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Vu de la place Victor-Hugo - Page 396

  • Fin de partie pour François Hollande ?

    Fin de partie pour François Hollande ?

    Cette fois-ci, la guerre est vraiment déclarée. Martine Aubry est sur la ligne de départ, je veux dire sur le sentier de la guerre. Certains socialistes serviles ont cru la contredire en disant qu’elle avait mal digéré sa défaite aux primaires… Du coup, elle exige désormais que François Hollande s’y soumette lui aussi, s’il venait à se présenter pour 2017. Or, précédemment, elle estimait qu’il n’ avait pas, en tant que président sortant, à passer par la case des primaires.

    On s’interroge un peu sur ce couple improbable de l’exécutif : un premier ministre tout en nervosité, réagissant au quart de tour, ne laissant rien passer au point que les frondeurs du PS dénoncent son côté martial, et en face ou à côté un président tout en rondeurs, lent à réagir, arrondissant les angles et laissant retomber les tensions…

    Cette tactique est peut-être bonne quelques fois mais pas en état d’urgence. Le PS est entré dans une phase de décomposition avancée. Fr. Hollande ne s’émeut pas, il n’est pas lié au PS par un mariage catholique, qu’à cela ne tienne, il formera une nouvelle majorité d’idées ou au cas par cas. Mais le problème est que la colère gronde et que certains députés PS menacent même de voter une motion de censure pour faire tomber le gouvernement dont ils abhorrent le chef.

    La goutte d’eau qui a fait déborder le vase et a mis fin à la patience des socialistes n’est autre que cette loi dite Khomri. Des centaines de milliers de personnes ont signé des pétitions contre cette loi.

    Dans certains états majors on pense que Hollande sacrifie les idéaux socialises à son intérêt personnel : comme il veut se représenter à tout prix et qu’il a conditionné sa candidature à la baisse du chômage, il met tout en œuvre pour parvenir à ses fins.

    Le problème est que son départ et sa non-candidature ne sont plus un tabou dans les rangs socialistes ; même le premier secrétaire ne bouge plus. Le PS est vraiment mal en point. Il y a quelques semaines les socialistes se gaussaient des Républicains, aujourd’hui c’est l’inverse.

    Marine Le Pen leur dit merci.

  • Ankara, Beyrouth, Damas, Moscou, Ryad, Téhéran, Tel-Aviv, etc…

    Ankara, Beyrouth, Damas, Moscou, Ryad, Téhéran, Tel-Aviv, etc…

    Un nouveau Proche Orient se dessine sous nos yeux sans qu’on s’en rende vraiment compte, c’est une région où la situation d’Israël n’est plus la seule à nourrir les inquiétudes, je dirais même que la situation de l’Etat juif s’améliore considérablement en raison des rivalités régionales et ethniques internes à la culture islamique. Qu’est ce à dire ? Tout simplement que le conflit israélo-palestinien après avoir été israélo-arabe, est en train d’être éclipsé par des confrontations internes opposant entre eux la plupart de ses voisins, sans qu’Israël y soit pour quoi que ce soit…

    Nous sommes en présence d’un incroyable renversement de situation au point que certains des ennemis d’hier se muent en amis, suivant l’adage suivant : les ennemis de nos ennemis sont nos amis.

    C’est peut-être une retombée positive de ce qui fut abusivement appelé les printemps arabes ; ce sont des journalistes occidentaux victimes de paresse intellectuelle qui ont fait un rapprochement avec ce qui s’était passé en Europe contre la loi d’airain du régime communiste. En fait, les secousses qui ont ébranlé le monde arabo-musulman sont plutôt des révoltes sociales dont aucune n’a vraiment porté ses fruits.

