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Vu de la place Victor-Hugo - Page 400

  • Ce que la Grande Bretagne doit à l’Europe

    Ce que la Grande Bretagne doit à l’Europe

    Je veux parler de la possible sortie de la Grande Bretagne de l’Union Européenne. Ce titre ce que la Grande Bretagne doit à l’Europe m’a été soufflé par une conférence que j’avais donnée un jour sur le thème suivant : Ce que la Bible doit à l’Egypte…

    En fait, même si je souhaite vraiment que la Grande Bretagne reste au sein de l’UE, je dois reconnaître que la bureaucratie bruxelloise et le pointillisme de la Commission ou du parlement de Strasbourg finissent par agacer tout le monde.

    Le pouvoir de Bruxelles est devenu exorbitant et l’on comprend aisément que les Anglais s’insurgent contre ce qui ressemblent de plus en plus à une mise sous tutelle. Que veut David Cameron pour son pays ? D’abord, il cherche à préserver le statut de la City, première place financière européenne. Ensuite, il veut préserver les prérogatives du parlement britannique alors qu’aujourd’hui le droit européen repousse de plus en plus le droit des états. Enfin, il ne veut pas que son pays soit envahi par des Européens qui veulent profiter des prestations sociales britanniques. Evidemment, ceci apparaît, de prime abord, comme une mesure inconciliable avec la législation européenne qui loge tout le monde à la même enseigne. Cameron veut aussi secouer le joug allemand qui juge que ce qui est bon pour le voisin d’outre-Rhin est bon pour toute l’Europe. Et la meilleure illustration en est l’accueil des réfugiés arabo-syriens : Madame Merkel est la seule à poursuivre cette politique, aucun autre pays européen ne lui emboîte le pas.

    Et il y a aussi la libre circulation grâce aux accords de Schengen : les réfugiés n’ont qu’à se concentrer sur le maillon faible du dispositif pour jouir ensuite d’une totale liberté de circulation dans l’ensemble de l’UE, autant dire l’ensemble du continent européen. Les derniers attentats de Paris ont montré que les terroristes, même recherchés, ont pu franchir toutes les frontières sans encombre.

    Qui pourrait, dans de telles conditions, reprocher quoi que ce soit aux Britanniques ? D’autant qu’ils eurent la sagesse de ne pas entrer dans la zone Euro. Les Britanniques n’ont pas eu tort : comment avoir la même monnaie quand on n’a pas la même politique fiscale ou monétaire ? Comment faire fonctionner d’un côté, l’Allemagne, et de l’autre les pays suivants : Portugal, Espagne, Italie et même France ?

    Il faut tout remettre à plat si l’on veut que l’Europe subsiste. Mais l’Europe à 28 c’est bien trop…

  • L’abominable attentat d’Ankara

     

    L’abominable attentat d’Ankara

    Que ce soit Daesh ou le PKK qui se trouvent derrière l’attentat d’Ankara, le monde civilisé ne pourra que le condamner sans réserve aucune. Cela montre que tous doivent unir leurs efforts pour combattre le terrorisme devenu un fléau mondial. J’écoutais hier un reportage sur la ville de Raqqa, pseudo capitale de Daesh, où il était dit que l’Etat islamique avait fait tuer ses opposants même très loin de ses frontières. C’est dire que les tentacules s’étendent partout dans le monde. On l’a vu avec les attentats de Paris et la chasse à l’homme en Belgique.

    Pourquoi cet attentat à Ankara, mais aussi à Stockholm ? Il faut bien reconnaître que la Turquie se trouve dans une situation délicate et que ses atermoiements dans la crise syrienne n’ont pas facilité les choses.

    Résumons les faits : dès le début de la crise syrienne, la Turquie a tenté de jouer les médiateurs, ce qui était éminemment louable. Et puis il y eut la répression aveugle de Bachar qui a conduit à la rupture des relations et a incité la Turquie à aider, en fermant les yeux, les soldats de Daesh, admis à recevoir à travers la frontière turque, renforts en hommes et armes, munitions, etc…

    Au fond, les fronts n’étaient pas très nets et surtout la coalition d’une part, les Turcs, d’autre part, ne poursuivaient pas les mêmes objectifs. Pour les Turcs, qui se décidèrent enfin à entrer dans le conflit, l’ennemi principal et obsessionnel, c’est le PKK, ce n’est pas Daesh qui n’était qu’une variable d’ajustement, si je puis dire.

