Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Vu de la place Victor-Hugo - Page 624

  • Les excès alimantaires des lendemains de fêtes

    Version:1.0 StartHTML:0000000250 EndHTML:0000012363 StartFragment:0000002553 EndFragment:0000012327 SourceURL:file://localhost/Users/mauricerubenhayoun/Documents/Les%20exc%C3%A8s%20alimentaires%20des%20lendemains%20de%20f%C3%AAtes%E2%80%A6.doc

    Les excès alimentaires des lendemains de fêtes…

     

     

     

    Je me suis souvent posé la question suivante : mais pour quelles raisons les non Européens, disons les non judéo-chrétiens en général, nourrissaient une défiance, pour ne pas dire une haine sans cesse croissante à l’égard de nos valeurs, de notre mode de vie, en gros de l’ensemble de notre civilisation qui a, malgré toutes les critiques, apposé durablement son empreinte à toute l’humanité monothéiste et donc civilisée ? Et aussi, pour quelles raisons, l’autre grande civilisation, également monothéiste, combat nos valeurs  avec acharnement partout dans le monde, capturant des otages, tuant des Chrétiens en Afrique noire et ailleurs et tentant même, à l’occasion, de les convertir par la force à leur propre credo ?

     

     

     

    En effet, le monde civilisé ou prétendu tel, le nôtre, en gros, n’a peut-être pas encore su ni voulu restructurer les principes éthiques et religieux qui gisent à ses fondements. Quand nous disons culture ou civilisation, pensons nous vraiment à des concepts qui, pour parler comme Kant, devraient  sans le moindre doute s’appliquer à tous, donc avoir une valeur universelle transcendant toutes les différences et les variantes nationales ou autres ? Ce n’est plus si sûr et notre éthique, que Hegel voulait scientifique (wissenschaftliche Ethik), afin justement qu’elle connût une application sans restriction aucune, n’en est peut-être plus une…

     

     

     

    La culture disait une sociologue aujourd’hui presque oubliée, Margaret Mead, va de la manière de langer les bébés jusqu’à la mise en bière des morts. Elle englobe tout et ne laisse rien en dehors d’elle. Cette vision globalisante que nous héritons du découvreur de la philosophie de l’Histoire, celui là qui prétendait avoir fait le tour de tous les concepts et qu’après lui, on ne ferait que répéter ou commenter, oui cette approche a quelque chose de totalitaire : ne dit-on pas que l’un des péchés capitaux de Hégel fut justement d’avoir divinisé l’Etat (notamment prussien), d’avoir conféré à sa spéculation un trait de l’absolu et d’avoir même affirmé que la pensée trinitaire préfigurait le raisonnement logique par excellence : thèse, antithèse et synthèse !) ? N’oublions pas que ce grand philosophe parlait parfois de la France comme d’un Negervolk… Je vous laisse traduire cette expression parfaitement délicate.. Mais on ne saurait le résumer à ces détails.

     

     

     

    Après cette brève entrée en matière, redemandons nous pourquoi notre discours philosophique et notre modèle culturel ne font plus recette. Penchons nous sur ce qui a occupé nos esprits, nos cœurs, nos familles, nos enfants, nos amis, bref tout absolument, ces dernières semaines, depuis grosso modo la mi-décembre jusqu’à aujourd’hui : les fêtes, les cadeaux, la nourriture (et pour les plus privilégiés la haute gastronomie), les boissons alcoolisées, les bons cigares (dont je raffole à Genève, je dois ‘avouer pour être juste), bref, toutes sortes de réjouissances matérielles, pendant tout ce temps nos préoccupations ont été stomacales ou même infra stomacales…

     

     

     

    Mais pourquoi dis-je tout cela, alors que j’ai déjà commis ici même une chronique, qui fit quelque bruit, sur Noël est –il encore Noël ? La réponse est la suivante : j’ai vu sur des chaînes de télévision un reportage sur les lendemains de fêtes où des gens qui avaient trop bu et trop mangé vont dans des pharmacies se faire délivrer des décoctions, des élixirs pour guérir de ce qui leur paraissait être un plaisir, celui de la table… Incroyable ! Comment une civilisation, telle que la nôtre, fondée sur des monuments littéraires et religieux quasi insurpassables, aussi vénérables et beaux que la Bible et les Evangiles a pu en arriver là ? Permettre de trop boire et trop manger à l’occasion des fêtes (et quelles fêtes, originellement religieuses puisque le 24 au soir c’est la naissance de Jésus et le 1er janvier, ce fut aussi sa circoncision : mais ce dernier détail, présent dans l’almanach de la Poste de mon enfance, a disparu depuis), oui, comment s’est opérée cette dévaluation de célébrations originellement spirituelles ? Personne n’a jamais songé à re-spiritualiser nos fêles, leur insuffler un peu de l’esprit sacré et religieux (sans fanatisme) qui en est la motivation et leur fondement social ?

