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Vu de la place Victor-Hugo - Page 603

  • Nicolas Sarkozy, le retour?

    Nicolas Sarkozy, le retour ?

    Ce matin, la presse ne parle que de cela, le retour de l’ancien président qui a assisté hier soir à un meeting de Nathalie K-M., candidate de l’UMP à la mairie de Paris. Et qui n’est pas vraiment en bonne position dans les sondages. Mais ce qui est le plus frappant, c’est que l’ancien président a entièrement éclipsé la candidate, tant l’accueil réservé à NS a dépassé, et de quelle manière, la candidate qu’il était venu soutenir. C’est un peu comme cela en politique : les femmes et les hommes qui exercent cette profession, car c’en est une désormais, ne pensant qu’à eux, et même aujourd’hui l’exemple vient de très haut.. Si vous voyez ce que je veux dire.

    La venue hier soir de NS à ce meeting avait aussi un autre but, parasiter, court-circuiter la visite d’Etat de François Hollande aux USA et occuper le terrain : au moment où le président en titre est ailleurs, à l’étranger,  son prédécesseur s’offre un bain de foule et tient sa place, celle qui fut la sienne il y a moins de deux et qu’il rêve de réoccuper en 2017.

    La France est un pays étrange, ses citoyens passent d’une élection à une autre, même lorsqu’il s’agit d’un horizon encore lointain. Et là aussi l’exemple vient de très haut : souvenez vous du 14 janvier, l’actuel président  avait du mal à dissimuler sa préoccupation unique et lancinante, revenir en 2017, se faire réélire, rester à l’Elysée. C’est très humain, c’est naturel et normal, mais que fait on en 2014, 2015 et 2016 ?

    Comment voulez vous que ce pays se redresse si ses dirigeants ne vivent que pour les élections ? Que fait on dans l’intervalle, entre deux élections ? Apparemment, les gouvernants n’eont cure . Regardez la télévision et les problèmes avec les chauffeurs de taxis, lesquels se réveillent soudain pour constater que les parisiens se plaignent de leur impolitesse, de l’absence de service, bref de leur incongruité ? J’ai entendu des dames se plaindre de remarques déplacées de ces mêmes chauffeurs qui manifestent… Certains taxis mettent leur radio (exotique) à fond sans le moindre égard pour le passager qui est leur client…

    Nous pouvons comprendre que ces artisans se soucient de leur avenir, et il faudra sûrement prendre des mesures conservatoires pour garantir un peu leur avenir. Mais pour le reste, on n’arrête pas le progrès, l’avenir appartient aux VTC qui répondent aux besoins des Parisiens en étant bien élevés, polis, respectueux, bref au service des gens. Comme un médecin est au service de ses patients, un professeur de ses étudiants et un avocat de ses mandants.

    Derrière ces grèves et ces manifestations à répétition, il y a la nécessité de rééduquer les Français, leur rappeler qu’ils ne sont décidemment pas le centre du monde et que s’il veulent conserver leur rang dans ce monde en mutation accélérée, ils doivent changer et faire preuve d’humilité.

    NS, lui, a bien compris la leçon. Sera ce suffisant pour revenir, D- seul le sait……

  • Israël et la menace d'un boycott

    Israël et la menace d’un boycott

    L’actualité internationale qui va des massacres en Centrafrique aux jeux olympiques d’hiver à Sotchi a quelque peu déplacé notre attention d’un problème très grave qui se profile à l’horizon et qui risque d’avoir des conséquences autrement plus préoccupantes que tous les conflits que nous vivons présentement. Je pense évidemment aux velléités de l’actuel secrétaire d’Etat US John Kerry qui exerce des pressions assez fortes sur Israël afin que ce dernier assouplisse sa position dans les négociations avec les Palestiniens. Et cette pression a pris une tournure aussi inattendue qu’inquiétante puisqu’une campagne d’une très vaste ampleur commence à se dessiner visant à rejeter, à boycotter les produits israéliens fabriqués dans les territoires dont les instance internationales ne reconnaissent pas la souveraineté israélienne.. Cette menace risque de se concrétiser et notamment aux yeux de l’Allemagne qui semble avoir pris une position en flèche dans cette affaire.

