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Vu de la place Victor-Hugo - Page 599

  • Le boycott d'Israël est d'un autre âge

    Le boycott d’Israël est d’un autre âge..

    C’est un article du Figaro d’hier, le 24 février, qui attire l’attention car sur toute une page il dresse le bilan des mesures économico-financières prises par divers organismes contre l’Etat d’Israël en raison des mesures prises par l’Etat hébreu en Cisjordanie. On y trouve des fonds souverains hollandais, des banques danoises et suédoises, des entreprises sud africaines ou européennes qui suspendent leur adhésion ou annulent carrément leurs relations avec Israël. Le motif invoqué est l’expansion juive dans des territoires considérés comme situés hors des frontières d’Israël.

    Cette attitude appelle plusieurs remarques=

    a)     Israël a su surmonter victorieusement des boycotts inspirés par les Arabes depuis sa naissance. L’Etat juif l’a fait au début des années cinquante alors que son économie et son armée étaient encore embryonnaires et ses voisins particulièrement menaçants. Cela n’a mené à rien puisque six décennies plus tard, cet Etat a décuplé sa puissance et sa population. Sans même parler de son armée, devenue la plus puissante de la région puisqu’elle a terrassé toutes celles qui l’ont attaquée.

    b)    La question des frontières au Proche Orient est une véritable boîte de Pandore : quiconque prend le risque de l’ouvrir peut être lui-même emporté… Un exemple ou plutôt plusieurs : la Jordanie est un Etat reconnu par l’ONU bien qu’il fût créé de toutes pièces par l’ancienne puissance coloniale, la Grande Bretagne dont la préoccupation majeure fut alors de sauvegarder ses intérêts dans la région.. Or, plus de 80% de sa population est composée de ÷ Palestiniens. Londres avait agi de la même manière avec le royaume d’Arabie. Plus tard, l’un de ses Premiers Ministres, Anthony Eden, s’était illustré dans le domaine des déclarations cyniques en disant : le monde ne repose pas sur la justice, mais sur le pétrole…… Or, du pétrole, l’Arabie en a à profusion ! Il est vrai que les Britanniques avaient la palme dans la compétition des déclarations peu amènes… Un autre ministre britannique avait donné du sionisme la définition peu flatteuse que voici : un sioniste est un juif qui donne de l’argent à un autre juif pour en envoyer un troisième en Terre sainte…  Autre exemple : la France, soucieuse de sauvegarder son influence et ensuite de sauver la minorité maronite du Liban a créé cet Etat, mettant fin au rêve d’une grande Syrie. Les revendications de Damas sur le Liban ne datent pas de la famille El Assad… Dernier exemple, l’Irak ressent depuis la chute de Saddam la secousse tellurique de ce vivre ensemble forcé de plusieurs ethnies ou de communautés religieuses différentes, voire ennemies. Et je ne parle même pas de ce qui se passe en Lybie où les deux blocs constitutifs de ce pays menacent de se séparer..

    c)     Qui a décrété que la Cisjordanie était palestinienne ? Et Jérusalem ? Un éminent historien français du XIXe siècle avait dit avec humour que s’il fallait rendre la ville de Jérusalem à quelqu’un, ce serait aux… Jébuséens, auxquels le roi David l’avait ravie…

    En règle générale, un boycott des produits israéliens, fabriqués ou non dans telle ou telle région, ne ferait que braquer les autorités de l’Etat juif. Le Premier Ministre Benjamin Netanyahou avait dit juste à la tribune de l’ONU en rappelant opportunément que les juifs construisent des habitations à Jérusalem depuis plus de trois mille ans ! Le boycott n’est donc pas la bonne solution car la guerre économique mène ensuite directement à la guerre tout court……

    Le problème qui oppose les Israéliens aux Palestiniens ne date pas d’hier et ne sera réglé, s’il devait l’être un jour, que par des relations culturelles, économiques et artistiques sur le très long terme. Je dis bien : le très long terme.

    Israël n’est pas et n’a jamais été comme l’Iran un Etat-voyou, c’est un pays démocratique, le seul de tout le Proche Orient. C’est un pays qui dépasse, à lui tout seul, tous les brevets déposés par tous ses ennemis de par le monde. Et ils sont nombreux.

