Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Vu de la place Victor-Hugo - Page 639

  • L'Afrique noire et le Tribunal Pénal International de La Haye

    L’Afrique noire, incomprise ? De la noyade des réfugiés aux protestations de l’Union Africaine contre le Tribunal Pénal International.

    Je voudrais faire un rapprochement entre deux faits de l’actualité ce matin : d’une part, encore un drame de réfugiés noyés en haute mer entre la Sicile et Malte, et les états de l’Union Africaine qui s’estiment maltraités par le TPI de la Haye qui, selon eux, ne s’en prendrait qu’aux Africains. En gros, ces chefs d’Etat dont la plupart ont été mal élus ou simplement des auteurs de coups d’Etat, accusent le TPI de préjugés racistes… Voire.

    Je ne comprends pas la protestation des ces chefs d’Etat noirs. Ils ont sous les yeux, au moment même où ils protestent, le cas de centaines d’hommes, de femmes et d’enfants qui préfèrent braver une mort quasi certaine dans le fond des océans plutôt que de mener une vie qui n’en est plus une depuis longtemps, dans ces mêmes Etats dirigés par ces mêmes hommes su lesquels planent de graves chefs d’accusation du TPI.

    Où donc se passent les graves restrictions des droits de l’homme, les assassinats politiques, les prises du pouvoir par la violence et tant d’autres choses, sinon dans ces mêmes pays ? A la rigueur, on pourrait évoquer le cas de certains dirigeants russes qui tordent le droit et contournent la loi, mais rien de comparable avec ce qui passe en Afrique et dans certains pays du Proche Orient. Comment voulez vous qu’on inculpe des Finlandais, des Suédois ou des Belges, alors que tous ces régimes sont démocratiques et se soumettent à des élections régulières dont ils acceptent le résultat sans problème ? Les Africains se sont fourvoyés en s’en prenant à une juridiction internationale qui est le seul moyen d’instaurer un tout petit peu de justice et d’équité dans ces pays… C’est à l’unanimité que ces Africains ont soutenu le leader soudanais et le leader kenyan, accusés de crimes très graves. Que la justice passe et s’ils sont reconnus innocents, justice leur sera rendue.

    Je le répète : quels autres pays voient leurs nationaux braver la mort au lieu de continuer à vivre sur place ? Il faut se rendre à l’évidence. Mais lorsqu’on tient un tel discours, bien disposé à l’égard de ces populations accablées par tous les maux de la terre, on prend en pleine figure l’accusation de racisme, etc… Ce n’est pas la bonne méthode d’aider au développement ni de favoriser l’émergence de régimes démocratiques dans ces pays. Certains observateurs vont jusqu’à susurrer  que ces mêmes pays, jadis des colonies européennes, ne sont toujours pas mûrs pour l’indépendance et l’autonomie, plus d’un demi siècle après la fin du colonialisme. Henri Guaino avait bien raison de dire que tous les maux qui frappent l’Afrique ne viennent pas hors d’Afrique… Et vous vous souvenez des protestations qu’une telle affirmation avait soulevées.

    Je reviens donc à ma question initiale : comment faire pour que des populations entièrement déshéritées n’aillent pas mourir cruellement au fond des océans, abandonnées de tous ? Songez qu’en moins d’une semaine, il y a eu plus de quatre cents noyades ! Il y a nécessairement quelque chose à faire. Si les Africains s’en prennent au TPI, qu’ils nous expliquent alors pourquoi leurs populations respectives profèrent mourir sous les flots plutôt que de continuer à vivre chez eux une existence qui n’en est pas une…

    L’Union Africaine a commis une grave erreur. Les citoyens de pays comme le Soudan ou le Kenya ont le droit de savoir si leurs dirigeants actuels ont bien ou mal agi.

    Et cela, seule une cour de justice internationale peut le dire. Même si on ne comprend pas toujours certains revirements de cette haute cour, notamment en ce qui concerne des prisonniers détenus en Libye.

  • Le Front national, encore et encore…

    Le Front National, encore et encore…

    On a l’impression depuis quelque temps que la politique intérieure française respecte très fidèlement une constante : parler du F.N. puisqu’il n y a rien d’autre, que les élections municipales et européennes n’auront lieu que dans de nombreuses semaines. Même ceux parmi les électeurs qui n’ont pas l’intention de voter pour ce parti commencent à se poser sérieusement la question, d’autant que le premier hebdomadaire de gauche, Le nouvel Observateur consacre sa couverture au FN, devenu, selon un dernier sondage, le premier parti politique de France. Et ce, avec 24 % d’intentions de votes, ce qui place le parti de Marine Le Pen devant l’UMP et devant le PS…

    Essayons de réfléchir sans a priori sur ces chiffres et cherchons à comprendre ce qu’ils reflètent. Il y a d’abord l’effondrement des partis de gauche qui, s’il devait se poursuivre ne manquerait pas de poser un problème de nature constitutionnelle : peut-on continuer de gouverner avec une si faible majorité. La majorité parlementaire a t elle encore une représentativité ? Je ne suis pas un spécialiste de la Constitution, mais si le PS ne se redresse pas, la question se reposera inéluctablement. Comment s’explique cette situation ? Lors de sa campagne électorale, Français Hollande avait affirmé qu’il redresserait le pays sans augmenter les impôts. Or, le pays tout entier hurle vers le ciel contre ce qu’il juge être une fiscalité confiscatoire. De son côté, le gouvernement répond qu’il ne retarde pas la pause fiscalité  de gaieté de cœur et que l’effort doit encore se poursuivre durant au moins deux ans supplémentaires. Cet aveu de vérité est louable mais il est peu probable que la population le supporte encore un peu plus… Face au gouvernement, l’UMP, parti d’opposition , ne sorte pas de sa bataille d’ego et de rivalités de personnes. Le seule canal accessible aujourd’hui n’est autre que le FN qui présente des jeunes gens sans expérience, absolument inconnus mais qui feront d’excellents scores. Pourquoi ? Parce que c’est tout sauf l’UMPS… C’est la dernière trouvaille de Marine Le Pen et cela marche.

