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Vu de la place Victor-Hugo - Page 637

  • L'avenir de toute une nation est il suspendu à la victoire d'un match de foot?

    L’avenir de toute une nation tient il à sa victoire lors d’un match de Football ?

    C’est la question que nous sommes en droit de nous poser quand nous constatons que depuis 48 heures tous les problèmes de la France – et ils sont légion- sont mis de côté ou en veilleuse, pour se concentrer sur le sort de quelques joueurs de football, grassement payés et pourtant incapables de ramener une victoire à la maison…. Comment en sommes nous arrivés là ? Il faudrait faire une étude de sociologie dont je suis incapable, il faudrait voir comment le football et le rugby ont progressivement pris la place de tant d’autres choses dans notre vie, puisque la majorité de la population y a trouvé une évasion du réel, une bouffée d’air frais dans une ambiance entièrement viciée.. En d’autres termes, les frustrations  de tous ordres sont devenues si grandes que tout est fait pour susciter des paradis artificiels, faire oublier la triste et maussade réalité de la vie quotidienne, renvoyer toujours à demain les problèmes qui se posent aujourd’hui…

    Mais il faut être équitable : imaginez les maux qui s’abattent sur l’homme moyen du pays : chômage, matraquage fiscal, désespérance sociale, délectation morose, insécurité, baisse du pouvoir d’achat, difficulté pour se loger, immigration et délinquance, et tant d’autres choses plus spécifiquement individuelles : des pans entiers de l’économie s’effondrent chaque jour, j’éi été stupéfait d’apprendre récemment sur Canal +, dont Harlem Désir qui en était l’invité, n’a pas soufflé mot, que chaque jour que Dieu fait plus de 100 petites et moyennes entreprises ferment : cela peut aller de la petite boulangerie, du petit commerce à la Redoute à Roubaix ou à Doux, le célèbre volailler…  Comment s’étonner alors que les gens détournent leur regard d’une actualité aussi attristante pour rêver, s’évader, un peu comme si l’on prenait des hallucinogènes, des drogues dures pour se réfugier dans des paradis artificiels…

    Les media ont bien compris qu’ils avaient un rôle à jouer, une place à tenir, du coup on ne parle plus que des bleus et du match contre l’Ukraine dont vous connaissez le triste résultat. Cela ne va arranger nos affaires, d’autant que la revanche se jouera la semaine prochaine et sans imiter les Cassandre, il faut bien savoir que le défi est impossible à relever… La France dans son ensemble sera donc suspendue aux bouts des chaussures d’une équipe de footballeurs.

    Cette attitude fait aussi le jeu de tous les gouvernements qui savant qu’on peut tout retirer au peuple, à boire et à manger, le travail et tout le reste, sauf l’occasion et la possibilité de se distraire, de penser à autre chose. En outre, cela occupe les plumes des journalistes qui ne parleront ni de chômage, ni de fermeture d’usine ni même de manifestations en Bretagne ou ailleurs…

    Tout ceci n’aurait pas grande importance si le réveil ne risquait pas d’être terrifiant : les fêtes de fin d’année arrivent et avec elles ce cortège d’achats frénétiques, de départ pour des destinations plus ou moins lointaines, mais qu’il faudra bien financer d’une manière ou d’une autre. Comment ? En s’endettant toujours un peu plus !

    Face à ce danger, la machine gouvernementale semble grippée, on a l’impression que tout est en roue libre, le pouvoir se tait et quand il se décide à parler il parte d’autre chose ou devient inaudible.

    Je sais qu’on est au cœur du mois de novembre, le mois le plus triste de l’année… Mais tout de même il faut se ressaisir car si l’on attend trop, on pourra plus rien faire. Le pouvoir doit donner une impulsion nouvelle et puissante afin que le pays reparte : la qualité la plus éminente du politique, c’est de reconnaître qu’on s’est trompé. Et de changer de trajectoire.

    Le pouvoir actuel n’est pas responsable de la situation actuelle. Mais son devoir est pourtant de la redresser. C’est pour cela qu’il a été élu.

  • L'état actuel de la France

    L’état actuel de la France

    On ne peut plus détourner le regard ni dire que le malaise ambiant de plus en plus profond serait une création de quelques journalistes d’opposition ou en mal de nouvelles brisantes. Il y a une crise et elle s’aggrave. Pourtant, le pouvoir ne semble pas réagir car il est plutôt paralysé. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, les mauvaises nouvelles s’accumulent.  Comment réagir ? Un grand quotidien national faisait récemment sa une sur la paralysie, l’absence de manœuvre du gouvernement. Ce matin, un nouveau sondage faisait état de la volonté des Français de voir venir une dissolution de l’assemblée nationale. Quelle versatilité ! Ces mêmes Français qui ont chassé N. Sarkozy et envoyé à M. Hollande une majorité de rêve lui demandent aujourd’hui de la renvoyer dans ses foyers. En fait, plus personne ne sait ce qu’il veut…

