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Vu de la place Victor-Hugo - Page 418

  • L’Arabie saoudite et l’Iran

     

     

    L’Arabie saoudite et l’Iran

    On avait déjà consacré un long blog à cette opposition de plus en plus violente et directe entre ces deux puissances régionales. Cette fois ci, on n’en est plus aux supputations mais aux constats : les ambassades et consulats saoudiens brûlent en Iran, lequel est coutumier du fait, souvenons nous de l’ambassade des USA à Téhéran, et les menaces se font de plus en plus évidentes. Il faut dire que l’Arabie a franchi toutes les barrières de la nature humaine : 47 exécutions le même jour, dont celle d’un cheikh chiite dont les Iraniens avaient exigé la grâce et cru l’avoir obtenue. Hélas, il n’en fut rien et les Iraniens avaient alors fulminé des menaces claires, allant jusqu’à parler d’un prix élevé que les Saoudiens auraient à payer après la décapitation du Cheikh…

    Pour nous Occidentaux, de telles actions, en soi abominables, sont inimaginables. Mais pour les protagonistes, c’est monnaie courante. L’Arabie ne detient pas le triste monopole des condamnations à mort en place publique, avec exposition des cadavres des suppliciés. L’Iran a lui aussi un goût prononcé par les exécutions en place publique par pendaison. Bref, les deux ennemis se lancent des invectives et la tension a si fortement augmenté qu’une confrontation militaire directe n’est plus à exclure.

    L’Arabie est très engagée en Syrie, au Yémen, à Bahreïn et plus discrètement en Irak. L’Iran, dans tous ces pays soutient les forces que les Saoudiens combattent. Un jour ou l’autre, ces deux pays qui luttent pour devenir la puissance hégémonique de la région, adoptent des positions absolument inconciliables. Même au plan économique, on peut déceler dans l’attitude des Saoudiens, des visées anti-iraniennes : Ryad préfère inonder le marché des hydrocarbures afin de contrecarrer les velléités de Téhéran de revenir en force sur la place mondiale et engranger des milliards de dollars dont il a bien besoin. Les Saoudiens savent que les USA et d’autres pays vont restituer les milliards de dollars bloqués en raison des sanctions de l’ONU et des USA. Cela va redonner de l’oxygène à une économie iranienne qui en manquait terriblement… Et si la manne pétrolière se surajoutait à cela, ce serait un encouragement aux Mollahs de Téhéran de jouer les grandes puissances, alimentant des foyers de tension.

    L’Arabie préfère donc mener aussi une guerre économique, même si cela la pénalise en tout premier lieu. Que va t il se passer à présent ?

    Au plan régional, dans la lutte contre Daesh, cela représente une brèche car l’Iran, d’un côté, l’Arabie, de l’autre, combattent l’EI, certes dans des coalitions opposées mais poursuivant le même objectif. Il y aura donc un affaiblissement.

    Ce qui est prévisible, c’est que les USA vont devoir intervenir pour calmer les uns et les autres. Or M. Obama est doublement handicapé : d’une part, il rêve de se désengager du Proche Orient où les conflits sont insolubles, et d’autre part, il est en fin de mandat. Ce qui est une excellente nouvelle.

    1. Obama s’est mis à dos tous les alliés traditionnels arabes de l’Amérique, au point que même les Saoudiens ont pris des contacts informels à l’ONU avec les… Israéliens. Ne parlons pas des Egyptiens qui préfèrent acheter des armes aux Français alors que leur armée était équipée par les USA.

    En conclusion, il ne faut pas s‘attendre à quoi que ce soit de nouveau, avant le remplacement d’Obama. Qu’elle passe vite cette année d’attente avant de pouvoir voir un visage nouveau à la Maison Blanche…

  • Vœux aux camarades internautes pour 2016

     

    Vœux aux camarades internautes pour 2016

    Bonne année, bonne santé à toutes et à tous. A tous nos camarades internautes qui nous font le grand honneur, et aussi l’amitié, de suivre régulièrement ou pas, les nouveautés sur le blog, Vu de la place Victor Hugo.