    Ryad et Téhéran s’affrontent en Syrie par groupes armés interposés. L’Arabie ne se cache même plus et accuse ouvertement Téhéran de menées subversives et de tentatives de déstabilisation. Pire encore, elle suspend les livraisons d’armes à l’armée libanaise au motif que cela profiterait au Hezbollah, allié de l’Iran, un Hezbollah qui paralyse la vie politique libanaise : à preuve la récente démission du ministre libanais de la justice, je crois, qui s’en plaignit publiquement. Donc, une confrontation entre des chiites et des sunnites… qui fait des dizaines de morts chaque semaine !

    Mais ce n’est pas tout, Ryad a établi un axe avec Ankara qui a d’ailleurs accueilli ses avions de chasse dans une de ses bases aériennes, proche de la frontière syrienne. Ryad et Ankara ont les mêmes objectifs en Syrie : affaiblir les Iraniens et leurs alliés locaux, et notamment chasser Bachar du pouvoir. Ce qui apparaît désormais très incertain.

    Et dans ce contexte, ils vont se heurter à la Russie qui semble avoir tout misé sur Bachar même si, sous peu, elle aura des problèmes avec l’Etat islamique sur son propre territoire. Poutine essaie donc de calmer provisoirement le jeu sur le terrain mais reste prêt à en découdre. L’objectif est d’affaiblir l’ennemi et de le contraindre à siéger à la table des négociations.

    Le torchon brûle donc dans le camp arabo-musulman, ce qui marginalise grandement le cas du Hamas de Gaza lequel commence à être sérieusement contesté sur place. Il n’est donc pas exclu qu’il provoque l’armée d’Israël à la seule fin de se remettre en selle. Pour l’instant ses amis et ses protecteurs, les Emirats arabes unis, le Qatar et l’Arabie l’en dissuadent fortement et lui font espérer un port à Gaza à condition qu’il se démilitarise complétement, ce qui conduirait Israël à lever le blocus. Evidemment, des puissances étrangères fiables contrôleraient ce qui se passera dans ce port… Est ce réaliste ? Pour l’instant, pas vraiment car la raison d’être du Hamas est justement la lutte armée ; et dans ce cas comment lui demander d’y renoncer ? Ce serait un auto-reniement, mais il faut bien savoir que l’esprit de Descartes n’a pas encore atteint cette région où certains arrangement font penser à une quadrature du cercle réussie… On estime à des millions de dollars les fortunes de certains hauts cadres du Hamas…

    Cette évolution lente mais inexorable de la région montre que le problème majeur n’est plus le conflit avec Israël, pays hyper puissant et très avancé au plan technologique, mais bien les antagonismes locaux. La seule nouveauté est représentée par la Russie de Poutine qui n’a jamais rompu ses liens avec Israël où vivent plus d’un million et demi de Juifs russes. Ces Israéliens d’un type nouveau ont leur presse, leurs télévisions, leurs écoles et entretiennent des relations avec ceux des leurs familles restés au pays.

    Un dernier point concernant l’activité russe dans cette région du monde. C’est le risque de confrontation avec la Turquie. Ceux qui connaissent Poutine disent qu’il fera payer très cher à Erdogan la destruction de son avion et la mort de l’un des deux pilotes…

    La seule tache au tableau est représentée par l’Etat Islamique ; il est presque certain que les bombardements russes lui ont porté un coup fatal. D’un autre côté, Obama a enfin compris qu’il fallait l’endiguer en Libye où il migre, ne pouvant plus supporter les coups de boutoir de ses ennemis. Mais même en Irak, ses positions sont très menacées. La grande bataille de Mossoul se prépare et cette capitale régionales, forte de deux millions d’habitants, ne restera pas éternellement aux mains de Daesh…

    Les pays du Proche Orient sont en ébullition, traversés par des antagonismes locaux. Et pour une fois, Israël n’y est pour rien, j’entends par là qu’on ne ressort plus la thèse du complot sioniste, responsable de tous les maux sur terre…. Ce qui prouve sans conteste que l’Etat juif a, durant toutes ces années, en fait depuis sa création, servi d’exutoire à des malaises et à des tensions qui n’étaient pas de son fait.

