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Vu de la place Victor-Hugo - Page 395

  • Autochtonie, naturalisation et identité culturelle…

    Autochtonie, naturalisation et identité culturelle…

    Oui, que signifie le terme naturalisation ? Qu’entend on par naturaliser quelqu’un né dans un autre pays et qui veut désormais faire partie d’un autre environnement social et culturel ?

    L’autochtonie, tout le monde ou presque, sait de quoi il s’agit. Platon en parle dans La République et évoque le mythe que l’on serinait aux habitants d’Athènes en leur faisant croire qu’ils ont émergé des profondeurs, du limon de la terre. En somme qu’ils poussent comme des fruits et légumes sont produits à partir d’un sol nourricier.

    L’identité culturelle est plus délicate à définir. Il s’agit d’adopter les mêmes valeurs qu’un autre groupe humain : respect de la vie humaine, égalité des droits de l’homme et de la femme, solidarité ou fraternité humaine universelle, refus absolu de l’exclusivisme religieux, traitement humain des animaux, etc…

    La Suisse a récemment fait parler d’elle à l’occasion d’une votation concernant les étrangers résidant ou nés sur son sol. Je reconnais que certains points de ce référendum étaient un peu discutables mais dans l’ensemble je trouve, sans heurter personne, que les Suisses ont raison de se protéger et de ne pas adopter des lois dangereuses pour leur identité, comme le regroupement familial, la naturalisation trop facile et la régularisation automatique des clandestins…

    Certes, le continent européen est depuis des mois confronté à un désastre humanitaire sans nom : des millions de gens, issus de pays musulmans en guerre ont fui leur pays, attirés et encouragés par les déclarations déconcertantes de Madame Angela Merkel, désormais contrainte par son propre parti à serrer la vis aux réfugiés qu’elle parle désormais de renvoyer dans leurs pays, s’ils ne sont pas éligibles pour l’asile politique. Mais nous ne devons jamais oublier la loi non écrite de la solidarité humaine universelle : il faut porter secours aux gens qui risquent de mourir…

    La Suisse a rejeté ce référendum mais elle maintient sa vigilance en matière d’immigration car elle ne veut pas être confrontée au problème que l’Etat français a avec ses banlieues devenues les territoires perdues de la République.

    A u plan philosophique la question qui se pose est la suivante : peut on naturaliser quelqu’un au sens propre ? Peut on l’investir de valeurs nouvelles alors que d’autres plus anciennes, enracinées dans les strates archaïques de son âme, jurent avec celles qu’on souhaite lui inculquer ? A ce sujet, j’ai vu sur BFM TV un intéressant débat entre le polémiste Eric Zemmour et le secrétaire du PS, J-Ch. Cambadélis. Ce dernier a été entièrement submergé par les arguments forts de son protagoniste. Zemmour est d’avis que la France laïque et républicaine a perdu le combat qu’elle mène contre le communautarisme, à quoi le dirigeant a répondu ceci : ils sont là, on ne peut plus les chasser, que faut il faire ?

    Faut il supprimer la loi du sol ? C’est probablement ce qui arrivera un jour. Mais il devrait pourtant y avoir des méthodes plus pacifiques, plus humaines d’intégrer et d’assimiler, même les deux termes n’ont pas le même sens. On devrait éclairer la religion par des interprétations philosophiques, barrant la voie au fanatisme et à la haine.

    Certains migrants habitent l’Europe mais n’y vivent pas. Je veux dire qu’ils ne partagent nullement les valeurs de la société ambiante au motif que celle-ci est sécrétée par une culture religieuse différente de la leur. Dans ce cas leur maintien sur place risque de devenir vraiment aléatoire… On a vu dans la plupart des banlieues des collégiens refusant d’assister à des cours sur la Shoah, se féliciter parfois des attentats de novembre 2015, crier sur les toits que le 11 septembre n’a jamais existé ou est la résultante d’un vaste complot, etc…

    Que peut faire la culture judéo-chrétienne contre de telles âneries ou idioties ? Si même l’école ne peut jouer le rôle qui lui est dévolue, comment agir autrement ?

    Je pense que la Suisse a échappé à tous ces problèmes insolubles en pratiquant la politique qui est la sienne.

    Un exemple : j’ai entendu parler de gens très riches qui ont défiscalisé en quittant la France pour vivre à Genève. Ils y séjournent depuis près de 20 ans et c’est seulement à présent que leur dossier de naturalisation a abouti ! Et il ne s’agit que des parents et non des enfants, pourtant tous passés par l’institut Florimont !

    En France c’eut été une opération qui aurait pris moins de temps. Mais qui aurait posé bien des problèmes par la suite. On devrait mieux s’y prendre pour intégrer les gens mieux. On en ferait alors des citoyens heureux et épanouis.

  • La crise de la Ligue arabe : un torunant ?

