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Vu de la place Victor-Hugo - Page 596

  • En Crimée, Poutine ne reculera pas, la diplomatie ne suffira pas

    En Crimée, Poutine reculera pas, la diplomatie ne suffira pas

    C’est désormais programmé : la Crimée retombera dans le giron de la Russie, héritière sans vergogne de la défunte URSS. L’Europe est indirectement coupable dans cette affaire : elle aurait dû gérer la place de la Russie dans notre monde. Elle se serait épargné la terrible déconvenue sur le front syrien et aujourd’hui l’énorme défaite sur le front ukrainien. Les Russes agissent en Crimée comme leurs aînés ont agi à Prague en mai 1968 lorsque le jeune étudiant Jan Palach s’est immolé par le feu devant le monde entier. Et l’armée rouge n’a pas reculé.

    Le problème auquel M. Poutine est confronté n’est rien moins que sa survie politique. Il n y a que le pusillanime, le velléitaire B. Obama pour penser qu’on pourra léchir l’ex agent du KGB par des menaces ou des paroles. L’homme n’a pas hésité à emprisonner des adversaires politiques en Russie et à l’étranger. Des journalistes qui enquêtaient sur des sujets sensibles l’ont payé très cher. La Tchétchénie a été totalement détruite ainsi que sa capitale Gronzni. M. Poutine ne pouvait plus supporter que l’Otan campe à ses portes et redoutait un encerclement sans cesse croissant. Et voilà que la Crimée qui abrite un tier de sa flotte de guerre lui tourne le dos, chasse son président pro-russe et se tourne résolument vers l’Occident.

    Les révolutionnaires ukrainiens auraient dû calmer le pouvoir russe en lui garantissant la validité des traités signés entre eux et la Russie. Ils devraient même aujourd’hui, négocier le retrait des forces armées russes contre l’usage de la base navale de Sébastopol. Les traités signés doivent être respectés.

    Le problème est qu’aujourd’hui, on est allé trop loin, puisque même l’intervention allemande auprès de M. Poutine n’a servi à rien : les Russes ont interdit l’entrée en Crimée à la délégation de l’OSCE… Est ce étonnant ? Non point.

    Alors que faire ? Il faut forcer B. Obama à agir fermement et à ne plus se contenter de faux fuyants… … On a déjà eu l’occasion de dire ici même que le faux bond lors de la crise syrienne, alors que les cibles en Strie étaient désignées et devaient être frappées durant le week end, le président a reculé, laissant la voie à Poutine qui assiste militairement l’armée d’Assad. M. Obama ne comprend pas les régles du jeu avec V. Poutine qui n’est ni un tendre ni un enfant de chœur… On apprend qu’il envoie en Mer noire un destroyer US qui doit participer à des manœuvres militaires conjointes avec deux états de la région.. Ce n’est pas suffisant et le locataire actuel de la Maison Blanche ne l’a pas compris car il n’a pas vraiment la statue d’un homme d’Etat.

    Certes, il faut ménager V. Poutine pendant qu’il est encore au pouvoir mais que se passera t il s’il continue à redéfinir les frontières ? S’il ampute les Etats voisins de territoires entiers ? S’il se met à en envahir d’autres comme le fit Staline avec la Carélie ?

    Les milieux informés ont pourtant une idée qui devrait faire mal et provoquer à court terme la chute de l’ours russe : que M. Obama autorise les compagnies US à vendre du gaz US à l’Europe, laquelle se détournerait aussitôt de Gazprom dont les rentrées s’en ressentiraient aussitôt.