    J’ajoute qu’il ne se passe de jour sans qu’ l’on annonce des fermetures d’usines et des mises au chômage : des travailleurs qui ont tout donné durant des décennies apprennent par la radio que leur usine va fermer et qu’il leur faudra changer de vie, de lieu de résidence, d’école pour leurs enfants, etc… Bref, un véritable chamboulement  dans l’existence quotidienne des gens. Face à cela, le FN présente un programme économique que les experts regardent avec des yeux ronds, mais surtout insistent sur deux ou trois points absolument inusables : l’immigration, l’insécurité et la préférence nationale.

    La France a toujours été une terre d’accueil, un havre de paix, un espace de liberté pour tous les opprimés du monde. Mais aujourd’hui, elle n’a pas pu assimiler tout le monde car l’immigration sur son sol n’est plus majoritairement européenne. Ce matin encore, on pouvait suivre sur BFM TV un reportage sur des trafiquants de drogue en plein air dans le 93. Les habitants  français de cette cité disaient leur exaspération et dénonçaient l’inaction des forces de l’ordre… Comment voulez vous que ces pauvres gens ne se tournent pas vers porte d’accès qui leur promet de mettre bon ordre dans tout cela ?

    Quand on leur dit que Marine Le Pen ne pourra pas réaliser son programme économique, ni sortir de l’Euro ni même renvoyer chez eux ceux des étrangers qui viennent ici, attirés par ces pompes aspirantes que sont les minima sociaux, ils répondent que les socialistes, non plus, n’ont pas présenté un programme fiable et qu’ils font le contraire de ce qu’ils ont promis…

    Que faire, ou plutôt que penser, puisque tous les leviers ne répondent plus et aucun bouton sur lequel on appuie ne produit plus aucun effet ?

    J’avoue mon ognorance.

  • Mais quelle mouche a piqué François Fillon?

    Mais quelle mouche a bien pu piquer François Fillon ?

    Après, on se demandera d’où vient la désaffection qui frappe la politique depuis tant de décennies ? On se demandera aussi pourquoi un nombre de plus en plus d’électeurs refusent d’accomplir leur devoir électoral ? La réponse est là, sous nos yeux : le combat politique a changé de nature avec l’active complicité de la presse qui en fait ses choux gras.

    Le dernier exemple de ce qu’il ne faut pas faire nous est livré par l’ancien Premier Ministre Fillon Fillon qui rue dans les brancards et pense pouvoir supplanter son ancien patron en tirant sur lui à boulets rouges dans la presse. Hier soir, le journaliste de Valeurs Actuelles qui l’a interviewé a révélé des détails un peu gênants. M. Fillon aurait sollicité la direction de cet hebdomadaire afin de faire la couverture d’un prochain numéro. Il fait l’interview, mais sans révéler qu’il faisait coup double et quil avait déjà dit des choses au JDD… Ce qu’apprenant, Valeurs Actuelles décide en quelque sorte de se venger et de révéler ce que les journalistes nomment le OFF, c’est-à-dire ce qui a été dit sous couvert de la confidentialité…

    Je parle ici de François Fillon même si j’ai pour cet homme un certain respect mais il y en a d’autres, beaucoup d’autres qui placent le combat des egos devant le combat d’idées. En règle générale, les hommes politiques nous déçoivent car ils se battent plus pour leur situation personnelle que pour les idées qu’ils exposent le jour de leur campagne électorale. Un certain cynisme s’est emparé des hommes politiques qui considèrent que nous évoluons dans un monde sauvage où la seule valeur qui est celle-ci : se faire élire et profiter de tant d’avantages. Une telle mentalité nous conduira tout droit au fascisme.

    Une autre catégorie de politiques nous a tous déçus, il s’agit de ces prétendus écologistes qui voulaient faire de la politique autrement et qui s’accrochent à leurs demi maroquins, avalent toutes les couleuvres possibles et imaginables, mais restent au pouvoir tant les places sont bonnes. Je me surprends moi-même en écrivant ce que j’écris, mais comment en serait-il autrement ?

    Voyez ces personnes à l’allure de concierges de banlieues, ces élus à l’allure de commis de coiffeurs qui ne rêvent que d’une chose : être sur les plateaux de télévision, sur les radios, dans les journaux, etc…

    C’est probablement ce triste constat qui a poussé François Fillon a descendre ainsi dans l’arène. C’est regrettable. Cela le dessert et cela compromet la politique.

    Mais d’un autre côté, aurait il des chances d’aboutir s’il n’agissait pas de la sorte ?  La nature humaine étant ce qu’elle est, on ne la changera pas. Or, ce sont des hommes et des femmes qui font de la politique…