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Vu de la place Victor-Hugo - Page 602

  • Le journal Libération a toujours confondu journalisme et militantisme

    Le journal Libération a toujours confondu journalisme et militantisme

    Même lorsqu’on n’aime pas vraiment un journal on ne pourra jamais se réjouir de sa disparition. Un journal qui disparaît, c’est comme la mort d’un être qui compte pour nous, même si ce n’est pas l’amour fou entre lui et nous.. C’est ce que ressentent beaucoup de gens depuis que l’on sait que Libération n’en a plus que pour quelques semaines, dans sa forme actuelle.

    Depuis hier et même ce matin, son directeur démissionnaire et son rédacteur en chef sillonnent les plateaux de télévision, pleurant par avance la déchéance de leur rêve perdu. Que s’est-il passé ? Et qu’est ce qui fait que ce journal n’a jamais été un journal comme les autres ? En réalité, le désastre actuel qui n’est pas le premier puisqu’il y eut tant de signes avant-coureurs, tant de prodromes, c’est la confusion délétère entre journalisme et militantisme. Et Libé est tombé dans ce piège depuis longtemps. Ouvertement de gauche, voire même gauchiste, ce qui est son droit le plus absolu, ayant fait campagne sans la moindre mesure ni retenue pour François Hollande, ce qui, je le dis une nouvelle fois, était son droit inaliénable, ce journal s’est comporté comme s’il était la propriété privée non de ses actionnaires ou de ses lecteurs, mais de quelques journalistes médiocres (pas tous) s’arrogeant le droit de morigéner la société dans son ensemble et d’insulter ceux de leurs concitoyens qui n’étaient pas d’accord avec eux.

    Mais le péché mortel fut de se vendre à un parti, à une obédience politique au lieu de conserver sa liberté de ton et de pensée. Le PS est comme tous les autres partis, de droite comme de gauche : il instrumentalise un organe de presse et après s’en être copieusement servi, il s’en désintéresse et s’en détourne. Ce n’est ni le PS ni le gouvernement qui sauveront Libération qui les a pourtant bien servis… Il faut revenir au journalisme, mais c’est trop tard. C’est une leçon dont il faudra tenir compte dans les nouveaux postes que les journalistes de Libération occuperont plus tard, mais ailleurs.

    Une autre question, peut-être un peu plus franche se pose : peut-on être un journaliste post soixante-huitard et survivre dans la société actuelle ? Peut-on en 2014 imprimer à un quotidien une telle marque ? La réponse se laisse facilement deviner.. Libération a été au journalisme ce que les écologistes sont à la politique : ni l’un ni les autres n’ont la culture qui convient. Pourquoi ? D’abord, parce qu’un journal, comme tout ce qui existe dans notre bas monde, doit disposer de moyens de subsistance. Les journalistes de Libération ont, sans jamais le dire clairement ni même peut-être s’en être rendus compte, cru en une conscience morale supérieure (eux qui se gaussaient tant de la spiritualité et de l’éthique des autres), en l’existence d’une divinité tutélaire qui volerait à leur secours en cas de grave accident.. Ils ont cru être investis d’une mission…. Ce ne fut pas le cas. Et le journal paie aujourd’hui le prix de cette terrible méprise.

    Chacun se souvient de ce grand capitaine français d’industrie, tenté, un temps, par la nationalité d’un pays proche où l’on paie moins d’impôts. Vous souvenez vous de la une de Libération= Casse toi……… La bienséance m’empêche de rééditer cela en toutes lettres. Et aujourd’hui, vers qui se tournent les journalistes pour renflouer les caisses du journal et tenter de conjurer d’inéluctables crises de trésorerie ? Vers des détenteurs de capitaux qu’on l’on traînait dans la boue, pas plus tard qu’hier……

    Toutes les opinions, hormis les messages de haine et de discrimination, sont acceptables et ont le droit de vivre. Mais il faut savoir prendre des risques calculés. A trop ignorer les règles de la vie économique, Libération paie aujourd’hui le prix fort de cette insouciance. Depuis l’époque de Serge July et de quelques autres journalistes, Libération aurait dû s’assagir tout en cultivant sa différence. On peut rétorquer qu’une certaine indépendance, voire de l’insolence, plaisent à un certain public. Mais voilà après les envolées militantes de l’année électorale, le soufflet est retombé et ce qui intéressait hier n’a plus d’intérêt aujourd’hui. Certes, moi aussi je trouvais plutôt inspirées mais pas toujours très heureux certaines unes…… Mais voilà, cela ne suffit pas. Il faut une ligne qui dure, qui se justifie et qui rassemble un lectorat.