    Mais pour faire cela, il faut en avoir. Je veux dire du courage…

  • Barack Obama et Israël face à la duplicité iranienne

    Barack Obama et Israël face à la duplicité des autorités iraniennes

    Hier encore, toute la presse israélienne se faisait l’écho de l’arraisonnement en mer rouge d’un navire battant pavillon de complaisance et chargé d’armes et de munitions à destination de Gaza. Le navire a été pris par les unités navale d’élite d’Israël. La nouvelle n’a pas vraiment créé la stupeur puisque la guerre de l’ombre menée par l’Etat juif depuis plus de dix ans bat toujours son plein. Ce qui frappe dans ce cas d’espèce, c’est le rôle joué l’Iran (on ne sait pas si M. Rouhani était au courant ou si c’est un coup des Gardiens de la révolution qui restent fidèles à leur méthode d’antan et à leurs alliances avec le Hamas). On n’est même pas sûr que les armes étaient destinées  au Hamas en tant que tel ou au Djihad islamique.. Un fait demeure, c’est que les sourires et les offres de paix et de coopération ne consonnent pas vraiment avec une telle attitude et jette une lumière crue sur les différents centres de pouvoir à Téhéran, les Gardiens de la révolution continuant de se comporter comme un Etat dans l’Etat (Status im statu).

    Si le rôle de l’Iran des Ayatollahs en tant que trafiquant d’armes était connu depuis longtemps, on remarque que le Soudan continue de servir de plaque tournante à ce détestable trafic et que, fait plus surprenant, l’Irak, chiite et allié de l’Iran, a fermé les yeux lors du transit de cette cargaison d’armes dans son territoire. Sans oublier la Syrie, laquelle avance étendard pro iranien déployé devant elle, n’ayant plus rien à perdre. Selon les dépêches d’agence, le périple de cette cargaison d’armes dangereuses, dont des missiles chinois ou de fabrication iranienne avec une portée de près de 200 km, fut bien compliqué afin de déjouer les activités de surveillance satellitaire ? Or, la CIA et le Mossad ont fonctionné main dans la main, même si c’est l’état-major de Tsahal qui a gardé la haute main sur toute cette affaire.

    Quelles leçons tirer de cet incident qui est très grave ? D’abord, concernant l’Iran, centre nerveux du terrorisme, le pouvoir du nouveau président n’est pas incontesté puisque des cercles puissants dans le pays déploient une activité diplomatique et militaire parallèle… A moins, ce qu’il ne faut pas exclure, que les amis de M. Rouhani eux-mêmes jouent double jeu, une sorte de politique à la Janus : une face souriante en public et plus grimaçante en privé, dans les coulisses. Dans ce cas, il ne faudrait faire aucune confiance aux pourparlers de Genève, ne jamais lever les sanctions contre l’Iran, pas même d’un millimètre, puisque ces gens ne sont définitivement pas fiables…

    Le cas de l’Irak, pourtant aidé et soutenu par les USA, est plus surprenant et plus inquiétant. Quand on pense que certains scénarii d’intervention israélienne contre le nucléaire iranien incluaient une violation de l’espace aérien irakien avec la complaisance des autorités, on réalise qu’on est vraiment loin du compte : l’Irak serait donc devenu une sorte de satellite de l’Iran, donnant consistance à cet arc chiite que même le roi de Jordanie redoutant… La CIA, bien implantée en Irak, ne peut pas ne pas avoir pris bonne note de cette affaire.

    Mais le Soudan est impliqué lui aussi ; et ce n’est pas la première fois puisque l’aviation israélienne avait déjà pulvérisé des convois d’armes en territoire soudanais. En fin, la mer rouge sert de point de ralliement puisque le navire a été arraisonné dans ses eaux.

    La dernière leçon qui s’impose porte sur les relations entre l’Etat juif et l’Amérique de M. Obama qui ne pratique plus une politique de franche amitié et de soutien à l’égard d’Israël. Certes, son mandat touchera bientôt à sa fin et les efforts qu’il déploie pour renouer avec l’Iran et faciliter la paix avec les Palestiniens n’iront pas bien loin. Les USA se désengagent du reste du monde, ce qui les intéresse aujourd’hui, c’est l’Asie où ils surveillent la Chine comme son surveille le lait sur le feu. Ils n’ont presque plus besoin de pétrole,  ils ont chez eux de quoi faire. Le Proche Orient n’a plus qu’un problème à régler : le conflit israélo-arabe… Etc…

    Mais cette vision est à court terme car la crise ukrainienne vient nous le rappeler opportunément. M. Poutine réécrit et redéfinit les frontières en Europe. Du jamais vu. On voit bien que les analyses de M. Obama sont hâtives et qu’il est temps pour les USA de revenir sur les devants de la scène.

