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Vu de la place Victor-Hugo - Page 607

  • L'actuel Premier Ministre turc et les soupçons de corruption

    Le premier ministre turc M. Erdogan et les soupçons de corruption

    La fin est elle proche pour l’actuel premier ministre, si réputé pour son emportement rapide, ses algarades et sa manière de brocarder l’opposition ? Depuis quelques heures à tous ces défauts se serait peut-être ajoutée (soyons prudents car l’affaire ne fait que commencer) l’accusation de népotisme et de corruption. Que s’est-il passé ?

    Depuis quelques jours, circule sur internet l’enregistrement d’une conversation entre l’actuel Premier Ministre turc et son propre fils, au cours de laquelle le père demande à son fils de faire disparaître la trace de plusieurs dizaines de millions d’Euros, afin d’éviter de tomber sous la coupe des enquêteurs de la police judiciaire. En effet, depuis quelques mois maintenant, l’appareil judiciaire turc a été mis à mal par le pouvoir en raison d’une vaste enquête de corruption visant des proches du pouvoir, voire même du propre fils de M. Erdogan.

    Fidèle à ses habitudes, M. Erdogan a réagi en criant au complot international (les USA, la CIA et Israël) et en décapitant l’appareil judiciaire qui cherche à faire éclater la vérité. Mais cette fois ci, en raison de l’approche des élections locales, l’opposition parlementaire exige la démission immédiate du Premier Ministre, ce qui est du jamais vu.

    Où est la vérité ? Seul l’avenir nous le dira. Mais d’ores et déjà, on peut noter la vérité de l’adage du grand homme : le pouvoir corrompt et le pouvoir absolu…… M. Erdogan est aux commandes depuis plus de dix ans. Ses adversaires politiques dénoncent son autoritarisme tous les jours que D- fait et l’appellent par dérision : le sultan !

    Sa politique étrangère et ses débordements, ses voltefaces, notamment les alliés d’hier devenus ses adversaires d’aujourd’hui (Bachar, Israël, l’Iran, etc) l’ont brouillé avec la moitié de la terre. Ses rêves de domination du monde arabe l’ont mené sur des chemins sans issue, vers des impasses. Il a beau invectiver l’Europe, il n’en continue pas moins de frapper désespérément à l’huis de ce continent qui ne l’accueillera jamais en son sein comme un des états qui la constituent de plein droit. Et comment réagit notre homme ? Il ose faire la leàon à l’Europe et lui donne des cours de démocratie !!

    Tout ceci est un véritable gâchis : le peuple turc mérite mieux. La Turquie d’Atatürk est une grande nation , musulmane mais laïque, engagée sur la voie du progrès et de la prospérité. Et voici que ce premier ministre islamiste la fait régresser en voulant réglementer la vente de boissons alcoolisées ! On croit rêver… Le pays n’a t il pas d’autres soucis, notamment la préservation de la valeur de sa monnaie ?

    Attendons de voir le développement de cette affaire de corruption. Mais l’homme devrait se méfier de ce qu’on appelle désormais le syndrome égyptien : même épurée et étroitement contrôlée, l’armée est là.

    Et il faut compter avec elle.

  • Le boycott d'Israël est d'un autre âge

    Le boycott d’Israël est d’un autre âge..

    C’est un article du Figaro d’hier, le 24 février, qui attire l’attention car sur toute une page il dresse le bilan des mesures économico-financières prises par divers organismes contre l’Etat d’Israël en raison des mesures prises par l’Etat hébreu en Cisjordanie. On y trouve des fonds souverains hollandais, des banques danoises et suédoises, des entreprises sud africaines ou européennes qui suspendent leur adhésion ou annulent carrément leurs relations avec Israël. Le motif invoqué est l’expansion juive dans des territoires considérés comme situés hors des frontières d’Israël.

    Cette attitude appelle plusieurs remarques=

    a)     Israël a su surmonter victorieusement des boycotts inspirés par les Arabes depuis sa naissance. L’Etat juif l’a fait au début des années cinquante alors que son économie et son armée étaient encore embryonnaires et ses voisins particulièrement menaçants. Cela n’a mené à rien puisque six décennies plus tard, cet Etat a décuplé sa puissance et sa population. Sans même parler de son armée, devenue la plus puissante de la région puisqu’elle a terrassé toutes celles qui l’ont attaquée.

    b)    La question des frontières au Proche Orient est une véritable boîte de Pandore : quiconque prend le risque de l’ouvrir peut être lui-même emporté… Un exemple ou plutôt plusieurs : la Jordanie est un Etat reconnu par l’ONU bien qu’il fût créé de toutes pièces par l’ancienne puissance coloniale, la Grande Bretagne dont la préoccupation majeure fut alors de sauvegarder ses intérêts dans la région.. Or, plus de 80% de sa population est composée de ÷ Palestiniens. Londres avait agi de la même manière avec le royaume d’Arabie. Plus tard, l’un de ses Premiers Ministres, Anthony Eden, s’était illustré dans le domaine des déclarations cyniques en disant : le monde ne repose pas sur la justice, mais sur le pétrole…… Or, du pétrole, l’Arabie en a à profusion ! Il est vrai que les Britanniques avaient la palme dans la compétition des déclarations peu amènes… Un autre ministre britannique avait donné du sionisme la définition peu flatteuse que voici : un sioniste est un juif qui donne de l’argent à un autre juif pour en envoyer un troisième en Terre sainte…  Autre exemple : la France, soucieuse de sauvegarder son influence et ensuite de sauver la minorité maronite du Liban a créé cet Etat, mettant fin au rêve d’une grande Syrie. Les revendications de Damas sur le Liban ne datent pas de la famille El Assad… Dernier exemple, l’Irak ressent depuis la chute de Saddam la secousse tellurique de ce vivre ensemble forcé de plusieurs ethnies ou de communautés religieuses différentes, voire ennemies. Et je ne parle même pas de ce qui se passe en Lybie où les deux blocs constitutifs de ce pays menacent de se séparer..