    Il y a quelques années, le monde entier, y compris les USA, reprochait à Israël la neutralisation des terroristes par des drones. Or, personne ne dit rien contre les USA qui ont tué plusieurs milliers de talibans afghans ou pakistanais, sans même parler des yéménites et des somaliens…

    Au cours des siècles, le peuple d’Israël a su faire preuve d’une exceptionnelle souplesse et d’une remarquable faculté d’adaptation. Il a su regarder l’avenir dans les yeux, même lorsque l’horizon semblait bouché à tout jamais. De toutes les épreuves traversées, il a su faire une force. Et surtout, il a su puiser au fond de lui-même ces trésors de sagesse et d’ingéniosité qui sont la clef de sa survie. Ce peuple a fait à l’humanité tout entière l’apostolat du messianisme et auparavant il lui a offert la foi en un Dieu unique. Il est le fondateur du monothéisme éthique. Par son Décalogue, il a sacralisé la vie humaine, a réaffirmé les droits de chaque homme tandis que ses prophètes ont consacré l’existence de l’humanité historique puisque, depuis la petite Judée, ces imprécateurs professionnels se sont adressés aux habitants des îles les plus éloignées de chez eux. En une phrase, ils ont publié la charte de l’humanité civilisée.

    Et ce sont les descendants de ces gens que vous voulez boycotter ? Je pense qu’ils méritent beaucoup mieux.

  • Politique française: les Verts au gouvernement pour longtemps?

    Politique française : les verts ont ils encore leur place au gouvernement ?

    C’est aujourd’hui la question que tout le monde se pose dans la France voisine. Les événements qui se sont produits durant le week end ont remis au centre des débats la participation du parti écologiste au gouvernement. L’actuelle ministre du logement, fortement contestée par les professionnels mais aussi par les électeurs, a fait preuve d’une regrettable ambiguïté, dénoncée par le Premier Ministre français en personne. Or, durant ce même week end, le centre ville de Nantes a été dévasté, des policiers blessés et des manifestations particulièrement violentes, voire dévastatrices. Ceci est imputable à des bandes de casseurs qui n’avaient rien à voir avec les vrais manifestants.

    La ministre du logement, en butte à des contestations internes, a dû se placer du côté des contestataires qui ne veulent pas de l’aéroport souhaité par le premier ministre en personne . Ce dernier a donc demandé à sa ministre de prendre clairement position… On en est là et les  commentaires apportés par d’autres écologistes ne sont pas convaincants. Le cas de figure est exceptionnel car l’actuelle ministre du logement a regretté l’absence d’une ligne gouvernementale claire…  Dans le cadré de la Ve république, une telle attitude d’un membre du gouvernement est inédite. Sous d’autres présidents, il aurait été mis fin à ses fonctions sur le champ.

    Quelles réflexions nous inspirent une telle situation ?

    a)     Les écologistes n’ont aucune culture de gouvernement, ils ne savent pas faire de la politique et présentent leur incompétence et leur inaptitude comme une vertu de clarté, de transparence et d’innocence. En somme, ils seraient là pour purifier la politique, parler vrai et rendre le pouvoir aux citoyens. En réalité, ils sont simplement attachés à leurs fauteuils ministériels.

    b)    Les écologistes n’ont pas compris que l’exercice de fonctions politiques obéit à des lois quasi immuables qu’ils ne peuvent pas changer car elles leur préexistaient et très probablement leur survivraient.

    c)     Enfin, ils ont prétendu surmonter les ambitions inhérentes à chaque détenteur d’une parcelle de pouvoir : chacun veut la garder et poursuivre cette situation le plus longtemps possible. Il suffit de voir certains petits sénateurs écologistes qui se réveillent chaque matin que Dieu fait en hurlant : Mais pourquoi donc ne suis je pas moi aussi ministre ?

    Il est fort possible que les prochaines élections municipales mettent tout ce petit monde d’accord lorsque le peuple se sera exprimé. Il est à craindre que chacun sera alors réduit à prendre ses propres dimensions.

