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Vu de la place Victor-Hugo - Page 377

  • La visite du nouveau ministre isréalien de la défense à Washington: Le test

    La visite du nouveau ministre isréalien de la défense à Washington: Le test

    Alors qu’il ne reste plus que cent cinquante jours environ concernant le séjour de Barack Obama à la Maison blanche, le nouveau ministre israélien Avigdor Liberman est aux USA pour négocier l’aide annuelle (mais sur dix ans) de l’Amérique à Israël. Il s’agit de milliards de dollars et de l’évaluation des dangers pesant sur Israël et sur les autres alliés de Washington dans la région. Deux points préoccupent les responsables des deux pays : le développement du Hezbollah qui a, certes, de gros coups de boutoir en Syrie mais qui s’en trouve plus aguerri et la situation à la frontière syrienne. Un général israélien a usé d’une métaphore qui a fait florès : la Syrie est une omelette, ce n’est plus un œuf dur capable de menacer l’Etat juif, mais la Syrie de demain pourrait être un nouveau sujet d’i inquiétude.

    Avigdor Libermann dont la nomination au gouvernement, et surcout à un poste aussi sensible, a suscité quelques commentaires de la part du Département d’Etat, saura se montrer conciliant et fin diplomate. Il doit naviguer entre plusieurs écueils : la réticence d’Obama vis-à-vis d’Israël en général et de son Premier Ministre en particulier, et les enjeux de la campagne électorale en cours. Si on sait dans les grandes lignes ce que sera la politique de Madame Clinton au Proche Orient (elle est très amie de l’Etat juif) on ne sait toujours pas ce que ferait son challenger républicain, Donald Trump dont le discours contient des relents d ‘isolationnisme, de repli.

    C’est une affaire de gor sous mais qui dévoile une nouvelle fois l’étroite collaboration militaire et technologique entre l’Etat hébreu et les USA. Cette alliance a été maintes fois mise à mal par l’actuel président US que les israéliens ne regretteront jamais, tant il leur a causé du tort et a maintes fois essayé d’exercer des pressions. Il est vrai aussi que ce président a tenté de régler le conflit opposant Israël aux arabes, avant de s’en détourner et de se concentrer sur l’Asie où l’enjeu majeur pour les USA est de contrer les ambitions et le fort appétit de la Chine.

    En règle général, les USA auraient tendance à livrer à lui-même ce Proche Orient où la raison raisonnante ne trouve pas son application. Impossible de régler l’attribution de quelques arpents de terre à des camps opposés qui sacralisent la moindre colline, le moindre monticule, car tout ce conflit n’a que des racines religieuses.

    Mais le temps, la logique du développement joue en faveur d’Israël. Il y a quelques années, on pensait que c’était l’inverse, que le temps jouait pour les Arabes. Mais voilà, le fossé technologique, l’avance prise par les start up d’Israël est telle, son armée est si puissante et le niveau d’éducation de sa population si élevé que les Arabes sont dans une piètre situation. Non seulement les deux tiers des Etats arabo-musulmans sont dans un état lamentable (Syrie, Irak, Yémen, Tunisie, Libye, Egypte, Afghanistan, etc) mais plus personne ne se préoccupe plus des Palestiniens. Les urgences sont ailleurs. Si les Arabes avaient un leadership digne de ce nom, ils auraient saisis la balle au bond pour réintroduire de la démocratie, répondre aux besoins légitimes de leurs populations et faire la paix, génératrice de bienfaits et de progrès sociaux.

    Mais voilà le Proche Orient n’a lu ni les Analytiques si l’Ethique à Nicomaque d’Aristote.. Et Avigdor Libermann saura t il faire preuve de sagesse diplomatique ? Attendons pour nous prononcer

  • Le brexit n'aura pas lieu...

    Le Brexit ne se produira pas

    La Grande Bretagne ne quittera pas l’Union Européenne. C’es le sang de cette pauvre députée, si généreuse et si dévouée qui le veut : son sang versé va dissuader les partisans du Brexit qui auront honte de ce qui s’est passé.

    Mais e qui est intéressant, au plan humain, aux yeux du philosophe, c’est cette articulation entre le temps et le vie.. Personne sur cette terre ne pouvait prévoir un tel drame ; personne ne pouvait prévoir que les courbes s’inverseront et accorderaient au maintien au sein de l’UE plus de trois points d’avance. Alors que c’était l’inverse jusqu’ici.