     

     

     

    Voulez vous savoir ce que cette attitude me rappelle ? La décadence, voire la dégénérescence de l’empire romain, et, partant, celle de notre civilisation qui en est l’héritière. Et cela me fait penser aux critiques de la Rome antique (Tacite, notamment) qui décrivaient les gourmands pour ne pas dire les goinfres qui mangeaient, mangeaient jusqu’à en être malades et provoquaient un vomissement pour reprendre leur petit jeu : manger encore et toujours, puis vomir de nouveau.. Et remettre cela ! Tacite (que je prise modérément en raison de son antisémitisme : pensez, il a écrit que les juifs pratiquaient la circoncision pour mieux se reconnaître dans les thermes romains !!) dans sa Germanie, est bien conscient de la décadence de sa nation et lui présente en guise d’exemple à suivre, les Germains, race noble à ses yeux, qui est restée fidèle à ses idéaux du temps jadis et n’a pas reculé…

     

     

     

    Le déclin couronne généralement la décadence. Comment voulez vous que les immigrés qui vivent parmi nous s’assimilent à nos mœurs et à nos pratiques lorsqu’ils voient les effets dévastateurs de nos excès aux lendemains de fêtes ? Cette remarque ne veut rien gâcher du tout, elle tend seulement à remettre en ordre et en état de bonne marche notre conscience.

     

     

     

    Un philosophe andalou de religion musulmane, luminaire du Moyen Age de Cordoue, que je cite souvent ici et dont j’ai édité maints manuscrits en traduction hébraïque ; écrivait dans son Régime du solitaire (Tadbir al-Mutawwahed) que la société parfaite ne requiert ni juges ni médecins car car peut déterminer par lui-même ce qui est bon ou nuisible, où vont ses droits et où commencent ses devoirs…

     

     

     

    Il n’est pas inutile de s’en souvenir puisque commence la galette des rois. Me revient à l’esprit une phrase de grand homme que fut Saint Augustin : Faites tout mais avec modération…

     

     

     


     

     

     

     

     

     

     

  • Ariel Sharon et sa trace dans l'Histoire

    Ariel Sharon et sa trace dans l’Histoire Hier soir, sur une chaîne française, j’ai entendu un journaliste parler d’Ariel Sharon en des termes déplacés, allant jusqu’à lui reprocher les massacres de Sabra et de Chatila, qui furent, comme chacun sait perpétrés par des milices chrétiennes libanaises, désireuses de se venger des Palestiniens, responsables, selon elles, des désordres graves et de la guerre civile ravageant alors le pays du Cèdre.. Il y eut aussi l’assassinat du président Béchir Gemayel, commis par les Syriens et leurs féaux libanais. Il est indéniable que Menahem Begin et Ariel Sharon voulaient trouver une solution définitive aux agressions contre Israël à partir du Liban, ce qui contraignit Tsahal à aller à Beyrouth afin d’en chasser Arafat et ses miliciens. Ce qui fut fait. Lorsque les Israéliens parvinrent dans la capitale libanaise et ses environs, leurs alliés chrétiens leur faussèrent compagnie pour s’en prendre gravement aux réfugiés palestiniens : il est donc inexact d’affirmer que cela fut fait avec la complicité délibérée de Sharon et des unités de Tsahal qui encerclaient ces camps par mesure de sécurité. Lorsque l’enquête parlementaire eut lieu en Israël, aucune preuve ne fut apportée impliquant Ariel Sharon. Et si tel avait été le cas, cela aurait stoppé sa carrière politique tout simplement et une fois pour toutes. Les adversaires d’Ariel Sharon en Israël et dans le monde sous estiment la valeur de sa décision stratégique et gravement impopulaire de quitter la bande de Gaza. S’il avait été le centurion sanguinaire et sans scrupules, aurait-il offert ainsi, presque sur un plateau d’argent tout ce territoire à ses ennemis ? C’est peu probable. En revanche, il est fort possible qu’un dessein politique moins généreux et même plutôt intéressé ait sous-tendu cette évacuation : enfoncer un coin entre les factions palestiniennes et en faire des frères ennemis irréconciliables. On peut dire que cet objectif a été atteint. Mais aujourd’hui, alors que Ariel Sharon est immobilisé depuis huit années, que se passe t il en Palestine et que se passe t il au Liban ? Qui pourrait imputer à une main invisible les attentats à répétition qui ensanglantent la capitale libanaise ? Les factions libanaises se livrent une guerre de l’ombre sans merci. Le pays lui-même n’a pas de gouvernement depuis plus de huit mois. Et le Hezbollah s’est engagé militairement en Syrie aux côtés de Bachar, permettant au conflit de déborder au Liban. Tout esprit doté de saines facultés se dirait qu’il est temps aujourd’hui de parler de paix au lieu de s’entretuer. C’est hélas mal connaître le Moyen Orient : Le secrétaire d’Etat John Kerry en sait quelque chose, lui qui entame des navettes entre son pays et la zone depuis si longtemps, au point de faire penser au fameux diplomate suédois Gunnar Jarring

