Majesté de la vie spirituelle ou bassesses de la vie politique……
Je reconnais ne pas avoir hésité longtemps, entre ce que j’ai vécu hier, notamment dans la soirée, et les résonnances de la vie politique qui va de Charybde en Scylla. Dans l’espoir qu’n jour on finira par toucher le fond de la bêtise, de la tromperie et de la trahison…
Eh bien, dans l’après-midi j’ai enregistré trois émissions avec le G.R. Josy Eisenberg (France 2) sur les écrits bibliques attribués par la tradition au roi Salomon : l’Ecclésiaste, le Cantique des cantiques et les Proverbes. Nous allions de sommet en sommet en nous délectant en commun de toute cette sagesse, de ces sommets de la spiritualité et aussi d cette insaisissable énigme qu’est la destination de l’homme.
Et le soir, dans les salons d’un grand établissementl parisien, une famille amie et apparentée, les Abihssira, offraient deux rouleaux de la Tora (sifré Tora) en hommage à la mémoire de leurs chers parents. Par un tel événement, à caractère spirituel et religieux, sans jamais tomber dans l’austérité, ils combinaient le respect dû aux parents, y compris après leur disparition, et l’amour indéfectible pour la Tora de Dieu.
Cela vaut infiniment plus et beaucoup mieux que de parler de l’affaire Patrick Buisson qui signe une nouvelle fois le degré zéro de la politique. Je vais donc vous parler de ces écrits bibliques en termes concis car ils mériteraient de longs développements.
Vous pourrez voir les émissions programmées pour les 20, 27 avril et le 4 mai dès 9h15.
Le Talmud a pris la peine d’assigner à certaines grandes personnalités du peuple hébreu la paternité littéraire de quelques textes bibliques, étant entendu que ces hommes n’ont été que les porte-paroles de Dieu sous l’inspiration duquel ils composèrent leurs livres.
Le traité Baba Batra du talmud de Babylone (fol. 14b-15a) attribue à Moïse la mise en forme de tout le Pentateuque (à l’exception des quelques versets relatant sa mort) et la rédaction du livre de… Job ! Quant aux deux autres textes sapientiaux, l’Ecclésiaste, les Proverbes, d’une part et le Cantique, d’autre part, le talmud qui les attribue tous les trois au roi Salomon, célèbre dans le monde entier pour sa sagesse proverbiale, propose deux ordres chronologiques possibles de leur rédaction : soit Salomon a commencé, dans sa jeunesse, par s’adonner aux plaisirs de la chair pour s’en détourner en découvrant, avec l’âge, la sagesse qui se traduit dans les Proverbes avant de s’abîmer, pour finir, dans le nihilisme et le pessimisme[1] les plus sombres, soit l’ordre inverse : Salomon a commencé par l’Ecclésiaste, a repris confiance en l’existence en découvrant les Proverbes et a achevé sa course dans le Cantique, qui l’a réconcilié avec les plaisirs de la vie. Certes, les rédacteurs n’ont admis l’Ecclésiaste (rédigé vers 230 avant notre ère) qu’après l’avoir remis au bon endroit : après le désespoir abyssal qui traverse tout ce livre, le dernier chapitre, le chapitre XII, tranche le débat dans l’avant-dernier verset du livre : En fin de compte, et tout bien considéré, Dieu tu craindras et ses préceptes tu observeras, car c’est là tout l’homme. En un verset, les rédacteurs ont rendu la théologie de l’Ecclésiaste plus orthodoxe qu’elle ne l’était. C’est aussi dans ce dernier chapitre que l’on voit apparaître clairement, probablement sous l’influence de la pensée grecque, l’idée de l’immortalité de l’âme[2] (12 ;7) : Avant que la poussière ne retourne à la terre selon ce qu’elle était et que le souffle (l’âme) ne retourne à Dieu qui l’a donné..