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Vu de la place Victor-Hugo - Page 525

  • La France à la veille de revirements déchirantsTitre de la note

     

     

     

    La France à la veille de revirements déchirants

     

     

     

    Tous les signaux clignotent dans la même direction : la France entend revenir sur toutes les largesses que son système social pompeusement baptisé modèle social accordait sans discernement à ses nationaux comme aux étrangers résidant sur son territoire. Il est question de graduer de manière dégressive les versements effectués aux chômeurs, il est aussi question de réduire les allocations familiales et de réformer plus largement le code du travail, voire même de revenir sur l’acquisition automatique de la nationalité française.

     

     

     

    Hier soir, dans un restaurant où j’ai mes habitudes, j’ai entendu une femme normande, qui est tout sauf une extrémiste, dire qu’il n’était pas normal d’accueillir tant d’étrangers impécunieux et de leur verser tant de minima sociaux, normalement réservés, en bonne logique, aux gens qui travaillent et qui sont des nationaux. Son interlocutrice lui répliqua en citant un cas, lu dans un journal local, d’un Africain entré en France avec ses trois épouses et devenu père de près de vingt fils et filles, devenus français par la loi du sol… Dans ce même contexte, une fois revenu à la maison, on écoute Hervé Mariton dire dans l’émission de  Laurent Ruquier que la France bute sontre ses limites, qu’elle est à bout (le mot est de lui), qu’il revoir la loi sur le regroupement familial et le mode d’acquisition de la nationalité française.

     

     

     

    Souvenons nous : il y encore quelques années de telles affirmations, marquées du sceau de l’infamie, étaient réservées au discours d’un certain parti que tout le monde dénonçait pour ses outrances et ses mesures xénophobes, etc… Aujourd’hui, vous les retrouvez dans la bouche de Monsieur tout le monde. Le pouvoir, de droite comme de gauche, aura bien du mal à ramener le calme dans les esprits car la crise économique a servi de révélateur. Sans jouer à l’oiseau de mauvais augure, on peut dire que la croissance et le plein emploi ne reviendront jamais plus, du moins plus comme avant. Les meilleurs économistes en perdent leur latin, mais le pouvoir politique qui le sait bien, refuse de le dire clairement. On assiste d’ailleurs son inquiétant effritement. Chaque jour que Dieu fait nous permet d’assister à une reculade du gouvernement : plus d’écotaxe car les routiers menacent de paralyser le pays. Les bonnets rouges de Bretagne ont fait tâche d’huile, demain ce sera les agriculteurs avec leurs engins agricoles et leurs tracteurs, après-demain la SNCF ou la RATP.

     

     

     

    Le pays devient ingouvernable. Il y a quelques semaines, lors d’une réception dans la résidence d’un ambassadeur européen, un journaliste assis derrière moi et qui écoutait deux ministres parler m’a glissé à l’oreille le mot suivant : en Allemagne on n’appelle plus la France Frankreich mais Krankreich, le pays malade

     

     

     

    C’est terrible, pour le pays qui a abrité les pourparlers de paix à la fin de la grande guerre et où l’on avait appelé la Turquie l’homme malade de l’Europe.

     

     

     

    Il faut réagir avant qu’il ne soit trop tard. Si l’élection présidentiel avait lieu demain, l’actuel président ne passerait pas et vous savez bien qui serait élue…

     

  • Eric Zemmour et son livre Le suicide français

     

     

     

    Eric Zemmour et son dernier livre, Le suicide français

     

     

     

    Je n’ai pas lu et ne pense pas le lire vraiment, car de toutes parts on en parle, sur les radios, dans les journaux et sur les télévisions. Je sais à peu près ce qu’il contient. Pendant cinq ans j’ai suivi presque chaque semaine ce cher Zemmour sur On n’est pas couché de Laurent Ruquier et connais bien ses idées qui n’ont pas changé depuis. Je ne les partage pas toutes, mais simplement quelques unes.. Alors, je n’ai pas lu le livre car j’ai d’autres choses à faire, je n’ai pas l’intention de le lire car j’ai mieux à faire et pourtant je m’arroge le droit d’en parler ainsi que de son auteur ! Ce n’est pas logique…

     

    Si, ça l’est. Car l’auteur est un personnage du monde politico-médiatique qui s’est forgé un renom et s’est taillé une place que bien des confrères lui envient, ce qui apparaît nettement dans leurs critiques si peu amènes, frôlant parfois des territoires aux contours un peu inquiétants. En fait, l’époque qui couronne périodiquement de tels personnages couronne les journalistes et les call girls ou simplement des vedettes du foot ball. Au moins, même s’il a échoué à maintes reprises au concours d’entrée à l’ENA et a raté une carrière de haut fonctionnaire dont il rêvait, Zemmour a au moins fait quelques études à la Fondation des sciences politiques, ce que ni Zidane ni Zlatane n’ont fait..

     

    Partant, je préfère Zemmour même si je ne vois en lui qu’un simple journaliste, un peu au-dessus de la moyenne, mais un simple journaliste qui tente de passer pour un philosophe ou un historien. On est loin des Raymond Cartier, des Raymond Aron etc…

     

     

     

    Alors comment s’explique ce succès que je ne lui envie guère et pour lequel j’aurai même tendance à le féliciter ? Ma réponse est : c’est l’époque qui favorise l’émergence de tels ouvrages et de tels personnages. Aujourd’hui, on veut tout faire simplement et vite, ce qui est impossible pour des esprits sérieux. On ne va pas au fond des choses, on sautille sur les problèmes. Mais voilà où sont les esprits sérieux, circonspects, attentifs aux détails, ayant scrupuleusement lu tous ceux qui ont écrit sur leur sujet avant eux ? Ils ont disparu ou s’ils existent encore ils sont devenus invisibles et inaudibles car les télévisions et les radios les ignorent. Et pourquoi ? Parce que l’audience de tels savants n’existe plus.

