La lettre ouverte de Nicolas Sarkozy aux Français : sur quelques principes relatifs à la quête de justice et d ‘équité
Ma première remarque portera sur ce qu’on appelle en Suisse alémanique eine unheilige Allianz, une conjonction condamnable au plan moral : l’alliance entre un scandale mettant en cause la justice et le concours de la presse. Si un site journalistique n’avait pas diffusé à grande échelle la transcription d’écoutes téléphoniques, bien ciblées, on n’aurait pas eu cette cascade de réactions : l’ancien chef de l’Etat se sentant injustement traité, voire persécuté pour ne pas dire traqué, a recouru aux grands moyens. Il a pris ce matin et même depuis hier au soir, l’ensemble de la nation à témoin… Il met ses compatriotes en garde, à tort ou à raison, contre les dérives d’une justice qu’il juge partisane et qui instruit trop à charge. Comment peut-on s’en prendre à lui alors qu’il n’est pas mis en examen et qu’il n‘a donc pas accès au dossier, et, de ce fait, ne peut se défendre selon les voies de recours prévues par la loi ? Sa sortie, si j’ose dire, a déclenché une sèche réplique de l’actuel chef de l’Etat, relayé par ses ministres et les élus socialistes… Et depuis hier soir tard, toute la presse télévisuelle s’en donne à cœur joie, se grise de tous les commentaires, même les plus creux.