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Vu de la place Victor-Hugo - Page 629

  • La mort de deux soldats français en Centrafrique

    L’intervention française en Centrafrique

    L’armée française vient de perdre hier soir ses deux premiers soldats qui patrouillaient non loin de l’aéroport où le présent Hollande s’est immédiatement rendu pour se recueillir face à la dépouille de ces deux jeunes militaires. Certes, l’armée est là pour cela et dans le métier des armées, le risque de perdre la vie est toujours là. Mais fallait il intervenir dans ce pays bien plus grand que la France et donc très difficile à contrôler ? On ne pouvait pas rester l’armée au pied alors que des centaines de civils se font massacrer, mais une question se pose avec insistance : pourquoi la force interafricaine met elle tant de temps à venir ? Après tout, ces affaires concernent les Africains au premier chef. Par ailleurs, la confrontation est en train de dégénérer en affrontements ethniques et religieux, entre chrétiens et musulmans, ce qui ne tardera pas à attirer in situ des éléments d’al-quaida   Et dans ce cas, que fera l’armée française ?

    Le président Hollande n’a pas été très précis dans l’ordre de mission donné aux forces françaises : doivent elles assurer la sécurité dans le pays ou aussi faire régner l’ordre, veiller à l’organisation d’élections libres et instaurer la paix entre les communautés religieuses ? Déjà les critiques fusent et l’on se demande si le chef de l’Etat n’a pas commis une maladresse qui s’apparente à une  ingérence dans les affaires intérieures. L’opposition et une grande partie ont dès hier mis l’accent sur cet aspect. Certes, le président Hollande n’a pas tort de dire que l’actuel président de la Centrafrique est largement responsable de la situation actuelle et que cela exclut le maintien à son poste ; mais il reste que cet homme est bien le président du pays. Et si l’on voulait mettre les points sur les i il faudrait renvoyer la plupart des leaders africains actuels.

    Nous sommes face à une situation plus que grave, voire dramatique. Tous les pays d’Afrique sont minés par de telles dissensions, toutes aussi sanglantes les unes que les autres. Et ce continent va bientôt être peuplé par un milliard d’habitants qui voudront migrer vers des cieux plus cléments, ce qui augmentera le racisme et la xénophobie.

    La seule idée qui me paraisse viable est la formation accélérée d’une force d’intervention rapide constituée d’éléments africains intégralement. Il nous faudra l’instruire, et l’équiper. On se demande vraiment pourquoi ce continent, si riche en matières premières est démuni de tout. Ou presque.

  • L'Afrique du sud sans Nelson Mandela

    L’Afrique du sud sans Nelson Mandela

    L’homme qui vient de quitter ce monde et auquel la majorité des dirigeants de la planète s’apprêtent à rendre un dernier hommage est un personnage qui n’est pas vraiment de l’espèce humaine mais plutôt angélique. Avoir passé 27 ans dans une prison avec ses compagnons de lutte, en sortir et refuser de se venger, de faire payer aux oppresseurs d’hier le mal qu’ils lui ont fait, cela relève d’un ange. Et second point, être le père de la nation et n’exercer qu’un seul mandat alors qu’il aurait pu, comme ses collègues d’Afrique noire,  devenir un tyran corrompu, voilà qui tranche avantageusement par rapport à la pratique habituelle. C’est donc un homme hors du commun, un être absolument extraordinaire qui nous quitte. Même dans sa vie privée, il a su faire la part des choses et accorder son pardon. Lorsqu’il se rendit compte de ce qu’avait son épouse Winnie alors qu’il se trouvait en détention, il se contenta d’en divorcer mais a tenu à la protéger , même de loin, notamment après de graves accusations qui pesaient sur elle… Et puis il y a aussi cet amour des enfants, de tous les enfants quelle que soit la couleur de leur peau.

    Certes, on peut aussi dire qu’un certain calcul sous-tendait toute son action. Il savait qu’il n’était pas capable de diriger un tel pays, que sans les Blancs l’Afrique du sud ne serait pas allée bien loin, que l’économie était à terre et que les lois de la vie internationale requéraient d’autres compétences… Cela aussi est vrai. Mais ne suffit pas à détruire le mythe.

    Je ne cacherai pas que je suis un peu contrarié de voir ce tintamarre médiatique autour de la dépouille mortelle d’un grand homme. Impossible d’ouvrir un journal, d’écouter une radio ou de regarder une télévision sans tomber sur de telles obsèques. Chacun, même parmi les hôtes étrangers, va tenter de tirer la couverture à lui. On ne devrait pas se servir d’un mort. Les morts sont sacrés, intouchables.

    Mais lorsque tout ce ci se sera évanoui, c’est bien connu, tout finit par passer, les Sud africains se retrouveront seuls face à eux mêmes. Et ils n’auraient plus cette statue du commandeur au-dessus de leur tête.

    Ce sera l’heure de vérité : sauront-ils préserver l’héritage de Mandela ? Nous verrons bien.

  • Sarkozy-Hollande, l'impossible décrispation?

     

     

     

     

     

    Sarkozy-Hollande : l’impossible décrispation ?

