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Vu de la place Victor-Hugo - Page 605

  • Majesté de la vie spirituelle, bassesse de la vie politique

    Majesté de la vie spirituelle ou bassesses de la vie politique……

     

    Je reconnais ne pas avoir hésité longtemps, entre ce que j’ai vécu hier, notamment dans la soirée, et les résonnances de la vie politique qui va de Charybde en Scylla. Dans l’espoir qu’n jour on finira par toucher le fond de la bêtise, de la tromperie et de la trahison…

     

    Eh bien, dans l’après-midi j’ai enregistré trois émissions avec le G.R. Josy Eisenberg (France 2) sur les écrits bibliques attribués par la tradition au roi Salomon : l’Ecclésiaste, le Cantique des cantiques et les Proverbes. Nous allions de sommet en sommet en nous délectant en commun de toute cette sagesse, de ces sommets de la spiritualité et aussi d cette insaisissable énigme qu’est la destination de l’homme.

     

    Et le soir, dans les salons d’un grand établissementl parisien, une famille amie et apparentée, les Abihssira, offraient deux rouleaux de la Tora (sifré Tora) en hommage à la mémoire de leurs chers parents. Par un tel événement, à caractère spirituel et religieux, sans jamais tomber dans l’austérité, ils combinaient le respect dû aux parents, y compris après leur disparition, et l’amour indéfectible pour la Tora de Dieu.

     

    Cela vaut infiniment plus et beaucoup mieux que de parler de l’affaire Patrick Buisson qui signe une nouvelle fois le degré zéro de la politique. Je vais donc vous parler de ces écrits bibliques en termes concis car ils mériteraient de longs développements.

     

    Vous pourrez voir les émissions programmées pour les 20, 27 avril et le 4 mai dès 9h15.

     

    Le Talmud a pris la peine d’assigner à certaines grandes personnalités du peuple hébreu la paternité littéraire de quelques textes bibliques, étant entendu que ces hommes n’ont été que les porte-paroles de Dieu sous l’inspiration duquel ils composèrent leurs livres.

     

    Le traité Baba Batra du talmud de Babylone (fol. 14b-15a) attribue à Moïse la mise en forme de tout le Pentateuque (à l’exception des quelques versets relatant sa mort) et la rédaction du livre de… Job ! Quant aux deux autres textes sapientiaux, l’Ecclésiaste, les Proverbes, d’une part et le Cantique, d’autre part, le talmud qui les attribue tous les trois au roi Salomon, célèbre dans le monde entier pour sa sagesse proverbiale, propose deux ordres chronologiques possibles de leur rédaction : soit Salomon a commencé, dans sa jeunesse, par s’adonner aux plaisirs de la chair pour s’en détourner en découvrant, avec l’âge, la sagesse qui se traduit dans les Proverbes avant de s’abîmer, pour finir, dans le nihilisme et le pessimisme[1] les plus sombres, soit l’ordre inverse : Salomon a commencé par l’Ecclésiaste, a repris confiance en l’existence en découvrant les Proverbes et a achevé sa course dans le Cantique, qui l’a réconcilié avec les plaisirs de la vie. Certes, les rédacteurs n’ont admis l’Ecclésiaste (rédigé vers 230 avant notre ère) qu’après l’avoir remis au bon endroit : après le désespoir abyssal qui traverse tout ce livre, le dernier chapitre, le chapitre XII, tranche le débat dans l’avant-dernier verset du livre : En fin de compte, et tout bien considéré, Dieu tu craindras et ses préceptes tu observeras, car c’est là tout l’homme. En un verset, les rédacteurs ont rendu la théologie de l’Ecclésiaste plus orthodoxe qu’elle ne l’était.  C’est aussi dans ce dernier chapitre que l’on voit apparaître clairement, probablement sous l’influence de la pensée grecque, l’idée de l’immortalité de l’âme[2] (12 ;7) :  Avant que la poussière ne retourne à la terre selon ce qu’elle était et que le souffle (l’âme) ne retourne à Dieu qui l’a donné..

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  • Ce que révèle «l'affaire» Patrick Buisson

    Ce que révèle «l’affaire» Patrick Buisson

    Dans cette affaire, encore une juste avant des élections qui s’annoncent périlleuses pour le pouvoir en place, ce qui retient notre attention, c’est le dépérissement des mœurs politiques, la baisse du niveau des échanges au sein d’une démocratie et le recours à des méthodes que l’éthique réprouve. Dès qu’une élection approche et qui pourrait être l’occasion d’exprimer un mécontentement ou un malaise profond, il y a toujours quelque chose qui vient brouiller les pistes, gâcher la sérénité, bref détourner l’attention.

    En fait de quoi s’agit-il, même s’il est encore trop tôt de fournir une appréciation globale de ces enregistrements présentés comme un scoop de journalistes ? Cela me rappelle une phrase de Hegel : il n’ y a pas de grand homme pour le valet de chambre… Celui qui fait couler son bain, lui tend son peignoir, lui sert ses repas, connaît ses petites manies, ses goûts, ses phobies et tout cet ensemble ne reflète pas vraiment les capacités ou l’importance de ce grand homme qui n’en reste pas moins un être humain comme les autres, avec ses craintes, ses envies, ses désirs et ses passions.

