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Vu de la place Victor-Hugo - Page 519

  • Le messianisme juif peut il encore se faire entendre?

     

     

     

    Le messianisme juif peut-il encore se faire entendre ?

    Maurice-Ruben Hayoun <hayounmauriceruben@gmail.com>

    10:42 (Il y a 19 minutes)
       
    À debats, cci : Guénois

    Le messianisme juif peut-il encore se faire entendre ?

    La situation actuelle à Jérusalem conduit à se poser la question, une question un peu angoissante puisque pour la première fois depuis 1967, l’esplanade des mosquées a été fermée, mais que grâce au ciel elle vient d’être rouverte sur décision du gouvernement israélien. Je pense qu’une réflexion de nature essentiellement politique sur ce problème posé par Jérusalem est devenue une véritable quadrature du cercle, tant les positions des différents protagonistes sont très éloignées les unes des autres et tant les gens s’arcboutent sur leurs certitudes qui sont, hélas, mutuellement exclusives les unes des autres. Mais Jérusalem et son statut ne sont que la pointe d’un iceberg qui englobe un conflit d’une très grande ampleur. Depuis presque soixante-dix ans l’Etat d’Israël qui se veut un Etat juif, reconnu comme tel , reste violemment contesté par la majorité de ses voisins, même si deux traités de paix ont été conclus avec l’Egypte et la Jordanie. Mais il s’agit de paix froides, entre des états et des gouvernements mais pas entre des peuples. Certes, il y a des lignes aériennes entre Tel Aviv, d’une part, et Le Caire ou Amman d’autre part. Il y a des touristes mais pas en nombre suffisant. Dans ce conflit, la ville de Jérusalem, la cité du roi David selon la Torah et les prophètes, cristallise les oppositions et aussi les frustrations. Il ne faut pas caricaturer les positions des uns et des autres, et s’il faut avoir quelque compréhension pour la religion musulmane qui tient à ses biens sacrés il ne faut pas reprocher aux autorités israéliennes de prendre toutes les mesures  en vue d’assurer la loi et l’ordre. La liberté de culte est assurée au sein de l’Etat d’Israël qui est un Etat démocratique et où une cour suprême particulièrement vigilante veille au respect des droits de chacun, et il n’est pas rare qu’elle force le gouvernement israélien, quel qu’il soit, à revoir sa copie. Mais, comme je le laissais entendre plus haut, les réalités politiques sur le terrain obéissent à des considérations intrinsèquement différentes de la nature réelle de l’objet, à savoir la volonté d’hommes et de femmes d’adresser à Dieu leurs prières à partir d’un lieu à il a choisi de se manifester plus qu’en d’autres. Ernest Renan notait dans son Histoire du peuple d’Israël que le Sinaï n’est pas si éloigné du mont du Temple. Les hommes de bonne volonté et auxquels tout fanatisme reste étranger savent que Dieu parle toutes les langues et exauce toutes les prières. Les grands prophètes d’Israël l’ont dit bien avant l’apparition du christianisme et de l’islam, et le Psalmiste leur fait écho pas plus tard que le troisième siècle avant l’ère usuelle : il dit ceci : proche est Dieu de tous ceux qui l’invoquent, mais il prend soin d’ajouter une précision : de tous ceux qui l’invoquent en vérité (bé-émét), donc avec sincérité… Ce verset des Psaumes brille par son universalisme, il rejette tout sectarisme. Mais là aussi, l’enseignement des deux derniers millénaires, depuis la chute de l’ancien Etat de Judée, s’impose à nous : pendant tout ce temps, les droits des juifs ont été bafoués, niés, détruits. L’actuel Etat d’Israël qui se veut un Etat juif ne doit sa survie qu’à sa grande puissance militaire, c’est sa seule assurance-vie… Alors quid du messianisme juif dont les vieux prophètes hébreux ont fait l’apostolat à l’humanité tout entière ? Déjà Jésus s’est trouvé confronté à la violence nue, celle des lances des légionnaires romains. On connaît la suite, il en est mort mais ses idées, sa cause, lui ont survécu. Peut on réanimer le messianisme juif à ce prix ? Peut on appliquer la doctrine de Renan selon laquelle un peuple chargé d’écrire l’histoire de l’avenir de l’humanité doit disparaître, en tant que peuple spécifique, afin de le faire ? En d’autres termes, l’élection d’Israël porte-t- elle en germe sa disparition si sa mission auprès des nations l’exige ? Il est fort improbable que le peuple juif souscrive à de telles conditions niant sa survie en tant que tel, à la seule fin de ressusciter des idéaux qu’il a portés à l’attention de l’humanité dans son ensemble. Le peuple d’Israël veut avoir une histoire, un avenir, il ne veut plus que sa vie soit un calvaire et son histoire une martyrologie. Jérusalem, omniprésente dans les toutes les prières juives quottidiennes doit redevenir un lieu authentiquement saint or la sainteté exclut radicalement la violence d’où qu’elle vienne… Je sais bien que les décideurs politiques de tout bord se moqueront de telles déclarations et de telles idées qu’ils taxent abusivement d’utopies ou d’aimables rêveries. Ils ne se trompent hélas que partiellement, ils ont raison de porter sur la nature humaine une appréciation aussi cynique, mais ils ont tort de négliger l’aspect à la fois spirituel et religieux du combat qui se livre actuellement dans cette cité du roi David, ce berceau du peuple juif mais aussi cette ville trois sainte. Combien de temps faudra t il attendre pour que la résurrection du messianisme juif redevienne d’actualité et que se réalise la belle prophétie d’Isaïe qui remonte au milieu du VIIIe siècle avant Jésus ?

