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Vu de la place Victor-Hugo - Page 397

  • La Turquie n’attaquera pas la Syrie

    La Turquie n’attaquera pas la Syrie

    Le président turc n’est pas fou, il ne ferait pas un pli face à la puissante armée russe et l’OTAN se limitera à des condamnations verbales s’il y avait une confrontation armée. C’est d’ailleurs ce qui a dû se passer, les Turcs ont sondé l’OTAN et donc les USA pour savoir s’ils pouvaient compter sur un appui réel, des conseils d’extrême prudence leur ont été prodiguées.

    Le président turc n’a pas son pareil pour pincer la corde sensible du nationalisme de ses compatriotes ; il veut faire croire qu’il ne redoute rien et a fait abattre un avion de chasse russe, ce que Poutine ne lui pardonnera jamais et lui fera chèrement payer.

    Il y a un risque d’escalade ; d’un autre côté, les Turcs ne peuvent pas rester les bras croisés s’ils s’estiment victimes d’attaques ou d’attentats de la part de tel ou tel mouvement kurde. Mais il y a des lignes rouges. Les Russes sont aux aguets et le Pr Erdogan ne devrait pas tomber dans le piège que vont lui tendre les Russes s’il venait à détruire un autre avion de Vl. Poutine.

    Il faut être très prudent ce temps ci avec les Russes. Poutine cherche une action d’éclat et il est impensable qu’il ne lave pas dans la douleur l’affront turc.

    Et dans toute cette affaire, le gagnant, c’est Bachar. Son armée n’a plus à se battre, elle avance pour occuper les territoires que l’aviation russe a nettoyés pour elle. Forcément, cela change le cours de la guerre…

    Quand je pense qu’on ne donnait pas cher de l’avenir de cet homme…

  • La Grand Bretagne a t elle jamais vraiment fait partie de l’Union Européenne ?

     

     

    La Grand Bretagne a t elle jamais vraiment fait partie de l’Union Européenne ?

    C’est la question que l’on peut légitimement se poser sans être taxé de chauvinisme et ou d’esprit anti-british. Certes, tout ne fonctionne pas parfaitement dans l’Union Européenne, et les négociations à 28 constituent une sorte de délire pas toujours logique et dont nul n’est dupe, pas même les Etats-membres. Mais tout de même, avec une bonne volonté touchante et des efforts sans cesse renouvelés, tous se battent pour que l’UE se développe et surtout vive.

    Est ce à dire que la Grande Bretagne a d’abord pensé à elle avant de penser à l’Europe, son unité et son avenir ? Oui et non.

    Certaines demandes de David Cameron qui se bat déjà pour sa réélection sont absolument fondées. La Grande Bretagne ne fait pas comme la France, au bord de la faillite, elle ne permet pas le tourisme social. Les déficits sont trop grands, la crise trop forte pour qu’on puisse se permettre de telles fantaisies. Il en est de même de l’immigration dont les réfugiés ou déclassés du monde entier profitent de manière éhontée sous le ciel pluvieux de sa gracieuse Majesté. Il fallait y mettre un terme et Cameron a eu gain de cause.

    La Grande Bretagne, qui ne fait pas partie de la zone Euro n’a, en revanche, pas eu gain de cause en voulant exercer un contrôle sur une institution dont elle ne fait pas partie, même en arguant que cela pouvait avoir des incidences sur son économie et sa monnaie. Les Européens ont tenu bon et ils sont eu raison de le faire.

