Le feuilleton Nicolas Sarkozy : halte au feu
Je ne cherche pas à prendre parti, je ne veux ni accuser ni défendre, mais je dois bien reconnaître que cela ressemble fort à un lynchage médiatique qui n’est pas vraiment le pur fruit du hasard. Pas un jour que Dieu fait, pas une semaine ne passe sans que nous soyons abreuvés de scoops ou d’autres informations sensationnelles sur les affaires judiciaires en cours. Et ces révélations ont toutes un dénominateur commun : la personne de l’ancien président français. Cela nous incite à tirer quelques enseignements et à formuler quelques observations.
D’abord, les enseignements : on veut bien croire à l’indépendance de la justice et à la séparation des pouvoirs, mais trop c’est trop. Qu’on apprécie NS ou pas, on s’émeut de cette avalanche déversée sur nous par des médias aux aguets. Comment expliquer qu’un site Mediapart, peu suspect d’amitiés sarkozystes ait eu connaissance de telles transcriptions d’écoutes ? Où est passé le secret de l’instruction, la sérénité de la justice qui ne bat pas comme le temps médiatique ou l’esprit partisan ? Et j’ajoute que tant que nous n’avons pas de catalogue complet de l’affaire (ce qui est impossible puisque nous n’avons pas accès à la totalité du dossier), nous ne pourrons pas nous faire une idée d’ensemble. L’image partielle est nécessairement partiale et devrait inciter à la retenue ou au moins à la prudence.
N’y a t il pas une relation avec les consultations électorales immédiates et à venir ? Cette coïncidence est troublante. Il faut réfléchir avant d’agir : si on tire à boulets rouges sur un ancien président de la république, que risque t il donc d’arriver aux retraités de demain, lorsqu’ils auront quitté les lambris dorés des palais nationaux ? Personnellement, je les défendrai si je juge qu’ils sont victimes d’un véritable acharnement.
Le traitement de toutes ces affaires exige plus d’impartialité. La respectabilité de la justice est à prix. Et il y a aussi cette étrange peur panique que semble inspirer l’ancien chef de l’Etat à ses adversaires. Un élément de langage revient sans cesse dans la bouche de ses adversaires : la disqualification. Un peu comme si on voulait neutraliser l’hypothèse d’une candidature..
2017 est encore loin, très loin. Sauf événement imprévisible, les choses ne devraient pas changer avant 1016. Tant d’eau coulera sous les ponts. Pourquoi ne pas se concentrer sur le redressement économique du pays, juguler l’inflation, relancer les investissements, assurer la sécurité et stopper l’immigration ? Les affaires polluent le climat politique. Et puis il y a la loi des deux ans dont les effets devraient se faire sentir dès le mois de mai.…
Il convient donc de restaurer l’image de la justice et de gérer convenablement l’Etat. Faute, l’abstentionnisme sera roi et profitera exclusivement aux extrêmes. La démocratie a tout à y perdre…