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Vu de la place Victor-Hugo - Page 524

  • Le principe des allocations familiiales en France

     

     

    Le principe des allocations familiales en France

    Ce matin un éditorialiste d’I-Télé a parlé de la dictature des déficits. Pourquoi ? Pour expliquer que le gouvernement actuel était aux abois. Il doit se soumettre aux demandes de sa majorité et des exigences de Bruxelles. Or, les deux sont souvent contradictoires et également coercitifs. Donc,  il n’existe pas de plan clair que le gouvernement puisse suivre en toute autonomie. La même chose vaut pour le budget. Toutes les apparentes cacophonies des membres du gouvernement suivent en réalité un objectif : prouver indirectement à Bruxelles mais aussi à Berlin qu’on fera tout pour aller vers des  réformes structurelles, la chose dont Paris a justement le plis besoin.

    Le gouvernement ne fait pas une bonne affaire, non pas qu’il soit mal inspiré dans sa recherche d’économies mais il va donner l’impression qu’il n’aime pas la famille et qu’il tourne délibérément le dos à une politique familiale orientée vers la natalité depuis le général de Gaulle en 1945. Quand on pense aux récentes manifestations de la manif pour tous, on juge l’affaire un peu risquée.

    Quelle est la mesure qui pourrait sauver la France et la tirer de la morosité ? A part un renoncement de François Hollande (nous ne sommes pas pour un coup de force institutionnel) ; il ne reste qu’un gouvernement d’union nationale. Mais pour cela il faudrait une dissolution qui conduise au palais Bourbon une nouvelle majorité dont le Premier ministre pourrait très bien être Alain Juppé qui est Hollande-compatible… Ce serait alors un changement profond de politique.

    On peut faire des économies mais pas sur les ménages ni surtout sur les dépenses des enfants, la France de demain. En outre, en séparant ainsi entre les familles aux revenus différents, on scinde la société. Tout ce qui divise n’est pas bon, à un moment où ka France doit se rassembler.

    Est ce que le pays peut continuer sur sa lancée. Il est permis d’en douter. Un exemple : en 2015, donc dans quelques semaines, la France devra emprunter sur les marchés pas moins de deux cents milliards ( !!!!) : A quel taux d’intérêt ? Les trouvera t elle ?

    Il faut passer aux choses sérieuses. Il est encore temps. Il faut penser aux intérêts supérieurs de la nation.

  • Où réside l'intérêt bien compris de la Turquie?

    Où est l’intérêt bien compris de la Turquie ?

    Les observateurs, même bien intentionnés à l’égard de ce grand pays se demandent avec insistance pendant combien de temps encore la Turquie pourra t elle mener une telle politique dont on ne discerne pas très bien les contours véritables ? On l’aura compris, la passivité étrange de l’armée par rapport à ce qui se passe dans la ville frontière de Kobané inquiète grandement les puissances occidentales.

    Les Turcs surveillent ce qui se passe à leurs portes comme on surveille le lait sur le feu. Ils ont de graves problèmes avec les séparatistes kurdes du PKK et selon une logique bien rôdée les ennemis de nos ennemis sont nos amis : en clair, les combattants islamiques s’en prennent aux Kurdes qui sont contre nous les Turcs, eh bien, nous fermons les yeux sur leurs agissements puisque le PKK attaque nos troupes dans les montagnes, montent des attentats dans des villes turques, alors pourquoi voulez vous que nous les défendions ? Tel est, à peu de choses près, le raisonnement des Turcs. On peut les comprendre, mais c’est un raisonnement à courte vue et qui manque  de profondeur.

    Bien que la place de cette grande nation ottomane ne soit pas en Europe, ce que chacun sait sans jamais oser le dire clairement, ce pays est le seul allié musulman de l’Occident au sein de l’OTAN et à ce titre nous devons l’aider et coopérer avec lui. Cette nation comprend un fort pourcentage de Kurdes qui se sentent aussi turcs mais qui réclament légitimement des droits spécifiques car ils se veulent une minorité respectée. Il faudrait donc revoir les rapports entre les différentes composantes de cette grande nation, repenser même la vie nationale, donner une certaine autonomie à des régions peuplées majoritairement de kurdes, bref détendre les relations et ne plus réprimer aveuglément certaines velléités autonomistes.

