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Vu de la place Victor-Hugo - Page 420

  • Graves accusations russes contre la Turquie ?

     

    Graves accusations russes contre la Turquie ?

    L’escalade, au moins verbale, se poursuit entre la Russie et la Turquie. V. Poutine ne pouvait laisser passer, sans réagir, le grave incident militaire entre les deux pays. On parle de graves représailles économiques, la Russie constituant un grand débouché pour les produits turcs, notamment agricoles. Mais le plus grave se trouve ailleurs.

    Par la bouche de Poutine en personne, la Russie accuse sa voisine d’entretenir des relations coupables avec l’E.I., de faciliter l’écoulement de son pétrole sur le marché international, bref d’aider cet état terroriste à se maintenir. Ce qui constituerait la preuve flagrante d’un double jeu.

    Poutine a même parlé de cette noria de camions citernes assurant la navette entre les zones contrôlées par l’EI et la Turquie, afin découler le pétrole. Or, l’une des décisions de la coalition anti Daesh est précisément d’assécher les circuits financiers afin de couper les ressources de cet ennemi si dangereux pour l’Occident.

    En fait, cela était prévisible, sauf qu’on ne pensait pas que La Turquie irait aussi loin ; abattre un avion russe ! Les Turcs soutiennent des mouvements anti-Assad que les Russes bombardent. Virtuellement, les deux pays sont en guerre par mouvements rebelles interposés.. Ce qui s’est produit était donc inéluctable.

    Que valent ces accusations russes à l’encontre de la Turquie ? Nombreux sont les états qui accusent in petto les Turcs de se livrer à un double jeu. On parle d’une étonnante liberté de mouvement accordée aux rebelles car les Turcs comme les Français, les USA et les Saoudiens veulent obtenir à tout prix le départ de Bachar. A quoi les Russes répondent que cette éventualité dépend exclusivement du peuple syrien.

    C’est la quadrature du cercle. IL faut simplement espérer que l’escalade n’ira pas plus loin. Il est clair que le caractère de V. Poutine le poussera à renvoyer son aviation au plus près des Turcs. Et si ces derniers devaient réagir aussi énergiquement, alors toutes les options restent ouvertes.

    Espérons toutefois que la paix l’emportera.

  • Jean des Cars, Nicolas II et Amexandra de Russie. Une tragédie impériale

    Jean des Cars, Nicolas II et Alexandre de Russie. Une tragédie impériale

    Lorsque vous avez ce beau livre de Jean des Cars, entre les main, vous ne le lâcherez plus, tant il est somptueusement illustré et magnifiquement écrit. C’est littéralement un beau livre, l’auteur a un style sobre et élégant ; c’est un vrai travail d’historien qui envisage les faits directement, sans jamais se perdre dans des détails ; et pourtant, on suit pas à pas la vie, hélas tourmentée et finalement tragique, de ce jeune homme qui s’écrie à la mort trop tôt survenue de son père : je n’ai jamais voulu être tsar !

    Dès l’introduction, elle aussi, d’une remarquable clarté, on plonge dans le roman d’une vie commencée sous des auspices inquiétants : il y a , au début, l’assassinat du grand père du futur Nicolas II qui n’était peut-être pas fait pour les lourdes charges qui l’attendaient. On imagine les sentiments de cet adolescent qui assiste aux tout derniers instants de son grand père, victime d’un attentat… Il commit l’imprudence de sortir de son carrosse et de rester sur les lieux de l’attaque, au lieu de se laisser évacuer par sa garde. Un second assaillant arrive immédiatement et cette fois-ci le tsar est tué par l’explosion d’une seconde bombe.

    Les deuils et les malheurs semblent avoir jeté leur dévolu sur un jeune homme qui a vécu à une époque néfaste pour son pays, et pour sa propre famille.

    Mon propos ici n’est pas de relater par le menu ce qui est écrit dans ce bel ouvrage ; ce serait trop long, mais de mettre rapidement l’accent sur ce temps axial (Achsenzeit) au cours duquel Nicolas II a vécu et régné en Russie. Cependant, il faut dire un mot de la fin tragique de ce monarque et de sa famille. Le tsar, son épouse et leurs enfants seront cruellement exécutés par les révolutionnaires.

    Mais l’Histoire a tout de même permis à la nouvelle Russie, présidée par Boris Eltsine, de demander pardon pour ce crime odieux. D’une certaine manière, ce grand pays a fini par se réconcilié avec lui-même et avec son histoire. Le régime communiste n’a plus laissé de traces , même s’il a fait d’innombrables victimes. Le prédécesseur de Vladimir Poutine a fait acte de contrition et surtout de repentance pour les crimes du passé. Je pense à un adage allemand qui stipule que les moulins de Dieu agissent lentement, très lentement, mais toujours finement (Gottes Mühlen mahlen langsam, langsam, aber fein )!

    Avec ses talents connus et reconnus d’écrivain et d’historien, Jean des Cars, qui porte un nom si prestigieux, s’est admirablement acquitté de sa tâche. Il déroule sous nos yeux les grands moments d’une vie qui se termine tragiquement avec la fin d’une époque.

    Si vous avez envie de vous plonger dans un tel univers presque entièrement englouti, lisez ce bel ouvrage de Jean des Cars.

    Vous ne serez pas déçus.

    Maurice-Ruben HAYOUN in Tribune de Genève du 26 novembre 2015

  • La France pavoise, mais est ce vraiment toute la France…

    La France pavoise, mais est ce vraiment toute la France…

    C’est la question que l’on est en droit de se poser, sans être nécessairement un esprit chagrin. On la pose en se souvenant de la réaction des habitants des banlieues et de leurs enfants dans les écoles de la République, à la suite des attentats contre Charlie-Hebdo et l’Hyper cacher. De nombreux établissements scolaires avaient été le théâtre du refus de jeunes musulmans, nés en France, de respecter la minute de silence à a mémoire des victimes. Au motif que les caricatures du prophète de l’islam avaient suscité une juste réaction. Le phénomène fut si grave que des sanctions furent prises à l’encontre des récalcitrants…

    Aujourd’hui, presque deux semaines après les sanglants attentats de Paris, le président de la République a eu la bonne idée de demander qu’on lui accroche des drapeaux tricolores vendredi matin à toutes les fenêtres des maisons. Il serait intéressant de scruter ce que va être la réaction de gens qui voient toujours en la France une nation inamicale, tout en vivant sur son sol.

    Je souhaite vraiment me tromper mais je crains que nous ayons quelques surprises, surtout en Seine Saint-Denis où de véritables cellules djihadistes ont été mises au jour et en définitive détruites ou arrêtées.

    Certes, il faut se garder de toute généralisation abusive ; je persiste à croire que l’écrasante majorité des gens de ces départements limitrophes de Paris et d’ailleurs ne cherche qu’à vivre en paix, à pratiquer leur religion sans nuire aux autres et à aspirer à un avenir meilleur pour leurs enfants. Mais ce sont aussi ces mêmes régions qui ont envoyé le plus de combattants en Syrie et en Irak.

    On ne peut pas rester indifférent à ce qui se passe. Chacun devra choisir son camp. Et la France est en guerre, elle n’est pas en guerre contre la Suède ni contre la Finlande, mais contre l’islamisme de Daesh et d’autres organisations.

    Alors, nous verrons bien vendredi si tous ont pavoisé et si certains refusent de le faire.