    Depuis deux jours, nous avons passé le cap de 10.000 commentaires. Et ce résultat m’emplit de humilité et d’émotion. Il m’oblige vis-à-vis e vous tous. Sérieux, régularité, fiabilité et confiance. Et surtout respect.

    Je tiens aussi à remercier la Tribune de Genève qui nous sert de support. Je pense aussi à Monsieur Jean-François MABUT qui fut le premier à m’offrir cette tribune lors d’un déjeuner à Genève, il y a presque dix ans.

    Qu’il en soit sincèrement remercié.

    Vous avez vu que j’ai nommé l’année écoulée, annus horribilis. C’en fut une. Mais les vœux du président de la république française laissent mal augurer de la suite : aurons nous la paix, la sécurité, le bien-être ou devons nous redouter le pire ? Curieusement, ce n’est plus l’économie qui constitue la principale des préoccupations, mais bien la sécurité.

    Il y a tout juste un ou deux ans, cela était inimaginable. Les démocraties occidentales se sont avachies, elles ont peur de tout, leurs soldats ne veulent plus courir le risque de se faire tuer, alors que l’ennemi cultive cette culture de mort, de l’attentat suicide, de haine et de violence.

    J’espère que nous continuerons encore longtemps à communiquer et à échanger sur ce blog qui reste ouvert à tous et demeure à votre service.

    En arabe : choukrane jazilane lakhoum ala husni al mutaba’a : merci de nous suivre.

  • Bachar a survécu à tout…

    Bachar a survécu à tout…

    Il aura triomphé de tous ses ennemis, de toutes les adversités possibles et imaginables. Bachar est toujours là, il a colmaté les brèches, stoppé l’hémorragie, convaincu Poutine de le soutenir puissamment, mis fin à l’épidémie de défections de ses généraux et autres officiers supérieurs, bref il s’est joué de toutes les condamnations et de toutes les aversions, notamment celles d’une diplomatie française assez sotte pour demander, contre toute évidence, son départ immédiat. En fait, Laurent Fabius voulait complaire aux vœux des Saoudiens et des Emirats dont dépendent des pans entiers de l’économie française…

    Bachar est devenu tellement fort qu’il s’est offert le luxe de conclure des accords de cessez le feu et d’évacuations de rebelles… sous l’égide de l’ONU ! C’était inimaginable il y a tout juste quelques semaines ! La chance et une grande finesse diplomatique ont guidé ses choix : un régime moribond, dont la capitale était directement menacée dans ses faubourgs par le feu des rebelles, a su se rétablir, reconquérir le terrain perdu et, disons le, s’imposer, envers et contre tous.

    Cette survie et ce sursaut d’énergie, Bachar les doit à l’aide puissante et déterminée des Russes dont les intérêts convergent pour le moment avec ceux du régime. V. Poutine est très isolé sur la scène internationale, son économie est en récession, la crise ukrainienne empoisonne ses relations avec les Occidentaux, bref, il ne peut pas battre en retraite en Syrie aussi.

    Bachar a la baraka. Son armée ne s’est pas effondrée et surtout la fuite de ses généraux a cessé, grâce à la vigilance des commissaires politiques iraniens. Le Hezbollah lutte à ses côtés, en dépit de lourdes pertes et de cas d’indiscipline. La milice chiite libanaise a subi de graves défaites et perdu beaucoup d’hommes…

    On doit revenir sur la sottise française de réclamer un départ immédiat auquel personne ne croyait. Comment demander le départ d’un homme dont l’armée est la seule à combattre contre Daesh et les autres factions rebelles, sur le terrain ? C’est irréaliste. La France a perdu beaucoup de temps. Et c’est dommage.

    Paris ne devrait plus se préoccuper de Bachar mais mettre l’accent sur le combat contre le terrorisme qui a ensanglanté le pays, lequel met du temps à s’en remettre. C’est la leçon de 2015.

    Ne commettons pas en 2016 les erreurs de 2015.