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Le drame de Lampedusa
On fait rarement le rapprochement, mais voilà l’un des ingrédients majeurs du terrorisme qui menace le monde civilisé : la misère qui se trouve aux portes de l’Europe et du monde libre occidental. La vie est si dure, si impossible dans un nombre croissant de pays que des gens sont prêts à tout pour rejoindre des rivages qu’ils croient plus accueillants et des cieux qu’ils s’imaginent plus cléments. Et voilà le résultat. Il est dramatique. Le pape François a été bien inspiré de parler de honte et de décréter une journée de pleurs. Dans le talmud, on dit que lorsque D) est en colère contre l’humanité, il se barricade au ciel afin qu’une prière, aucun acte de contrition d’aucune sorte ne puisse l’atteindre et le ramener à de meilleurs sentiments. Mais, dit-on, une voie d’accès reste praticable, celle des larmes (sha’aré dim’a lo nin’alou).
Mais que peut faire l’Europe, que peut faire l’ONU contre la malgouvernance, la corruption, le népotisme, les détournements des aides de toutes sortes ? Certains pays d’Afrique du nord ou de l’ouest sont plus riches en minerais et en ressources, et aussi en réserves d’or et de devises étrangères, et pourtant leur jeunesse ne rêve que d’une chose : partir, car sur place on ne leur offre aucune perspective d’avenir. Mais ces laissés pour compte ont, dans leur misère, au moins une chose ; une antenne parabolique qui leur montre une société d’abondance, des femmes belles et désirables, des enfants en bonne santé, un régime démocratique, un système de santé à leur portée, bref tout ce dont ils rêvent chaque jour que D- fait.
Pour éviter durablement de tels drames, il faut agir de l’intérieur, sur place, fixer les gens chez eux,, mais cela prendra du temps et il faudra des décennies d’aide renforcée pour que la situation change vraiment. Et pendant ce délai nécessaire à une amélioration, il y aura d’autres drames, d’autres victimes, car les gens vivant dans la msière ne peuvent pas attendre continuellement.
Cela me remet un souvenir en souvenir : il y a quelques années, lors de la journée du livre des auteurs du XVIe arrondissement, jétait assis à côté d’une dame rwandaise qui s’était parfaitement intégrée en France, mariée et m !re de deux enfants charmants qu’elle m’a présentés en présence de leur père. Elle m’a expliqué que l’Europe aura beau s’entourer d’un limes encore plus perfectionné que celui des Romains, les populations affamées, déshéritées viendront braver tous les dangers, voire mourir aux portes de l’Europe, mais elles viendront car rien ne pourra les arrêter. Cette discussion m’avait sécoué au plus profond de moi-même. Mais que faire ? Même les gouvernements les plus à gauche d’Europe n’envisagent pas d’ouvrir les portes de leurs états à ces populations. La seule solution praticable est de les fixer chez elles en leur concédant des conditions de vie décentes. Il n y a aucune aucune autre solution. Par contre ; il est une mesure que l’on pourrait mettre en application immédiatement, même si elle limite un peu less droits des personnes : contraindre les élites africaines, une fois formées en France, à revenir chez elles pour soulager le fardeaux de leurs concitoyens restés sur place.
Mais qui osera vraiment le faire ?