En Crimée, Poutine reculera pas, la diplomatie ne suffira pas
C’est désormais programmé : la Crimée retombera dans le giron de la Russie, héritière sans vergogne de la défunte URSS. L’Europe est indirectement coupable dans cette affaire : elle aurait dû gérer la place de la Russie dans notre monde. Elle se serait épargné la terrible déconvenue sur le front syrien et aujourd’hui l’énorme défaite sur le front ukrainien. Les Russes agissent en Crimée comme leurs aînés ont agi à Prague en mai 1968 lorsque le jeune étudiant Jan Palach s’est immolé par le feu devant le monde entier. Et l’armée rouge n’a pas reculé.
Le problème auquel M. Poutine est confronté n’est rien moins que sa survie politique. Il n y a que le pusillanime, le velléitaire B. Obama pour penser qu’on pourra léchir l’ex agent du KGB par des menaces ou des paroles. L’homme n’a pas hésité à emprisonner des adversaires politiques en Russie et à l’étranger. Des journalistes qui enquêtaient sur des sujets sensibles l’ont payé très cher. La Tchétchénie a été totalement détruite ainsi que sa capitale Gronzni. M. Poutine ne pouvait plus supporter que l’Otan campe à ses portes et redoutait un encerclement sans cesse croissant. Et voilà que la Crimée qui abrite un tier de sa flotte de guerre lui tourne le dos, chasse son président pro-russe et se tourne résolument vers l’Occident.
Les révolutionnaires ukrainiens auraient dû calmer le pouvoir russe en lui garantissant la validité des traités signés entre eux et la Russie. Ils devraient même aujourd’hui, négocier le retrait des forces armées russes contre l’usage de la base navale de Sébastopol. Les traités signés doivent être respectés.
Le problème est qu’aujourd’hui, on est allé trop loin, puisque même l’intervention allemande auprès de M. Poutine n’a servi à rien : les Russes ont interdit l’entrée en Crimée à la délégation de l’OSCE… Est ce étonnant ? Non point.
Alors que faire ? Il faut forcer B. Obama à agir fermement et à ne plus se contenter de faux fuyants… … On a déjà eu l’occasion de dire ici même que le faux bond lors de la crise syrienne, alors que les cibles en Strie étaient désignées et devaient être frappées durant le week end, le président a reculé, laissant la voie à Poutine qui assiste militairement l’armée d’Assad. M. Obama ne comprend pas les régles du jeu avec V. Poutine qui n’est ni un tendre ni un enfant de chœur… On apprend qu’il envoie en Mer noire un destroyer US qui doit participer à des manœuvres militaires conjointes avec deux états de la région.. Ce n’est pas suffisant et le locataire actuel de la Maison Blanche ne l’a pas compris car il n’a pas vraiment la statue d’un homme d’Etat.
Certes, il faut ménager V. Poutine pendant qu’il est encore au pouvoir mais que se passera t il s’il continue à redéfinir les frontières ? S’il ampute les Etats voisins de territoires entiers ? S’il se met à en envahir d’autres comme le fit Staline avec la Carélie ?
Les milieux informés ont pourtant une idée qui devrait faire mal et provoquer à court terme la chute de l’ours russe : que M. Obama autorise les compagnies US à vendre du gaz US à l’Europe, laquelle se détournerait aussitôt de Gazprom dont les rentrées s’en ressentiraient aussitôt.
Mais pour faire cela, il faut en avoir. Je veux dire du courage…