    Un détail significatif : alors que l’Egypte d’Al-Sissi ne cache nullement sa ligne dure et sa collaboration sécuritaire avec Israël (l’Egypte a même prié Israël de ne pas alléger le blocus de Gaza), d’autres pays arabes collaborent avec Israël, mais sans le dire… Et Benjamin Netanyahou leur a récemment demandé à la Knését de se déclarer, de faire une sorte de coming out politique, cette fois…

    Tribune de Genève du 25 février 2016

  • Une farce nommée Bruno Le Maire…

    Une farce nommée Bruno Le Maire…

    Il n y a ici rien de personnel, comme on aime le dire en anglais. Nous n’avons rien contre l’homme mais le personnage nous fait pouffer de rire. Voilà un homme qui utilise parfaitement le système qu’il dénonce, écrit (ou bidule) un livre sur un coin de table (certains parlent de livres-kleenex) et entend tout changer à son profit. Encore, ne nous plaignons pas car il n’implique plus sa famille, ce qu’il faisait jadis pour toucher les gens au plus profond d’eux-mêmes

    Qui est ce monsieur ? Un ancien diplomate qui fit tout pour être remarqué par le ministre de l’époque, Dominique de Villepin, lequel en fit son conseiller spécial et plus tard, à Matignon, son directeur de cabinet. Après les élections, Le Maire obtint un siège de député et par la suite un ministère. On observe donc sous les traits du doux agneau qui lave plus blanc, veut se sacrifier pour servir ses concitoyens qu’il aime et comprend tant et tant, une redoutable organisation hyper personnelle qui ne laisse rien au hasard, mord profondément la main qui l’a nourri (cf. Sarkozy qui le nomma ministre)…

    Et ce n’est pas tout : après avoir si profondément utilisé le système il entend le dénoncer aujourd’hui et critique vertement ceux qui l’on mis en orbite. Après un suspense que tout le monde connaissait et qui, au fond, n’a surpris personne, il s’en va à Vesoul (rendez vous compte ; Vesoul, moins de vingt mille habitants !!) annoncer qu’il briguera la magistrature suprême. Et voilà qu’il jure qu’il va l’emporter, alors qu’en réalité il se met en embuscade pour un poste de ministre ou de premier ministre du futur président…

    Nous ne changerons jamais la personnalité ni le caractère de nos hommes politiques : c’est ainsi. Du plus grand au plus petit, pour ne pas dire, au plus ridicule, ils substituent la communication à l’esprit, au projet et ne rendront sûrement plus jamais à la politique ses lettres de noblesse. Ils ne cherchent que leur intérêt personnel, leur confort et leurs privilèges. Et il n y a qu’en France qu’on fait des carrières politiques qui peuvent durer un demi siècle. Voyez des gens qui furent aux affaires il y a plus de trente ans et qui entendent encore jouer les premiers rôles. Il n y a qu’en France que les élites vivent radicalement différemment du peuple ; il n y a qu’en France que ces mêmes élites manifestent à l’égard de leurs mandants un mépris souverain.

    Lorsque ce bon Monsieur Le Maire nous présente sa déclaration de concourir pour de simples primaires, il donne à la chose les couleurs d’un événement alors que tout le monde le savait et que tout le monde s’en fout…

    Le pire, c’est que Le Maire n’est pas le seul dans ce cas. Et après on s’étonnera que ce bon vieux peuple français aille vers le FN. Mais que les politiques changent et les choses iront autrement.

    Regardez le nouveau gouvernement français et les opinions des gens à ce sujet. C’est catastrophique ! Même les militants socialistes n’y comprennent rien. Et comment voulez vous le pays reprenne confiance et se remette au travail ?

    Jadis il y a avait de hauts exemples (Charles de Gaulle , Pierre Mendes-France) dont on pouvait s’inspirer. Mais aujourd’hui ?