La levée progressive des sanctions économiques contre l’Iran..
Vous connaissez sûrement cette phrase, authentique ou apocryphe, que l’on prête à Lénine : Vous verrez, les capitalistes finiront pas nous vendre la corde avec laquelle nous pourrons les pendre..
C’est la référence qui s’est imposée à mon esprit en apprenant ce matin tôt que le patronat français, le MEDEF, envoyait en Iran une imposante délégation de chefs d’entreprises afin de prospecter le marché iranien qui manque de toute et qui a des besoins gigantesques.
En effet, et malgré les dénégations tonitruantes de l’inénarrable Ahmaninedjad, l’économie iranienne n’est plus que l’ombre d’elle-même et la situation sociale était si alarmante que le Guide suprême de la révolution a permis l’élection de M. Rouhani pour une seule raison : briser l’isolement international insupportable de son pays. L’inflation est galopante, l’usure monétaire insupportable et les perspectives particulièrement inquiétantes. Si l’on ne faisait rien, le soulèvement populaire était inéluctable.
Mais comment faire confiance à aux dirigeants actuels de ce pays ? Certes, les échos qui nous reviennent de ce pays donnent les ayatollahs perdants, en perte de vitesse et promis à tomber dans la trappe, les poubelles de l’histoire. C’est un calcul à long terme. C’est probable, mais ils mettront bien quinze ans à disparaître… On précise même que la jeunesse iranienne n’en peut plus et veut vivre à l’américaine.. C’est fort possible, mais quid de l’énergie nucléaire militaire ?
Mais voilà, les industriels ne se souvient guère de tout cela, ce qui les intéresse au premier chef ce sont les affaires. Et la situation économique en France est plus qu’alarmante. Récemment, un important préfet me fit remarquer qu’avant les sanctions, l’Iran représentait pour l’industrie automobile française un très important débouché. Or, depuis les incroyables restrictions bancaires, ce marché fut réduit à sa plus simple expression.
Loin de nous l’idée de porter atteinte à la vie quotidienne des Iraniens, mais il faut absolument que leur gouvernement respecte la légalité internationale. Or, c’est un état voyou qui, dès sa naissance, a pris d’assaut une légation étrangère jouissante de l’extraterritorialité. Du jamais vu.
Les USA sont à l’origine de ce changement d’attitude vis à vis de l’Iran. Ils s’apprêtent à évacuer l’Afghanistan et veulent le faire sans encombre. Or, ils connaissent la capacité de nuisance de l’Iran qui a une longue frontière commune avec ce pays. Et les services secrets des deux pays ont souvent collaboré, comme le font, d’ailleurs, parfois le Mossad et les services iraniens.
Mais il faut se garder de faire des affaires sans se préoccuper du reste. Il y a des précédents célèbres dans ce même cas de figure et l’Europe s’en est jadis mordu les doigts.
Prudence !