  • Le départ de Janoukovitch, la défait de Vladimir Poutine

     

    La mise à l’écart de Janoukovitch en Ukraine, la défaite de Vladimir Poutine

     

     

     

    Incroyable, inimaginable, seulement quelques heures auparavant : les insurgés ukrainiens, révoltés par les crimes du tyran désormais déchu, n’ont pas voulu suivre la voie défaitiste des négociateurs européens, animés par un esprit quasi munichois et ont poussé leur avantage jusqu’au bout. Même le parlement où le dictateur déchu avait, il y a peu, la majorité, changea du tout au tout. Il s’est doté d’un nouveau président, a voté la libération immédiate de la passionaria Joulila Timochenko et a destitué le président-tyran Janoukovitch. Selon des infirmations non vérifiées, l’homme se sent traqué, abandonné de tous et cherche à quitter son pays pour se réfugier en Russie. Sur la place Maidan à Kiev les  libérateurs et les libérés veulent lui loger une balle dans la tête (sic)

     

     

     

    On doit tirer de nombreux enseignements de ce qui vient de se passer. La première leçon est de ne jamais négocier avec l’innommable, avec les dictateurs sanguinaires qui veulent gagner du temps et se maintenir au pouvoir par la ruse. Or, comme d’habitude, les Européens sont tombés dans le panneau et ont cru utile de signer un accord avec le tyran déchu. Les manifestants ont compris qu’il s’agissait d’un marché de dupes. Ce n’est pas seulement l’Europe qui est en cause, même les USA se laissent volontiers berner quand cela les arrange. Voyez l’exemple syrien. L’attitude des puissances occidentales est assez honteuse mais l’Europe a depuis longtemps baissé les bras devant V. Poutine.

     

     

     

    Le second enseignement est que rien ne peut arrêter tout un peuple qui ne supporte plus de vivre sous la tyrannie. Et c’est probablement le plus grave échec de Poutine et du système qu’il incarne. Car le cas ukrainien fera sûrement des émules en Russie. Le peuple, écœuré par le gouvernement actuel et le système politique (tout est entre les mains d’un seul homme qui dicte sa loi à tous) finira par se soulever. Car, à ses portes, un autre peuple vient de contraindre un tyran à la fuite.

     

     

     

    Ce qui vient de se passer signe donc une grave défaite pour Poutine qui se voit infliger un énorme camouflet pour un pays voisin qu’il entendait asservir et gouverner à sa façon. Certes, le maître du Kremlin dispose encore de quelques cartes en sa main. Mais les Ukrainiens aussi. Ils peuvent dénoncer les accords concernant les bases militaires russes chez eux. Et surtout, ils ne sont plus seuls, l’Europe, le monde entier (sauf Poutine) est avec eux.

     

     

     

    Poutine doit ruiner son amertume, lui qui comptait sur les jeux olympique de Sotchi pour refaire son image. Et voici que la révolution ukrainienne a tout occulté, voire même fait rater les cérémonies de clôture..

     

     

     

    J’ai presque envie de dire qu’il y a un Dieu ou simplement une justice immanente au monde. Les bourreaux meurent aussi, pas seulement leurs victimes. V. Poutine se croyait le maître, surtout après son rétablissement spectaculaire en Syrie où il avait réussi, par la ruse et le cynisme, à coiffer les USA sur le poteau. Aujourd’hui, il se retrouve seul face à lui-même. Il a totalement disparu des écrans de télévision depuis une semaine. Que va t il faire, que peut il faire ?

     

     

     

     

     

    Avec le cynisme qu’on lui connaît, il ne va plus miser sur le tyran déchu mais il va user d’autres moyens plus sournois, comme d’un chantage économico-financier car l’Ukraine est ruinée. Et l’UE ne peut malheureusement pas voler à son secours de manière significative. Seuls les Allemands le peuvent  et j’espère qu’ils agiront. Les liens entre les deux pays, pas toujours recommandable (e.g. la guerre et le rôle joué par les gardes Ukrainiens dans les camps de la mort), sont anciens..

     

     

     

    Et Poutine peut aussi encourager une sorte de sécession comme il le fit il y a peu en Géorgie où l’Abkhazie a fait sécession. Gageons que cette fois ci l’UE et les USA réagiront.

     

     

     

    C’est le commencement de la fin ou la fin du commencement comme disait W. Churchill ? On va voir. Mais franchement l’avenir n’est écrit nulle part. Ou bien, comme le dit une vieille tradition orientale : le salut de Dieu ne prend guère plus de temps un battement de cils…

     

     

     

    Comme je le notais dans l’article paru pas plus tard qu’hier : les tyrans n’auront pas le dernier mot et ils ne l’emporteront pas au paradis..

     

     

     

    Et si M. Poutine veut poursuivre dans sa voie, libre à lui.. Mais on lui conseille la prudence. Ce qui s’est passé à ses portes, en Ukraine, n’est guère anodin.