    Mais il faut reconnaître à la Turquie un mérite incontestable, même s’il n’a jamais cessé d’être ambigu : accueillir sur son sol plus de deux millions de réfugiés syriens, tout en s’en servant pour arracher des concessions et de l’argent à l’Union Européenne ! Or, chacun sait que la Turquie ne fera jamais partie de l’Europe, ce serait une terrible modification des équilibres ethniques, sociaux et religieux… Enfin, pour les trois milliards promis et non encore versés, certains Etats de l’UE rechignent et ne veulent pas donner leur accord, arguant des ambiguïtés savamment distillées par le gouvernement turc, héritier de la diplomatie ottomane

    Les attentats qu’il faut condamner avec la dernière énergie et sans la moindre réserve s’expliquent par les revirements de la politique turque dans la conflit syrien : vos alliés d’hier, même secrets, ne resteront pas inertes si vous vous retournez soudain contre eux. Et même les puissances occidentales somment l’armée turque de cesser ses bombardements contre les Kurdes du nord de la Syrie. Ankara ne veut rien entendre et voit d’un très mauvais œil le rapprochement entre ces mêmes puissances occidentales et les Kurdes. Ankara redoute d’être le dindon de la farce et on la comprend. Mais d’un autre côté, elle a toujours refusé de régler le problème kurde qui finira bien par aboutir à la création d’un Etat, mordant sur l’Iran, l’Irak, la Syrie, la Turquie…

    C’est donc la question kurde qui détermine l’action ou l’inaction de la Turquie. Il faut assouplir les positions, et cela est impossible avec l’actuel sultan.

    En conclusion, la crise syrienne a des métastases qui n’en finissent pas de nous inquiéter car elles touchent le monde entier.

    Il existe cependant un responsable, c’est Barack Obama qui n’a pas voulu intervenir dès le début et a préféré laisser pourrir la situation. C’est un stratégie erronée car Daesh s’est fondu dans la population, rendant quasi impossible la reconquête d’une ville comme Mossoul, forte de deux millions d’habitants…

    La suite, nul ne peut la prédire.

  • Nicolas Sarkozy mis en examen

    Nicolas Sarkozy mis en examen

    La presse, une fois de plus, n’a pas rapporté la chose dans son intégralité. Certes, l’ancien chef de l’Etat voit la justice se pencher sur son cas, ce qui n’est jamais totalement anodin, en dépit de la présomption d’innocence, mais il échappe à l’affaire bigmalyon qui était d’une tout autre gravité. Rendez vous compte : s’il avait été inquiété même sur ce sujet, c’était la fin. Or, toute la presse ne retient qu’une chose, la mise en examen, ce qui déclenche toutes les suppositions : va t il rester à son poste ? Va-t-il renoncer aux primaires ? Est ce la fin de sa carrière politique ? etc…

    Toutes spéculations qui permettent aux journalistes de vendre du papier ou de maintenir en haleine un public sursaturé de telles nouvelles. Et par delà ces apparences, il y a un autre problème, souvent évoqué dans ces mêmes colonnes, les relations entre la politique et la justice.

    Ces rapports ne sont pas toujours sereins mais je ne conteste nullement à la justice le droit de faire respecter la loi, laquelle est votée par les élus, donc les hommes et les femmes politiques. Non point, ce qui pose problème, c’est l’instrumentalisation de la justice ou la volonté de certains de se venger d’hommes politiques qui ne sont pas de leur bord et qu’ils font passer sous leurs fourches caudines. D’ailleurs, le cas s’était produit avec l’ancien chef de l’Etat qui fut, par la suite, innocenté.

    Il semble, cependant, en ce cas d’espèce, que les charges (je ne dis pas l’accusation) soient assez lourdes. Au fond, si Nicolas Sarkozy a un problème avec la justice, nous lui souhaitons de le régler au mieux.

    Mais nous avons un vrai problème avec les contacts judiciaires et politiques : comment faire pour qu’aucun juge ne s’acharne sur un dirigeant politique qui n’est pas de son bord ou tout simplement qu’il n’aime pas ? Peut-on changer les hommes ou les femmes qui disposent d’un immense pouvoir, voire celui de nous priver de notre liberté, peut on attendre d’eux ou d’elles qu’ils dominent leurs passions et rendent la justice sereinement ?

    Je sais que nos magistrats dont l’écrasante majorité fait très bien son travail, n’aiment pas du tout qu’on parle de leur aspect humain et donc faillible. Et pourtant, il le faut. Aurions nous la cruauté de dresser la liste de très graves erreurs judiciaires ? Songez qu’auparavant, on ne pouvait même pas contester en appel les décisions des assises !

    Il y a de nombreuses années, Jean-François Burgelin avait fait une communication devant l’Académie des Sciences Morales et Politiques dont le texte abrégé fut publié par le journal Le Monde. Et dans cet article, il insistait sur la différence entre le juge et le justicier, tout en déplorant que certains faisaient une confusion entre ces deux fonctions. Il ajoutait même qu’il lui était parfois arrivé d’être intimement convaincu de la culpabilité d’un justiciable, mais que faute de preuve, il s’est toujours résigné à acquitter la personne comparaissant devant lui. L’intime conviction n’est pas une preuve.

    Il faudrait que les juges reçoivent des cours de philosophie du droit de Hegel et de quelques autres, notamment de Kanr qui évoque les racines métaphysiques du droit, à distinguer nettement de la justice. Ainsi les juges comprendraient mieux ce qu’on attend d’eux, tout en reconnaissant que leur profession est très difficile.

    Mais, que cette lacune soit un jour comblée ou non, ces Messieurs et ces Dames doivent se souvenir qu’ils rendent la justice au nom du peuple français.

    D’un autre côté, nous devons faire pression sur le gouvernement, quel qu’il soit, pour que la justice soit dotée des moyens matériels lui permettant de fonctionner normalement.

    Et donc d’éviter les erreurs judiciaires.