     

     

     

    Alors analysons les raisons du succès ou du tintamarre autour d’Eric Zemmour ? Dois je répéter que je l’en félicite puisque chaque époque a ses gourous et qu’au fond lui n’a fait qu’appliquer une certaine idée du métier qu’il pratique. Et le public aima cela car il confond souvent les nouvelles du monde avec l’information spectacle. Aujourd’hui, la moindre mise en examen, la moindre catastrophe ici ou ailleurs, le moindre enlèvement, le moindre braquage de bijouterie, etc fait la une des journaux qui ne donnent plus d’informations mais font la chasse aux scoops !

     

     

     

    Eric Zemmour l’a très bien compris. Avec l’esprit méthodique qui le caractérise, il a rapidement décelé les failles du système et a réponse à tout devant ses contradicteurs, lesquels, il faut le reconnaître, sont nettement malicieux et jaloux du succès d’un confrère qui les dépasse. Non pas par le talent mais par l’ingéniosité et le goût de la provocation. Il me semble même qu’ici, l’élément biographique peut servir de principe explicatif général : il y a la famille, la transplantation, l’adaptation à une société un peu nouvelle, et il y a aussi, ne le nions pas, un certain courage qui se confond avec ce goût du défi et de la provocation : en nageant à contre)courant, on se fait forcément remarquer.

     

     

     

    Même si la comparaison est imparfaite, cela me rappelle un vieux souvenir : en 1977, jeune doctorant que j’étais, je lisais à mes heures perdues Le testament de Dieu de BHL. Evidemment, je ne pouvais pas être d’accord avec un auteur qui parlait élégamment de choses qu’il ignorait parfaitement. Mais une campagne de presse inouïe a fait le reste . Je me souviens très bien des critiques fondées de vieux doctes, tombées en désuétude, car ces savants n’avaient pas vu qu’on changeait d’époque et que ce n’était plus un déshonneur  de lancer un tel ouvrage comme une marque de savonnette (Pierre Vidal-Naquet)… Qui, dans ce peuple de France qu’on dit en déclin, se souvient de ce militant anti-colonialiste, ce grand historien et helléniste de l’EHESS ? En revanche, nul n’ignore qui est BHL… Mais voilà, après une période de purgatoire, PVN resurgira parce qu’il a une œuvre et ne s’est pas contenté de diffuser des tracts…

     

     

     

    Un dernier exemple, plus noble cette fois, puisque tiré du Guide des égarés de Moïse Maïmonide (1138-124) qui déplorait l’avachissement intellectuel et l’ignorance crasse de son temps : Si, dit-il, tu tentais d’arracher à sa torpeur un homme (il s’agit évidemment de la léthargie engendrée par l’ignorance et l’inculture) et que tu lui posais la question suivante : veux tu  connaître les mystères de la création ? Veux tu connaître la vérité sur l’essence divine ? Aimerais tu aussi connaître le fin mot de la destination de l’homme, etc ? Cet homme, répond Maimonide, dirait : 0h, oui, je veux, je veux absolument. Et Maimonide de conclure ainsi : mais si vous lui dîtes ceci : auparavant, il faut que tu apprennes la grammaire, la logique, les mathématiques, les science propédeutiques, la physique, la métaphysique et enfin de compte l’éthique. Si tu persévères dans ces études qui te prendront des années et des années tu connaîtras tout. Le feras tu ?

     

     

     

    Vous devinez quelle fut la réponse… Si vous avez trouvé la bonne réponse vous comprendrez le phénomène Zemmour pour lequel, dois je le répéter, je ne nourris aucune animosité.

     

  • Le livre de Delphine BAteau, Hollande c'est fini (sic)

    Les attaques de Delphine Bateau contre le président Hollande

    Quand on voit la une du Parisien, on se demande pourquoi l’actuel président de la République n’a vraiment pas de chance avec les femmes, même au plan politique. On se souvient de l’émoi de l’éphémère ministre de l’écologie D. Bateau, en déclarant publiquement que le budget ne lui convenait pas : elle fut limogée sur le champ alors que Montebourg, abonné aux incartades, a pu rester au gouvernement jusqu’à la fin de l’été sans être inquiété. Mais lui aussi a fini par être renvoyé.

    Est ce que D. Bateau a voulu imiter V. Trierweiler ? A t elle jalousé le foudroyant succès de librairie de l’ancienne campagne de Fr Hollande ? Pense t elle parvenir au même résultat ? Peut-être ! Une chose est incontestable, c’est le titre qui en dit long : Hollande, c’est fini !

    J’ai l’impression qu’on aborde une nouvelle ère des relations au sein des gouvernements, notamment entre le chef de l’Etat et ses ministres. Jadis, il y avait plus de tenue, aujourd’hui, on porte les conflits personnels sur la place publique, l’opinion s’en repaît et les journaux en font leurs choux gras. Ce n’est pas de la transparence car chacun sait que gouverner implique se cacher, dissimuler des choses, bref évoluer dans une sorte de pénombre.…

    Il est vrai que la présidence actuelle repose sur une base qui diminue dangereusement ; le dernier déplacement de Fr Hollande le prouve. On vit une période très particulière d’où seul un coup d’éclat peut nous tirer. Nous avons un président silencieux, un premier ministre qui tente d’occuper le terrain en lançant chaque jour une idée nouvelle que son chef, le président, ne partage pas nécessairement. Il est donc inévitable que tous ceux qui pensent avoir quelque chose à dire s’expriment. Et ce n’est pas toujours à bon escient.