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Vu de la place Victor-Hugo - Page 417

  • Dangereux dérapages verbaux entre la Turquie et la Russie

    Dangereux dérapages verbaux entre la Turquie et la Russie

    Il convient de surveiller cette affaire comme on surveille le lait sur le feu. La Turquie, et singulièrement ses dirigeants actuels devraient prendre conscience de la gravité de leur situation : il n’est jamais bon d’avoir pour ennemi –et la destruction du chasseur russe est un acte de guerre- un homme nommé Vladimir Poutine.

    Le couple de l’exécutif turc croit avoir le vent en poupe ; il a arraché à l’UE presque trois milliards d’Euros pour restreindre la liberté de mouvement des migrants en partance vers l’Europe. Les Turcs ont conservé ce moyen de pression sur l’Europe pour obtenir la réouverture des négociations avec l’Union Européenne. Les Turcs se croient donc en position de force ; ils se trompent gravement et lourdement. Entre eux et la Russie, le monde entier choisira toujours ce dernier pays. Et il n’est pas sûr que l’OTAN volera à son secours en cas de problèmes violents.

    Il suffit de voir comment Poutine a contraint les alliés occidentaux à revoir leur position à l’égard de Bachar, l’ennemi juré d’Erdogan. Désormais, tous les regards se tournent vers le pays du Bosphore, suspecté de laisser les rebelles de Daesh entrer chez lui, se reposer, se faire soignent et y écouler leur pétrole. Or, ce sont ces mêmes camions citernes que Russes, Américains et Français détruisent implacablement afin d’assécher le circuit financier de Daesh. Et les Russes formulent de très graves accusations contre la Turquie et certains de ses milieux dirigeants : en plein COP 21 les accusations ont été formulées provoquant des dénégations indignées de M. Erdogan.

    Et ce n’est pas fini : les mesures de rétorsion économique vont battre leur plein. Ce sera une véritable guerre économique et chacun sait que la guerre économique aboutit presque toujours à la guerre tout court.

    Donc, les Turcs qui ont ouvert le feu les premiers devraient chercher une solution pacifique et ne plus verser d’huile sur le feu.

  • Poutine a fini par l’emporter, alignement de la diplomatie française

    Poutine a fini par l’emporter, alignement de la diplomatie française

    Qui l’eût dit ? Qui l’eût cru ? Laurent Fabius, en diplomate consommé, contraint d’avaler son chapeau et de dire que c’est très bon. Même Bachar y est allé de sa remarque coquine, puisqu’il salue (ce sont ses propres termes) le changement de pied de la diplomatie française. En fait, la France a entièrement changé de politique en Syrie, elle va coopérer, plus ou moins directement, avec l’armée de Bachar ! Incroyable il y a tout juste soixante-douze heures.

    Que s’est il passé ? Pour complaire à ses clients saoudiens et qataris, le gouvernement français s’est entêté, des années durant, à réclamer le départ de Bachar du pouvoir, au point d’en faire une condition sine qua non à tout règlement. Cela n’a pas fonctionné et au moment le plus critique, les Russes ont agi, changeant du tout au tout la situation sur le terrain. Lorsque François Hollande est allé voir Barack Obama, c’était précisément pour que celui-ci accepte d’inclure Poutine dans la coalition ; l’Américain lui a opposé une fin de non recevoir. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, les Turcs, furieux de voir que les Russes bombardent leurs frères turkmènes, ont abattu un de leurs chasseurs au motif qu’ils avait enfreint l’espace aérien

    Après les terribles attentats de Paris, le gouvernement actuel a enfin compris à qui il avait à faire. Si on n’agit pas contre Daesh de nouvelles attaques pourraient fort bien se produire sur le sol français en raison de la présence sur place d’innombrables relais potentiels et de sympathisants plus ou moins déclarés.

    L’actuel Premier Ministre l’a dit à mots couverts dans sa bonne ville d’Evry, mais même si on l’a fort bien compris, jamais il n’a appelé un chat un chat. Mais pourquoi donc ? Est ce que l’hydre a plusieurs millions de têtes ?

    La politique française au Moyen Orient s’est donc fourvoyée durant très longtemps. Et c’est Poutine qui a gagné car il a fait une meilleure analyse de la situation : sans l’armée syrienne sur place, l’armée du régime qui constitue les seules troupes terrestres et qui combattent Daesh, on n’avancerait pas. Donc, les avions occidentaux vont suivre les déplacements de cette armée et lui apporteront l’appui aérien dont elle a besoin.

    C’est absolument incroyable ! Mais on est enfin sur la bonne route. Pour différentes raisons, les Occidentaux ne peuvent pas aller sur place. Les USA ont environ deux à trois mille membres des forces spéciales pour épauler les anti-Daesh en Irak et en Syrie. Indirectement, tous aident Bachar, non pas à se maintenir mais à combattre. Il apparaît de plus en plus clairement que les Russes eux mêmes ne tiennent pas mordicus à ce que leur protégé reste en place. Mais la question est : combien de temps ?

    Oui, combien de temps va prendre la campagne ? Si on détruit les approvisionnements et que l’on prend leurs combattants en tenailles, la question devrait se régler assez rapidement. Une chose est sûre : la Syrie d’après la guerre ne ressemblera en rien à la Syrie d’avant la guerre.

    En d’autres termes, le sort de Bachar est scellé.

  • Graves accusations russes contre la Turquie ?

     

    Graves accusations russes contre la Turquie ?

    L’escalade, au moins verbale, se poursuit entre la Russie et la Turquie. V. Poutine ne pouvait laisser passer, sans réagir, le grave incident militaire entre les deux pays. On parle de graves représailles économiques, la Russie constituant un grand débouché pour les produits turcs, notamment agricoles. Mais le plus grave se trouve ailleurs.

    Par la bouche de Poutine en personne, la Russie accuse sa voisine d’entretenir des relations coupables avec l’E.I., de faciliter l’écoulement de son pétrole sur le marché international, bref d’aider cet état terroriste à se maintenir. Ce qui constituerait la preuve flagrante d’un double jeu.

    Poutine a même parlé de cette noria de camions citernes assurant la navette entre les zones contrôlées par l’EI et la Turquie, afin découler le pétrole. Or, l’une des décisions de la coalition anti Daesh est précisément d’assécher les circuits financiers afin de couper les ressources de cet ennemi si dangereux pour l’Occident.

    En fait, cela était prévisible, sauf qu’on ne pensait pas que La Turquie irait aussi loin ; abattre un avion russe ! Les Turcs soutiennent des mouvements anti-Assad que les Russes bombardent. Virtuellement, les deux pays sont en guerre par mouvements rebelles interposés.. Ce qui s’est produit était donc inéluctable.

    Que valent ces accusations russes à l’encontre de la Turquie ? Nombreux sont les états qui accusent in petto les Turcs de se livrer à un double jeu. On parle d’une étonnante liberté de mouvement accordée aux rebelles car les Turcs comme les Français, les USA et les Saoudiens veulent obtenir à tout prix le départ de Bachar. A quoi les Russes répondent que cette éventualité dépend exclusivement du peuple syrien.

    C’est la quadrature du cercle. IL faut simplement espérer que l’escalade n’ira pas plus loin. Il est clair que le caractère de V. Poutine le poussera à renvoyer son aviation au plus près des Turcs. Et si ces derniers devaient réagir aussi énergiquement, alors toutes les options restent ouvertes.

    Espérons toutefois que la paix l’emportera.