    La crise de la Ligue arabe : un torunant ?

    Le secrétaire de la Ligue arabe dont le siège se trouve au Caire vient d’annoncer qu’il ne solliciterait pas le renouvellement de son mandat au mois de juillet. En soi, ce n’est pas si grave mais cela pose un problème qui l’est : à quoi sert cette Ligue qui connut de belles heures il y plusieurs décennies et qui dictait la politique des Arabes à l’égard d’Israël ?

    La décision de l’actuel secrétaire général démissionnaire est le résultat d’une situation catastrophique, la ligue est en lambeaux, ses membres se font la guerre ou s’entredéchirent dans des confrontations régionales particulièrement sanguinaires. Faisons un bref récapitulatif : l’Arabie saoudite, principal bailleur de fonds pilonne le Yémen chaque jour que Dieu fait et soutient par ailleurs certains groupes armés en Syrie qui ont juré de destituer Bachar. Cette même Arabie est intervenue massivement contre Bahreïn où elle suspectait la main de Téhéran qui, certes, n’est pas arabe mais demeure proche du giron de l’islam. On apprend aussi que Riyad qui voulait redonner des couleurs à l’armée libanaise suspend, voire annule, un contrat d’armes de plusieurs milliards avec la France au motif que le Hezbollah, milice libanaise pro iranienne, pèse trop lourdement sur la politique intérieure du pays du Cèdre…

    On comprend mieux le désarroi des dirigeants de la Ligue arabe qui n’arrive même plus à faire entendre raison à ses propres membres…

    Et ce n’est pas fini : regardez ce qui se passe en Tunisie où le marasme économique fit des ravages et où le terrorisme prospère sur un humus particulièrement nourrissant.

    Devons nous reparler de la Syrie qui est un immense champ de ruines avec près de 300.000 morts ? Et l’Egypte où les attentats ne cessent pas, tant au Caire que dans le Sinaï… Et la Libye où l’Etat Islamique tente de prendre pied, ce qui pousse les USA, la Grande Bretagne et la France à agir en envoyant des éléments des forces spéciales… A Gaza, le Hamas contrôle avec une poigne de fer plus d’un million de Palestiniens qui vivent dans des conditions difficiles en raison de la corruption des dirigeants et du chômage du peuple.

    Est ce que les choses se présentent mieux en Irak ? Non point. La seconde ville du pays est toujours occupée par l’EI, Mossoul, et elle ne sera jamais reconquise sans le concours décisif des puissances occidentales !

    On comprend que le poste de secrétaire général de la Ligue arabe soit intenable puisqu’il a échoué dans sa mission. Mais comment s’explique cette déchirure du monde arabo-musulman ?

    En plus de multiples petits facteurs, il en est un qui fournit un très bon principe explicatif : c’est la faute fatale d’appréciation de cette Ligue qui a promu l’Etat d’Israël au sommet de ses préoccupations majeures. Un exemple parlant : les «quatre nons» de Khartoum… On connaît la suite.

    Au lieu de veiller au développement économique et démocratique de l’état de leurs sociétés, au lieu de lutter contre la maladie, l’ignorance et la corruption, les Arabes se sont acharnés à voir en Israël la cause de tous leurs soucis. Le résultat était prévisible : face à un Etat juif prospère, hyper puissant et surtout une démocratie exemplaire, la Ligue a poursuivi sa politique chimérique. Elle a fait croire aux masses arabes qu’Israël devait être chargé de tous les péchés du monde et qu’une fois ce problème réglé, eh bien tout irait mieux pour elles…… Quelle erreur !

    Israël, servant d’exutoire, a aussi servi de paravent à la dictature tyrannique des dirigeants arabes qui ont opprimé leurs peuples, usant jusqu’à la corde de cet argument fallacieux : Israël est un danger pour eux, un danger pour la paix dans la région.

    Un enfant ferait preuve d’une plus grande lucidité ! Mais ne soyons pas pessimiste, comment la Ligue arabe pourrait elle sortir de la crise qui secoue ses fondements ?

    Il lui faut trouver les moyens politiques de promouvoir la démocratie dans tous les états membres. Et ce n’est pas gagné d’avance.

    Mais il existe encore un autre facteur, certes, d’une autre nature mais non négligeable : c’est l’argent, les pétro dollars. Ceux qui avaient, durant des décennies, une conduite arrogante tant ils étaient assis sur un tas d’or, voient leurs rentrées financières fondre comme neige au soleil. L’Algérie en souffre, l’Arabe aussi, qui a dû adopter un budget en déficit, jusques et y compris les Emirats arabes unis. Or, tous ces états achetaient la paix sociale par des redistributions de nature sociale : que va t il se passer à présent que la manne pétrolière s’est tarie, et ne va pas reprendre demain ?

