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Vu de la place Victor-Hugo - Page 680

  • Existe-t-il une affaire Bernard Tapie?

    Existe-t-il une affaire Bernard Tapie ?

    On est en droit de se poser la question car les bribes d’information données sur cette affaire ne sont cohérentes. La meilleure preuve en est l’ émission télévisuelle d’Yves Calvi qui avait réuni une kyrielle de journalistes, flanqués d’une dame, éminente juriste, qui savait bien, elle, de quoi il retournait.

    En fait ce que l’on peut en tirer est : d’abord, il a été décidé de se tourner vers l’arbitrage car les nombreuses procédures en cours allaient dans tous les sens et l’Etat n’était vraiment pas sûr d’en sortir gagnant La décision de l’arbitrage avait été évoquée bien avant l’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’Elysée et à ce moment là les dommages réclamés  par B. Tapie se montait à plusieurs milliards (7 si je ne me trompe.) Enfin, pour mettre sur pied une telle procédure, il faut bien réunir les parties et vérifier qu’ils sont bien d’accord pour suivre cette voie. Or, lors d’une telle réunion (il peut y en avoir plusieurs, eu égard à la complexité de l’affaire), il est normal que les parties s’entendent, sinon à quoi bon s’engager dans cette nouvelle procédure si, dès le début, les parties ne sont pas d’accord ? Partant, la présence de B. Tapie à l’une ou à plusieurs des réunions préparatoires n’a rien d’étonnant ni de répréhensif.

    Je ne sais pas si mon raisonnement emportera l’adhésion des uns et des autres, mais il ne semble pas que cette contestation si largement médiatisée soit bonne ni même simplement justifiée.

    Si la justice s’est mise en marche, et cela est tout à fait normal, c’est plusieurs raisons : d’abord, il faut voir les choses de près lorsqu’il y a des contestations, et Dieu sait qu’il en a eu. Ensuite, il y a un délai de forclusion, début juillet, semble t-il, et il fallait faire vite. Enfin, il y a toutes les arrières pensées que les politiques de tout bord entretiennent mais dont ils ne parlent jamais……

    On voit bien aujourd’hui qu’un certain camp (et pas seulement celui auquel on pense naturellement) veut à tout prix éviter un retour en politique de l’ancien chef de l’Etat. Des esprits inquiets soupçonnent une sorte d’entente secrète entre B. Tapie et l’ancien chef de l’Etat, une manière de sceller un pacte d’entraide, le moment venu. Il y eut aussi l’achat par B. Tapie d’un groupe de presse qui lui permettrait soit d’orienter une consultation électorale locale dans le sens qu’il souhaite, soit de se mettre au service d’un allié, toujours muet et secret sur ses intentions, au plan national, cette fois.

    Mais la justice n’a pas jeté toutes ses forces dans cette affaire si elle n’avait pas une préoccupation autrement plus grave, mais reste non étayée à ce jour : l’arbitrage, procédure juridique acceptée partout, a-t-il été faussé par une entente préalable entre l’une des parties et l’un des juges-arbitres ? Si tel devait être le cas, l’affaire serait pliée. Mais on en est loin, si l’on en croit les déclarations de Maître Temim, après la mise en examen de son client. Enfin, si les juges ont gardé B. Tapie 4 jours, ce qui est rarissime pour une simple affaire d’escroquerie (supposée), ils ne pouvaient pas, en fin de compte, ne pas le mettre en examen : ce serait la plus grande des incohérences.

    En conclusion, cette affaire résulte de la confluence de plusieurs choses, les unes purement économiques et financières, les autres de nature incontestablement politiques. Je ne sais pas si cela peut profiter à qui que ce soit. Les affaires, comme on dit, ont envahi la vie de tous les jours, elles représentent le suivi le plus persistant des organes de presse. C’est comme si les autorités (celles d’aujourd’hui comme celles d’hier ou d’avant-hier, incapables de maîtriser les choses, donnent à l’opinion un os à ronger.

    Le vœu le plus ardent est que la justice passe et que tout cela s’arrête. Une justice impartiale qui ne se laisse pas instrumentaliser est nécessaire. Enfin, la presse ne devrait plus bénéficier de fuites. Le secret de l’instruction dont toute le monde se moque aujourd’hui doit être restauré. Il est intolérance d’entendre de simples journalistes annoncer avant les intéressés (juges et suspects) l’imminence de mises en examen.

