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Vu de la place Victor-Hugo - Page 419

  • L'appel à l'aide du président François Hollande

    L’appel à l’aide du président François Hollande…

    La terrible semaine passée et celle qui s’annonce avec ce grand ballet diplomatique et même militaire, m’a fait penser à un sujet de dissertation philosophique auquel étaient soumis, en classe terminale, les jeunes lycéens que nous étions : Est-ce l’Histoire qui fait les grands hommes ou est-ce l’inverse, les grands hommes qui imposent leur marque à l’Histoire ?

    N’en déplaise à certains ou, au risque de faire grincer des dents dans certains milieux, je dois bien reconnaître que François Hollande a su faire face et, du reste, les sondages, qui, d’ordinaire, lui sont défavorables, en font foi : pour la première fois il gagne plus de points que son Premier Ministre, même si, entre les deux têtes de l’exécutif, l’écart reste conséquent.

    A maintes reprises, et depuis le mois de janvier 2015, François Hollande ne s’est pas effondré mais a fait face, et je dirai même avec courage et intelligence. En voici quelques exemples : en intervenant militairement au Mali, il a brisé net l’avance d’al-Quaida qui entendait déferler sur Bamako. On n’imagine pas les suites cauchemardesques d’une telle attaque si elle avait été couronnée de succès : des milliers de François et d’Européens massacrés ou retenus en otage…

    Après les attentats de janvier, il a fait de Paris le point de rencontre de tous les grands de ce monde, le centre du monde.

    Et il y a presque deux ans, il était prêt à s’engager en Syrie, les cibles, nous dit-on, étaient déjà désignées, lorsque Barack Obama lui fit faux bond, revenant ainsi sur ses propres engagements de frapper Bachar se celui-ci franchissait la ligne rouge, i.e. l’emploi d’armes chimiques contre son peuple. Mais hier soir, ce même B. Obama a tenu un discours menaçant et d’une grande fermeté face à Daesh : trois fois, il a dit que ce sont nous les démocraties qui le détruiront. N’est ce pas un hommage tardif mais réel aux prévisions de Fr. Hollande ?

    Lors des attaques du vendredi 13 novembre, Hollande est apparu presque défait à la télévision et on le comprend. Mais il s’est vite repris et surtout a fait preuve d’une réactivité sans égale : le congrès à Versailles, l’état d’urgence, le bombardement de Daesh, l’envoi du porte-avions Charles de Gaule, déjà sur zone, etc… Bref, il a fait ce qu’il fallait. Et ce vieux peuple français, connu pour son solide bon sens paysan, ne s’y est pas trompé : il a compris que le chef d’Etat savait agir lorsque les circonstances l’exigeaient. Sur ce coup là, on ne finasse pas, on agit vite et bien, sans manœuvres politiciennes ni postures idéologiques dont une certaine gauche est si friande.

    Un mot du discours au congrès de Versailles ; la phrase-clé, presque passée inaperçue, est celle-ci : le pacte de sécurité prend le pas sur le pacte de stabilité ! Génial ! Personne n’a osé s’y opposer, même Bruxelles entend voler au secours de la France, pays sévèrement touché par un terrorisme cruel et aveugle.

    François Hollande a donc pris les bonnes mesures.

    Je relisais durant ce week-end un éditorial du Figaro sur la solitude de la France, attaquée sur son propre sol alors qu’elle est engagée sur tant de fronts à l’extérieur. D’où l’appel à l’aide du président français : cette semaine, il boucle la boucle : les quatre grandes puissances qui comptent, européennes ou extra-européennes se réuniront avec lui ou l’accueilleront lors d’une visite. Sans même parler du roi du Marco dont les informations ont rendu à la France un service signalé, permettant de neutraliser un redoutable terroriste…

    Au vu de ce qui précède, on peut donc dire, sans flagornerie, que Fr. Holland a tenu le coup, a bien réagi et a même renversé la vapeur ; pour reprendre une expression du regretté Charles Pasqua : terroriser les terroristes ! François l’a fait et entend continuer de le faire.