    Le vent de l’Histoire existe, il souffle dans telle ou telle direction, selon des règles que l’on peut élucider. Mais jamais éluder.

  • Tsahal, l'armée la plus innovante au monde

    Tsahal, l’armée la plus innovante au monde

    Einmal ist keinmal, une fois n’est pas coutume, disent les Allemands. C’est exactement ce que j’ai pensé en achevant la lecture de toute une page du journal Le Monde, en date du 13 février 2014 consacrée aux start-up, page 2. C’est suffisamment remarquable pour être souligné et aussi pour que je consacre un blog à ce sujet. Que l’on me comprenne bien : je ne dis pas que ce grand quotidien du soir a un tropisme anti-israélien, mais je dis, en tout respect, que ses préjugés sur l’Etat d’Israël, son gouvernement et sa politique intérieure et étrangère (notamment ses appréciations sur le Premier Ministre Benjamin Netanyahou) lui ont aliéné une grande partie de son lectorat traditionnel, notamment juif qui considère que le magistère moral exercé par le journal fondé par Hubert Beuve-Méry appartient désormais à un passé révolu.

    Que dit ce long et passionnant article ? Il montre que cette armée de l’Etat juif, véritable ceinture de feu protégeant les juifs du monde entier, n’est pas une armée de soudards ni de sanguinaires mais un corps de défense, bien éduqué, bien formé, aussi bien à l’art de la guerre qu’à l’art de chercher, de construire et d’édifier.

    Tsahal est avant tout une école de jeunes, un centre de formation permanente, un lieu de promotion sociale, un creuset où la jeune nation israélienne se construit et où des juifs du monde entier, sans omettre quelques druzes qui ont opté pour cet Etat, apprennent à se connaître et à s’enrichir mutuellement. Quand on voit les efforts déployés par les jeunes les plus brillants pour rejoindre cette unité d’élite de l’armée, on réalise enfin que ce peuple ne fait la guerre que par nécessité et que sa vocation première est de choisir la vie et le progrès.

    Certes, cette unité d’élite de Tsahal a d’abord une mission de défense et de découverte, notamment des intentions et des avancées d’un certain Etat qui proclame urbi et orbi sa volonté de mettre fin à l’existence de l’Etat juif. Et ce même Etat a eu à connaître quelques déboires, plus ou moins sérieux, causés par des intrusions informatiques dans ses centres de centrifugeuses ou d’assemblages de missiles balistiques… Et les unités d’élite de Tsahal, ainsi que celles d’autres pays, ne sont pas vraiment étrangères à cela.

    Mais ce n’est qu’un aspect des choses : un grand nombre de sociétés multinationales viennent recruter leurs meilleurs éléments dans l’Etat juif où chaque fille et chaque garçon est mobilisé dans l’armée dès l’âge de dix-huit ans, et ce, durant, respectivement deux et trois ans. Quand ils sont rendus à la vie civile, ils ont tout juste vingt et un ans… C’est alors que les plus doués d’entre eux entament des études universitaires. Mais contrairement aux autres pays du monde, à l’armée ils n’ont pas perdu leur temps car la défense du pays présuppose des soldats éduqués, conscients de leurs droits et de leurs devoirs. Connaissez vous une autre armée au monde où l’on vous remet après vos classes un fusil d’assaut et une … Bible ?