    c)     Qui a décrété que la Cisjordanie était palestinienne ? Et Jérusalem ? Un éminent historien français du XIXe siècle avait dit avec humour que s’il fallait rendre la ville de Jérusalem à quelqu’un, ce serait aux… Jébuséens, auxquels le roi David l’avait ravie…

    En règle générale, un boycott des produits israéliens, fabriqués ou non dans telle ou telle région, ne ferait que braquer les autorités de l’Etat juif. Le Premier Ministre Benjamin Netanyahou avait dit juste à la tribune de l’ONU en rappelant opportunément que les juifs construisent des habitations à Jérusalem depuis plus de trois mille ans ! Le boycott n’est donc pas la bonne solution car la guerre économique mène ensuite directement à la guerre tout court……

    Le problème qui oppose les Israéliens aux Palestiniens ne date pas d’hier et ne sera réglé, s’il devait l’être un jour, que par des relations culturelles, économiques et artistiques sur le très long terme. Je dis bien : le très long terme.

    Israël n’est pas et n’a jamais été comme l’Iran un Etat-voyou, c’est un pays démocratique, le seul de tout le Proche Orient. C’est un pays qui dépasse, à lui tout seul, tous les brevets déposés par tous ses ennemis de par le monde. Et ils sont nombreux.

    Il y a quelques années, le monde entier, y compris les USA, reprochait à Israël la neutralisation des terroristes par des drones. Or, personne ne dit rien contre les USA qui ont tué plusieurs milliers de talibans afghans ou pakistanais, sans même parler des yéménites et des somaliens…

    Au cours des siècles, le peuple d’Israël a su faire preuve d’une exceptionnelle souplesse et d’une remarquable faculté d’adaptation. Il a su regarder l’avenir dans les yeux, même lorsque l’horizon semblait bouché à tout jamais. De toutes les épreuves traversées, il a su faire une force. Et surtout, il a su puiser au fond de lui-même ces trésors de sagesse et d’ingéniosité qui sont la clef de sa survie. Ce peuple a fait à l’humanité tout entière l’apostolat du messianisme et auparavant il lui a offert la foi en un Dieu unique. Il est le fondateur du monothéisme éthique. Par son Décalogue, il a sacralisé la vie humaine, a réaffirmé les droits de chaque homme tandis que ses prophètes ont consacré l’existence de l’humanité historique puisque, depuis la petite Judée, ces imprécateurs professionnels se sont adressés aux habitants des îles les plus éloignées de chez eux. En une phrase, ils ont publié la charte de l’humanité civilisée.

    Et ce sont les descendants de ces gens que vous voulez boycotter ? Je pense qu’ils méritent beaucoup mieux.

  • Politique française: les Verts au gouvernement pour longtemps?

    Politique française : les verts ont ils encore leur place au gouvernement ?

    C’est aujourd’hui la question que tout le monde se pose dans la France voisine. Les événements qui se sont produits durant le week end ont remis au centre des débats la participation du parti écologiste au gouvernement. L’actuelle ministre du logement, fortement contestée par les professionnels mais aussi par les électeurs, a fait preuve d’une regrettable ambiguïté, dénoncée par le Premier Ministre français en personne. Or, durant ce même week end, le centre ville de Nantes a été dévasté, des policiers blessés et des manifestations particulièrement violentes, voire dévastatrices. Ceci est imputable à des bandes de casseurs qui n’avaient rien à voir avec les vrais manifestants.

    La ministre du logement, en butte à des contestations internes, a dû se placer du côté des contestataires qui ne veulent pas de l’aéroport souhaité par le premier ministre en personne . Ce dernier a donc demandé à sa ministre de prendre clairement position… On en est là et les  commentaires apportés par d’autres écologistes ne sont pas convaincants. Le cas de figure est exceptionnel car l’actuelle ministre du logement a regretté l’absence d’une ligne gouvernementale claire…  Dans le cadré de la Ve république, une telle attitude d’un membre du gouvernement est inédite. Sous d’autres présidents, il aurait été mis fin à ses fonctions sur le champ.

    Quelles réflexions nous inspirent une telle situation ?

    a)     Les écologistes n’ont aucune culture de gouvernement, ils ne savent pas faire de la politique et présentent leur incompétence et leur inaptitude comme une vertu de clarté, de transparence et d’innocence. En somme, ils seraient là pour purifier la politique, parler vrai et rendre le pouvoir aux citoyens. En réalité, ils sont simplement attachés à leurs fauteuils ministériels.

    b)    Les écologistes n’ont pas compris que l’exercice de fonctions politiques obéit à des lois quasi immuables qu’ils ne peuvent pas changer car elles leur préexistaient et très probablement leur survivraient.

    c)     Enfin, ils ont prétendu surmonter les ambitions inhérentes à chaque détenteur d’une parcelle de pouvoir : chacun veut la garder et poursuivre cette situation le plus longtemps possible. Il suffit de voir certains petits sénateurs écologistes qui se réveillent chaque matin que Dieu fait en hurlant : Mais pourquoi donc ne suis je pas moi aussi ministre ?

    Il est fort possible que les prochaines élections municipales mettent tout ce petit monde d’accord lorsque le peuple se sera exprimé. Il est à craindre que chacun sera alors réduit à prendre ses propres dimensions.