    Un mot de l’attitude de l’Allemagne : les différents gouvernements de ce pays ont toujours appuyé et soutenu l’Etat d’Israël pour des raisons historiques évidentes. Mais l’arrivée d’un gouvernement de grande coalition et l’occupation de l’auswärtiges Amt par un social-démocrate a provoqué un infléchissement de la politique extérieure allemande. Certes, ce pays ne pratiquera pas une politique anti-israélienne mais du fait de sa position au sein de l’Europe, son exemple risque d’être suivi…

    Le gouvernement israélien prend cette affaire très au sérieux. Car si l’Union Européenne fait mine de soutenir ce boycott des produits d’Israël, même partiellement, même sélectivement, cela aura des conséquences graves sur l’économie locale : M. Lapide qui occupe le ministère de l’économie a rappelé que l’Etat juif  fait  33% de ses échanges avec l’U.E. Mais nous n’en sommes pas encore là. Toutefois, si cela devait se préciser, un certain nombre d’Israéliens se retrouverait au chômage..

    Je pense que les gouvernements de la planète ne réalisent pas très bien ce que représente la menace arabe sur et pour Israël : c’est un problème de survie et l’attachement du peuple juif à chaque centimètre carré de la Terre sainte a résisté à tout, y compris à l’épreuve du temps. L’existence, la renaissance de l’Etat d’Israël a défié toutes les lois de l’évolution historique. Si les règles de l’Histoire s’étaient appliquées sans exception, ce peuple aurait dû disparaître, comme ont disparu les Philistins (qui donnèrent tant de fil à retordre au roi David). Et les Amorhéens, les Cananéens, les Hittes, etc… ont tous disparu . Comme on vient de le montrer, pas un peuple, pas une nation, pas une ethnie n’a pu se conserver ni se maintenir en vie dans le Proche-Orient ancien, excepté ce peuple d’Israël qui a placé la préservation de ce lien avec la terre ancestrale au dessus de tout.

    Quel est l’objet du débat, le corpus delicti ? Quelques arpents de terre sablonneuse, abandonnés de tous, laissés en friche des siècles durant et dont l’étendue ne dépasse pas la superficie d’environ deux départements français de aille moyenne… Des pionniers, nommés à tort des colons (le mot hébraïque mitnahalilm signifie ceux qui entrent en possession de leur héritage) ont asséché les marais, ils sont morts victimes de la malaria, ils ont tout laissé derrière eux pour faire refleurir le désert, leur désert, celui de leurs ancêtres et voilà qu’on leur conteste le droit de poser le pied chez eux. Qui peut prouver que la banlieue de Jérusalem, Ma’alé Adoumim, n’appartient pas aux Israéliens ? Mais, croyez vous que cette affaire se limite à un simple conflit territorial et qu’une répartition nouvelle de territoires réglerait le problème ? Si tel avait été le cas, l’affaire aurait été réglée il y a bien longtemps. C’est une question de survie, de pérennité de l’Etat d’Israël en tant qu’Etat juif, qui se cache derrière cela.

    Voyez la crispation (légitime) d’Israël au sujet de la vallée du Jourdain : qui serait assez naïf pour croire que cette cuvette regorge de pétrole, d’or et de diamants dans son sous sol ? Tout son intérêt est stratégique. Tout le territoire israélien est enclavé et à portée d’une artillerie ennemie à longue portée. Les adversaires d’Israël ne font aucun effort pour accepter une fois pour toutes l’existence de cet Etat qui a une logique de développement sans pareille au monde. Et, à mon sens, ce n’est pas une menace de boycott qui exercera une pression suffisante sur Israël.

    Pour que ce pays fasse des concessions, il faut que le climat de la région change. Prenez l’exemple éclairant de Gaza. Imaginez qu’une entité hostile y installe des fusées ou des missiles à longue portée, capables d’atteindre l’aéroport international de Loud, ce serait catastrophique !

    En tout état de cause, l’énervement de M. John Kerry ne servira pas la cause de la paix. Même les états arabes modérés se rapprochent silencieusement d’Israël ( regardez une récente déclaration d’un prince saoudien de la famille régnante concernant l’Iran) et l’on ne comprendrait pas que l’on isole Israël alors que l’Iran voit se rapprocher la perspective de la levée des sanctions… Ce serait un curieux signal envoyé au reste du monde !

    Un ministre canadien faisait récemment remarquer que les ouvriers palestiniens employés par l’usine controversée de Ma’alé Adoumim recevaient un salaire nettement supérieur à celui de leurs collègues de Ramallah ou de Djénine. On peut être d’accord ou ne pas être d’accord avec cela.