  • La controverse entre M. Barroso et certains socialistes français…

    La controverse entre Le président de la commission européenne et certains socialistes français

    Ce n’est pas un bon signe. Il ne fallait pas incriminer l’actuel président de la commission européenne qui ne mérite pas d’être traité de la sorte. Certains leaders socialistes sont allés trop loin en imputant au leader européen la progression alarmante du FN. Cette démarche a été considérée comme une tentative de fuir ses responsabilités et de pratiquer la politique du bouc émissaire. Il faut bien reconnaître un puissant paradoxe dans lequel se débat actuellement la politique française.

    Tancée par l’Europe qui lui recommande de résorber ses déficits financiers par tous les moyens, le gouvernement socialiste n’a pas une grand marge de manœuvre en raison du programme électoral du président Hollande qui ne peut pas, vues ses convictions socialistes pratiquer une politique de forte rigueur. Il a été élu pour résoudre la crise et pratiquer une politique favorable aux masses laborieuses. Or, Bruxelles ne l’entend pas de la même oreille : et chaque fois qu’elle tance Paris sur ce point, Paris ne réussit pas à satisfaire aux exigences et quand il tente de le faire, cela se ressent automatiquement lors d’élections partielles : c’est soit l’opposition  qui l’emporte, soit le FN qui atteint des scores ad astra, comme à Villeneuve sur Lot. D’où, par un saisissant raccourci, l’accusation portée contre M. Barroso de favoriser l’extrême droite. Cette démarche est injuste ET maladroite.

    Car dans d’autres capitales européennes, on se prend à dire que la France cherche un bouc émissaire et qu’elle l’a trouvé en la personne du président de la commission européenne. ON ajoute même que ne pouvant juguler ses déficits, ce pays s’en prend à d’autres pour masquer ses difficultés.

    On ne doit pas attaquer la commission. La France est un grand pays capable de résoudre ses difficultés sans problème. Et surtout, sans s’en prendre à d’autres. Et en tout cas pas au président de la commission. C’est une simple règle de bonne conduite.

  • De la Syrie à la Turquie?

    De la Syrie à la Turquie ?

    On parle peu ces derniers temps de l’insurrection syrienne, en revanche, les soubresauts dont est victime la Turquie depuis des semaines ne quittent pas la manchette des journaux . Que va – t il se passer dans ces deux pays dont la courbe d’évolution est certes très différente.

    Commençons d’abord par faire une mise au point : bien qu’ils aient enregistré des reculs ces dernières semaines, les insurgés syriens ont commencé à recevoir un armement plus sophistiqué et plus performant. Ce qui va les conduire, dans les prochains jours, à lancer de nouvelles attaques, notamment à Damas et à Alep. Il semble bien que l’intervention décisive du Hezbollah ait décidé les USA à agir et les Européens à accroître leur aide, notamment la France qui se trouve être à la pointe du combat contre le régime syrien.

    Pourquoi un tel activisme de la part de la France ? Probablement la volonté de revenir dans le jeu proche oriental d’où les USA avaient bouté les Français. Par ailleurs, Paris grignote doucement mais sûrement l’hégémonie américaine au Proche Orient, notamment aux Qatar et aux Emirats arabes unis en étant plus présent dans le domaine de l’armement et de la sécurité en général.

    La France a aussi compris que la paix ne serait jamais effective sur place tant que le régime syrien et le Hezbollah seraient en position de force. Et que l’Iran continuera de les soutenir. Un nouveau Proche orient doit naître, qui en sera débarrassé. Il ne faut pas attendre grand chose du nouveau président iranien, sur le fond.

    Quant à la Turquie, il semble bien que le peuple a fini par découvrir que la main des islamistes se faisait de plus en plus lourde. Certes, l’actuel Premier Ministre continue de se prévaloir du soutien populaire, mais le refuse de l’Europe d’admettre la Turquie en son sein finira par le déstabiliser.

    Mais l’ironie de l’Histoire, c’est que la Turquie soit elle aussi gagnée par des émeutes qui, pour le moment, ne sont pas trop violentes. Voyons la suite.