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Vu de la place Victor-Hugo - Page 419

  • La campagne pour les régionales s’emballe…

    La campagne pour les régionales s’emballe…

    Pour la première fois depuis fort longtemps, une élection locale qui n’intéressait presque personne , mis à part les partis politiques et leurs différents candidats, prend un éclat particulier. Les plus hautes autorités de l’Etat, les grands leaders de l’économie, certains organes de presse et de multiples représentants du monde politique ont déclenché un tir groupé contre les candidates du Front National, dans deux régions principalement, le nord et le Var. il est vrai que le désenchantement et la déception engendrés par la politique de François Hollande sont tels que rien ne semble pouvoir arrêter la progression constante des deux Le Pen, Martine et Marion. Est ce que leurs adversaires qui tentent de conjurer le sort et les sondages ont choisi la bonne méthode en les décrédibilisant aux yeux de l’opinion publique, c’est loin d’être certain.

    Pour comprendre cette lancée du FN qui risque bien de ne pas être celle que l’on croit, il faut rappeler une évidence : contre l’immigration, l’islamisme et l’insécurité, tous les gouvernements, toutes tendances confondues, ont échoué. Même quand le FN ne fait pas campagne, il avance. Rendez vous compte : on dit même que Claude Bartolone, président de l’assemblée nationale, serait au coude à coude avec le candidat du FN en Île de France. Sans porter de jugement de valeur sur l’un ou l’autre, c’est tout de même quelque chose. C’est sur cela que les forces politiques devraient s’interroger au lieu de discréditer les uns ou les autres.

    Comme les sondages sont désespérément identiques et donnent le FN vainqueur au premier tour, les partis politiques qui ne sont nullement dirigés par des agrégés de philosophie ni par des gens de grande culture, tirent dans le tas, de manière désordonnée, s’en prennent aux autres au lieu de balayer devant leur porte. Et cette action un peu sauvage, au sens de parking sauvage, a suscité chez Martine Le Pen la réaction dont tout le monde parle depuis hier : Marine nomme directement et de manière univoque l’ennemi. Elle prévient : si elle devait être frustrée de sa victoire annoncée, et la chose n’est pas à exclure en cas de mobilisation conjointe de la droite et de la gauche, nous ne pourrions plus vivre en paix dans notre pays. C’est excessif évidemment et chacun le sait bien. Mais cela risque de produire l’effet escompté : les partis traditionnels ont perdu la confiance des électeurs, comme ce fut le cas de la droite lors de la défaire de Nicolas Sarkozy.

    Les Français veulent donc de nouveaux visages et ils se disent : pourquoi pas le FN ? le programme économique de ce parti ne tient pas la route, notamment parce qu’il préconise la sortie de l’Euro. Le fera-t-il s’il gagne ? Evidemment que non, il ne le fera pas car il ne POURRA PAS le f aire… Mais même François Hollande, avant l’élection, avait nié l’existence de la crise économique, disant que le problème s’appelait Sarkozy : on connaît la suite : d’effroyables hausses d’impôts, les gens de na parlaient que de cela. J’ai entendu de vieilles dames de près de 90 ans en Normandie, dire qu’elles avaient dû demander à leurs enfants et petits enfants de payer pour elles ! Et cela a largement endommagé l’image du pouvoir actuel aux yeux des Français.

    Au vu de ce qui précède il ne faut pas s’étonner de la montée en puissance du FN.

    Pour bien envisager la suite des événements il faut attendre ; les résultats du premier tour seront excellents pour le FN car les Français veulent envoyer un grave avertissement a pouvoir actuel. Quant au second tout, il est presque certain que les triangulaires vont compliquer la situation de quelques uns.

    Mais voilà, il y a eu depuis, les attentats du 13 novembre : et il ne faut pas confondre la popularité du chef de l’Etat et l’authentique popularité de M. François Hollande.

    Mais une élection n’est jamais gagnée ni perdue d’avance. Cependant les Le Pen ont le vent en poupe.

    MRH in TDG du 3 décembre 2015.

  • Dangereux dérapages verbaux entre la Turquie et la Russie

    Dangereux dérapages verbaux entre la Turquie et la Russie

    Il convient de surveiller cette affaire comme on surveille le lait sur le feu. La Turquie, et singulièrement ses dirigeants actuels devraient prendre conscience de la gravité de leur situation : il n’est jamais bon d’avoir pour ennemi –et la destruction du chasseur russe est un acte de guerre- un homme nommé Vladimir Poutine.