    Mais une idée ne laisse pas d’être intéressante : des intérêts économiques reliant Israéliens et Palestiniens changerait le cours des choses. Au fond, les Palestiniens sont bien seuls aujourd’hui : la Syrie est en proie à une atroce guerre civile, la Libye ne va guère mieux, la Tunisie a tant à faire avec son économie, l’Egypte se débat encore dans des troubles intérieurs sans nom, l’Irak fait même de nouveau appel aux mercenaires US pour lutter contre les attentats et l’Iran, lui-même, se rapproche des Occidentaux à petits pas..

    N’est ce pas le meilleur moment pour agir en faveur d’une paix véritable ? J’ai dit agir et non parler. Car on en parle depuis des décennies. Sans résultats tangibles.

  • La Suisse et l'immigration

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    La Suisse et l’immigration

     

    Tout en ne faisant pas partie formellement de l’Union Européenne, la Confédération helvétique  entretient avec elle de multiples relations de tous ordres. Cela est dû à l’Histoire du continent mais aussi à l’essence de cette confédération. Il y a le trilinguisme, le français à Genève et en Suisse romande, l’allemand à Berne, Bâle et dans toute la Suisse alémanique et enfin l’italien au Tessin et ailleurs. Ces trois langues parlées sur place relient plus ou moins organiquement la Suisse à trois pays membres de l’UE.

     

     

     

    Aujourd’hui, les Suisses vont voter pour voir s’il est possible de limiter l’entrée dans la Confédération d’immigrés européens qui choisissent de s’établir sur place. On estime à environ 80 000 le nombre d’Européens qui viennent sur les bords du lac Léman. Et cela semble contrarier des citoyens au premier desquels se trouve l’UDC.

     

     

     

    Sans se mêler directement du bien-fondé ou non de cette initiative populaire, il faut faire quelques remarques montrant que la problématique qui nous fait face n’est pas identique à celle qui se trouve en France ou en Allemagne où le problème est constitué par une immigration non européenne et non judéo-chrétienne. Les gens qui s’établissent en Suisse, mis à part les Roumains, le Roms et les Bulgares (sans aucune animosité à l’endroit de ces ressortissants européens un peu particuliers) ne sont pas démunis et disposent même, dans leur écrasante majorité, de très gros moyens.  Ils veulent un autre mode de vie, ils apprécient la convivialité suisse, la propreté suisse, l’ordre suisse et le calme suisse.

     

     

     

    On peut en témoigner personnellement : parfois, à Genève, à l’heure du repas, à midi ou à vingt heures, il arrive que vous soyez out seul dans une rue ou un boulevard de la vieille ville. Quant aux grands magasins ( je ne les pratique pas tous, mais H & M, Manor, le Bon génie, etc…) ils représentent pour les Français un autre monde, tant les vendeuses et les caissières semblent issues d’une autre planète que leurs collègues parisiennes. La même remarque vaut des trains…

     

     

     

    Si vous allez à Gstaadt au beau milieu de la haute saison, si vous êtes assez chanceux pour trouver des places au festival Yehudi Menouhim, en sortant  de la représentation, vous arrivez à l’hôtel pour dîner. Les maîtres d’hôtel vous mettent à l’aise en disant qu’ils ne sont pas pressés, que vous pouvez déguster votre menu gastronomique, etc… alors qu’il déjà minuit !! Je n’ose vous livrer certaines expériences vécues en Normandie, même en été où des restaurants étoilés refusent une réservation au seul motif que vous risquez d’arriver trop tard.. et que le personnel ne veut pas travailler au-delà d’une certaine heure…

     

     

     

    Même si vous devez, par nécessité, changer de pneumatiques, on vous fait comprendre, un samedi en milieu d’après-midi, que ce n’est pas le bon moment, comme si on pouvait choisir..

     

     

     

    Je ne dis pas que la Suisse est le paradis sur terre, mais c’est un autre monde. Et c’est probablement pour ne pas changer que certains citoyens vont répondre positivement à l’initiative populaire…

     

     

     

    Est ce la bonne réponse ? Je l’ignore, mais je souligne que ce n’est pas la même attitude par rapport à la France ou l’Allemagne, préoccupées par une immigration d’une tout autre nature, au point que la chancelière allemande a rejeté le multiculturalisme et que l’ancien président français avait même créé un ministère de l’identité nationale..

     

     

     

    Mais l’identité nationale suisse est déjà, dès l’origine, riche d’une diversité tri nationale et les fondements restent les mêmes. C’est cette «mêmeté» qui fait toute la différence..