    Camron a aussi voulu ériger une digue sur la voie d’une commission européenne qui se mêle de tout, veut tout réglementer, voire même infliger de lourdes amendes à des Etats récalcitrants. En somme, le Premier Ministre britannique a voulu réaffirmer la souveraineté des Etats et de leurs parlements nationaux

    Enfin, qu’il l’ait ou non dit clairement, Cameron a voulu briser la férule allemande. Je suis germanophile, tout le monde le sait. Je suis même le plus jeune commandeur de l’Ordre Fédéral du Mérite, l’unique ordre de distinction honorifique allemand (Großbundesverdienstkreuz) mais je le dis : ce qui est bon pour Angela Merkel n’est pas nécessairement bon pour l’Europe. Et notamment l’affaire des réfugiés inconsidérément accueillis par millions sur le territoire…

    En conclusion, cette crise du Brexit aura été utile puisque les dirigeants européens ont enfin compris que dans l’union et dans la zone Euro, tous n’avancent pas d’un même pas ! Comment a t on pu faire adhérer la Grèce à la zone Euro ? Comment avoir une monnaie commune alors qu’on n’a pas de politique économique ou fiscale commune ? Comment loger à la même enseigne l’Europe du sud et l’Europe du nord ? La France, elle-même, n’a plus le statut de grande puissance, comme c’était le cas à la veille de 1914 …

    La question qui se pose avec une certaine angoisse est la suivante : que va décider le peuple britannique ? Va t il se satisfaire des acquis de Cameron ou se prononcer pour le brexit ?

    L’Europe a compris qu’il fallait un noyau dur, une sorte d’attelage de tête franco-allemand pour mener les affaires et montrer la voie. Ce n’est pas la fin de l’Europe, c’est la fin d’une certaine Europe

  • Ce que la Grande Bretagne doit à l’Europe

    Ce que la Grande Bretagne doit à l’Europe

    Je veux parler de la possible sortie de la Grande Bretagne de l’Union Européenne. Ce titre ce que la Grande Bretagne doit à l’Europe m’a été soufflé par une conférence que j’avais donnée un jour sur le thème suivant : Ce que la Bible doit à l’Egypte…

    En fait, même si je souhaite vraiment que la Grande Bretagne reste au sein de l’UE, je dois reconnaître que la bureaucratie bruxelloise et le pointillisme de la Commission ou du parlement de Strasbourg finissent par agacer tout le monde.

    Le pouvoir de Bruxelles est devenu exorbitant et l’on comprend aisément que les Anglais s’insurgent contre ce qui ressemblent de plus en plus à une mise sous tutelle. Que veut David Cameron pour son pays ? D’abord, il cherche à préserver le statut de la City, première place financière européenne. Ensuite, il veut préserver les prérogatives du parlement britannique alors qu’aujourd’hui le droit européen repousse de plus en plus le droit des états. Enfin, il ne veut pas que son pays soit envahi par des Européens qui veulent profiter des prestations sociales britanniques. Evidemment, ceci apparaît, de prime abord, comme une mesure inconciliable avec la législation européenne qui loge tout le monde à la même enseigne. Cameron veut aussi secouer le joug allemand qui juge que ce qui est bon pour le voisin d’outre-Rhin est bon pour toute l’Europe. Et la meilleure illustration en est l’accueil des réfugiés arabo-syriens : Madame Merkel est la seule à poursuivre cette politique, aucun autre pays européen ne lui emboîte le pas.

    Et il y a aussi la libre circulation grâce aux accords de Schengen : les réfugiés n’ont qu’à se concentrer sur le maillon faible du dispositif pour jouir ensuite d’une totale liberté de circulation dans l’ensemble de l’UE, autant dire l’ensemble du continent européen. Les derniers attentats de Paris ont montré que les terroristes, même recherchés, ont pu franchir toutes les frontières sans encombre.

    Qui pourrait, dans de telles conditions, reprocher quoi que ce soit aux Britanniques ? D’autant qu’ils eurent la sagesse de ne pas entrer dans la zone Euro. Les Britanniques n’ont pas eu tort : comment avoir la même monnaie quand on n’a pas la même politique fiscale ou monétaire ? Comment faire fonctionner d’un côté, l’Allemagne, et de l’autre les pays suivants : Portugal, Espagne, Italie et même France ?

    Il faut tout remettre à plat si l’on veut que l’Europe subsiste. Mais l’Europe à 28 c’est bien trop…