    La grande question qui se pose n’en demeure pas moins celle-ci : même si le chômage (dont plus personne ne parle tant les préoccupations sont ailleurs : la sécurité avant la prospérité) devait encore augmenter et le pouvoir d’achat rester en berne, même si les élections régionales devaient signer un nouveau revers pour le gouvernement et le chef de l’Etat, l’impact sur ce dernier ne devrait pas être catastrophique.

    Au fond, Hollande a la baraka : n’importe quel autre chef d’Etat, je le répète, se serait effondré et lui que tous critiquent pour son indécision devenue presque proverbiale (je fais référence à un grand article paru il y deux semaines et demi dans la Frankfurter Allgemeine) a tenu.

    Certes, la France étant ce qu’elle est, le combat partisan ne tardera pas à reprendre. Mais, étrangement, le président (et futur candidat ?) est nettement mieux placé qu’auparavant alors que l’amélioration de la situation économique se fait toujours attendre.

    Une seule ombre au tableau, selon moi : ne fallait il pas, immédiatement après les attentats, nommer un gouvernement d’union nationale, abattre les barrières idéologiques et construire un nouveau paysage politique ? A de plus experts que moi de juger.

    C’est vrai, la France n’est pas l’Allemagne avec ses grandes coalitions qui permettent d’avancer et éloignent les divisions si souvent paralysantes.

    La mentalité française n’est pas la mentalité germanique.

    Maurice-Ruben HAYOUN in Tribune de Genève du 23 novembre 2015

  • Nous sommes staurés d’informations sur les événements tragiques de Paris… Il faut lever le pied !

     

     

    Nous sommes staurés d’informations sur les événements tragiques de Paris… Il faut lever le pied !

    Oui, il convient de s’arrêter un petit peu. Dans ce domaine de l’information sans répit, les chaines d’information continue en font un peu trop. Surtout qu’avec le recul BFM Tv et I-Télé ont eu le temps de confectionner des résumés qui durent parfois plus d’un quart d’heure. A la longue, c’est un peu la nausée : les témoignages de quelques spectateurs, les douleurs des familles des victimes dont nous sommes absolument solidaires et partageons la peine, le déroulé des opérations, les discours du ministre du l’intérieur, les déclarations de François Hollande, celles du Premier Ministre, et je ne cite pas les messages de soutien des grands de ce monde.

    Désormais, il faut se dire que le mieux est l’ennemi du bien. On ne devrait en reparler que s’il y avait une avancée décisive dans l’enquête et surtout sur d’éventuelles cellules qui se prépareraient à nous frapper, ici ou à Bruxelles.

    C’est une ville morte ; mais même Paris avait des airs tristes hier soir. Au cours d’une promenade sans but précis, les rues étaient étrangement vides, les places de stationnement étonnamment nombreuses et la circulation fluide. Les grands magasins se plaignent d’une chute brutale de la fréquentation, ce qui dignifie que le chiffre d’affaires a dégringolé.

    Mais à Bruxelles la situation est encore plus préoccupante puisque le gouvernement semble être en possession d’informations précises concernant un éventuel attentat de grande envergure. A qui la faute ? Les autorités belges ont laissé proliférer dans ce fameux quartier de Molenbeek des tas de réseaux mafieux et terroristes et aujourd’hui, contraints de faire le ménage, elles découvrent l’horreur.

    Maintenant, nous devons adapter notre quotidienne à un ordre nouveau. Tant que Daesh ne sera pas vaincu, nous n’aurons pas la paix. Et une certaine immigration avec ses mœurs, sa religion et sa culture vont constituer de nouveaux problèmes, de nouvelles interrogations auxquels il faudra bien répondre. Le politiquement correct va en prendre un coup car, désormais, il faut regarder la réalité en face.

    Ce que l’Europe s’est refusée à faire depuis des décennies. Courage et haut les cœurs !

  • Les derniers secrets du IIIe Reich par François Kersaudy & Yannis Kadari, Perrin

     

    Les derniers secrets du IIIe Reich par François Kersaudy & Yannis Kadari, Perrin

    Ce livre, si solidement documenté et si sobrement écrit, se lit comme un roman policier. En six chapitres passionnants, les auteurs relatent des aspects moins connus du IIIe Reich.