  • Faut il maintenir le général Ariel Sharon en vie artificiellement?

     

    Faut-il continuer à maintenir en vie l’ancien premier ministre d’Israël, le général Ariel Sharon ?

     

     

     

    Pour l’Etat d’Israël et la société israélienne, l’année civile commence avec un redoutable défi : quelle décision prendre en ce qui concerne cet acharnement thérapeutique qui dure depuis plus de huit années, au cours desquelles le général Sharon a été maintenu en vie artificiellement ? Je le dis d’entrée de jeu avant même la conclusion : je ne sais pas, je me demande simplement qui doit décider : est ce la famille du patient ou sont ce les médecins ? Et justement, comble de malchance, la famille opte pour le maintien en vie coûte que coûte, alors que les médecins de l’hôpital Tel ha-Shomer ne sont pas d’accord.

     

     

     

    Pourquoi ce soudain regain d’intérêt pour la santé du général ? C’est qu’au bout de ces huit années, ses reins ne fonctionnent plus normalement et la question est de savoir s’il faut le dialyser ou non. Les médecins sont réticents alors que les fils d’Ariel Sharon ne veulent pas que leur père disparaisse ainsi… On peut les comprendre comme on peut comprendre les médecins. Mais par delà ce cas personnel, c’est une grave question d’éthique médicale qui se pose. Et ce dilemme est sérieusement compliqué par l’attitude de la tradition juive dans ce domaine. Permet elle de débrancher les machines d’assistance respiratoire et cardiaque ou l’interdit elle ? C’est toute la question.

     

     

     

    Je sais que la société israélienne, véritable laboratoire des valeurs bonnes ou mauvaises  de notre temps et de leur compatibilité avec l’évolution des mœurs, aime ce genre de confrontation qui la tiennent en haleine de temps en temps. Mais dans ce cas précis, il ne s’agit pas d’un citoyen lambda, il s’agit d’une des grandes figures de l’Israël contemporain, d’un ancien premier ministre, d’un officier de Tsahal le plus décoré, de l’homme qui est entré avec ses chars à Beyrouth, bref un homme dont la vie se confond avec celle de son pays et dont le sort aura nécessairement un impact sur l’Etat d’Israël…

     

     

     

    On peut aussi se demander s’il est opportun que les lois religieuses s’immiscent dans un problème strictement médical. Ces questions ne se  posaient pas en ces temps reculés en raison d’une médecine se trouvant dans ses premiers balbutiements. D’un autre côté, la médecine ou la science en général ne saurait tenir lieu de morale : la médecine ne domine pas l’éthique médicale. Au contraire, elle est lui est soumise et ne doit pas l’absorber. La question s’était déjà posée pour les fameux bébés-médicaments.

     

     

     

    Franchement, je ne voudrais pas être à la place des médecins ni à celle de la famille. Mais moralement je les soutiens quelle que soit la décision prise.