    Sans tomber dans les travers de l’exégèse, ni sombrer dans un délire religieux, il faut bien reconnaître que si l’avenir n’est écrit nulle part il y a forcément une intelligence cosmique, une forme de dessein, d’intelligent design qui, quelque part, guide le développement historique. Sinon, cela vaudrait dire que l’univers des hommes ne suit aucune ligne, qu’il est livré à lui-même. Une telle option est inacceptable au plan éthique. Cela voudrait dire aussi qu’aucune loi morale n’imprègne le monde, les relations entre les êtres, bref l’absence de toute loi, de toute prévoyance, de toute prévisibilité.

    Qui a guidé le bras de l’assassin ? Quelles idées politiques ou philosophiques ont bien pu le conduire à commettre l’irréparable ? On ne le saura jamais avec certitude. Des détails déterminent parfois l’avenir même de l’humanité. On sait que le généralissime D. Eisenhower avait rédigé deux discours après le début du débarquement en Normandie : l’un pour la victoire, l’autre pour la défaite et le reflux. Imaginez simplement des caprices imprévus de la météorologie ! Imaginez que les forces au sol n’aient pas eu le soutien aérien prévu, s’il avait trop plus, empêchant les avions de prendre l’air… Imaginez, enfin, que l’on ait réveillé Hitler qui avait pris des somnifères pour jouir enfin d’un peu de sommeil réparateur. Il aurait peut-être déplacé de Calais vers la Normandie la redoutable division blindée SS, pourvue de chars tigre…

    A une moindre proportion, on peut dire que le meurtre de cette pauvre femme innocente a changé la donne. Les partisans du Brexit n’oseront plus utiliser les violents arguments qu’ils ont utilisés jusqu’ici et qui donnent mauvaise conscience à certains de ses partisans…

  • Primaires authentiques de la guache ou primaires-maison?

    Primaires authentiques de la guache ou primaires-maison?

    En entendant ce matin l’annonce de J-Ch Cambadélis d’organiser des primaires à gauche (PS, radicaux de gauche, écologistes gouvernementaux), j’ai pensé à l’organisation à l’université d’un jury de thèse. Quand on soupçonnait une organisation d’un jury pour une thèse médiocre, on parlai alors d’un jury-maison, comme d’un syndicat-maison… Est ce vraiment ce qui risque de se passer sous nos yeux ? C’est peu probable. Et ce, pour les raisons suivantes :

    François Hollande, se voit attribuer d’innombrables défauts, un seul ne saurait lui est imputé : être dépourvu d’une grande intelligence politique. Comment s’explique sa persévérance alors que le sondages ne suivent pas, l’opinion ne s’emballe pas pour lui, bref alors que le paysage autour de lui est plutôt triste ? La réponse tient en une phrase : lorsque François Hollande se préparait à se présenter et que DSK ne s’était pas irrémédiablement compris dans une chambre d’hôtel de New York, l’actuel président était à 3%. La suite est connue et se passe de commentaire. La déduction est élémentaire : les sondages ont remonté quand je me suis mis en situation ; cela a marché la première fois, il n y a pas, a priori, de raison pour que cela ne marche pas une seconde fois. C’est donc un pari sur l’avenir, un acte de foi… Et j’ajoute que la croissance revient, les prévisions sont optimistes, la chômage devrait commencer de baisser, sans que ce soit un véritable étiage, mais tout de même. Et les Français -après tout ils sont les premiers concernés- recommencent à consommer, donc à ne plus se complaire dans une délectation morose que Georges Pompidou imputait souvent à ses compatriotes. Et si les gens sont moins malheureux, ils auront une meilleure idée de l’exécutif…

    Mais examinons les dessous de cette décision du PS, assez inattendue, mais qui n’a pu être prise qu’en collaboration très étroite avec le chef de l’Etat ou ses principaux conseillers. Les arrière-pensées sont nombreuses, et cela est normal quand il s’agit de données politiques d’une telle importance : qui va présider au destin de notre pays pendant les cinq années à venir avec de si nombreux défis, tant internes qu’externes ?

    Il faut donc chercher les motivations avouables ou inavouables d’une telle décision : il y a d’abord le ballon d’essai, analyser, épier les réactions des uns et des autres, bref faire sortir les loups du bois. Cette mesure a pour principal objectif de repérer les rivaux éventuels du président et les convaincre de ne pas diviser leur camp ou les neutraliser s’ils insistent.