    Le premier texte s’appelle T4, nom de code d’un institut d’hygiène racial e consistant à éliminer directement tous les malades mentaux et les sujets dits anormaux ou inutiles à la société, selon les Nazis. Des vies qui sont inutiles à la Vie. T4 signifiait simplement la Tiergartenstrasse au numéro 4.. Après avoir assassiné plus de 70.000 personnes, les Nazis durent opérer plus discrètement, suite au sermon violemment antinazi d’un évêque à la fois courageux et célèbre qui dénonçait leurs pratiques honteuses

    On sait que Hitler rêvait de se construire une capitale dont le luxe et la majesté feraient pâlir de honte et d’envie, Londres et Paris.. Avec son architecte préféré A. Speer il échafaudait d’innombrables plans dont la concrétisation devait durer jusqu’en 1950 ! On apprend en lisant ce second texte que le Führer se prenait vraiment pour un architecte doué et inventif. La ville devait s’appeler Welthauptstadt Germania. Mais en se suicidant dans son bunker souterrain Hitler a laissé un amas de ruines.

    Le troisième texte, probablement le plus palpitant, se fait l’écho d’une incroyable ruse de guerre, appelée la forteresse alpine : on fit courir le bruit que le Reich, conscient de sa fin prochaine, avait construit un Reich souterrain au pied des montagnes, stockant dans des galeries souterraines des armes, des vivres et des munitions afin de se soustraire à l’emprise de l’ennemi et de rebâtir un Reich invincible. Cette légende, ce mythe ont intrigué les états majors alliés qui ont failli se laisser prendre, déviant de leur route qui devait les conduire directement à Berlin. Cette légende a réapparu récemment en territoire polonais où des promeneurs prétendirent avoir découvert , dans une immense galerie souterraine, tout un train (celui d e Goering ?) chargé d’armes et de tableaux de maîtres… Cette histoire a fait long feu, même si l’on sait que les Nazis avaient bel et bien caressé le projet, à la veille de leur chute, de reprendre la main.

    Le texte suivant, portant le nom de code de loup-garou (Werwolf) consistait justement à former une armée de résistants qui attaquerait les arrières des troupes d’occupation en Allemagne. C’est Himmler qui en eut l’idée et qui la fit avaliser par Hitler. L’état major allié dut mettre les soldats en garde contre de telles pratiques qui firent quelques dégâts. Certains Allemands qui avaient accepté de collaborer avec les alliés, en étant maire ou officier d’état civil, le payèrent de leur vie.

    On lit aussi un texte sur les idées que Hitler se faisait des USA où les limites de ce grand dément criminel apparaissent nettement : alors que c’est la machine de guerre US qui permit au Royaume Uni de tenir et de mettre à genoux finalement le Reich, Hitler imaginait pouvoir raser l’Amérique, allant jusqu’à exiger la fabrication d’avions de chasse avec un rayon d’action de plus de 4000 km…

    Mais le dernier texte, celui qui est vraiment palpitant, est consacré à Martin Bormann, l’âme damnée du Führer que l’on nous décrit minutieusement comme un esprit redoutablement calculateur et manipulateur, plaçant ses hommes aux endroits stratégiques, filtrant les personnes ayant accès à son chef dont il était une sorte de secrétaire privé, sans oublier les innombrables titres qu’il s’était généreusement attribués. La question qui a passionné tant de monde, les historiens y compris, était de savoir si Bormann était mort à Berlin ou s’il avait pu s’enfuir, partir en Amérique du sud, etc… C’est incroyable ; tant de gens assuraient avoir vu Bormann dans tant d’endroits différents. Les procureurs généraux allemands ont commencé par le condamner à mort, ensuite on annula les poursuites pensant qu’on ne pouvait pas rechercher un criminel mort, le décès provoquant l’extinction des poursuites… Même s’il n’a pas fait d’études supérieures, cet homme avait d’indéniables talents d’organisateur, doublé d’un bon psychologue. Il avait su se rendre indispensable à Hitler lequel lui confiera ses dernières volontés à transmettre au Grand Amiral Dönitz. C’est dire !

    Maurice-Ruben HAYOUN in Tribune de Genève du 20 novembre 2015