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Vu de la place Victor-Hugo - Page 519

  • Barack Obama, une fin de mandat sans gloire?

    Barack Obama, une fin de mandat sans gloire ?

    Les instituts de sondage ne se sont pas trompés, qui prévoyaient une sanglante défaite pour le parti démocrate qui se voit condamner à payer pour l’impéritie et les incompétences de l’actuel président US. Ce ne sont pas nos propos mais la reprise de ce qui se disait aux USA avant ces élections de mi mandat où la quasi totalité des candidats démocrates ont prié B. Obama de rester chez lui tant ils craignaient que son impopularité ne rejaillisse gravement sur eux. Fait significatif, tous ces candidats ont préféré faire appel à Madame Clinton qui prépare allégrement sa candidature aux prochaines élections présidentielles.

    Quelle chute ! B. Obama a pu faire illusion avec quelques slogans simples, quelques idées allant dans le sens d’une Amérique troublée, lassée de jouer le gendarmes du monde et prête à suivre le premier aventurier venu, pour peu qu’il pratiquât une politique aux antipodes de celle de Georges Walker Bush qui avait envahi l’Irak et renforçait sa présence en Afghanistan. B. Obama a beaucoup louvoyé, il a plus réfléchi qu’agi, il a évacué l’Irak et l’Afghanistan et aujourd’hui il constate que le travail à accomplir prendra des années pour remettre de l’ordre dans cette région du monde. A aucun moment, il n’a vu venir le danger de l’Etat islamique qui conquiert chaque jour de nouvelles portions de territoire, rendant bien plus aléatoire la remise en ordre. Partout où il est passé, Obama a échoué : dans tout le Proche Orient où il s’est même fâché avec le plus fidèle allié de son pays, Israël, avec les Irakiens, les Libyens et les Afghans… Partout, il a refusé de voir les choses frontalement. Ce n’est pas ainsi qu’on dirige la plus grande puissance du monde.

    Et je ne parle même pas de sa réaction face aux agissements de Vladimir Poutine qui s’est rendu coupable d’une agression caractérisée contre l’Ukraine voisine, signant des accords de cessez le feu qu’il viole aussitôt après. Plus personne ne fait confiance à l’Amérique d’Obama, il suffit de voir le budget militaire de la Pologne et celui des petits Etats baltes que le monde entier avait abandonné à Staline… C’est d’ailleurs la première comparaison qui vient à l’esprit : Poutine, un nouveau Staline ? Il semble qu’il y a ici plus qu’une rime…

    Au Proche Orient, Obama a tenté de marginaliser le Premier Ministre israélien au moment où celui-ci est secrètement loué et apprécié par les Etats arabes modérés de la région. C’est dire. Mais ces mêmes états savent qu’ils ne pourront compter que sur eux mêmes, et non sur B. Obama, s’il leur arrivait malheur, surtout face à l’Iran. Les monarchies du Golfe suivent avec effroi ce rapprochement objectif avec l’Iran des Mollahs en Irak où le chiisme est solidement implanté.

    Cela me fait penser à une déclaration de l’ancien secrétaire d’état US, le général Colin POWELL : sorti du bureau d’Arafat, assiégé à la Mouqatta par les commandos israéliens, il avait dit ceci : The guy is lost… ce type ne sait plus où il habite.

    C’est un peu le cas de Barack Obama avec un Congrès majoritairement hostile.

  • L'hébreu, langue sacrée ou langue de tous les jours; entre Gershom Scholem et Franz Rosenznweig

    Franz Rosenzweig (1925)  et  Gerschom Scholem[1] (1927)  sur la sacralité de la langue hébraïque

    L’hébreu, langue sacrée ou langue parlée de tous les jours ?

    Du côté de Franz Rosenzweig

    Dans ce qui va suivre, on lira l’étude d’un contraste. Contraste entre deux approches opposées, ou presque, émanant de deux juifs allemands, qui ont marqué leur temps et même la postérité : Franz Rosenzweig (1886-1929) et Gershom Scholem (1897-1982). Ils s’opposent[2] sur l’essence de la langue hébraïque, son usage en Palestine mandataire et la conduite à tenir face à sa nature de langue sainte ou sacrée, c’est-à-dire pour Rosenzweig, bien plus pratiquant et plus religieux que Scholem, son usage liturgique.

    Il faut dire un mot des relations entre ces deux hommes qui avaient en commun la même appartenance religieuse, leur judaïsme, le même souci de mettre un terme à cette hémorragie par lequel la religion juive perdait les meilleurs de ses fils au profit des confessions chrétiennes, la même volonté de redressement et de rajeunissement, bref la même volonté de s’affirmer en tant que juifs et d’être considérés et respectés comme tels.

