Le chômage en France : Une baisse sensible de ce fléau ?
Il est quasi impossible d’éviter ce thème ce matin. Depuis hier et le couace présidentiel, toute la presse ne parle que de cela. Et comme le veut une tradition bien établie, la France est coupée en deux, même au niveau de la presse : les uns (mais ils sont fort peu nombreux) disent que la fameuse prophétie du président Hollande est en train de se réaliser, tandis que les autres critiquent vertement la parole présidentielle et parlent d’une mise en scène laborieuse et peu crédible.
De quoi s’agit il au juste ? Tout d’abord d’une imprudente affirmation du président Hollande qui, dans une formule alambiquée dont il a le secret, contrairement aux autres, adit qu’avant la fin de l’année la courbe du chômage s’inverserait. En fait, il est pratiquement le seul à penser ainsi, même ses ministres, les plus engagés, ont fait preuve de prudence sur ce point, sans réussir à dissimuler leur scepticisme. On se souvient du discours présidentiel du mois d’août où une défaillance du système de SFR avait gravement induit le gouvernement en erreur. Et que peut faire le président qui lutte désespérément contre ce fléau social qu’est le chômage, sinon parler d’un avenir meilleur et dire qu’on voit le bout du tunnel : tous les gouvernements, de droite comme de gauche, ont recouru à ces formules incantatoires, à ces prophéties non vérifiées, car, comme disait Lénine, l’information est un combat..
Mais revenons à la réalité : si ce petit recul qui demande à être confirmé est là, il ne touche qu’un tout petit secteur de la masse des chômeurs et coute très cher car il s’agit presque exclusivement d’emplois aidés, d’avenir ou de génération. Les faillites d’entreprises n’ont jamais été aussi nombreuses, certes, elles ne sauraient être imputées au pouvoir actuel mais celui-ci avait imprudemment donné l’assurance qu’il saurait juguler le chômage et refaire démarrer la croissance.
Nous en sommes fort loin et c’est très regrettable. Mais encore une fois, l’actuel gouvernement n’est pas responsable de tout. Il ne peut pas faire face, c’est la seule chose qu’on puisse lui reproche. La recette des emplois subventionnés coûte très cher aux finaces publiques et ne crée pas d’emplois marchands pérennes que seuls des entreprises peuvent produire. Et le gouvernement ne peut pas agir autrement sans se déjuger quant à sa vocation socialiste.
Rn fait, il doit naviguer entre deux écueils également dangereux : laisser filer les déficits ou s’en prendre aux intérêts de sa base électorale. Devant un tel blocage, un journal comme Le Figaro parle d’un gouvernement d’union nationale, comme chez notre puissant voisin. Mais la mentalité française axée sur l’affrontement bi partisan interdit pareille démarche. Et surtout l’UMP ne veut pas tendre une perche à un gouvernement dont elle dénonce l’incompétence. Alors que faire ? Nul ne le sait.
J’ignore s’il faut faire foi aux sondages mais à 15 ou 20 % d’opinions favorables, on se demande si le président peut poursuivre sa politique et si les institutions vont tenir le choc. On attend une impulsion nouvelle qui tarde à venir. Certains milieux informés disent qu’il ne se passera rien avant les élections, ce qui signifie qu’il faudra attendre au moins quatre mois.
Quatre mois de perdus……