    La crise ukrainienne est inquiétante et n’a aspect positif : John Kerry va devoir, de longs mois durant, relâcher la pression sur Israël et exercer son ingéniosité diplomatique qui est si grande, ailleurs qu’au Proche Orient.. C’est déjà de gagné.

  • Majesté de la vie spirituelle, bassesse de la vie politique

    Majesté de la vie spirituelle ou bassesses de la vie politique……

     

    Je reconnais ne pas avoir hésité longtemps, entre ce que j’ai vécu hier, notamment dans la soirée, et les résonnances de la vie politique qui va de Charybde en Scylla. Dans l’espoir qu’n jour on finira par toucher le fond de la bêtise, de la tromperie et de la trahison…

     

    Eh bien, dans l’après-midi j’ai enregistré trois émissions avec le G.R. Josy Eisenberg (France 2) sur les écrits bibliques attribués par la tradition au roi Salomon : l’Ecclésiaste, le Cantique des cantiques et les Proverbes. Nous allions de sommet en sommet en nous délectant en commun de toute cette sagesse, de ces sommets de la spiritualité et aussi d cette insaisissable énigme qu’est la destination de l’homme.

     

    Et le soir, dans les salons d’un grand établissementl parisien, une famille amie et apparentée, les Abihssira, offraient deux rouleaux de la Tora (sifré Tora) en hommage à la mémoire de leurs chers parents. Par un tel événement, à caractère spirituel et religieux, sans jamais tomber dans l’austérité, ils combinaient le respect dû aux parents, y compris après leur disparition, et l’amour indéfectible pour la Tora de Dieu.

     

    Cela vaut infiniment plus et beaucoup mieux que de parler de l’affaire Patrick Buisson qui signe une nouvelle fois le degré zéro de la politique. Je vais donc vous parler de ces écrits bibliques en termes concis car ils mériteraient de longs développements.

     

    Vous pourrez voir les émissions programmées pour les 20, 27 avril et le 4 mai dès 9h15.

     

    Le Talmud a pris la peine d’assigner à certaines grandes personnalités du peuple hébreu la paternité littéraire de quelques textes bibliques, étant entendu que ces hommes n’ont été que les porte-paroles de Dieu sous l’inspiration duquel ils composèrent leurs livres.

     

    Le traité Baba Batra du talmud de Babylone (fol. 14b-15a) attribue à Moïse la mise en forme de tout le Pentateuque (à l’exception des quelques versets relatant sa mort) et la rédaction du livre de… Job ! Quant aux deux autres textes sapientiaux, l’Ecclésiaste, les Proverbes, d’une part et le Cantique, d’autre part, le talmud qui les attribue tous les trois au roi Salomon, célèbre dans le monde entier pour sa sagesse proverbiale, propose deux ordres chronologiques possibles de leur rédaction : soit Salomon a commencé, dans sa jeunesse, par s’adonner aux plaisirs de la chair pour s’en détourner en découvrant, avec l’âge, la sagesse qui se traduit dans les Proverbes avant de s’abîmer, pour finir, dans le nihilisme et le pessimisme[1] les plus sombres, soit l’ordre inverse : Salomon a commencé par l’Ecclésiaste, a repris confiance en l’existence en découvrant les Proverbes et a achevé sa course dans le Cantique, qui l’a réconcilié avec les plaisirs de la vie. Certes, les rédacteurs n’ont admis l’Ecclésiaste (rédigé vers 230 avant notre ère) qu’après l’avoir remis au bon endroit : après le désespoir abyssal qui traverse tout ce livre, le dernier chapitre, le chapitre XII, tranche le débat dans l’avant-dernier verset du livre : En fin de compte, et tout bien considéré, Dieu tu craindras et ses préceptes tu observeras, car c’est là tout l’homme. En un verset, les rédacteurs ont rendu la théologie de l’Ecclésiaste plus orthodoxe qu’elle ne l’était.  C’est aussi dans ce dernier chapitre que l’on voit apparaître clairement, probablement sous l’influence de la pensée grecque, l’idée de l’immortalité de l’âme[2] (12 ;7) :  Avant que la poussière ne retourne à la terre selon ce qu’elle était et que le souffle (l’âme) ne retourne à Dieu qui l’a donné..

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