     

     

     

    On peut vraiment se poser la question à la lumière d’un fait qui aurait dû aller de soi et n’entraîner aucun commentaire alors que ce matin  la presse s’en fait largement l’écho. J’en fais le résumé pour les lecteurs peu familiers de la scène intérieure française : Pour les obsèques de Nelson Mandela, un homme à l’immense mérite qui a évité un véritable bain de sang dans son pays, le président Hollande a adressé une invitation à son prédécesseur afin de faire le voyage dans le même avion, ensemble. Comme on pouvait s’y attendre, les uns et les autres avaient peut –etre de noires arrière penses et au final l’ancien président Sarkozy a donc décliné l’offre de son prédécesseur……

     

     

     

    Il n’ y a qu’en France que de telles choses se produisent : aux USA,  et partout ailleurs en Europe, les chefs d’Etat se font un devoir d’inviter leurs prédécesseurs anciens ou immédiats car chacun d’eux a, à un moment précis, représenté toute la nation. En France, c’est chose impossible ou presque. Certes, dans cette occurrence précise, voir les deux hommes côte à côte aux obsèques de Mandela ou voyageant dans le même avion aurait entraîné des spéculations et il se murmure que l’actuel chef de l’Etat ou son entourage aurait pu instrumentaliser un tel voisinage, un tel co-voiturage, pour éveiller l’idée d’un éventuel gouvernement d’union nationale ou, simplement, redorer le blason deM. Hollande qui accuse une baisse vertigineuse dans les sondages. Il faut bien comprendre la puissance à la fois évocatrice et dévastatrice de l’image…

     

     

     

    Mais l’essentiel est ailleurs : je me souviens de mes années d’étudiant, Valéry Giscard d’Estaing était alors aux affaires et il avait parlé de décrispation de la vie politique et du statut de l’opposition. Il n’en est rien sorti et une certaine presse nous avait endoctriné au point de semer une véritable haine à l’encontre du président de cette époque. Cette démarche fut outrancière.

     

     

     

    Or, nous sommes tous tombés dans ce travers et le successeur de VGE n’a guère mieux fait que son prédécesseur. Chaque fois que je m’entretiens aujourd’hui avec VGE soit lors de réceptions à la nonciature ou dans une grande ambassadeur, comme l’Hôtel de Beauharnais, je découvre un homme qui ne méritait pas, mais alors pas du tout, cet excès d’indignité, ce surcroît de détestation.. Mais voilà, la décrispation n’est pas là, sera t elle un jour au rendez-vous ?

     

     

     

    On se souvient de la profonde méfiance de M. Hollande à l’égard des hauts fonctionnaires de l’Elysée et d’ailleurs. En somme, de tout de ce qui évoquait, à ses yeux, de près ou de loin, l’action de son prédécesseur. Je comprends que l’on change le préfet de police de Paris car c’est un poste sensible à ne confier qu’à un haut fonctionnaire sûr… En effet, un ancien ministre de l’intérieur m’a confié que chaque soir, après 18 heures, il s’enfermait dans son bureau avec le préfet de police de la capitale pour faire le point. Et que certains documents ultra sensibles étaient mis par lui-même dans le coffre fort de son bureau… Mais tout de même, la haute fonction publique offre suffisamment de gages de sérieux et de fidèlité. Cela s’appelle le service de l’Etat.

     

     

     

    Mais pour le voyage en Afrique du sud n’aurait on pas pu agir autrement et instaurer une sorte de courtoisie républicaine traditionnelle ? En France, l’antagonisme gauche-droite est trop fort et dessert les intérêts du pays. N.S. a été détesté de manière excessive même s’il en fut un peu responsable car il s’était trop mis en avant. Certains disaient qu’il aurait même souhaité présenter le 20 heures de TF1 !!

     

     

     

    Mais l’actuel chef de l’Etat reconnaît aujourd’hui lui aussi qu’il est très difficile de diriger un pays comme la France. J’en veux pour preuve les résultats des sondages. Certes, on ne gouverne pas avec les sondages, mais il serait imprudent de ne pas en tenir compte.

     

     

     

    Il faut porter remède à cette fracture du pays. Ce mot fracture  a fait son apparition dans le vocabulaire politique ors de l’élection de Jacques Chirac qui avait évoqué la fracture sociale, mais une fois élu il a pratiqué une politique aux antipodes des idées développées dans sa campagne. Il est vrai que le même personnage avait fourni une illustration insurpassable du cynisme en politique : les promesses, a dit ce grand homme, n’engagent que ceux qui les écoutent…

     

     

     

    Rendez vous compte ! Et il fut réélu, c’est à désespérer de la formation politique des Français…

     

     

     

    Cette fracture me fait penser à une autre expression qui fit florès du temps de Raymonde Barre : la France est coupée en deux ! Et pas seulement dans les bulletins de météorologie nationale……

     

     

     

    Il y a moins d’un an, lors d’un déjeuner à Matignon à l’invitation d’un membre important du Cabinet, je fis l’éloge d’un très haut fonctionnaire de l’Elysée sous N. Sarkozy. Mon interlocuteur en fut très surpris, mais après que j’avais argumenté, il me dit ceci : vous avez raison, il ne faut pas être sectaire.

     

     

     

    En effet, pas de sectarisme : tous ont servi la France et chacun l’a fait à sa façon.