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Vu de la place Victor-Hugo - Page 393

  • Que va devenir le cardinal Barbarin ?

    Que va devenir le cardinal Barbarin ?

    En conceptualisant cet éditorial dans mon esprit, un parallélisme m’est subrepticement venu à l’esprit. On sait que comparaison n’est pas raison. Mais tout de même : une malédiction poursuivrait elle les plus hauts responsables religieux du pays ? Car, bien que ce soit pour des raisons radicalement différentes, l’ancien grand rabbin de France a dû lui aussi quitter son poste. C’est curieux comme rapprochemen…

    Même si cela fait de la peine, même si le cardinal est un homme de valeur, ce qui lui est reproché est grave et ne laisse pas indifférent. Même le Premier Ministre y est allé de son couplet, invitant ce prince de l’église à prendre toutes ses responsabilités, c’est très clair, il lui demande de partir. Le plus triste, c’est que c’est ce qui va arriver : déjà les plaintes se multiplient et je suis très peiné de voir cet homme, victime de sa bonté, devenir la cible d’attaques. Mais il faut aussi penser aux victimes qui ont souffert et subissent encore ce traumatisme de l’enfance.

    Je crois que l’écrasante majorité des prêtres catholiques, astreints au célibat et à la chasteté, sont des êtres bons, honnêtes et dévoués à leur église, mais une seule brebis galeuse suffit à compromettre tout un groupe, toute une corporation.

    Le cardinal Barbarin va hélas devoir partir car le vent de protestations va sen s’amplifiant. Qu’a t il fait ? On lui reproche de ne pas avoir sévi plus énergiquement. Et il faut bien reconnaître que ce phénomène de pédophilie était traitée avec une inexcusable mansuétude jusqu’ici. Désormais ce n’est plus le cas.

  • Les modifications de la loi sur le travail . une France coupée en deux !

    Les modifications de la loi sur le travail . une France coupée en deux !

    Je viens d’écouter le Premier Ministre Manuel Valls sur les modifications apportées à la loi sur le travail. Je ferai deux commentaires, l’un sur la personnalité de l’intéressé, l’autre sur l’ambiance dans le pays.

    Manuel Valls est apparu entièrement différent de ce qu’il est généralement. Les commentateurs avisés de la chose politique ont dit qu’il s’était hollandisé, allusion ironique au plus grand tricoteur de synthèse du pays qu’est François Hollande, ancien premier secrétaire du PS. L’homme fait preuve de retenue, même si, sous la glace on sent la braise qui ne demande qu’à rougeoyer de nouveau.

    Sur le pays, à présent : la France est coupée en deux, toujours cet antagonisme entre une droite et une gauche, déjà signalé par feu Georges Pompidou qui redoutait qu’un jour, un dirigeant casqué et botté vienne trancher ce nœud gordien.

    C’est là que le bât blesse : c’est une France qui refuse de suivre ou d’accompagner l’autre France . Mais il faut comprendre les gens. Comment voulez vous, qu’après tant d’années de protection, de jouissance de ce fameux modèle social français, les nationaux, je ne parle des étrangers ou des nouveaux venus, renoncent soudain à leur sécurité et à leurs avantages sociaux : sécurité de l’emploi, allocation familiales, allocations chômage, frais médicaux remboursés, université et enseignement supérieur gratuits, etc… Même l’Allemagne qui est bien mieux logée que la France a adopté de force les jobs à moins de 500 € par mois là où la France augmente l’indice de ses fonctionnaires et le smig…

    Que l’on me comprenne bien, je n’émets pas d’opinion personnelle mais me contente simplement d’analyser la situation. La France, vu ses déficits abyssaux, ne pourra pas continuer indéfiniment sur cette voie. Manuel Valls a justement tenté de redresser la barre et a dû reculer en rase campagne car le président de la République ne pense qu’à une chose : se représenter pour être réélu.

    Or, certains signaux soulignent que cela n’est pas une simple formalité. L’équation de l’exécutif est simple : trois personnes émergeront de cette bataille électorale : Hollande, Le Pen, Sarkozy. L’actuel président pense être au premier tour, loin derrière Marine Le Pen. Les Français réagiront comme du temps où son père fut au second tour, ils ont triomphalement réélu Jacques Chirac… Fr. Hollande rêve d’un remake…

    Ce n’est pas gagné, mais tant de choses peuvent se produire d’ici là. Et dans le camp de la gauche et dans celui de la droite. Si c’est A. Juppé qui triomphe aux primaires, le scénario sus cité tombe à l’eau. A gauche, on n’exclut pas d’autres candidatures, sans même parler de Montebourg ni des écologistes ! Il y a Jean-Luc Mélenchon qui raflera au moins 6 ou 7 % sinon plus. Il y a les écologistes qui feront un score plus modeste. Et tout ceci représente autant de voix en moins pour le candidat de la gauche, quel qu’il soit.