    Hier, Jacques Attali était interviewé sur I-Télé et il disait qu’il manquait un cap, qu’il n y avait aucune visibilité de la politique. Et hier aussi on apprenait que François Hollande n’avait plus que 15% d’opinions favorables : peut-on gouverner avec une telle défiance ? Par ailleurs, l’actuel ministre des finances s’efforçait de faire bonne figure contre toutes ces mauvaises nouvelles… C’est touchant, mais peu efficace car les Français, hélas, n’y croient plus. Mais est ce que la droite ferait mieux ? J’en doute. Toutefois, ce que les Français reprochent à M. Hollande aujourd’hui, c’est de ne pas avoir pris la mesure de la crise, ou, peut-être, de l’avoir su mais sans le leur dire.

    On a même vu sur Canal + un candidat du PS aux municipales se faire houspiller par des personnes âgées et leur répondre que lui aussi en avait assez du matraquage fiscal. Et le tout sous les yeux d’un Harlem Désir, interdit, ne sachant que répondre.

    Les commentateurs sont d’avis qu’un changement cosmétique ne ferait qu’aggraver les choses, il faudrait un changement radical. Alors que faire ? Trois hypothèses s’offrent à nous, même si le réalisme incite à n’en retenir que deux, le départ d’ l’actuel chef de l’Etat n’étant pas d’actualité et pas du tout souhaitable car ce serait une crise institutionnelle sans pareille. Restent la dissolution et le renvoi du gouvernement. L’une de ces deux solutions finira par s’imposer. Le problème est qu’elles sont indissolublement liées : alors, que faire ?

    Je ne sais pour que solution le président optera. Mais il lui faudra agir et vite, faute de quoi la situation pourrait devenir incontrôlable.

  • Connaissez vous le grand magasin Manor de Genève?

    Connaissez vous le grand magasin MANOR de Genève ?

    Après toutes ces années vécues à Genève dans le quartier dit de la vieille ville, j’ai enfin eu l’occasion de visiter ce grand magasin Manor, qui est une véritable institution dans la métropole helvétique. Le magasin reflète la propreté et l’ordre si chers aux Helvètes, des qualités dont le grand pays voisin devrait utilement s’inspirer.  Ce qui m’a le plus frappé, c’est le l’étage supérieur, le quatrième où l’on surplombe le reste de la ville et où les gens peuvent, par beau temps, occuper la terrasse en dégustant un jus d’orange pressé ou faire ce que j’ai fait, prendre son petit déjeuner.

    Condamné à ne pas aller dans mon hôtel préféré où l’accueil et le service sont autres, j’ai préféré traverser la rue et me réfugier chez Manor sur les conseils du Monsieur qui m’avait invité à donner une conférence sur mon dernier livre, Martin Buber, M. Moïse A. J’ai été ébloui par cet étalage de victuailles, de bons produits venus du monde entier. Et surtout, sociologiquement, cela m’a tant intéressé car les consommateurs représentent une Genève en miniature. A chaque tablée ou presque les gens parlaient des langues différentes : l’arabe bien sûr, le kurde, le sri lankais, l’iranien, un peu d’hébreu et d’autres langues que je n’ai pas pu identifier. Cela tombait bien, la veille, lors de l’excellente émission Genève à chaud de Pascal Décaillet, un invité, délégué d’un parti politique local, m’avait parlé de la «multiculturalité» de Genève.. Je crois qu’on dit multiculturalisme, mais cela revient au même.. J’étais resté sur l’idée que les Suisses étaient peu accueillants, qu’ils voulaient rester chez eux et entre eux (et ils n’ont pas tort) et voilà que je découvre, de visu, qu’ils hébergent, en tout cas à Genève, tout ce que le monde compte de réfugiés, de fuyards, etc. mais aussi de gens richissimes.

    Ou alors, c’est <Genève qui fait bande à part et se singularise par son goût de l’universel. En revanche, ce qui m’a déplu, c’est l’afflux de mendiant qui s’installent dans l’embrasure des portes de Globus ou d’ailleurs.., un endroit que j’aime fréquenter en dépit du bruit mais qui est grouillant de monde et représente aussi un Genève en miniature, mais plus choisi, plus représentatif de la population locale.

    Revenons au quatrième étage de Manor : en contemplant cette population, je me suis fait la réflexion suivante : alors qu’en France, se dessine une tentation de renvoyer chez eux toutes ces populations allogènes ou inassimilables (sic) et que le FN culmine, grâce à ce phénomène de rejet et de replis sur soi, à près de 25% (premier parti de France !!!) Genève, elle, tout en restant elle-même, en ayant une bonne police et un bon ordre, respire plus tranquillement et sans secousse.

    Même la communauté juive, si bien intégrée et exemple d’une grande réussite, se compose de gens venus de tous les pays du monde. Genève reste Genève.