    Que vous soyez un grand philosophe, un très important homme d’Etat ou un très grand capitaine d’industrie, vous avez nécessairement des petits côtés qui étonneront, voire scandaliseront vos contemporains, vos administrés ou vos employés quand ils en prendrons connaissance…… C’est comme si on nous montrait le film de l’entrevue orageuse entre François Hollande et Valérie Trierweiler lors de l’annonce de la rupture et la scène dramatique qui s’ensuivit dans le bureau présidentiel… Que n’aurions nous pas dit !

    En fait, dans les allées du pouvoir comme dans tous les autres sites d’activité humaine, il y a des paroles off, des déclarations qui n’ont pas vocation à être rendues publiques, mais que l’on jette en pâture à l’opinion des petits que nous sommes pour exciter notre curiosité et surtout pour faire vendre des journaux.

    De manière plus sérieuse, ces phénomènes de créations médiatiques masquent mal le degré zéro de la politique. Les citoyens se disent que le roi est nu et que l’exercice du pouvoir s’apparente plus à ce que Françoise Giroud avait appelé la comédie du pouvoir.

    En fait, les événements s’accélèrent et les positions se clarifient. Il est évident que certains, tant dans la majorité que dans l’opposition, pensent déjà à 2017 au lieu de se concentrer sur la situation actuelle qui est loin d’être rassurante. On a eu le mariage pour tous, l’affaire M’bala M’bala, à présent c’est l’affaire des enregistrements… Qui sait ce qui surgira demain, à l’avant-veille des élections municipales. Alors qu’ne saine approche des choses devrait se concentrer sur la lutte contre le chômage et la préservation du pouvoir d’achat…

    Quand je pense que certains s’étonnent du taux croissant d’abstention et de bulletins blancs…

  • La Russie de V. Poutine est du mauvais côté de l'Histoire...

     

    La Russie de Vladimir Poutine est du mauvais côté de l’Histoire

    Pour une fois Barack Obama a trouvé la bonne formule, soufflée par l’un de ses conseillers. La partie de pocker menteur qui se joue entre la Russie de M. Poutine et le reste du monde constitue en réalité la tentative de sauvetage d’un homme Poutine, qui se sent menacé et qui sait que ses collègues et son entourage ne lui pardonneront pas cette faiblesse face aux Occidentaux ni cette défaite essuyée en Ukraine puisque, rappelons le, son protégé ukrainien, Janoukovitch a dû fuir son palais et sa capitale et se trouve en fuite, piteusement réfugié de l’autre côté de la frontière

    On sent revenir les vieux démons de l’ère soviétique : la fameuse théorie de Brejnev sur la sinistre souveraineté limitée. Si un pays du pacte de Varsovie dévie de la voie tracée par Moscou et par le Komintern, eh bien les autres pays frères ont le droit d’y intervenir militairement pour y rétablir, l’ordre, leur ordre, sur la base de leurs baïonnettes . C’est, à peu de détails près, ce que vient de faire Poutine, aidé de son équipe.

    Mais, pour une fois, B. Obama finit par comprendre que sa dérobade au sujet de la Syrie a donné des ailes à V. Poutine qui considérait que les USA sont un tigre en papier. Il a poussé ses pions un peu loin cette fois, mais si nous savons qu’il ne pourra pas faire plus que de la gesticulation. Pourquoi ? Parce que les USA et l’UE se coalisent, parce que l’économie russe est très fragile, que le rouble chute dangereusement, que la banque centrale de Russie, dans son affolement, a haussé son taux directeur, que les capitaux étrangers fuient le pays par crainte d’une chute de l’économie, etc…

    Il faut cesser tout lien avec la Russie de Poutine,  éjecter ce pays du G 8, ne pas aller à la coupe du monde à Moscou dans quatre ans (proposition de Daniel Cohn-Bendit), imposer un embargo sur les ventes d’armes, saisir les avoirs des oligarques ainsi que ceux de Poutine lui-même, refuser les visas pour lui et ses proches. Bref, lui montrer par tous les moyens que le boa soviétique ne pourra plus digérer ses proies en paix.

    Il y va de la crédibilité de l’Occident, de l’UE et de l’OTAN. Il s’est produit en Pologne ce que je prédisais dans un précédent article : si les Russes interviennent en Russie, pourquoi ne le feraient ils pas ailleurs, dans les anciens pays du Pacte de Varsovie ? Il y a un certain affolement dans l’air. Et cela se comprend.

    On commençait cet article en disant que c’était une opération de survie pour Poutine lui-même, c’est bien vrai. Mais les Occidentaux mettent du temps à réagir. Face à des manœuvres de gangster on réagit très vite. Sinon, il est trop tard.