    Alors peut être faudrait il changer entièrement de logiciel. Les sages comprendront ( al faham yafham : ha-mévin yavin)

  • L’électorat allemand désavoue la politique migratoire de Madame MERKEL

    L’électorat allemand désavoue la politique migratoire de Madame MERKEL

    C’était prévisible, c’était même attendu, ce qui démontre que nul n’est à l’abri de fautes d’appréciation et la longévité au pouvoir ne constitue pas une assurance tous risques contre l’erreur. Rien ne nous préserve de l’erreur, si ce n’est une attention accrue et la capacité d’écoute. Les sondages et le reste de l’Europe ont alerté la Chancelière qui n’a pas voulu en tenir compte. Le résultat ne s’est pas fait attendre (blieb nicht aus). Les électeurs ont durement sanctionné le parti de Madame Merkel qui a perdu des voix partout. Cela ne présage rien de bon pour les élections législatives générales qui auront lieu dans 18 mois.

    Que la Chancelière prenne garde ! Le dernier titre du Figaro, pourtant peu suspect de politique germanophobe, était assez révélateur ; il disait que la France ne compte plus pour la Chancelière. En effet, elle avait, avant la réunion de Bruxelles, reçu le Premier Ministre turc qui fit, par la suite, preuve d’une arrogance et d’un cynisme peu communs. Il a même fait un chantage aux visas et aux réfugiés : il fait flèche de tout bois pour forcer l’entrée de son pays dans l’Union Européenne. Mais qui, en Europe, à part Madame Merkel, voudrait avoir une frontière commune avec le Syrie ou, pire, avec des républiques musulmanes, anciennement soviétiques ? C’est impensable.

    Durant le weekend François Hollande a reçu ses homologues et collègues sociaux-démocrates d’Europe ; et à la fin il a dénoncé le chantage de la Turquie, il a cloué au piloris son exigence concernant les visas ! Imaginez ce qui se passerait si l’on supprimait les visas d’entrée des citoyens de ce pays : il arriverait aux autres pays de l’UE ce qui arrive aux Allemands, ce serait un flux continu, incontrôlé et contre lequel on ne pourrait rien faire ( post festum).

    On a déjà eu l’occasion de dire ici même dans ces colonnes que les motivations profondes de la Chancelière n’apparaissaient pas clairement. Son pays contient déjà une forte minorité turque, notamment dans un quartier de Berlin, le Kreuzberg. Et tous les Turcs ne sont pas un danger ni un risque pour une nation chrétienne, loin de là, mais à forte dose, cela pourrait le devenir. Encore une fois, je le souligne, il ne faut pas généraliser mais voila les autres partis de droite et d’extrême droite l’ont fait. Et ils ont gagné ! Les électeurs les ont suivis.

    Les historiens dateront probablement d’hier l’inversion de la courbe de popularité de la Chancelière. Je connais bien les Allemands pour avoir enseigné de nombreuses années dans leurs universités : Berlin, Heidelberg. Je sais quels sont les ressorts de leur culture. Leur réaction était prévisible. Non pas qu’ils soient xénophobes ou racistes mais tout simplement parce qu’ils ne sont pas prêts à renoncer à leur civilisation judéo-chrétienne. Ils tiennent à leurs valeurs : qui pourrait le leur reprocher ?

    La Chancelière pourrait être prochainement menacée par le syndrome Margaret Thatcher, débarquée sans ménagement par son parti : désavouée, elle s’en est allée, tristement chez elle. Pourtant, des années durant, elle avait joui d’une très forte popularité.

    Alors que devrait elle faire pour stopper la décrue (die Ebbe) : elle ne doit pas tenter d’imposer au reste de l’Europe, ses tendances turcophiles puisque même la France dénonce les atteintes aux droits de l’homme par M. Erdogan. Elle ne doit pas demander la suppression des visas.

    Le fera t elle ? Franchement, j’en doute. Mais alors que deviendra le front franco-allemand ? Et que deviendra Schengen ?

    Maurice-Ruben HAYOUN in Tribune de Genève du 14 mars 2016