    A cela les autorités turques répondent avec raison que renforcer les kurdes reviendrait à se préparer des lendemains douloureux : si on aide les Kurdes militairement à Kobané, où s’arrêteront-ils ? Est ce que cela ne va pas leur monter à la tête ? Ne vont ils pas tenter d’aller plus loin, en exigeant purement simplement une indépendance et un Etat à part ? C’est un risque, c’est incontestable.

    Ce sont ces craintes qui expliquent partiellement l’attitude du gouvernement d’Ankara et la passivité de l’armée qui assiste, l’arme au pied, aux assauts islamistes contre Kobané, à quelques milliers de mètres de la frontière.

    Il n’est pas vraiment permis à des mortels de faire de vastes projets sur l’avenir. Qui sait à quoi ressemblera cette région mouvementée dans vingt ou trente ans ? Les révolutions technologiques qui se préparent ruineront tous nos systèmes de défense actuels… Les autonomies des minorités iront de soi : c’est pourquoi la Turquie actuelle devrait se moderniser aussi sur un plan institutionnel. Beaucoup d’eau coulera sous les ponts du Bosphore avant que les Kurdes ne puissent s’organiser en un Etat libre et indépendant. Il est vrai que ce peuple est le grand oublié du traité de Versailles, mais il peut encore, par des moyens pacifiques, se faire entendre.

    Il y a une présence kurde dans plusieurs pays limitrophes de la Turquie : la Syrie, l’Irak et même l’Iran. On voit mal ces différents pays desserrer l’étau en même temps. Seul le Kurdistan irakien jouit aujourd’hui d’une autonomie digne de ce nom…

    En fin de compte, le régime turc devrait modifier son approche des choses. Il devrait comprendre que son intérêt bien compris n’est pas d’aider (directement ou indirectement) les forces de l’Etat Islamique, mais de prendre langue avec les organisation kurdes démocratiques et modérées. Pour rebâtir une nouvelle grande Turquie, en paix avec tous ses voisins et avec elle-même.

    Maurice-Ruben HAYOUN

  • La France et ses deux Prix Nobel

    La France et ses prix Nobel

    L’attribution à deux Français des prix Nobel de littérature et d’économie est incontestablement un succès pour le pays, mais quid de son gouvernement ? Déjà, les déclarations ironiques font  rire la cantonade ; on entend dire un peu partout que la France est malade de son économie alors qu’elle abrite les économistes parmi les meilleurs au monde. D’autres vont encore plus loin en écrivant que les deux têtes de l’exécutif tentent, sans trop de succès, de récupérer ce prix pour tenter de se refaire une santé politique…

    Ceci nous conduit à l’exaspération du Premier Ministre qui souhaite la disparation de ce qu’il nomme avec raison un dénigrement constant du pays tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Ce n’est pas faux, mais encore faut il exposer toutes les dimensions du problème. Certes, la France a des atouts, des richesses, des virtualités mais aussi tant de problèmes, de retards pris sur les réformes. De plus, même les  citoyens les plus ordinaires reconnaissent sans peine que le pays est à l’arrêt, vraiment en panne et que la marge de manœuvre de ses dirigeants est proche d’une valeur voisine de zéro… Il est donc normal que l’on dissocie dans cette affaire le succès de deux hommes de la situation générale du pays.

    La grande inconnue reste le vote du budget. La commission européenne ne va sûrement pas avaliser ce budget sans rien dire. D’autant que la France va redemander  un nouveau délai pour se mettre en règle avec les 3% de déficit requis. Le problème est que cet objectif ne sera pas atteint avant plusieurs années et s’il l’est vraiment, ce sera au prix de très lourds sacrifices. En fait, le corps électoral n’a pas eu en 2012 le bon réflexe : une majorité de votants a souhaité le départ de N.S. et le nouvel élu a perdu littéralement deux ans. Même son ancienne compagne Ségolène Royal l’a déclaré récemment dans les colonnes du journal Le Monde.

    La meilleure solution serait de tout changer en procédant à la dissolution de l’Assemblée Nationale. Cela ouvrirait des perspectives nouvelles. Au fur et à mesure que les jours passent, la population a l’impression que l’après-Hollande a déjà commencé. En donnant au pays une impulsion nouvelle, l’actuel président de la République se donnera une nouvelle chance. Alors qu’aujourd’hui, les gens n’attendent qu’une chose : c’est que cela change.

    Ce n’est pas une perspective réjouissante. Il faut redonner espoir à ce pays… Et deux prix Nobel, cela ne suffit pas.