    Vous savez, au début du XXe siècle, le philosophe allemand Franz Rosenzweig (1886-1929) prônait le Nouveau Penser (Das neue Denken) : instiller une dose de théologie dans la spéculation philosophique. Les Arabes devraient prôner enfin une Nouvelle Politique : instiller un dose de démocratie dans la politique des états membres..

    Ce serait alors l’époque messianique.

    Maurice-Ruben HAYOUN

  • François Hollande, sifflé, hué, appelé à démissionner au salon de l’agriculture : le debut de la fin ?

    François Hollande, sifflé, hué, appelé à démissionner au salon de l’agriculture : le debut de la fin ?

    Quel désolant spectacle ! Un président de la République, tout juste revenu d’un long séjour à l’autre bout du monde, qui est presque conspué par des jeunes agriculteurs en colère, lui tournant le dos, revêtus d’un tee-shirt avec l’avertissement suivant : je meurs..

    Les affiches suspendues au-dessus des stands appellent à la démission du président. Un président qui avance entouré d’une nuée de gardes du corps, inaccessible, protégé par des policiers qui le coupent de ceux auxquels il est justement venu rendre visite. Et cela ne fait que commencer puisqu’à neuf heures le public sera admis dans l’enceinte et là le pire est à craindre… Le mieux serait que François Hollande rentre sagement à l’Elysée et abandonne enfin cette technique mitterrandienne consistant à tenter de passer entre les gouttes.

    Sans faire preuve de partialité, j’ai vraiment l’impression que ce n’est plus une manœuvre de journaliste, Fr Hollande a battu des records d’impopularité, il est certain que sa côte de popularité, ou ce qui en reste, va en prendre un coup après ce que nous avons vu sur tous les écrans de télévision…

    Ces scènes ont produit un effet désastreux dont le principal intéressé devrait tirer la leçon. J’exclus un départ immédiat, mais une nouvelle candidature serait suicidaire. En moins de 13 mois, jamais il ne pourra remonter la pente. De tous côtés la colère gronde : l’aéroport des Landes, le mécontentement agricole, le monde salarié dans sa totalité vent debout contre la loi dite El Komry, le chômage, les retraites, les déficits, et je ne parle même plus de la sortie violente et virulente de Martine Aubry…

    Certains vont jusqu’à dire que le bilan destructif de Fr Hollande bat tous les records, il est allé bien au-delà de tous ses prédécesseurs ; hier soir, je suivais une émission politique à la télévision et j’ai entendu de vieux militants socialistes dire que le quinquennat a commencé avec un slogan (mon ennemi c’est la finance) et s’achève avec une loi anti-salarié, digne du XIXe siècle… Et ces vieux militants disaient qu’ils avaient rendu leur carte et ne voteraient plus jamais pour Hollande.

    Il y a donc le feu à l’intérieur et à l’extérieur. Certains instituts envisagent même l’implosion du PS.

    Regardons les choses plus objectivement : il est indéniable que Fr. Hollande pratique une politique en tout point aux antipodes de ce qu’il avait avancé. Il a perdu 4 ans ! Aujourd’hui, il précipite la cadence à des fins personnelles car il songe à se représenter. C’est humain, mais ce serait une erreur lourde de conséquences de sa part car il fera perdre son camp. C’est donc une façon de s’accrocher au pouvoir. Certes, il a fait ce qu’il a pu mais il s’est trompé sur la situation réelle du pays. Il n’a jamais anticipé avant de prendre enfin conscience de l’imminence des problèmes… Dommage.

    Tous les experts dont je ne suis pas sont d’accord pour dire que même au sein de l’exécutif, on se demande qui commande vraiment, qui décide. Valls donne l’impression de s’imposer au président. Cela fait penser à une phrase d’un journaliste US du temps de Nixon et Kissinger. Nixon commande en suggérant tandis que Kissinger suggère en commandant. Or, certains socialistes commencent à se demander s’il ne faudrait pas changer de premier ministre, offert en sacrifice expiatoire à un électorat déçu et en colère. Mais par qui le remplacerait-on ?

    Martien Aubry ? Impossible, elle vient de brûler ses vaisseaux. François Bayrou ? Il refuse de s’embarquer sur le Titanic. Reprendre Jean-Marc Ayrault ? Quel aveu de faiblesse et d’impuissance ?

    La seule alternative est d’envoyer des signaux de non candidature pour 2017. Personne, à l’exception de Dieu (qui ne compte pas en politique), ne pourra recréer des conditions favorables pour les mois qui restent. Le camp présidentiel avait compté sur l’esprit unitaire de janvier où la popularité de Fr Hollande avait repris des couleurs. Hélas, cela n’a pas duré et les vrais problèmes sont toujours là…

    Fr. Hollande devrait cesser de se prendre pour un Mitterrand. Il suffisait de voir les traits crispés de son visage, ce matin même, sa mâchoire serrée et celle de son ministre de l’agriculture pour voir où nous en sommes vraiment.