    Pour François Hollande, le danger ne vient pas de Jean-Luc Mélenchon, même si celui-ci semble le talonner, voire le devancer dans les sondages. Sur un autre registre, je me souviens du score de Jean-Pierre Chevènement qui plafonnait à 14% dans les sondages et qui, les vrais votes exprimés, fit un score ridicule… Le danger viendrait plutôt de trois directions différentes : Arnaud Montebourg, Emmanuel Macron et éventuellement un ou une écologiste, Nicolas Hulot ou l’ancienne ministre du logement…

    Dans ce cas de figure, l’organisation de primaires viserait à nettoyer le terrain, à dégager une vue nette, au profit de François Hollande, s’il décide vraiment de se présenter. Dans ce cas, une candidature Macron est inconcevable, sauf à présupposer une soudaine démission de l’actuel ministre de l’économie. Certains commentateurs insinuent même que ce scénario a été pris au sérieux par l’exécutif qui devance un éventuel départ du gouvernement en septembre, annonciateur d’une candidature de E. Macron. En organisant les primaires vers janvier 2017, on coupe l’herbe sous les pieds d’une dispersion électorale, responsable d’une défaite annoncée.

    Mais si le PS et l’exécutif ont trouvé ou croient avoir trouvé la parade pour modérer les transports de E. Macron, ils sont plutôt désarmés face à Arnaud Montebourg qui semble ruminer sa revanche. L’homme n’est pas inintéressant, il parait sincère, authentique, mais cela ne suffit pas pour faire de lui un candidat valable à l’élection présidentielle. On peut le neutraliser en arguant de son affiliation au PS : comment aller à l’encontre des intérêts vitaux de son parti ?

    Restent enfin les écologistes. Nicolas Hulot a beaucoup de qualités mais il fait de la politique comme les écologistes, c’est-à-dire qu’il n’est pas dans les clous. Jacques Chirac avait coutume de dire que la politique est un métier… Sous entendu, âmes chastes et pures, s’abstenir ! Que fera Nathalie Duflot ? Elle aussi n’a pas digéré son éviction du gouvernement ni les attaques sournoises qui ont conduit à la disparition du groupe parlementaire… Certes, face à N. Hulot, elle ne fait pas le poids mais il est quasi certain que le parti écologiste sera présent au premier tour.

    On le voit, l’affaire n’est pas gagnée. Alors, qu’elles sont les chances du président ? Il y a d’abord la reprise économique qui est indéniable et qui semble donner raison à ses prévisions. Certes, la relance s’explique par la baisse stupéfiante des carburants, ce qui allège la facture de la France, et enfin la faiblesse de l’Euro qui favorise les exportations. Tous ces clignotants qui passent au vert finiront bien par avoir une répercussion sur le taux de chômage…

    Mais toutes ces bonnes nouvelles auront-elles une efficace sur quelque chose d’impalpable mais de vital, je veux dire le climat, l’ambiance, dans ce pays ? Sans faire d’analyse talmudique, c’est bien là le sens profond du dictum présidentiel que la presse unanime a volontairement déformé ; ça va mieux ! Ces trois monosyllabiques ont fait couler tant d’encre. Lles communicants de l’Elysée ont été pris en faute sur point ; ils n’ont pas su allumer un contre-feu. C’est le président qui s’y atteler tout seul, avec les résultats que l’on sait.

    Et c’est là que se niche l’inquiétude : les Français ne croient plus en eux-mêmes, ils ne croient plus en rien. Rares sont ceux qui comprennent ce que représente, ce que coûte notre système de santé, absolument unique au monde ! En quelques minutes, un médecin urgentiste se déplace chez vous, vous examine, même en pleine nuit, appelle un laboratoire qui envoie une infirmière faire une prise de sang, moins de deux heures plus tard, vous savez les résultats, une pharmacie est de service dans votre arrondissement, etc… Et je ne parle même pas des indemnités-chômage, des minima sociaux etc…

    Ce n’est pas l’inversion de la courbe du chômage qui importe le plus, elle va probablement se produire sur une modeste échelle, ce qui importe, c’est de redonner confiance aux Français en eux-mêmes. Comment faire ? Il nous faudrait quelqu’un qui nous donne une nouvelle légende nationale, comme le gaullisme. Aux USA, John Fr Kennedy a fourni à ses concitoyens la conquête de l’espace quand il a compris que la ruée vers l’ouest, westward movement s’était essoufflée.

    Qui sera notre Kennedy français ?

    Maurice-Ruben HAYOUN in Tribune de Genève du 18 juin 2016