    Mais ils différaient considérablement eu niveau de leurs caractères et de leurs personnalités. Rosenzweig, né quelques années avant Scholem, provenait de la grande bourgeoisie juive allemande, passablement assimilée mais n’ayant jamais envisagé de franchir la ligne la séparant de la conversion, alors que Scholem émanait, quant à lui, de la petite bourgeoisie juive assimilée de Berlin où son père, propriétaire d’une imprimerie prospère, vaquait tranquillement à ses occupations le jour de Kippour. Cette famille comptait plusieurs fils qui tous, suivirent des voies différentes : Werner, devint le député communiste le plus du Reichstag, l’autre frère votait pour la droite allemande (Deutschnational) tandis que Gershom que se nommait alors Gerhard optait pour le sionisme au plan politique et pour l’étude de la mystique juive, au plan culturel. On comprend que le père, Arthur Scholem, ait eu quelques difficulté à gérer de telles situations… surtout face à des fils qui s’écartaient de manière inquiétante de la voie qu’il leur avait tracée. Le plus rebelle de ces fils fut sans contexte Gerhard qui deviendra Gershom lorsqu’il s’établira en Terre sainte dès 1923 après avoir été chassé par son père du domicile familial.[3] Ces détails biographique touchant à la personnalité propre à Scholem expliquent, en partie, cette rencontre ratée avec le plus grand penseur judéo-allemand des années vingt, Franz Rosenzweig.  Leurs rencontres, trois au total, ne furent pas placées sous le signe de la  vive cordialité mais plutôt dans un climat de franchise, voire de méfiance caractérisée.

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  • François Hollande et les sondages: la révocation ou le désamour?

     

     

    François Hollande et les sondages d’opinion : la révocation ?

    Nul n’imagine vraiment et en grandeur nature le calvaire quotidien que doit vivre François Hollande ces jours-ci ; de tous les sondages parus depuis plus d’un an ou à paraître , nul ne le montre en bonne position. On se dit qu’il a touché le fond, qu’il ne peut pas  aller plus bas et voici qu’une nouvelle enquête montre que l’abîme est toujours plus profond. Mais ce qui est le plus cruel, c’est l’effet mécanique entre la côte d’appréciation de Fr Hollande et celle de Marine Le Pen. On assiste à une sorte d’effet mécanique qui défie toutes les lois de la dynamique : comme Marine est perçue par les Français comme la seule et réelle opposante au régime actuel, elle cristallise les mécontentements et Dieu sait qu’il y en a. Ce qui explique que plus Fr. Hollande baisse, plus Marine monte. Les sondages de ce matin, jour de mi mandat de Fr. Hollande sont encore plus désastreux que ceux du week end, puisque même les socialistes ne font plus confiance  au président actuel et lui préfèrent soit Manuel Valls soit Alain Huppé. On a l’impression de vivre le TSF, tout sauf François Hollande. Certains commentateurs parlent d’un rejet qui ne carie pas d’ici à 2017 , et je crains fort qu’ils aient raison. Regardons les choses en face : les causes qui ont généré cette situation de grave et irréversible désamour ne vont pas disparaître comme par enchantement d’ici 2017. Quelques exemples : on a dû repousser un peu plus loin la baisse des déficits pour que la France soit enfin dans les clous, le budget est passé à Bruxelles in extremis et encore on n’est pas au bout de ses peines. Dans quelques mois, il faudra de nouveau vivre à crédit. Le chômage ne baissera pas d’ici là car il faudrait une croissance soutenue d’au moins 2% pour qu’il se stabilise. Or, même dans nos rêves les plus doux, c’est impossible. Les impôts n’ont pas réellement baissé, etc, etc… Que faire ? Ce n’est pas fini : si Fr Hollande décidait vraiment de se présenter en 2017, la sanction électorale serait terrible : aucun sondage ne le donne présent au second tour et dans toutes les enquêtes, c’est Marine qui figure en tête et qui sera présente au second tour. La sagesse consisterait à prendre une initiative, certes inhabituelle mais courageuse. Apparemment on en est loin. Le président se dit que les institutions le protègent mais les Français resteront ils inertes pendant ces deux ans et demi qui risquent d’être encore plus éprouvants pour eux, sans espoir de renouveau ou d’amélioration ? Le PS, quant à lui, investira t il un président voué à l’échec ? Ce pays n’a jamais connu une telle situation. Le général de Gaulle avait tout prévu sans que ses institutions serviraient à créer un tel blocage institutionnel. Il faut aller vers la Vie république. Nul ne sait de quoi demain sera fait. Et jeudi, dans sa conférence de presse, le président essaiera de parler d’autre chose…… Avec le risque toujours de sondages aussi peu réjouissants