    Le couple de l’exécutif turc croit avoir le vent en poupe ; il a arraché à l’UE presque trois milliards d’Euros pour restreindre la liberté de mouvement des migrants en partance vers l’Europe. Les Turcs ont conservé ce moyen de pression sur l’Europe pour obtenir la réouverture des négociations avec l’Union Européenne. Les Turcs se croient donc en position de force ; ils se trompent gravement et lourdement. Entre eux et la Russie, le monde entier choisira toujours ce dernier pays. Et il n’est pas sûr que l’OTAN volera à son secours en cas de problèmes violents.

    Il suffit de voir comment Poutine a contraint les alliés occidentaux à revoir leur position à l’égard de Bachar, l’ennemi juré d’Erdogan. Désormais, tous les regards se tournent vers le pays du Bosphore, suspecté de laisser les rebelles de Daesh entrer chez lui, se reposer, se faire soignent et y écouler leur pétrole. Or, ce sont ces mêmes camions citernes que Russes, Américains et Français détruisent implacablement afin d’assécher le circuit financier de Daesh. Et les Russes formulent de très graves accusations contre la Turquie et certains de ses milieux dirigeants : en plein COP 21 les accusations ont été formulées provoquant des dénégations indignées de M. Erdogan.

    Et ce n’est pas fini : les mesures de rétorsion économique vont battre leur plein. Ce sera une véritable guerre économique et chacun sait que la guerre économique aboutit presque toujours à la guerre tout court.

    Donc, les Turcs qui ont ouvert le feu les premiers devraient chercher une solution pacifique et ne plus verser d’huile sur le feu.

  • Poutine a fini par l’emporter, alignement de la diplomatie française

    Poutine a fini par l’emporter, alignement de la diplomatie française

    Qui l’eût dit ? Qui l’eût cru ? Laurent Fabius, en diplomate consommé, contraint d’avaler son chapeau et de dire que c’est très bon. Même Bachar y est allé de sa remarque coquine, puisqu’il salue (ce sont ses propres termes) le changement de pied de la diplomatie française. En fait, la France a entièrement changé de politique en Syrie, elle va coopérer, plus ou moins directement, avec l’armée de Bachar ! Incroyable il y a tout juste soixante-douze heures.

    Que s’est il passé ? Pour complaire à ses clients saoudiens et qataris, le gouvernement français s’est entêté, des années durant, à réclamer le départ de Bachar du pouvoir, au point d’en faire une condition sine qua non à tout règlement. Cela n’a pas fonctionné et au moment le plus critique, les Russes ont agi, changeant du tout au tout la situation sur le terrain. Lorsque François Hollande est allé voir Barack Obama, c’était précisément pour que celui-ci accepte d’inclure Poutine dans la coalition ; l’Américain lui a opposé une fin de non recevoir. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, les Turcs, furieux de voir que les Russes bombardent leurs frères turkmènes, ont abattu un de leurs chasseurs au motif qu’ils avait enfreint l’espace aérien

    Après les terribles attentats de Paris, le gouvernement actuel a enfin compris à qui il avait à faire. Si on n’agit pas contre Daesh de nouvelles attaques pourraient fort bien se produire sur le sol français en raison de la présence sur place d’innombrables relais potentiels et de sympathisants plus ou moins déclarés.

    L’actuel Premier Ministre l’a dit à mots couverts dans sa bonne ville d’Evry, mais même si on l’a fort bien compris, jamais il n’a appelé un chat un chat. Mais pourquoi donc ? Est ce que l’hydre a plusieurs millions de têtes ?

    La politique française au Moyen Orient s’est donc fourvoyée durant très longtemps. Et c’est Poutine qui a gagné car il a fait une meilleure analyse de la situation : sans l’armée syrienne sur place, l’armée du régime qui constitue les seules troupes terrestres et qui combattent Daesh, on n’avancerait pas. Donc, les avions occidentaux vont suivre les déplacements de cette armée et lui apporteront l’appui aérien dont elle a besoin.

    C’est absolument incroyable ! Mais on est enfin sur la bonne route. Pour différentes raisons, les Occidentaux ne peuvent pas aller sur place. Les USA ont environ deux à trois mille membres des forces spéciales pour épauler les anti-Daesh en Irak et en Syrie. Indirectement, tous aident Bachar, non pas à se maintenir mais à combattre. Il apparaît de plus en plus clairement que les Russes eux mêmes ne tiennent pas mordicus à ce que leur protégé reste en place. Mais la question est : combien de temps ?

    Oui, combien de temps va prendre la campagne ? Si on détruit les approvisionnements et que l’on prend leurs combattants en tenailles, la question devrait se régler assez rapidement. Une chose est sûre : la Syrie d’après la guerre ne ressemblera en rien à la Syrie d’avant la guerre.

    En d’autres termes, le sort de Bachar est scellé.