La majorité des Français refusent la discrimination positive (positive action)
En essayant d’y voir clair ce matin, notamment en triant les plus importantes nouvelles, et D- sait qu’on n’en manque pas, mon attention a été attirée par un sondage, encore un !: 77% des Français interrogés sur le projet du Premier Ministre Jean-Marc Ayrault de faciliter l’intégration des étrangers en leur faisant la courte échelle afin de remédier à leur handicap de départ, eh bien cette écrasante majorité de Français jugent que cela ne va pas, que le pays n’a pas à offrir aux étrangers une situation qu’ils doivent eux même conquérir s’ils veulent être admis sur place et vivre avec eux. En d’autres termes, la population française, fortement touchée par la crise, ne veut plus entendre parler de solidarité, de générosité, de capacité d’accueillir et considère même que charité bien ordonnée commence par soi-même. C’est le tromphe du fameux slogan : La France aux Français..
Comment interpréter ce sondage qui, personnellement, ne me surprend guère ? Eh bien, ce sondage illustre bien ce que Robert Badinter avait jadis appelé la lepenisation des esprits, ou, plus fort que cela, ce que Jean-Mairie Le Pen avait résumé dans un slogan qui a fait florès : la France aux Français.
Un autre aspect de ce sondage ne laisse pas de préoccuper la majorité actuelle : les gens estiment que c’est aux étrangers de se faire à la France, d’adopter ses mœurs et non l’inverse, ce n’est pas au pays d’accueil de s’adapter mais aux nouveaux venus de se soumettre au pays et de se laisser absorber par lui. C’est une certaine définition de l’intégration et de l’assimilation.
On voit d’ici les réactions que les résultats d’un tel sondage ne manqueront pas de susciter.
Mais était-ce vraiment imprévisible ? Le simple citoyen ne comprend pas qu’il ne soit plus en sécurité chez lui ou dans la rue, il ne comprend pas que certaines banlieues ou cités soient devenues des zones de non droit, il n’admet pas que dans certaines cités de Marseille, les policiers hésitent à s’engager la nuit, sauf s’ils sont en grand nombre, il ne comprend pas non plus que les hôpitaux soient en déficit, que les fraudes aux allocations familiales, au chômage et à l’assurance maladie soient ce qu’elles sont aujourd’hui..
On peut comprendre de telles réactions, elles sont légitimes, le problème est de prévenir leur généralisation qui sera abusive et touchera peut-être des gens qui n’ont rien à se reprocher. La crise est passée par là. Si l’on jette un regard rétrospectif sur, disons, les années quatre-vingt, on mesure le chemin parcouru. Le chômage, la paucité des moyens dans les familles, le fait que les jeunes ne trouvent plus d’emploi sur place les pousse à considérer que si, eux mêmes, en tant que nationaux, sont contraints de s’expatrier, pourquoi devrait-on faciliter la tâche aux étrangers qui viennent en France ? Un tel raisonnement eut été impensable il y a seulement quelques années… Mais en ce temps là la crise n’était pas encore ce qu’elle est aujourd’hui.
D’un autre côté, la France n’a pas vraiment su intégrer ses étrangers et pour ce faire, elle doit suspendre leur entrée dans son territoire afin de prendre en charge ceux qui sont déjà en souffrance depuis de nombreuses années.
Il faudrait que l’immigration devienne un sujet qu’on traite calmement, sans idéologie ni tabous. Ce qui n’est pas encore le cas. Une chose est certaine, cependant, les Français n’acceptent pas que l’on facilite les choses aux non-nationaux. Et cette attitude représente une incontestable victoire du Front National font les thèses ont fini par s’imposer.
Et cela laisse aussi entrevoir ce qui vas se passer lors des prochaines élections locales et européennes.