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  • L'engagement des troupes françaises au Mali

     

    L’engaement des troupes françaises au Mali

    L’armée française a enregistré hier au nord du Mali sa dixième victime dans sa lutte contre le terrorisme. Ce qui frappe, ce n’est pas qu’il y ait des pertes, cela fait partie, hélas, de toute confrontation armée, ce qui est inquiétant c’est qu’il s’agit d’une hydre à dix têtes, voire plus. La désorganisation régnant dans ces régions reculées, difficiles d’accès et à la lisière de la frontière algérienne, facilite le développement de bandes qui sèment la mort et la destruction dans cette région. On apprend aussi que les Français ont intercepté la semaine dernière tout un convoi d’armes en provenance de Libye, pays livré à l’anarchie et à la guerre entre groupes armés qui n’obéissent à aucune autorité centrale. Les premiers ministres se succèdent, mais aucun gouvernement ne réussit à rétablir le calme et l’ordre. A tel point que le ministre français de la défense a évoqué il y a quelque temps la nécessité pour l’Occident d’intervenir dans le sud de la Libye afin d’en déloger les groupes de terroristes. Est ce que la France peut, seule, mener à bien cette mission ? Les budgets de l’armée ne sont pas élastiques et la menace demeure. Le problème tient aussi à la nature de ces pays africains qui, en un demi siècle d’indépendance, voire plus, sont toujours en proie à la mal gouvernance et à la corruption.  Ces Etats qui n’en sont pas vraiment ne sont pas sortis du tribalisme ni du népotisme. Ils n’ont pas d’armée digne de ce nom mais simplement des gardes prétoriennes qui servent à faire des coups d’Etat. Que serait il advenu du Mali si la France n’était pas intervenue massivement pour stopper les terroristes ? Eh bien, le drapeau d’al-Quaida aurait flotté sur Bamako et des milliers de Français, résidant et travaillant dans la capitale malienne, auraient été pris en otages… On imagine la crise qui s’en serait suivie. Les  Occidentaux devraient procéder comme ils le font en Syrie et en Irak. S’unir pour vaincre. Pour le moment, la France poursuit son action, mais pour encore combien de temps ?

  • La mort de Rémi Fraisse, les dangers d'une radicalisation

     

    La mort de Rémi Fraisse, les dangers d’une radicalisation

    La disparition tragique d’un jeune homme de 21 ans dans des circonstances qui restent à éclaircir risque d’assombrir encore plus le ciel électoral de François Hollande qui n’y est pour rien mais dont la position institutionnelle fait qu’il est, aux yeux de ses administrés, responsable de tout ce qui se passe dans ce pays. Les investigations s’annoncent très compliquées et les autorités semblent marcher sur des œufs. Certains commentateurs ont tenté hier, visiblement gênés, d’imaginer la présence de substances explosives dans le sac à dos du jeune homme, ce qui aurait provoqué, directement ou indirectement, sa mort.. Au fond, on n’en sait rien, et même si tel était le cas (je dis bien même si), cela n’exonérerait pas les forces de l’ordre, auxquels l’opinion reproche l’usage de telles armes (grenade offensive). Pour être neutre, il faut aussi pointer du doigt la dangereuse radicalisation des mouvements protestataires qui semblent  prendre un caractère de plus en plus éruptif. La crise y est sûrement pour beaucoup. Les gens semblent surexcités, la peur de lendemains incertains,, l’immobilisme politique et le procès en illégitimité -en filigrane- fait à l’actuel chef de l’Etat : c’est bien lui qu’on vise en réclamant, comme le fait le front gauche, le départ du ministre de l’intérieur…  Ses adversaires font flèche de tout bois pour l’affaiblir. Certes, c’est un drame qui aurait pu se produire sous un autre régime ou même dans le cas –fort improbable- où François Hollande aurait caracolé en tête des sondages. Mais on en est loin, bien loin. Et déjà les journalistes en sont à supputer le rôle de ce drame dans une éventuelle candidature de l’intéressé en 2017. Ce drame montre aussi qu’on ne maitrise plus les événements. J’en veux pour preuve le désarroi des membres du gouvernement qui ont mis près de deux jours avant de réagir, se voyant reprocher un évident manque de compassion. Même Nicolas Sarkozy s’est senti obligé d’y faire allusion lors d’un meeting à Marseille où il a vanté son action à la tête du ministère de l’intérieur et même de l’Etat. Je disais plus haut que les nuages s’accumulent à l’horizon du chef de l’Etat qui aurait pu saisir cette opportunité pour s’adresser à l’opinion et tenter de changer l’atmosphère. Il ne l’a pas fait alors que sur les conseils de personnalités diverses il était intervenu dans le cas de Léonarda.. Certains  ont fait le rapprochement. Il faut être très prudent en France, les folies de mai peuvent très bien se produire en automne ou en hiver…