envisager deux éléments qui coiffent toutes les autres catégories : le mal d’ordre religieux et le mal d’ordre éthique. Le premier peut être considéré comme un sacrilège alors que l’autre est un délit ou un crime. Ce qui n’est pas moins grave ni moins répréhensible

    Mais puisque Dieu ne saurait se voir imputer une quelconque responsabilité dans l’origine du mal et le fait qu’il sévisse sur terre, il ne nous reste qu’une alternative, l’homme au sein duquel deux tendances se livrent un combat permanent, l’instinct du mal et l’instinct du bien. La théologie bien pensante est d’avis que le monde créé par Dieu est intrinsèquement bon, et que si le mal en prend soudain possession, c’est par la faute de l’homme qui ne respecte ni n’accomplit la loi de Dieu, destinée à assurer la pérennité du bien sur cette terre.

    Ici, la problématique s’enrichit d’un élément nouveau, la nature humaine, nécessairement composite, faite de matière et de forme ou d’un corps et d’une âme. On se souvient du dualisme platonicien qui voit dans le corps la prison de l’âme, originaire des régions supérieures…

    La Bible hébraïque ne reprend pas à son compte ce dualisme, elle le fera fugitivement dans le livre de l’Ecclésiaste, au chapitre XII, où il est dit que le corps s’en retourne à la poussière d’où il a été tiré tandis que le souffle, l’âme, le pneuma s’en retourne vers l’Elohim qui l’a donné… Plus tard, au cours de la période médiévale, la philosophie juive emboîtera le pas au néoplatonisme ambiant qui fait de cette dichotomie le fondement même de sa noétique : c’est le cas depuis Saadia Gaon jusqu’à Eliya Delmédigo en passant évidemment par Maimonide et ses commentateurs. Maimonide reprendra d’ailleurs une définition philosophique du mal : c’est l’absence de bien.

    On trouve tant de versets attribuant à Dieu une certaine responsabilité dans la naissance et l’activité du mal. Lamentation 3 ; 38 : N’est-ce pas de la bouche du Très-Haut que sortent les maux et le bien ? Attention à la façon de lire ce verset, soit comme une affirmation, une assertion, soit, au contraire comme une interrogation. Ce qui remet le même problème au centre de nos préoccupations.

    Isaïe 45 ;7 dit, quant à lui : Je forme la lumière et je crée les ténèbres.

    Pourquoi avoir mis dans la même problématique la notion de rédemption ? Parce que cette notion théologique implique ou présuppose que le monde a été purifié, qu’on en a évacué toute trace des hiérarchies des forces du mal.

    Dans l’Etoile de la rédemption, Rosenzweig parle d’un monde où la rédemption serait contemporaine de la création : le monde n’aurait pas le temps matériel de sombrer dans le péché, générateur de tous les maux qui fondent sur l »humanité.

     

     

  • La chaîne francophone israélienne, l’Islam, le ramadan et l’Euro

     

     

    La chaîne francophone israélienne, l’Islam, le ramadan et l’Euro

    Quelle belle émission ce matin sur I24News sur le jeûne du mois de Ramadan et les problèmes posés aux musulmans observants mais qui doivent, parallèlement, satisfaire à leurs obligations, vaquer à leurs occupations, voire jouer au football dans le cadre de l’Euro ou, tout simplement, subir les épreuves du Bac…

    Quelle belle initiative de la part d’une chaîne de télévision provenant d’un Etat que le monde arabo-musulman considère comme l’ennemi à abattre, l’occupant, l’usurpateur de terres arabes. C’est du moins la propagande qui circule depuis des lustres sur le bel Etat d’Israël dont les performances technologiques dans tous les domaines font autorité et sont reconnus par tous, ou presque…

    Et je dois dire que la présentation du jeûne de Ramadan par une chaîne de télévision juive et de surcroit israélienne m’a ébloui par son impartialité, sa compétence et sa sensibilité. Cela m’a rappelé un apologue talmudique que j’ai retrouvé en relisant Emmanuel Levinas : bené Israël rahmanyim bené rahmayim : les enfants d’Israël sont des miséricordieux, fils de miséricordieux. Ce qui signifie que la tolérance, l’empathie avec autrui est de tradition, elle ne date pas d’hier mais remonte à des pratiques solidement établies.

    On apprend que certains élèves se lèvent aux aurores afin de se nourrir et de subir les épreuves du Bac. On relève aussi que les joueurs musulmans de l’Euro connaissent quelques problèmes puisqu’ils dorment peu et mangent moins encore. Comment faire pour réussir ? Chacun y va de son couplet.

    On apprend que certaines dispenses existent, notamment pour les voyageurs, les femmes enceintes, les femmes qui ont leurs règles et évidemment les malades. Mais pour différentes raisons ou en certaines circonstances, les musulmans peuvent rattraper les jours de jeûne manqués. Bref, je dois féliciter I24News pour ce beau reportage.

    Je ne m’attends pas à ce que des télévisions arabo-musulmanes en fassent de même pour le judaïsme, sa culture religieuse et ses pratiques rituelles.

    Mais je m’interroge : que va recommander Tayyeb Erdogan à ses footballeurs qui affrontent les Croates à quelques km d’ici au Parc des princes…

  • Vive la France et vive la Roumanie!

    Vive la France et vive la Roumanie!

    Le premier match d’hier opposant la France à la Roumanie ne fut pas une promenade de santé, les tricolores ont eu bien du mal, les Roumains n’étaient pas venus faire du tourisme à Paris mais bien déterminés à se battre jusqu’au bout. Il faut rendre hommage à cette équipe roumaine qui a mis sur pied une solide défense que le petit Dimitri P. a su mettre à mal comme par miracle. Quel tir, mais quelle maîtrise et quelle émotion lorsque ce joueur authentiquement français a quitté le terrain, les yeux embués de larmes. Voir un garçon sélectionné par Didier Deschamps, injustement qualifié de raciste par des gens dont on peut désormais se passer. L’équipe de France n’a pas besoin d’eux et la France ne supporte qu’on la traite publiquement et injustement de raciste.

    Je ne suis pas grand amateur de football mais hier soir j’ai désespérément cherché un bon film. Rien n’y fit. Je me suis donc rabattu sur le match et je ne l’ai pas regretté. J’ai pu regarder un stade de France plein à craquer et surtout la cérémonie d’ouverture fut un grand succès.

    Je le répète, on n’a pas besoin des détracteurs du pays, de notre culture et de nos mœurs. La France, comme le dit Nicolas Sarkozy, est éternelle, elle reste et restera la France avec ses défauts et ses qualités.