Quel sens donner au meurtre sauvage d’un soldat britannique à Londres ?
Comme des millions de téléspectateurs, je revois encore devant mes amis ces deux meurtriers, si jeunes, baignant leurs mains dans le sang de leur victime innocente, représentant à leurs yeux de meurtriers un symbole à abattre, un soldat de l’armée britannique, coupable, dans son ensemble, de se battre contre l’islamisme en Afghanistan et prêtant la main aux armées françaises au Mali ?
Nous vivons une résurgence de la barbarie et nous nous faisons aucun doute sur ses origines ni sur sa provenance. Comment choisir à l’aveuglette un homme, jeune et père de deux enfants, pour le mettre à mort à coups de machette et de poignard dans une rue de Londres, sous les yeux de tant de passants ? Le Premier Ministre britannique a trouvé les mots justes : c’est un acte terroriste et l’islam dont se réclament les meurtriers, n’a jamais recommandé d’agir de la sorte. Certes, on peut trouver de ci de là certains ambigus mais que les radicaux arrachent à leur contexte pour les instrumentaliser et les utiliser, à tort, au service de leur cause.
Le problème est que cette attitude à la fois modérée et responsable, qui consiste à accuser un musulman en exonérant l’islam dans son ensemble, sera bientôt dépassée et jugée irrelevant outre-Manche… Des passants interrogés par les télévisions ont insisté sur la nécessité de voir les autorités musulmanes d’Angleterre et du monde condamner formellement de tels actes. Il n’est pas certain que cela aura lieu, et ce pour différentes raisons : je laisse de côté le cas de ceux qui se réjouissent en secret de cette lutte contre l’Occident et ses valeurs, je ne retiens que la crainte légitime en soi de ceux qui redoutent que leur vie soit menacée par des intégristes.
En fait, après les attentats de Londres d’il y a quelques années, la Grande Bretagne vient de vivre une réplique de l’affaire Merah Et ceci est très grave car cela signifie que des hommes isolés, sans réseaux, prennent tout seuls des initiatives contre le pays qui les accueillent, voire où ils sont nés.
Certains pensent que nous sommes partis pour une guerre de cent ans qui ne dit pas son nom et qui oppose l’Occident à l’islamisme. Alors que l’Europe peut être une chance pour cette troisième religion monothéiste.