La France est elle devenue raciste ?
Si me permets de poser la question directement ce matin, c’est parce que Michel Field dans sa revue de presse de ce matin LCI a évoqué deux unes qui portaient justement ce même titre, Les Français, la France, sont ils devenus racistes
En fait, le mot racisme a lui-même changé de sens car l’approche positiviste du XIXe où un grand philosophe-historien du nom d’Ernest Renan parlait de race, de racialiste, a disparu depuis car nos biologistes et nos généticiens ont prouvé que des familles humaines constituent l’humanité mais sont dépouillées de caractéristiques telles que la couleur de la eau, noire chez les Africains et jaunes chez les asiatiques… Par racisme aujourd’hui, on entend tout autre chose et notamment ce qui touche l’Hexagone.
Aujourd’hui, le terme racisme recouvre des choses bien différentes. Il s’agit d’un phénomène de rejet, aggravé par la crise économique, de gens issus de culture et de sensibilité différentes qui affluent dans des pays dont ils ne partagent ni l’histoire ni même les mœurs et auxquelles ils refusent volontairement ou involontairement de s’assimiler. Et quand je dis de s’assimiler, je ne parle pas de désintégration de leur personnalité morale ou morale mais de leur intégration au sein du corps traditionnel social français.
Aujourd’hui, ceux qui se font passer pour des racistes sont en réalité des gens qui n’osent pas désigner publiquement ni clairement ceux dont ils exigent le renvoi dans leur pays d’origine ; ils visent les arabo-musulmans et les Noirs mais préfèrent dire qu’ils combattent le communautarisme, pour la laïcité et contre l’exclusivisme religieux. Aux du public averti, aucun doute ne subsiste plus, les cibles sont nettement désignées.
Essayons de comprendre ou d’expliquer cette attitude : en Europe, la France a derrière elle une longue tradition d’accueil et d’amitié pour ceux qui ne sont pas nés sur son sol. Cela remonté à la Révolution mais parallèlement il y a une forte demande, pour ne pas dire une pression afin que les nouveaux venus s’acclimatent, se fondent dans la population prennent des prénoms français, bref s’intègrent. Au XIXe siècle, la France devenue grande puissance coloniale a catéchisé et socialisé des millions d’Africains dont une bonne partie sont de religion chrétienne, ce qui a contribué à ôter du chemin tous les obstacles susceptibles de rendre difficile l’assimilation de ces gens. L’affaire se présentait sous un tout autre avec des pays de culture et de religion islamiques où les différences sont nombreuses et les interdis multiples, tant au plan de l’alimentation, des croyances et du statut personnel, je pense au statut d’infériorité de la femme… Sans même parler de l’exclusivisme religieux. Certains n’ont toujours pas oublié le petit pain au chocolat dévoré par les petits écoliers français sous les yeux de quelques camarades en plein jeûne de ramadan.
On peut donc dire en toute objectivité et sans aucune posture ni arrière-pensée idéologique que les Français qui n’aiment pas les étrangers sont, certes, xénophobes mais pas racistes. Aucun facteur racial n’intervient dans leur dissentiment mais simplement la volonté d’être comme chez eux , chez eux. Or, le sentiment qui bouillonne aujourd’hui dans le cœur de certains est que les Français ne sont plus maîtres chez eux. C’est un peu excessif, même si dans certaines pays du territoire, ces éléments de la population sont surreprésentés.
En fait, les Français ne veulent pas qu’on remette en question leur mode de vie, leurs habitudes, leurs mœurs et l’ensemble de leur socio-culture.
Et ils pensent qu’une partie non négligeable de leurs maux provient de l’immigration, elle-même étroitement liée, selon eux, à la délinquance et l’insécurité. Le département de Seine Saint Denis se voit accablé de ces maux dénoncés, à tort ou à raison.
Et lorsque l’affaire prend une tournure politique, ce phénomène de rejet revêt des allures inquiétudes puisque c’est le Front National qui recueille les fruits de ce dissentiment et de cette xénophobie..
Alors ? Non la France n’est pas raciste mais ses habitants sont de plus en plus nombreux à réclamer le respect strict et net du caractère humaniste, démocratique et judéo-chrétien de leur pays. C’est aux étrangers de s’adapter non aux autochtones. Cette leçon est à méditer.
Mais je reviens sur cela, et plus encore, en présentant le dernier livre de Pierre Nora, Recherches de France…