    De cette tension dialectique entre un engin de mort, une arme, et le livre qui constitue la charte éthique de l’humanité civilisée, est née une approche nouvelle de l’existence. Il faut avoir vu ces jeunes gens et ces jeunes filles, s’arrêter par dizaines dans des cafés sur les routes du Néguev, le vendredi, en début d’après-midi… Aucun ne commande la moindre goutte d’alcool, la moindre bière, même non alcoolisée… Tous boivent du chocolat, des cafés crème et dévorent à belles dents des gâteaux.  Le niveau de leur hébreu est bon et les relations entre les jeunes officiers et les nouvelles recrues sont détendues. Je les ai souvent vu ne jamais quitter des yeux leur fusil d’assaut. Mais aucun n’a de visage évoquant de près ou de loin, l’appartenance à je ne sais quelle soldatesque. Certes, tous n’auront pas accès aux unités les plus prestigieuses mais les plus capables pourront s’épanouir et faire une honorable carrière. Certains journalistes ont relevé que même pour assurer la sécurité à Sotchi, Vladimir Poutine a conclu des contrats avec des sociétés de surveillance israéliennes.

    Les voisins d’Israël pourraient peut-être, un jour que je souhaite proche, s’inspirer d’un si haut exemple et changer enfin d’attitude : abandonner la culture de mort  et opter enfin pour une culture de vie.

    Dans les appréciations portées sur l’Etat d’Israël, les journalistes oublient souvent, plus par paresse que par ignorance, de s’en référer au message des grands prophètes hébraïques. Quand je rédigeais mon livre sur Ernest Renan, la Bible et les Juifs (Arléa, 2009), mon attention avait été attirée par une phrase où l’auteur de la Vie de Jésus annonçait que le christianisme était né huit siècles avant son fondateur ! Par cette formule provocante, Renan signifiait que le prophète Isaïe (VIIIe siècle avant notre ère) avait déjà exposé les grandes idées de la nouvelle religion. Le christianisme ne serait alors que le judaïsme des prophètes, une sorte de religion universelle et non ritualisée.

    Or, Tsahal n’a jamais répudié ces valeurs qui ont modelé la conscience morale de l’humanité entière. On l’a vu lorsque certains soldats se sont plaints, à tort ou à raison, de l’inconduite, réelle ou supposée, de certains de leurs camarades sur le champ de bataille. Les grandes idées de justice et d’équité, de recherche du bien et de protection de la vie humaine, le traitement avec mansuétude y compris des animaux, le respect de la nature, tout cela se trouve même dans le chapitre XI du livre d’Isaïe qui puise ses métaphores d’un monde messianique, d’un univers en état de post rédemption, dans le monde agraire.

    On peut ne pas croire en l’avènement messianique ou en donner une interprétation éthico-psychologique (comme le fit Hermann Cohen qui disait  que chacun sera son propre Messie pour peu qu’il décide de s’amender, et si nous tous le faisons, eh bien le monde en sera transformé, c’est-à-dire que dans un monde messianique), mais on peut espérer que ce grand journal sera enfin touché par la Grâce et qu’il continuera de nous offrir de si bons articles, en page 2 de ses éditions à venir.

  • 34% des Française se disent proches du Front National……

    La France est elle sur la bonne voie ? 34% des Français se disent proches des idées du Front National

    C’est la nouvelle qui a mis tout le monde en émoi : le corps électoral français se droitise et le gouvernement semble impuissant face à ce phénomène de plus en plus inquiétant. On n’a même plus besoin de chercher des explications à cette évolution. Par ailleurs, la décision de la Confédération de stopper l’immigration massive, même de provenance européenne,, occupe les esprits et les plumes sur les bords de la Seine et pas seulement sur les bords du lac Léman.

