La France à la veille de revirements déchirants
Tous les signaux clignotent dans la même direction : la France entend revenir sur toutes les largesses que son système social pompeusement baptisé modèle social accordait sans discernement à ses nationaux comme aux étrangers résidant sur son territoire. Il est question de graduer de manière dégressive les versements effectués aux chômeurs, il est aussi question de réduire les allocations familiales et de réformer plus largement le code du travail, voire même de revenir sur l’acquisition automatique de la nationalité française.
Hier soir, dans un restaurant où j’ai mes habitudes, j’ai entendu une femme normande, qui est tout sauf une extrémiste, dire qu’il n’était pas normal d’accueillir tant d’étrangers impécunieux et de leur verser tant de minima sociaux, normalement réservés, en bonne logique, aux gens qui travaillent et qui sont des nationaux. Son interlocutrice lui répliqua en citant un cas, lu dans un journal local, d’un Africain entré en France avec ses trois épouses et devenu père de près de vingt fils et filles, devenus français par la loi du sol… Dans ce même contexte, une fois revenu à la maison, on écoute Hervé Mariton dire dans l’émission de Laurent Ruquier que la France bute sontre ses limites, qu’elle est à bout (le mot est de lui), qu’il revoir la loi sur le regroupement familial et le mode d’acquisition de la nationalité française.
Souvenons nous : il y encore quelques années de telles affirmations, marquées du sceau de l’infamie, étaient réservées au discours d’un certain parti que tout le monde dénonçait pour ses outrances et ses mesures xénophobes, etc… Aujourd’hui, vous les retrouvez dans la bouche de Monsieur tout le monde. Le pouvoir, de droite comme de gauche, aura bien du mal à ramener le calme dans les esprits car la crise économique a servi de révélateur. Sans jouer à l’oiseau de mauvais augure, on peut dire que la croissance et le plein emploi ne reviendront jamais plus, du moins plus comme avant. Les meilleurs économistes en perdent leur latin, mais le pouvoir politique qui le sait bien, refuse de le dire clairement. On assiste d’ailleurs son inquiétant effritement. Chaque jour que Dieu fait nous permet d’assister à une reculade du gouvernement : plus d’écotaxe car les routiers menacent de paralyser le pays. Les bonnets rouges de Bretagne ont fait tâche d’huile, demain ce sera les agriculteurs avec leurs engins agricoles et leurs tracteurs, après-demain la SNCF ou la RATP.
Le pays devient ingouvernable. Il y a quelques semaines, lors d’une réception dans la résidence d’un ambassadeur européen, un journaliste assis derrière moi et qui écoutait deux ministres parler m’a glissé à l’oreille le mot suivant : en Allemagne on n’appelle plus la France Frankreich mais Krankreich, le pays malade
C’est terrible, pour le pays qui a abrité les pourparlers de paix à la fin de la grande guerre et où l’on avait appelé la Turquie l’homme malade de l’Europe.
Il faut réagir avant qu’il ne soit trop tard. Si l’élection présidentiel avait lieu demain, l’actuel président ne passerait pas et vous savez bien qui serait élue…