    En France, le phénomène est global et l’immigration n’est plus acceptée par personne, seule une petite minorité de gauche, héritière de l’internationalisme d’un autre âge, continue de se revendiquer de l’union des travailleurs du monde et de l’accueil des étrangers. C’est généreux, mais est ce réaliste ? Le pays, nous dit-on, n’a plus les moyens d’assurer la pérennité du modèle social français, l’assurance maladie, l’assurance chômage, les retraites à taux plein, les avantages en nature abusivement consentis aux salariés de la SNCF, de l’EDF-GDF, d’Air France-KLM, etc… Comment voulez vous que l’on continue sur cette voie alors que les caisses sont vides et que l’Etat poursuit son matraquage fiscal des ménages ? Les gens ont déjà reçu leur fiche d’impôt pour le tiers provisionnel et ils ruminent leur colère : ils ont la ferme conviction que l’actuel président leur a menti… A ce ressentiment s’ajoute l’impression, probablement fausse ou exagérée, qu’il y a trop d’éléments allogènes, non intégrables et qui abusent des minima sociaux, au détriment du corps traditionnel français.. En outre, cette droitisation de l’électorat le conduit à ne plus accepter la moindre critique de ce pays. Nous allons vivre ce que les USA ont connu du temps de Richard Nixon : America, love it or leave it. Ici, cela donnera, La France, soit vous l’aimez, soit vous la quittez……

    En fait, les gens n’osent pas dire une chose qui explique tout le reste : ils sentent que leur identité nationale, religieuse et humaine, est menacée, voire irrémédiablement remise en cause. Et ils ne comprennent que des éléments venus de l’étranger leur imposent leurs lois et leurs mœurs, voire même leur religion. Et comme il y a une certaine autocensure, les gens ne s’expriment pas clairement et ne se dévoilent  que dans le secret de l’isoloir.

    Certains, parmi les plus instruits et les mieux éduqués, rêvent pour la France d’un Théo Sarazin qui romprait le silence et écrirait un livre intitulé La France se fiche en l’air là où l’auteur allemand parlait dans un best seller, de Deutschland schafft sich ab. On peut dire qu’Alain Finkielkraut a entrepris ce travail avec son dernier ouvrage, L’identité malheureuse. Je l’ai vu hier, par hasard sur I-Télé débattant avec la ministre de la réussite scolaire. Evidemment, le déséquilibre était frappant, l’avantage allant, les yeux fermés, au philosophe qui reproche à l’idéologie dominante d’aujourd’hui d’être autiste et de pratiquer une haine de soi qui ne dit pas son nom, une sorte de malaise de notre civilisationnel qui s’adresse inexplicablement à soi même les pires reproches.

    Le philosophe a magistralement fait le procès de la discrimination positive, et même le journaliste M. Galzi, a bien souligné qu’un concours était un concours et qu’il ne fallait pas fausser les règles. La dame a dit avec une bonne volonté touchante que les immigrés ou la diversité n’avaient pas encore les codes culturels, jadis l’apanage d’une aristocratie élitiste (sic), etc… Mon Dieu, si ce n’était que cela ! On permettra aux professeurs de dire que l’on peut aider ceux qui sont peu favorisés sans avoir à baisser le niveau. Si vous placez à l’école polytechnique ou à l’Ecole Normale Supérieure de la rue d ‘Ulm des gens qui n’ont pas le niveau, cela ne mènera à rien. Vous pourrez leur donner tous les diplômes les plus prestigieux de la terre, cele n’y changera rien.

    Je me souviens que dans les années 70, la faculté de médecine de la ville de Bologne avait considérablement assoupli les conditions d’accès aux études médicales… Le résultat ne s’est pas attendre : tous les médecins promus par cette instance universitaire furent disqualifiés et discrédités en Italie !

    Il est urgent de remettre les choses à leur juste place. Sinon, le FN n’aura même plus besoin de faire campagne, les choses lui tomberont dans le gosier par elles mêmes…

    Comment faire ? Constitutionnellement, rien ne s’oppose à un arrêt net de l’immigration afin d’intégrer les gens qui sont déjà sur place. Il faut faire très attention, la société européenne, adepte d’une mélange harmonieux entre le Décalogue judéo-chrétien et l’esprit des Lumières, n’est pas prête à renoncer à ses valeurs qui font sa dignité et sa force.

    Aujourd’hui, on a atteint 34% et les élections municipales ne sont qu’à quatre semaines. Que se passera t il le jour des élections si le gouvernement reste sur ses positions ?